Reconstitution : Justice Pour Lamine Bangoura

« Il fait semblant d’être mort » a dit un agent de police

Ce texte est une reconstruction des deniers instants de Lamine Bangoura (Samira Atillah et Douglas De Coninck) – De Morgen, 31/10/2020

Lamine Bangoura jeune d’origine guinéenne, 27 ans, fait une carrière professionnelle de footballeur au club Brugge. C’est lui et Shannon Eeckhout qui font les buts du club de Brugge, ce qui fait de Lamine une star locale du football. Il vit à Roelers, une petite ville flamande qui est longtemps restée très fermée sur elle-même. L’installation à Roelers, ces dernières années, de familles et de personnes d’origine étrangère correspond à une percée fulgurante de l’extrême droite (le Vlaams Belang, en 2019, y est représenté à 23,9% et la N-VA à 21,8%). Du côté de Lamine, son statut de petite star s’accompagne d’épisodes de discrimination : il semblerait d’ailleurs que l’un des policiers présents au domicile de Lamine le jour où on lui ôte la vie est un policer avec lequel Lamine avait déjà rencontré des ennuis dans le passé ; des ennuis survenus à la suite d’une altercation causée par le refus de laisser entrer Lamine dans une discothèque. Le 07 mai 2018, Lamine Bangoura reçoit une visite domiciliaire destinée à l’expulser de son appartement en raison d’un retard de paiement (1.600 euros). La brutalité exercée par les policiers, ce jour-là, l’entraineront jusqu’à la mort.

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Premier interview d’Ali Aarrass

 « Je suis hanté par l’injustice que j’ai subie »

Condamné à 12 ans de prison au Maroc pour des faits de terrorisme qu’il a toujours niés, Ali Aarrass s’exprime pour la première fois depuis son retour en Belgique cet été.

Ali Aarrass est libre. Depuis le 2 avril. Et après 12 ans de prison en Espagne puis surtout au Maroc où il a été condamné pour « terrorisme ». Une sombre affaire. Et des méthodes d’instruction réduites à la torture. Qui a bouleversé la vie de ce Belge d’origine marocaine qui n’avait jamais vécu au Maroc. Le voilà désormais revenu auprès des siens à Bruxelles en quête d’une nouvelle vie. Il nous a reçus dans le petit appartement qu’il loue avec sa femme.

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Bruxelles Panthères vs folklores négrophobes de Belgique : le cas Lessines

Nordine Saidi est poursuivi devant le Tribunal correctionnel pour avoir envoyé deux mails aux mandataires politiques de Lessines, demandant l’annulation du cortège qu’ils appellent « la grande sortie des nègres ». Le militant anti-raciste est poursuivi pour menaces et harcèlement.
Comment une telle violation de la liberté d’expression a-t-elle été rendue possible ?

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Semaine Mawda

Le procès Mawda aura lieu le 23 et 24 novembre 2020 à Mons.
⭕️L’enjeu de ce procès est la question de l’impunité des violences comises par les policiers.
⭕️Le Parquet poursuit le chauffeur présumé de la camionnette et un passeur présumé pour entrave méchante à la circulation ayant entrainé la mort et le policier pour homicide involontaire, alors qu’il a volontairement tiré vers une camionnette remplie de migrants.
⭕️Tout dans le dossier montre que l’État belge cherche à minimiser la faute du policier et à occulter sa responsabilité dans l’organisation des opérations Medusa, tout en faisant porter la responsabilité du drame sur les parents et les passeurs.
➡️Face à un tel déséquilibre entre les droits des parties, il est souhaitable que des observateurs de la société civile soient présents pour garantir aux parents un procès par une justice impartiale et indépendante.

événement Facebook :  Semaine Mawda 

Programme du Week-end #JusticePourMawda : 20, 21, 22 novembre. « Mettre fin aux violences racistes d’Etat »
Au vu de la situation sanitaire actuelle, tous les événements seront on line.

