L’État-nation comme pivot de l’impérialisme

Ce texte est tiré d’une intervention faite lors de l’inauguration de l’Ecole Décoloniale, le 6 octobre 2019 , à La Colonie.

On m’a demandé aujourd’hui de parler de « l’État-nation comme pivot de l’impérialisme », vaste programme. La question de l’État, de son rôle et de sa place dans l’impérialisme contemporain est essentielle à toute politique décoloniale. La question sous-jacente porte en quelque sorte, et pour paraphraser Claude Serfati[1] sur le rapport entre les dynamiques « économiques et géopolitiques. » Si l’on suit la fameuse phrase de Rosa Luxemburg, dans le 31e chapitre de L’accumulation du capital, selon laquelle « [l]’impérialisme est l’expression politique du processus de l’accumulation capitaliste se manifestant par la concurrence entre les capitalismes nationaux », alors il est évident que le rôle des États doit être central dans toute analyse décoloniale. Cependant, l’impérialisme contemporain n’est, bien évidemment, plus configuré de la même manière qu’à l’époque de Luxemburg. Certains théoriciens de l’impérialisme expliquent par exemple que la domination impérialiste ne repose plus principalement sur les États-nations. On pourrait, en effet, arguer que la transnationalisation toujours plus grande du capital sape la centralité des États-nations dans l’impérialisme contemporain – ce qui n’efface pas leur rôle pour autant. Afin de ne pas traiter de ce sujet de manière trop vague et superficielle, je vais m’attarder sur un cas bien précis (un cas d’école de transnationalisation du capital) : celui de l’Union européenne (UE).

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Les sanctions et l’évolution de l’ordre mondial : quelques perspectives depuis le Sud global

Ce texte a été initialement publié sur le site « Developing Economics », qui nous a aimablement autorisé à le traduire.

Farwa Sial est chercheuse à l’Université de Manchester (Grande-Bretagne). Ses recherches portent sur le développement, dans une perspective comparative, la politique industrielle, les entreprises, la géographie économique et l’évolution du paysage de l’aide au développement. On peut la suivre sur Twitter : @FarwaSial.

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POUR LA RÉGULARISATION DES PERSONNES SANS-PAPIERS

MANIFESTATION NATIONALE

5 mars – 14h00 – Départ Gare du Nord

COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA COORDINATION DES SANSPAPIERS DE BELGIQUE

La politique d’asile et migration belge : rien que du laisser mourir

 Bruxelles | 

Les personnes sans-papiers ont traversé l’année 2022 avec une boule à la gorge. Elles sont vraiment assommées, car depuis 2014, rien n’a été décidé pour leur intégration dans l’Etat de droit belge. En effet, voilà déjà une décennie qu’elles continuent à toujours être la crise oubliée en Belgique. Mêmes les médias belges se refusent d’étaler leurs réalités de vie. Ils attendent toujours les actions de désespoir de ces personnes déjà très vulnérables pour essayer de parler d’elles. Installées de façon préméditée dans un trou noir, dans l’invisibilité totale, les personnes sans-papiers n’ont bénéficié d’aucun regard bienveillant des différents gouvernements qui se sont succédés. Comme d’accoutumée, à l’aube de cette nouvelle année, aucune entité d’Etat ne leur a formulé des vœux de bonheur. Les responsables politiques belges ignorent que « le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage ».

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Entretiens avec Houria Bouteldja.

Samedi 4 mars

Houria Bouteldja à Bruxelles

Rencontre organisée par la librairie Météores et Bruxelles Panthères avec Houria Bouteldja, autrice de Beaufs et barbaressamedi 4 mars 2023 à 19h au Pianocktail (304, rue Haute, 1000 Bruxelles).

https://fb.me/e/2i4zRRhfs

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De la profondeur de l’islamophobie d’État en Belgique.

