Le panafricanisme est une histoire ancienne. Pour comprendre l’idée panafricaine et, plus largement, l’idée d’une « question noire », il faut aller contre certaines évidences. Le panafricanisme ne concerne pas seulement « l’Afrique ». Ce n’est pas non plus un projet qui se réfère dans son ensemble à une « race » nègre au sens biologique du terme (même si certains auteurs panafricains ou afrocentristes se sont appuyés sur une telle hypothèse). Le panafricanisme renvoie d’abord à une réalité historique, à une violence fondatrice. Cette violence, c’est la traite transatlantique et ses conséquences dans tous les pays colonisateurs, dans les colonies d’Afrique et partout où une diaspora noire a vu le jour. Le panafricanisme est une tradition intellectuelle qui débute au xixe siècle. Elle plonge ses racines dans les premières résistances à la traite et l’esclavage dans les caraïbes et en particulier la révolution haïtienne, née d’une révolte d’esclaves en 1791 et entraînant l’indépendance de l’île et la naissance de la première république noire libre en 1804.
Introduction de l’ouvrage de Michelle Alexander : La couleur de la justice
Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse Introduction1 Jarvious Cotton ne peut pas voter. Comme son père, son grand-père, son arrière-grand-père et son arrière-arrière-grand-père, on lui a refusé le droit de participer à notre démocratie électorale. L’arbre généalogique de la famille Cotton résume l’histoire de plusieurs générations de Noirs nés aux États-Unis mais à qui on … Lire la suite