« AVEC NOUS OU RIEN
Nous, Noirs, Arabes, Rroms, Musulmans, issus de l’immigration postcoloniale, identifiés comme des non-blancs, sommes les cibles prioritaires d’un racisme structurel qui, depuis plusieurs décennies, poursuit sa marche funeste en se déployant à tous les niveaux de la société. Le constat est sans appel : nous sommes de plus en plus exposés aux violences et aux crimes policiers, aux discriminations systémiques, aux humiliations et à une précarisation généralisée. À l’origine du traitement différencié réservé à nous « citoyens de seconde zone », au mieux, « citoyens refoulés », au pire, se développe et s’affirme un véritable « racisme d’État » qui s’exprime sous diverses formes.
Des formes de racisme d’Etat comme lorsque les binationaux ne bénéficient même plus des protections formelles de la Belgique lorsqu’ils se trouvent dans le pays de leur autre nationalité, ou plus subtilement lorsque Noirs, Rroms, Arabes et Musulmans sont transformés en purs objets silencieux des politiques publiques qui les concernent.
Des formes structurelles qui, s’appuyant sur ces logiques d’Etat, imprègnent la société belge dans son entièreté, jusqu’aux mouvements politiques prétendant parler en notre nom mais nous renvoyant à un supposé « communautarisme » dès que nous déployons nos propres modes d’organisation. » Collectif Rosa Parks Belgique (2018).
Retour sur l’assassinat de Mohamed Amine Berkane
Texte de Anas Amara et Nordine Saïdi publié dans le cadre du groupe de travail mandaté par les Bruxelles Panthères autour des violences policières.(* )
« Et un arabe dans un commissariat, il tient pas plus d’une heure. »
Ce lundi 13 décembre, nous apprenions avec un dégoût abreuvé d’un sentiment d’indignation
l’assassinat tragique de notre cher frère Mohamed Amine Berkane. En effet, le 12 décembre 2021, Mohamed Amine Berkane, un jeune homme de 26 ans et de nationalité algérienne, sans-papiers arrivé en Belgique depuis quelques semaines, est arrêté à 22h35 au niveau de l’arrêt de bus 61 direction gare du Nord à la place Rogier pour le vol présumé d’un téléphone portable qui aurait eu lieu dans un bar sur le Boulevard Adolphe Max. Il était en compagnie de son ami, Hicham, lui aussi embarqué pour les mêmes faits présumés. Mohamed Amine Berkane et son ami furent transférés et séparés au commissariat de la rue Royale à 23h40, et Mohamed Amine Berkane a été retrouvé mort le lendemain après-midi. Le corps de notre frère a été rapatrié ce samedi à Alger. Le consul d’Algérie nous a déclaré qu’une contre-autopsie sera menée en Algérie avant que le corps ne soit définitivement rendu à sa famille à Tipaza, ville côtière proche d’Alger.(1)
CENSURE ET REPRESSION : GÉRALD DARMANIN PORTE PLAINTE CONTRE KAREEM EL HIDJAAZI
Voici un résumé de la persécution subie par l’auteur Kareem El Hidjaazi depuis près d’un an par les services de renseignements belges et français ainsi que par le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin :
[Témoignage de l’auteur]
SUR LES TRACES COLONIALES DE LA VILLE BASSE
Il y a dans la ville haute beaucoup de traces de la colonisation du Congo : tous les quartiers généraux, économiques et politiques se trouvaient là. Mais dans la ville basse, elles sont quasiment effacées. Guidé·es par Lucas Catherine, spécialisé dans l’histoire coloniale belge, nous vous invitons à partir à la découverte de ces traces perdues ou méconnues. L’Union Minière du Haut-Katanga, qui exploitait presque toutes les mines du Congo existe encore, elle a seulement changé de nom : Umicore. A 14h00, nous commencerons rue du Marais 31. Les premiers Congolais ne sont pas arrivés à Matonge XL, mais dès 1910 dans l’ancien quartier du Port (le Vismet). Ils ont fondé leur première association en 1919 au boulevard Jacqumain. C’est aussi dans ce quartier que sont arrivés les bananes et le cacao, les produits de luxe en provenance du Congo.
Régularisation des grévistes maintenant Régularisation de tous les sans-papiers !
