L’illustration politique de Manu Scordia

Manu Scordia est un dessinateur engagé, issue d’une famille militante, qui traque toutes les injustices avec ses crayons et ses feutres : « Je vois le dessin comme un outil et un médium de sensibilisation politique ». BD, illus pour la presse associative ou affiches pour des activistes, sa palette est large mais suit un fil rouge : « Mon travail s’axe autour de la dénonciation du racisme d’État, ce racisme structurel dans la continuité des dominations coloniales et des pillages du sud ». Il prépare d’ailleurs actuellement une BD qui revient sur l’affaire Mawda dont il avait déjà signé le portait devenu iconique au cours de la mobilisation. Mais point de place à la résignation : « Dans mes dessins, on retrouve souvent l’idée de ces systèmes implacables, de ces dominations qui nous écrasent, et qui nous rendent, nous individu, assez démunis. Et en même temps, je mets toujours en avant, l’espoir et la possibilité d’une résistance par la lutte collective. »

Justice pour Mawda

Dans la nuit du 16 au 17 mai 2018, à l’issue d’une course-poursuite d’une camionnette de migrants par la police belge, une petite fille de deux ans, Mawda, est tuée d’une balle en pleine tête, tirée par un policier. Cette poursuite se déroulait dans le cadre d’une « opération Médusa », des opérations de chasse aux migrants mises en oeuvre par Jan Jambon, alors ministre de l’Intérieur. Des opérations qui se poursuivent encore aujourd’hui. J’ai réalisé ce portrait de la petite Mawda dans les jours qui ont suivi le drame.

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Le boucher de Laeken

Léopold II, deuxième roi des Belges, obtient en 1885 à la conférence de Berlin la souveraineté sur le Congo. Cet immense territoire sera alors sa « propriété personnelle » jusqu’en 1908. C’est ensuite l’Etat belge qui continuera l’entreprise coloniale. Pendant la vingtaine d’années où le Congo « appartenait » à Léopold II, on estime à 10 millions (soit la moitié de la population) le nombre de morts de la terreur coloniale. Pour autant, des statues à la gloire de Léopold II occupent toujours l’espace public belge.

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Georges Ibrahim Abdallah

Le prisonnier politique libanais Georges Ibrahim Abdallah est toujours détenu dans une prison française alors qu’il est libérable depuis 1999. Il s’agit de la plus longue détention politique actuelle. J’ai réalisé cette affiche pour appuyer les demandes de nombreuses associations et personnalités visant à réclamer sa libération.

 

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Marche pour la dignité

J’ai réalisé cette affiche en 2015 à l’occasion de la Marche pour la dignité et contre le racisme à Paris. Une marche avait également eu lieu à Bruxelles en écho à celle de Paris.

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Sur les grands boulevards

Il s’agit d’un extrait de l’exposition « Ici on noie les Algériens », expo de dessins sur photo réalisée en octobre 2021 par le collectif Krasnyi à l’occasion des 60 ans d’un massacre occulté, celui du 17 octobre 1961. Ce jour-là, plusieurs centaines de manifestant·es algérien·nes étaient massacré·es par la police française et leurs corps jetés dans la Seine. Un sombre épisode de l’Histoire récente très longtemps passé sous silence.

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Ali Aarrass

Cette bande dessinée (parue aux Editions Vide Cocagne), raconte l’histoire vraie d’Ali Aarrass, Belgo-Marocain torturé et incarcéré au Maroc pendant 12 années dans l’indifférence de la Belgique alors que son innocence est établie. Elle a remporté le Prix Atomium 2019 de la meilleure bande dessinée de reportage.

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Alameda County Court House

C’est un extrait de l’exposition « Black Panthers Lives Matter », une exposition de dessins sur photos réalisée en 2016 à l’occasion des 50 ans de la naissance du Black Panthers Party à Oakland, en collaboration avec le photographe Karim Brikci Nigassa du collectif Krasnyi

SOURCE

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