Sourour

Vous imaginez qu’on interdise à une famille chrétienne, surtout si elle est blanche, de choisir l’église dans laquelle elle souhaite que se déroulent les funérailles d’une fille, d’une mère, d’une sœur ?

Vous imaginez qu’on interdise à une famille juive de choisir la synagogue dans laquelle elle souhaite que se déroulent les funérailles d’une fille, d’une mère, d’une sœur ?

Vous imaginez qu’on oblige une famille dont le défunt souhaitait être incinéré à le faire enterrer ?

Vous imaginez qu’on oblige une famille dont le défunt souhaitait être enterré à le faire incinérer ?

La réponse à toutes ses questions est, sans doute, « non ».

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Du Nord au Sud de la planète : Les répudiations de dettes de la fin du XVIII au XXIe siècle

Le présent texte montre qu’il est parfaitement possible de répudier des dettes qui sont considérées comme illégitimes ou odieuses sans que cela entraîne durablement des conséquences néfastes, au contraire. L’idée selon laquelle un pays qui répudie une dette sera boycotté par les prêteurs est infirmée par la réalité.

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Extrait du livre  «Planter du blanc » de Saïd Bouamama

Nous avons le plaisir de publier en exclusivité un extrait du livre  «Planter du blanc » de Saïd Bouamama

Au nom de quoi la France possède-t-elle toujours, en 2019, et en violant ostensiblement certaines résolutions de l’ONU, des territoires en Amérique latine, au large de Madagascar et en plein Océan pacifique ? Comment s’y prennent nos gouvernements pour endiguer, le plus discrètement possible, les velléités indépendantistes des populations ultra-marines ? Pourquoi huit pays africains utilisent-ils encore une monnaie portant le nom de l’ancien occupant, le franc CFA ? En quoi la philosophie des Lumières peut-elle s’avérer le corolaire, et non le remède, de discriminations raciales ? Dans « Planter du Blanc ». Chroniques du (néo)colonialisme français (Syllepse, 2019), un livre incroyablement documenté sur le plan historique et factuel, le sociologue Saïd Bouamama apporte des réponses édifiantes.

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MÉMOIRE COLONIALE, DÉCOLONIALE, ANTICOLONIALE

Ce lundi 19 décembre, la Commission spéciale sur le passé colonial de la Belgique a terminé sur un échec. Il n’y aura ni excuse ni réparation. Cet échec donne à voir le clivage politique qui structure la mémoire du colonialisme.

Carte blanche parue dans Le Soir le 22 décembre.

Tout ça pour ça ? Deux ans et demi de recherches et de discussions, appuyées sur un « rapport des experts » de plus de six cents pages sur le passé colonial de la Belgique, aboutissent sur un échec. Faute d’accord, entre les partis de droite (flamand et francophone), d’un côté, socialistes et écologistes, de l’autre, qui composent le gouvernement belge, et faute d’accepter de recourir à une majorité alternative, les recommandations de la commission du Parlement fédéral sont abandonnées.

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Pourquoi beaucoup de Marocains d’Europe préfèrent jouer sous les couleurs du Maroc

Beaucoup de footballeurs issus de la diaspora marocaine choisissent d’évoluer sous les couleurs de l’équipe nationale du Maroc. Si certains sont mus dans cette démarche par la fierté ou par un sentiment de méconnaissance, d’autres espèrent surtout bénéficier de davantage de temps de jeu.

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Extrait du livre  « Au nom des femmes »

Nous avons le plaisir de publier en exclusivité un extrait du livre  « Au nom des femmes »  de Sara R. Farris Ses domaines de recherches incluent notamment les théories féministes, le marxisme, la race et le racisme.

L’auteure étudie les liens entre racisme et féminisme. Elle montre comment les femmes non-occidentales sont instrumentalisées pour servir les intérêts politiques et économiques. Elle analyse les programmes politiques des partis d’extrême droite en France, en Italie et aux Pays-Bas, employant le terme fémonationalisme.

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse.  

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