Propositions pour une régularisation effective des personnes sans-papiers en Belgique
Les débats en cours dans le mouvement de soutien aux grèves de la faim sur les stratégies de régularisation sont un signe encourageant de vitalité politique. En 1999 et 2008-2009, c’est cette vitalité qui était parvenue à fonder de nouvelles voies de régularisation. L’actuelle dynamique de soutiens à la régularisation, sous l’impulsion des occupations de l’USPR et des grèves de la faim à l’ULB, à la VUB, au Béguinage et au « See U », ainsi que des comités de soutien gagne en intensité chaque jour (occupations, action au siège du PS, cartes blanches, rassemblements, Marche à venir du 20 juin, pétitions, etc.).
Au cœur de l’impunité : les techniques policières d’interpellation
Texte publié dans le cadre du groupe de travail mandaté par les Bruxelles Panthères autour des violences policières.[1]
Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations Unies vient une nouvelle fois, le vendredi 30 avril 2021 dernier, de rappeler sa “préoccupation” face aux crimes et violences policières racistes en Belgique : “le comité se dit préoccupé par les allégations de décès en détention ou à la suite d’une intervention policière ainsi que de mauvais traitements infligés à des personnes issues de minorités ethniques, des migrants ou des demandeurs d’asile (…) Le comité s’étonne enfin de l’absence de condamnation pour des faits de racisme à charge de policiers ».
Malika Hamidi : Au-delà de la « politisation du voile » : résister pour être libres
Le 4 juin dernier, la Cour constitutionnelle de Belgique a autorisé l’interdiction du foulard islamique et de tous les autres signes religieux, politiques et philosophiques visibles dans l’enseignement supérieur. La ville de Bruxelles s’est réjouie d’une telle décision.
Celle-ci est pourtant à la fois infantilisante et liberticide.
« Il semblerait que depuis près de vingt ans, la chevelure des femmes de confession musulmane soit devenue ce qu’il est convenu d’appeler ‘’un enjeu politique majeur’’, et leur dévoilement fait désormais partie des priorités les plus impérieuses », rappelle Pierre Tevanian.
Bruxelles Panthères était présent pour la première « grande sortie des diables » à Deux Acren
En septembre 2018, le programme du carnaval des rues Culant, Duval et Bonne Nuit à Deux Acren incluait « une grande sortie des nègres » le samedi soir. À la suite d’un message envoyé par Nordine Saidi, militant antiraciste et membre-fondateur de Bruxelles Panthères au Bourgmestre socialiste de Lessines, Monsieur Pascal DE HANDSCHUTTER, message considéré comme menaçant par son récepteur, les organisateurs ont décidé d’annuler leur parade.
Nous nous sommes réjouis de cette décision qui ne constitua rien moins qu’un moratoire à une pratique négrophobe récurrente en Belgique.
Pour rappel, ce message et cette annulation furent suivis d’une plainte déposée contre les expéditeurs du message. Nordine Saidi a été convoqué et interrogé par la police. La plainte déposée contre lui et Bruxelles Panthères est du chef de « menace terroriste ». Elle est toujours pendante.
Il y a quelques semaines, la publication du programme de l’édition 2019 de la Ducasse des Culants nous a positivement surpris par son contenu. La « grande sortie des nègres » ne s’y trouve plus. Elle s’appellera désormais « grande sortie des diables ».
Bruxelles Panthères était présent pour la première « grande sortie des diables » à Deux Acren ce samedi 14 septembre 2019.
Unesco Stop Blackface support
Cette lettre dénonce l’usage endémique du blackface, en Belgique et dans d’autres pays européens. Le blackface est cette pratique consistant à se noircir le visage et le corps pour «jouer un personnage».
This letter denounces the endemic use of blackface, in Belgium and other European countries. Blackface is the practice of blackening the face and body to « play a character ».
Co-signers
BAN – Brigade Anti Négrophobie, France
Fondation Frantz Fanon , France
Bruxelles Panthères, Belgique
Collectif féministe Kahina, Belgique
Comité Free Ali, Belgique
DIN – Decolonial International Network
ESG asbl, Belgique
Nouvelle Voie Anticoloniale, Belgique
Parti des Indigènes de la République, France
Présence Noire, Belgique
Stop Blackface, Kick Out Zwarte Piet and New urban collective, Pays-Bas
Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network
The Institute for African studies, Slovenia
Union Juive Française pour La Paix, France