Le procès de l’affaire Mawda, du nom de cette fillette kurde tuée par balle lors d’une course-poursuite entre la police belge et un camion transportant des migrants en mai 2018, s’est tenu lundi et mardi à Mons. Un drame symptomatique des chasses à l’homme que subissent les exilés.
Mons (Belgique).– Durant deux longues journées d’audience lundi 23 et mardi 24 novembre, un agent de la police de la route belge était jugé pour homicide involontaire dans l’affaire Mawda. La fillette kurde avait été tuée par balle lors d’une course-poursuite impliquant la police et un camion transportant des migrants, dans la nuit du 16 au 17 mai 2018. Le policier avait d’abord omis de préciser qu’il avait utilisé son arme à feu, créant de nombreuses zones d’ombre au début du dossier. Deux passeurs présumés étaient par ailleurs poursuivis pour « entrave méchante à la circulation avec la circonstance aggravante de décès » et « rébellion armée ».
Après un résumé des faits mardi, l’avocat général, Ingrid Godart, a requis un an de prison avec sursis assorti d’une amende à l’encontre du policier ayant tiré le coup de feu. La défense a plaidé l’acquittement. Le procureur du roi, Christian Henry, a quant à lui requis dix ans d’emprisonnement pour l’un des passeurs qui était en état de récidive (il avait été condamné pour des faits similaires en 2016 par le tribunal correctionnel de Dunkerque) et sept ans de prison pour le second.
Lundi matin, devant le tribunal de première instance du Hainaut (division de Mons), des slogans se font entendre. Ils retentissent à plusieurs dizaines de mètres à la ronde : « Justice, Mawda ! Justice, Mawda ! », scandent les membres de plusieurs comités de soutien de la famille de l’enfant.