Au printemps 58, la contre-guérilla menée par l’armée française contre les insurgés algériens cause d’importantes pertes au sein du Front de Libération Nationale (FLN), l’organisation politico-militaire qui lutte pour l’indépendance de l’Algérie. La libération du pays est alors plus qu’incertaine d’autant que le mouvement est traversé par un conflit interne sanglant
Encore marquée par les exactions des troupes parachutistes lors de la Bataille d’Alger, de janvier à octobre 57, les premiers mois de l’année 58 sont durs pour la branche armée du FLN dont plusieurs katibas ont aussi été vaincues aux abords des frontières. Les assassinats et disparitions se multiplient, sans parler du recours systématique à la torture contre les personnes arrêtées. La Question du journaliste et militant communiste Henri Alleg, justement écrit pour témoigner de la torture, est immédiatement censuré à sa sortie. Dans la même période, en métropole comme en Algérie, la rivalité pour le leadership de la lutte indépendantiste se solde par de nombreux règlements de compte meurtriers entre le FLN et le Mouvement National Algérien (MNA) de Messali Hadj. Le FLN qui, suite au Congrès de la Soummam en août 1956, s’est doté de structures étudiantes et ouvrières à sa botte, viendra à bout des messalistes et imposera sa ligne.