Il est temps de revendiquer un futur autre que celui qu’on nous impose

La violence qui déchire nos quartiers n’est pas un simple accident, ni un mal de société dont il suffirait de « réprimer » les symptômes. Ce n’est pas une question triviale de « sécurité », comme veulent nous le faire croire les autorités locales et nationales. Ce que nous vivons est bien plus grave : c’est une guerre raciale, une guerre contre les Arabes, les Noirs et les jeunes migrants. Une guerre contre la drogue, qui est avant tout une guerre contre nos corps, contre nos vies.
La récente fusillade à Clemenceau, comme tant d’autres avant elle, ne fait que révéler la brutalité d’un système qui condamne la jeunesse des quartiers populaires à l’échec, à la répression et à la mort. Et quand les jeunes réagissent, quand la frustration se transforme en violence, ils sont traités comme des criminels, des ennemis à abattre. Mais qui sont les vrais criminels ? Ceux qui vendent de la drogue ? Ou ceux qui, depuis des décennies, ont abandonné nos quartiers, les privant de toute perspective d’avenir, et utilisent la « guerre à la drogue » comme prétexte pour mener une guerre raciste, ciblant en priorité les Arabes, les Noirs et les migrants ?

Lire la suite

Theo Francken et Georges-Louis Bouchez : deux jumeaux politiques au service d’un projet raciste et suprémaciste.

La casquette « Make Flanders Great Again » portée par Theo Francken n’est pas un simple clin d’œil provocateur au trumpisme. C’est une déclaration de guerre contre les Noirs, Arabes, Musulmans, Rroms, migrants et sans-papiers. Ce slogan importé des États-Unis, où il a servi à réactiver les pires instincts de la suprématie blanche, devient sous les mains de Francken un outil de marketing politique visant à séduire un électorat blanc nostalgique d’une Flandre imaginaire, épurée de toute altérité. Mais cette entreprise raciale n’est pas l’apanage de la N-VA. Son jumeau francophone, Georges-Louis Bouchez, porte, sous le masque du libéralisme républicain, un programme similaire : défendre une Belgique blanche, capitaliste et impitoyable envers les populations racisées.
Francken et Bouchez : nationalisme flamand et pseudo-universalisme libéral.

Lire la suite

La négrophobie et l’islamophobie constituent ensemble les piliers fondamentaux du racisme d’État en Belgique.

En Belgique, il est tout simplement incohérent, hypocrite, et fondamentalement impossible de se revendiquer antiraciste ou de prétendre adopter une posture décoloniale sans mener une lutte frontale et radicale contre la négrophobie.

Lire la suite

Il faut le dire : le MR est une passerelle idéologique vers l’extrême droite.

La suprématie blanche est présente partout, des marges des groupuscules fascistes aux fauteuils confortables des salons politiques. Ce cancer, qu’on croyait contenu, est devenu métastase. La Belgique, avec son histoire coloniale barbare et jamais assumée, ne pouvait y échapper. Alors que les élites continuent de détourner le regard, les idées racistes s’installent dans le langage quotidien du pouvoir. Et Georges-Louis Bouchez, avec le Mouvement Réformateur qu’il a droitisé jusqu’à la moelle, en est un des artisans les plus zélés.

Lire la suite

De la profondeur de l’islamophobie d’État en Belgique.

Sourour

Vous imaginez qu’on interdise à une famille chrétienne, surtout si elle est blanche, de choisir l’église dans laquelle elle souhaite que se déroulent les funérailles d’une fille, d’une mère, d’une sœur ?

Vous imaginez qu’on interdise à une famille juive de choisir la synagogue dans laquelle elle souhaite que se déroulent les funérailles d’une fille, d’une mère, d’une sœur ?

Vous imaginez qu’on oblige une famille dont le défunt souhaitait être incinéré à le faire enterrer ?

Vous imaginez qu’on oblige une famille dont le défunt souhaitait être enterré à le faire incinérer ?

La réponse à toutes ses questions est, sans doute, « non ».

Lire la suite

Pourquoi beaucoup de Marocains d’Europe préfèrent jouer sous les couleurs du Maroc

Beaucoup de footballeurs issus de la diaspora marocaine choisissent d’évoluer sous les couleurs de l’équipe nationale du Maroc. Si certains sont mus dans cette démarche par la fierté ou par un sentiment de méconnaissance, d’autres espèrent surtout bénéficier de davantage de temps de jeu.

Lire la suite

L’illustration politique de Manu Scordia

Manu Scordia est un dessinateur engagé, issue d’une famille militante, qui traque toutes les injustices avec ses crayons et ses feutres : « Je vois le dessin comme un outil et un médium de sensibilisation politique ». BD, illus pour la presse associative ou affiches pour des activistes, sa palette est large mais suit un fil rouge : « Mon travail s’axe autour de la dénonciation du racisme d’État, ce racisme structurel dans la continuité des dominations coloniales et des pillages du sud ». Il prépare d’ailleurs actuellement une BD qui revient sur l’affaire Mawda dont il avait déjà signé le portait devenu iconique au cours de la mobilisation. Mais point de place à la résignation : « Dans mes dessins, on retrouve souvent l’idée de ces systèmes implacables, de ces dominations qui nous écrasent, et qui nous rendent, nous individu, assez démunis. Et en même temps, je mets toujours en avant, l’espoir et la possibilité d’une résistance par la lutte collective. »

Lire la suite

Hommage à un exilé identifié.

On les appelle « haraga » littéralement ceux qui brûlent, parce qu’une fois l’autre rive atteinte ils brûlent leurs documents d’identité au sens propre comme au sens figuré. Ils doivent se détacher de ce qui pourrait les renvoyer d’où ils viennent.
A partir de maintenant ils utiliseront des alias, des pseudos et déjà le processus d’invisibilisation se met en marche.

Lire la suite

ACCUSÉ DE TERRORISME : LE PÉCHÉ DU MUSULMAN MILITANT

Nordine Saïdi, militant décolonial et fondateur de Bruxelles Panthères, a grandi à Bruxelles dans le quartier populaire de Cureghem [1]

[1] Quartier populaire de…

. À travers son enfance et son parcours politique apparaissent les ciblages et criminalisations qui visent les populations d’origines non-blanches. Désormais, on l’accuse de terrorisme pour ses actions politiques. Nordine Saïdi comparaissait le 2 décembre 2021 devant le tribunal correctionnel de Bruxelles pour avoir demandé au bourgmestre de Lessine de retirer « la sortie des nègres » de la Ducasse de Culant, considéré jusque dans un rapport de l’UNESCO [2]

[2] Le Soir, « L’Unesco met en garde contre le “Sauvage” de…

comme folklore raciste. Comme il y a parfois des victoires, elles valent la peine d’être relayées : Nordine Saïdi a été acquitté le 6 janvier 2022. [3]

Lire la suite