Sur la crise climatique, l’impérialisme et la libération de la Palestine

La dévastation à Gaza n’est pas seulement un génocide, mais aussi un écocide : la destruction délibérée de tout un tissu social et écologique. Des sols contaminés et des terres agricoles décimées à l’effondrement des réseaux hydrographiques et aux mers saturées de déchets, l’attaque israélienne révèle combien la violence coloniale est indissociable des atteintes à l’environnement. Reliant la lutte palestinienne à la lutte mondiale contre le capitalisme fossile et l’impérialisme, cette analyse soutient que la justice climatique est impossible sans la libération palestinienne.

Hamza Hamouchene

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FRANTZ FANON, 100 ANS DE LUTTES : CE QU’IL NOUS APPREND À BRUXELLES PANTHÈRES

Ce que Frantz Fanon nous apprend à Bruxelles Panthères : pour une praxis décoloniale, radicale et populaire au cœur de la métropole européenne.

Frantz Fanon, 100 ans plus tard : armes pour nos luttes à Bruxelles Panthères
De la psychiatrie coloniale à la guérison politique collective : que ferait Fanon aujourd’hui à Bruxelles ?

« La honte. La honte et le mépris de moi-même. La nausée. Quand on m’aime, on me dit que c’est malgré ma couleur. Quand on me déteste, on ajoute que ce n’est pas à cause de ma couleur… Ici ou là, je suis prisonnier du cercle infernal. » Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs. (1952)

Fanon est vivant, ici, dans nos colères, nos soins, nos combats

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Le Colonialisme de peuplement à la lumière de Fanon

L’année 2024 fut celle du centenaire de la naissance du guinéen et cap-verdien Amilcar Cabral, un des penseurs encore trop méconnus des processus et des luttes de libération nationale. L’année 2025 sera celle des centenaires de la naissance de l’afro-états-unien Malcolm X (19 mai), du congolais Patrice Lumumba (2 juillet) et du martiniquais et algérien[1] Frantz Fanon (20 juillet). Ces quatre anniversaires surviennent dans une séquence historique où de la Kanaky à la Palestine, en passant par le Sahara occidental, la Polynésie, Mayotte, les Bermudes,  Porto-Rico, les Iles Vierges, etc., la question de la colonisation directe reste posée. Ils se déroulent surtout dans une phase du système impérialiste mondial qui voit se déployer de nouveaux processus de colonisation. De la Libye à la Syrie, du Soudan à la République Démocratique du Congo, la balkanisation et le chaos, sont impulsés comme stratégie du maintien du lien de dépendance total c’est-à-dire de la colonisation sous de nouveaux masques.

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Mon Fanon par Norman Ajari

Conversion infernale

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FRANTZ FANON ET AMILCAR CABRAL : ANTICOLONIALISME ET RECODIFICATION DÉCOLONIALE

Frédéric Thomas

« Tout le reste est littérature et mystification »

Les théories décoloniales prétendent dépasser l’anticolonialisme. Mais, plutôt que d’un dépassement, il s’agit d’un recodage de pensées – dont celles de Frantz Fanon et d’Amilcar Cabral – autrement plus complexes, radicales et actuelles.

Les pensées décoloniales ont le vent en poupe en Europe ces dernières années. Il n’est pas toujours aisé d’en discuter les enjeux, tant ces pensées sont plurielles, parfois divergentes, et participent d’un champ intellectuel très large. Mais nous voudrions interroger ici, de façon ponctuelle, la question de leur filiation avec l’anticolonialisme, autour plus précisément de la question de la culture. Et le faire en confrontant certaines affirmations du rapport Décoloniser la coopération au développement par les marges, commandé par la coopération belge [1], avec les écrits d’Amilcar Cabral (1924-1973) et de Frantz Fanon (1925-1961).

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AMILCAR CABRAL : L’ANTICOLONIALISME COMME « PATRIMOINE COMMUN À L’HUMANITÉ »

Il y a 50 ans était assassiné Amilcar Cabral. Figure originale des luttes anticolonialistes, injustement oubliée, son exemple et ses écrits n’en demeurent pas moins des armes théoriques et pratiques pour lutter aujourd’hui.

Il y a 50 ans, le 20 janvier 1973, sous l’instigation de la dictature portugaise, était assassiné Amilcar Cabral (1924-1973), l’une des principales figures des luttes anticolonialistes. Il mourrait quelques mois seulement avant l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, pour laquelle il avait combattu, et la révolution des œillets au Portugal, qui allait consacrer la fin de la dictature et de ses colonies.

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Solidaire d’un passé déterminé

Si à un moment la question s’est posée pour moi d’être effectivement solidaire d’un passé déterminé, c’est dans la mesure où je me suis engagé envers moi-même et envers mon prochain à combattre de toute mon existence, de toute ma force pour que plus jamais il n’y ait, sur la terre, de peuple asservi (…) En tant qu’homme, je m’engage à affronter le risque de l’anéantissement pour que deux ou trois vérités jettent sur le monde leur essentielle clarté (…)

Extrait de Peau noire, masques blancs (1952)

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Le dévoilement des femmes comme obsession coloniale française. Relire Fanon

La mise en scène du dévoilement d’une femme musulmane sous les encouragements du symptomatique Éric Zemmour a sans surprise « fait le buzz » : elle a amplement circulé et elle a mobilisé les passions collectives. Si elle apparaît comme un remake des cérémonies de dévoilement des femmes à Alger en mai 1958, l’obscénité s’en trouve décuplée par le rapport pornographique aux images caractéristique de notre époque[1]. Voir et revoir, donner à voir, jusqu’à épuiser l’excitation.

De toute évidence, et il n’a pas fallu attendre l’orchestration de CNews dans les rues de Drancy pour s’en convaincre, le « foulard » continue d’agir comme signifiant – un signifiant spécifiquement français – dont le sens et la fonction sont à trouver dans l’histoire coloniale du pays. C’est la raison pour laquelle nous choisissons de mettre à disposition un court extrait de l’ouvrage de Frantz Fanon rédigé en 1959, L’an V de la Révolution algérienne (Éditions La Découverte, rééd. 2011). 

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