Un oubli historique: le commerce «belge» des esclaves
Par Stan Pannier, traduit par Olivier Vanwersch-Cot
15/10/2021
11 min temps de lecture
L’implication des grandes puissances européennes dans le commerce des esclaves est un fait connu. En revanche, on ignore souvent que les Pays-Bas méridionaux ont eux aussi activement participé à la traite. Dans les dernières décennies du XVIIIe siècle, de nombreux navires appareillaient du port d’Ostende pour les côtes d’Afrique centrale et occidentale afin d’y échanger leurs cargaisons de marchandises contre des êtres humains. Les personnes réduites en esclavage embarquées dans les navires ostendais se comptent sans doute par milliers. Mais il reste à mener une étude approfondie pour apprécier l’ampleur exacte du phénomène, explique l’historien Stan Pannier. Les recherches qu’il effectue auprès du Vlaams Instituut voor de Zee (VLIZ, Institut flamand de la mer) visent à faire la lumière sur cette période.
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« Comme Michel Leeb, les racistes non racistes refusent de comprendre ce qu’est le racisme »
La politologue Françoise Vergès rappelle à l’humoriste, dont le sketch « L’Africain » fait polémique, que le racisme n’est pas une opinion mais un fait structurel.
Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse Introduction1 Jarvious Cotton ne peut pas voter. Comme son père, son grand-père, son arrière-grand-père et son arrière-arrière-grand-père, on lui a refusé le droit de participer à notre démocratie électorale. L’arbre généalogique de la famille Cotton résume l’histoire de plusieurs générations de Noirs nés aux États-Unis mais à qui on … Lire la suite
L’historienne réunionnaise Françoise Vergès publie « Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminisme », un essai passionnant sur la gestion politique de la natalité dans les Outre-mer et ses conséquences dans les années 60 et 70, à partir du cas emblématique de La Réunion. Ce nouvel essai de l’auteure retrace une page souvent occultée de l’histoire de … Lire la suite
Merci de signer « l’Appel pour un moratoire sur la construction de nouvelles prisons en Belgique » / Dank om de « Oproep voor een moratorium op de bouw van nieuwe gevangenissen » te ondertekenen. Texte en FR ci-dessous. Merci de diffuser. Beste, De alarmerende bevindingen over de situatie in de Belgische gevangenissen blijven zich opstapelen. Opeenvolgende regeringen reageren … Lire la suite
Que tremble la terre jusque dans ses entrailles1 Aux peuples du monde Aux médias libres A la Sexta Nationale et Internationale Convoqués pour la commémoration du 20e anniversaire du Congrès National Indigène et de la vive résistance des peuples, nations et tribus originaires de ce pays le Mexique, et qui parlentamuzgo, binni-zaá, chinanteco, chol, chontal … Lire la suite
« Il est important de souligner la distinction entre colonialisme et colonialité. Le colonialisme est un phénomène historique qui a lieu jusqu’au XVIe siècle. Le terme décrit le cas d’un peuple ou d’une nation qui conquiert un autre espace territorial.
Par colonialité, en revanche, nous entendons un schéma de domination qui est né en 1492, après la «découverte», mais qui a vraiment été imposé avec la conquête de l’Amérique latine. Ce schéma de domination est matériel, économique, mais aussi symbolique. Le pouvoir hispano-lusitain n’a pas seulement imposé la langue mais également sa vision du monde, chrétienne, dualiste, avec laquelle sont nés les mythes de la modernité. Selon ces mythes, les peuples indigènes étaient des peuples sans âmes, barbares, qui devaient être «sauvés» par un pouvoir européen pour devenir humains.
Ce schéma de colonialité n’a malheureusement pas été détruit avec les indépendances du XIXe siècle. Après les processus d’autonomisation politique, c’est un noyau créole qui s’est emparé de l’appareil d’État en laissant toujours de côté les populations indigènes et noires. Les indigènes n’étaient jamais perçus comme citoyens, et c’est resté comme une sorte d’atavisme dans l’imaginaire. C’est pour ça que l’on continue de parler de colonialité comme d’un phénomène qui va de pair avec la modernité et le capitalisme. »
Luís MARTÍNEZ ANDRADE (°1981, Puebla) est Mexicain. Docteur en sociologie de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. En 2009, il a reçu le premier prix du concours international de l’essai » Penser à contre-courant » organisé par l’Institut Cubain du Livre et le Ministère de la Culture de Cuba. Ses recherches portent sur la relation entre l’écologie et la religion, la pensée latino-américaine, la Théorie critique et les mouvements sociaux.
Luis Martinez Andrade nous parlera de comment la civilisation européenne s’est positionnée comme référence, et le recadre dans un analyse sur différents points: capitalisme, colonialisme, et religion.
Luis Martinez Andrade retrace la constitution de la matrice coloniale dans laquelle l’Amérique Latine est insérée depuis la conquête européenne, puis propose de penser son dépassement par les luttes sociales appuyées par la théologie de la libération.
Cet événement a débuté en Janvier 2010 avec la convergence de deux idées.
La première nécessité était de contrer l’idée que certains génocides sont plus exclusive que d’autres et donc digne d’une plus grande attention.
La deuxième nécessité est que ce ne serait pas seulement un souvenir théorique, mais commencer à identifier les pratiques génocidaires actuelles en vue de les arrêter.
La philosophie de ce projet rejette l’idée qu’il y a une hiérarchie des victimes en fonction de leur origine. Nous voulons tenir les gens responsables dans le cadre de GMD en mettant en évidence les personnes et les structures de pouvoir qui ont commis des génocides ou des actes de génocide et nous voulons rappeler les victimes de ces génocides et actes de génocide qui ont perdu leur vie.
L’initiative est britannique, mais il se déroule au même moment à Amsterdam, Londres, Paris et cette année à Bruxelles.
Cette journée est appelée à se pérenniser pour que reste vive la mémoire des crimes et génocides coloniaux, de la traite négrière et de l’esclavage et pour que ces crimes occultés et perpétrés par les « nations civilisées » soient pleinement reconnus et assumés par l’ensemble des peuples européens.
« Les sans-papiers de la CSC, une tentative concrète de convergence des luttes » (G. Mauze & Y. Vertongen) Nous avons le plaisir de vous annoncer la publication de l’article de Gregory Mauzé et Youri Lou Vertongen « Les sans-papiers de la CSC, une tentative concrète de convergence des luttes » dans la Revue Démocratie de ce mois-ci (http://www.revue-democratie.be/…/1164-les-ressorts-du-gouve…). … Lire la suite
Les remous suscités par la volonté de la ville de Bruxelles d’organiser une commémoration en hommage au roi Léopold II le 17 décembre dernier, illustrent non seulement le malaise, mais aussi et surtout un déni persistant sur une page importante de l’histoire de la Belgique que les dirigeants n’osent pas regarder en face. Suite aux … Lire la suite