“Marxisme noir” de Cedric Robinson, ou la généalogie de la conscience révolutionnaire africaine

Marxisme Noir, du théoricien politique africain-américain Cedric Robinson, est disponible en français. Paru pour la première fois il y a une quarantaine d’années, ce livre-somme est un classique de la théorie critique de la fin du siècle. Démesurément ambitieux, il offre à la fois une histoire longue de l’éveil du racisme européen moderne et, comme en vis-à-vis, une genèse de l’activisme et de la pensée révolutionnaires noires.
Si l’ouvrage, épais et dense, au style allusif et labyrinthique, fascine depuis longtemps étudiants et jeunes chercheurs aux États-Unis ou en Grande Bretagne, c’est en partie du fait des malentendus et des querelles d’interprétation qu’il rend possible. Son titre lui-même n’est pas sans embarras. Le marxisme noir dont il sera question n’est en effet pas à proprement parler l’objet du livre, mais plutôt l’annonce d’un paradoxe.

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Un Enfant Noir Victime de Brutalité Policière à Nalinnes

Justice pour #Mathis
Un Enfant Noir Victime de Brutalité Policière à Nalinnes
Mathis, un jeune garçon de 9 ans, a été triplement (au moins) victime de graves actes de racisme négrophobe durant la même journée au sein de son école.
Le point culminant de ce racisme anti-noir s’est caractérisé par de la violence policière.
A ces trois violences, s’ajoute la violence du Parquet.
Mathis a d’abord été insulté de façon raciste à plusieurs reprises par ses camarades de classe sans que cela ne semble émouvoir le corps professoral.
L’institution couvre le racisme ordinaire, dans les classes, requalifié en simples « blagues » comme les autres, ou en comportements « turbulents ».
Le corps noir est un corps dont, visiblement, l’on peut se moquer.

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Communiqué de presse – Ducasse d’Ath et RTBF

Nous, Bruxelles Panthères, tenons à exprimer notre profonde consternation et notre désaccord avec le contenu de l’article publié ce mercredi 23 août sur le site de la RTBF, sous le titre « Ath renforce les mesures de sécurité autour de sa ducasse ».[1]

Nous estimons nécessaire de rectifier certaines affirmations de cet article qui altère la réalité s’agissant de nos intentions et de nos actions en tant qu’organisation antiraciste politique engagée.

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P. Gelderloos – Comment la non-violence protège l’État – Chapitre 2 (traduction française)

CHAPITRE 2 : LA NON-VIOLENCE EST RACISTE

Je ne cherche pas à faire assaut d’insultes, et ce n’est qu’après mûre réflexion que j’utilise l’épithète « raciste ». Dans le contexte contemporain, la non-violence est en soi une posture de privilégiés. Outre que le pacifiste lambda est assez clairement un Blanc de la classe moyenne, le pacifisme comme idéologie émane d’un contexte privilégié. Il ignore que la violence est déjà là ; que la violence est inévitable, car elle fait structurellement partie intégrante de la hiérarchie sociale actuelle ; et que ce sont les personnes de couleur qui sont les plus touchées par cette violence. Le pacifisme présuppose que les Blancs qui ont grandi dans des banlieues pavillonnaires, et en obtenant satisfaction de tous leurs besoins de base, peuvent conseiller aux personnes opprimées, dont un grand nombre sont des personnes de couleur, de subir patiemment une violence indiciblement plus grande que celle qu’ils ont connue eux-mêmes, jusqu’au jour où le Grand Père Blanc (2) se laissera émouvoir par les exigences du mouvement, à moins que ce ne soit celui où les non-violents parviendront à la légendaire « masse critique ».

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Je me suis relevé dans l’orage de Jonathan Nguyen

“Je me suis relevé dans l’orage” est un poème issu du témoignage d’un étudiant congolais qui vivait en Ukraine lorsque la guerre a éclaté (travail avec l’organisation Change Asbl). Le poème relate la discrimination dont il a fait preuve en Ukraine, et continue de faire preuve en Belgique. A l’heure où l’on voit une discrimination de traitement des réfugiés sur la base de l’origine, ce texte a pour vocation d’être connu et diffusé.

Jonathan Nguyen

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Entretien avec Amal Bentounsi du collectif Urgence notre police assassine.

« L’enfant qui n’est pas embrassé par le village, le brûlera pour en sentir la chaleur », dit un proverbe africain. Les jeunes noirs et arabes des quartiers de France sont-ils embrassés voire aimés ? La réponse semble négative dans les chef des Autorités comme dans une large partie de la population française. Une détestation et un mépris racistes croissant, annonciateur d’autres crimes policiers et d’autres révoltes… Depuis onze ans, Amal Bentounsi n’a cessé d’alerter sur la dangerosité des violences policières et dénoncé, dès 2017, le vote de la loi qui a « légalisé » l’exécution de Nahel. Entretien avec la fondatrice et porte-parole du collectif Urgence notre police assassine.

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Ukraine, Palestine. Deux guerres, deux récits

L’armée israélienne a mené pendant 48 heures à Jénine son opération militaire la plus étendue depuis la deuxième intifada, avec aviation et chars, jetant sur les routes plus de 3 000 Palestiniens. Pourtant, cette guerre ne suscite que peu de réactions internationales, contrairement à la mobilisation permanente en faveur des Ukrainiens. Ce double standard mine le discours sur l’universalité du droit international.

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Déclaration de Leonard Peltier pour la 24ème commémoration du 48ème anniversaire de la bataille à Oglagla en 1975

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L’héritage du Black Panther Party

Le Black Panther Party a vu le jour à Oakland, en Californie, en 1966, en réponse au racisme systémique et aux brutalités policières auxquels les Afro-Américains étaient confrontés aux États-Unis. Huey Newton et Bobby Seale ont fondé le parti dans le but de protéger leur communauté des brutalités policières. La stratégie initiale du parti consistait à surveiller l’activité de la police dans les quartiers afro-américains et à réagir aux incidents de brutalité policière. Le nom du parti s’inspire de la Lowndes County Freedom Organization, une organisation politique de l’Alabama, dont le symbole est une panthère noire.

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L’Etat racial intégral : en finir avec la collaboration de race

Cette intervention a été présentée par Houria Bouteldja une première fois à l’université de Yale (Etats-Unis), le 6 avril 2023 et une deuxième fois, le 18 mai 2023,  à Montréal dans le cadre de la « Grande Transition », conférence internationale organisée par Historical Materialism. Elle est proposée ici dans sa dernière version.

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