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LES « BIENS COMMUNS » COLONIAUX ET LA DÉCOLONISATION DE LA GAUCHE

Les chercheurs universitaires Daniel Montañez et Juan Vicente Iborra (UNAM, Mexique) dénudent les contradictions d’une certaine gauche « communaliste » occidentale. Tracer trop vite une « internationale des biens communs » dissout le rapport prépondérant du colonialisme. Le « ni-nisme » sur le Venezuela, si utile à l’Empire, n’en est qu’une des conséquences politiques.

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Communiqué de presse de Bruxelles Panthères

Communiqué de presse de Bruxelles Panthères en vue de la comparution judiciaire de Nordine Saïdi, le 16 octobre prochain : « Bruxelles Panthères – organisation antiraciste qui travaille depuis des années sur le racisme systémique qui gangrène nos sociétés – est confrontée à une plainte du Bourgmestre socialiste de Lessines dont le but est clairement de … Lire la suite

L’absence et ses masques.

PeoPL - LAURA NSENGIYUMVA
Par Aymar N. Bisoka, Prof. d’anthropologie décoloniale, Université de Mons.

L’absence et ses masques. Les commissions parlementaires belges sur la colonisation et le problème de dignité.

« Les masques ne sont pas les pièces les plus emblématiques de ce musée. Les belges les ont presque tous pillés durant la colonisation pour orner leurs musées. Voilà pourquoi nos musées sont presque vides […]. Ce qui nous reste de grandiose se trouve dehors dans le jardin. Il s’agit de gigantesques fresques qui représentent des esclaves noirs en train de construire une voie ferrée sous la surveillance des colons blancs. On y voit aussi d’imposantes statues de bronze de Stanley et de Léopold II, ces deux blancs par lesquels le malheur a commencé ».

Voilà comment Justin introduit souvent, de manière quasi-machinale mais toujours solennellement, la visite du minuscule musée du Mont Ngaliema à Kinshasa. Au fur et à mesure qu’on avance pour admirer la cinquantaine d’œuvres d’art reparties dans les deux pièces exiguës qui composent le musée, on se heurte effectivement à un contraste. D’abord l’absence et le vide créés par la violence coloniale. Il n’y a pas grand-chose dans le musée. Selon Justin, il faut aller au musée de Tervuren à Bruxelles pour avoir accès aux masques. Ensuite, la violence qu’expriment ces fresques et ces statuts qui surplombent le jardin. Elles sont si impressionnantes qu’on pourrait croire qu’elles avaient été conçues pour cacher l’absence de masques congolais que déplore Justin.

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La veuve de Jozef Chovanec craint de ne jamais connaître la vérité sur la mort de son mari

« J’ai perdu toute confiance dans les autorités belges. » C’est ce qu’a déclaré Henrieta Chovancova, la veuve de Jozef Chovanec, dans une interview en anglais, accordée à la VRT. Selon le parquet général de Mons, qui a réagi mercredi soir, « les gestes des policiers ne seraient pas la cause du décès de Jozef Chovanec ».

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HUIT THÈSES SUR L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN ET LES LUTTES ANTI-IMPÉRIALISTES AU 21ÈME SIÈCLE, PAR RAMON GROSFOGUEL

Ce texte a été prononcé par le professeur Ramón Grosfoguel lors du cycle international « Notre Amérique dans les plans de l’impérialisme », lors de la réunion « Regards depuis l’Amérique du Nord » le 25 août 2020. Sociologue formé à l’Université de Puerto Rico et à la Temple University de Pennsylvanie (avec un Post-Doctorat, à la Maison des Sciences de l‘Homme, Centre Fernand Braudel, Paris) Ramon Grosfoguel est internationalement reconnu pour son travail sur la décolonisation du savoir et du pouvoir ainsi que pour son travail sur les migrations internationales et la politico-économie du système mondial. Il a été chercheur associé à la Maison des Sciences de l’Homme à Paris pendant de nombreuses années et enseigne actuellement à l’Université de Berkeley, où il travaille au sein de l’équipe de chercheurs « Modernité/colonialité ».

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