« Si on bouge pas, les policiers continueront de tuer à tout bout d’champ »: à Bruxelles, 1500 personnes marchent contre les violences policières
Résister à la frénésie militariste
La Belgique, l’OTAN et la course aveugle à l’armement
Depuis plusieurs décennies, le consensus atlantiste pousse la Défense belge à s’engager dans une course effrénée aux nouveaux outils militaires. Au détriment de la diplomatie, du respect du droit international et du contrôle des armements.
L’accord de la nouvelle coalition Arizona confirme : il y aura bien une augmentation des dépenses prévues pour les forces armées. Le budget de la Défense devrait s’élever à 2 % du PIB en 2029 et passer à 2,5 % d’ici 2034 – jusqu’ici, seul 1,3 % y était consacré. L’accord prévoit également le recrutement de milliers de militaires et l’achat d’équipements.
Les objectifs qui se trouvent dans cet accord s’expliquent moins par la situation internationale que par le consensus atlantiste qui prévaut au sein des partis de droite – et qui reçoit régulièrement le soutien des socialistes. Un consensus qui a notamment joué un rôle central dans la politique interventionniste de la Belgique ces dernières années et qui constitue encore la matrice du militarisme ambiant.
La contribution de l’Afrique à l’économie et aux croyances de l’Europe du capitalisme primitif
Nous publions ici un extrait, issu du chapitre 3, de la traduction française du livre de Walter Rodney, Comment l’Europe sous-développa l’Afrique, qui vient de paraître aux éditions B42. Dans cet ouvrage de référence dans le monde anglophone, paru originellement en 1972 (Verso a fait paraître une réédition en 2018, avec une préface d’Angela Davis reprise dans cette édition française), l’auteur, historien et militant guyanien, développe une analyse marxiste visant à démontrer que l’appauvrissement de l’Afrique est le résultat direct de l’exploitation et de la domination de ce continent par les puissances coloniales européennes.
En retour, il montre comment l’Afrique a contribué, dans des proportions largement sous-estimées, au développement de l’Europe. Fort de cette démonstration, W. Rodney évoque certains modèles politiques qui permettraient une justice sociale sur le continent africain. Cet extrait porte plus spécifiquement sur l’esclavage et les rapports entre capitalisme et racisme, enjeux à nouveau très discutés dans la sphère francophone.
Monsieur El-Anouni, Votre déclaration est une insulte à l’intelligence et une complicité explicite avec le génocide en cours à Gaza.
À l’attention de Monsieur El-Anouni – Council of the European Union
Europees Parlement in België / Parlement européen en Belgique
Votre déclaration (voir ci-dessous) est une insulte à l’intelligence et une complicité explicite avec le génocide en cours à Gaza.
Déclaration du Porte-parole de la politique étrangère & de la politique de sécurité de l’UE, Mr El-Anouni, sur le cessez-le-feu à Gaza
02.03.2025 Équipe de presse du SEAE
LE SEPTIEME ART DE L’EMPIRE
« Emilia Perez », le film de Jacques Audiard, se porte bien : récompensé au printemps dernier au festival de Cannes, en janvier aux Golden Globes, en février aux Césars et en mars aux Oscars. Encensé par la critique et ayant rencontré un certain succès commercial, la production française a pourtant fait l’objet d’une importante contestation populaire au Mexique. Celle-ci est bien résumée dans un récent article du journal Mediapart, qui regroupe différentes analyses pointant le l’européocentrisme, voire le racisme du film.
Israël, les Arabes et la « distance zéro »
Dans cet article, la sociologue Hèla Yousfi poursuit sa réflexion sur l’intrication entre lutte de libération nationale et révolution sociale et démocratique. À partir de l’expérience de la résistance palestinienne contre le colonialisme israélien, elle propose des pistes pour penser à l’échelle arabe les moyens de résistance contre la dynamique impérialiste d’asservissement des peuples de la région.
Les pentes glissantes de la guerre
Par Déborah Brosteaux
Le constat n’est pas récent, mais le 24 février 2022 lui a donné une tournure nouvelle : nous ne vivons pas la guerre, mais nous ne sommes pas en paix. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a déclenché, ici à l’Ouest de l’Europe, un intense enchevêtrement d’affects : choc et sidération face à une guerre qui éclate sur le continent européen ; peur devant la possibilité d’une escalade ; sentiments de solidarité envers les Ukrainiens ; angoisse sourde suscitée par la réapparition de la menace d’une guerre nucléaire sur notre scène géopolitique. Aux premières semaines de la guerre, une grande excitation était également palpable, une atmosphère de survoltage, rythmée par l’emballement médiatique et les appels politiques à la mobilisation. Dans le même temps, nous n’en demeurons pas moins à une certaine distance de la guerre, physiquement et affectivement, à l’abri de ses violences, et priant pour le rester.
EN REGARDANT CE MONDE …par Mumia ABU-JAMAL
En regardant ce monde, à l’aube de la nouvelle année, nous devons admettre que le monde est en marche, et si nous sommes honnêtes, c’est une marche vers la droite. Pourquoi en est-il ainsi ? À mon avis, parce que les politiciens de droite sont passés maîtres dans l’art de la peur. Et la politique de l’immigration tourne autour d’une manipulation de cette peur à des fins politiques. C’est la peur qui nous anime, pas l’espoir ni l’altruisme. Car la peur fait appel à nos instincts de survie ; elle nous attire aussi vers les bureaux de vote et nous incite à voter.
La négation du génocide à Gaza dans les études sur l’Holocauste
L’universitaire Raz Segal relate l’étrange expérience d’avoir été accusé d’antisémitisme, alors qu’il est lui-même juif et spécialiste de l’Holocauste ainsi que d’autres génocides, pour avoir commis le crime impardonnable de s’opposer à la guerre génocidaire menée par l’État colonial d’Israël contre les Palestinien-nes de Gaza.