En réaction à l’opération Tufan Al-Aqsa lancée le 7 octobre 2023, et à l’escalade des attaques génocidaires menées par Israël contre les Palestinien·nes de Gaza dans les jours et les mois qui ont suivi, de nombreux pays africains, particulièrement subsahariens, ont pris position en faveur de la Palestine. En témoignent un soutien marqué sur tout le continent pour la cause palestinienne, et la condamnation des crimes commis par Israël dans la bande de Gaza. Ce soutien reflète un changement d’attitude à l’égard de la Palestine sur le continent africain. Au cours des cinquante dernières années, l’évolution des conjonctures a remodelé les différentes positions africaines sur la question palestinienne, notamment en raison de l’érosion des principes historiques de l’unité africaine, autrefois enracinés dans les mouvements révolutionnaires de libération et dans la solidarité Sud-Sud. En parallèle, Israël est parvenu à établir des relations diplomatiques avec 44 pays africains, ce qui a complexifié le maintien d’une position africaine unifiée autour de la Palestine.
La dette comme instrument du néocolonialisme : L’exemple du continent africain
Au cours de la journée sur la dette en Afrique, le 2 décembre 2022 à l’Institut International de Recherches et de Formation (IIRF) d’Amsterdam, Omar Aziki a montré en quoi la dette a été le principal instrument du nécolonialisme sur le continent africain. Il a expliqué comment l’endettement a été, successivement, un moyen de coloniser, puis de maintenir dans la dépendance et dans la pauvreté le continent après les indépendances. Omar Aziki a ensuite analysé la situation actuelle. Aujourd’hui, le service de la dette dépasse les budgets sociaux dans de nombreux pays africains, la dette enrichit les bourgeoisies locales et justifie les politiques néolibérales dont la majorité de la population est victime. Ont enfin été listées certaines des expériences d’audits ou de répudiations de dettes qui ont eu lieu dans l’Histoire, les leçons à en tirer et le rôle du CADTM dans cette lutte pour l’annulation des dettes illégitimes.
Omar Aziki est membre du secrétariat national d’ATTAC CADTM Maroc et du secrétariat international partagé du CADTM.
Le CADTM Afrique exige des réparations, la fin des conditionnalités et l’annulation des dettes illégitimes du continent
(CC – Wikipedia)
Au regard de l’enlisement des États d’Afrique dans le piège de l’endettement malgré l’énorme potentialité et la diversité de leurs richesses, la fuite de leurs capitaux à travers la fraude et l’évasion fiscales, la perte d’importantes sommes d’argent qu’ils subissent à travers le libre-échange et l’échec avéré des fausses solutions à la crise de la dette africaine, le CADTM reste intransigeant pour exiger l’annulation pure et simple de la dette africaine, publique extérieure illégitime.
Ainsi, rappelant que de nombreuses dettes sont illégitimes ou odieuses et ont déjà été remboursées à de multiples reprises, le CADTM considère, aux côtés de mouvements sociaux de plus en plus nombreux, qu’il faut se battre pour la mise en œuvre d’un vaste programme anticapitaliste qui inclut une série de mesures fondamentales :
Discours de Malcolm X au Sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine
Par Makandal Speaks
La seconde Conférence des chefs d’États de l’Organisation de l’Unité Africaine s’est tenue entre les 17 au 21 juillet 1964 au Caire. Cette rencontre fut l’occasion pour Malcolm X d’expliquer le sort horrible fait au Afro-Américains et de demander l’aide de ses frères africains. Voici le discours que le militant noir prononça.
Voici la traduction du discours de Malcolm X au sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine. Il y rappel le lien entre l’Afrique et sa diaspora et lance un appel à l’aide aux Africains leur expliquant le sort que subissent les Noirs des USA :
À propos de la restitution des artefacts africains conservés dans les musées d’Occident
Historien
La question de la restitution de l’art africain pillé par les occidentaux fait l’objet de débats dont les termes doivent être clarifiés. Car les œuvres d’art africaines n’ont pas qu’une valeur matérielle, mais également cosmologique : elles transcendent la distinction entre objet et sujet, elles traduisent une volonté de s’insérer dans le monde dans le but d’y participer et de le prolonger, plutôt que de le dominer et de l’assujettir. La restitution ne saurait donc être simplement matérielle : comment pallier l’appauvrissement symbolique entrainé par les pillages ? Cela est-il seulement remédiable ?
Aujourd’hui, la question de savoir s’il faut ou non restituer à leurs ayant-droits les artefacts africains conservés dans les musées d’Occident se pose avec acuité. Très peu, cependant, se préoccupent de comprendre ce qui aura justifié, à l’origine, la migration de ces objets en Europe. Davantage encore, nombreux sont ceux et celles qui ne savent ni quelle est leur valeur esthétique réelle, encore moins de quoi ils furent le signifiant dans la conscience européenne. Il importe, dans ces conditions, de revenir à l’essentiel. Posons-donc les questions de la manière la plus claire possible.
Le premier génocide du XXe siècle: Herero et Nama face à l’Allemagne impériale.
Des femmes Herero contraintes au travail forcé, transportant des marchandises dans le camp de concentration de Swakopmun Le continent africain a déjà connu à la fin du 20e siècle le génocide des Tutsi du Rwanda; il reste menacé par d’autres risques génocidaires, notamment au Burundi voisin (voir ici) et au Soudan du Sud . Mais … Lire la suite