Le 18 octobre 2024, le mouvement des prisonniers palestiniens a fait une déclaration en l’honneur du martyr Yahya Sinwar, le dirigeant du mouvement palestinien et ancien prisonnier libéré. Ci-dessous, nous republions ce communiqué.
Les institutions des prisonniers et le Mouvement national des prisonniers des prisons de l’occupation déplorent la perte du martyr et dirigeant national Yahya Sinwar.
Les institutions des prisonniers, le Mouvement national des prisonniers des prisons de l’occupation et les prisonniers libérés vivant chez eux ou à l’étranger s’adressent à notre grand peuple pour lui dire qu’ils déplorent la perte du dirigeant national Yahya Al-Sinwar (président du bureau politique du Mouvement de résistance islamique, le Hamas), devenu martyr après une vie entièrement consacrée au combat et ce, jusqu’aux tout derniers moments de sa vie.
Dans une déclaration, les institutions ont dit ceci : « Aujourd’hui, au nom du mouvement des prisonniers des prisons de l’occupation ‘israélienne’, nous déplorons la perte de notre compagnon d’emprisonnement et dirigeant qui avait voué son existence à la liberté de sa terre et de son peuple. Il est le prisonnier, l’homme libéré, le martyr, et un martyr dont le corps a été retenu, en même temps que ces centaines de martyrs ensevelis dans les cimetières des numéros ou gardés dans les réfrigérateurs de l’occupation. »
Les institutions des prisonniers ont fait remarquer que Yahya Al-Sinwar a passé plus de 23 ans de sa vie dans les geôles de l’occupation, avec sa première arrestation en 1982, suivie par une nouvelle arrestation en 1985 et une autre encore en 1988. Il avait finalement été condamné à quatre fois la perpétuité par l’occupation et était resté emprisonné jusqu’à sa libération lors de l’accord d’échange « Loyauté des Hommes libres » (Wafa’ al-Ahrar) en 2011. Aujourd’hui, c’est précisément le 13e anniversaire de cet échange au cours duquel Yahya Al-Sinwar faisait partie des prisonniers libérés.
Les institutions des prisonniers ont mis l’accent sur le fait que le martyre de Yahya Sinwar ne dissuadera pas notre peuple de continuer de suivre la voie de la lutte pour sa liberté, pour la liberté de sa terre et pour son droit à l’autodétermination.
Les institutions ont également invité les gens de notre peuple, où qu’ils se trouvent, à se dresser en soutien du sang des martyrs et de la souffrance des prisonniers dans les geôles de l’occupation, car ces prisonniers doivent affronter des niveaux systématiques et sans précédent de meurtre et de torture depuis le début de la présente guerre génocidaire.
Gloire aux martyrs de Palestine et liberté pour les prisonniers !
18 octobre 2024
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Publié le 19 octobre 2024 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine
Yahya Sinwar a été tué en combattant les forces israéliennes à Gaza
L’armée israélienne a annoncé jeudi qu’elle avait tué le chef du Hamas Yahya Sinwar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Il a été rapporté que Sinwar a été tué mercredi par des troupes terrestres qui n’ont pas compris qu’elles étaient engagées contre l’homme le plus recherché par Israël, n’ayant apparemment aucun renseignement important sur l’endroit où Sinwar se trouvait.
Maureen Clare Murphy, 17 octobre 2024
La police israélienne a prétendu que « les données dentaires et les empreintes digitales ont permis l’identification définitive des restes de Sinwar », a rapporté Reuters.
Des images graphiques et des vidéos montrant prétendument le corps de Sinwar ont été publiées par les médias israéliens.
Vendredi, le Hamas a confirmé la mort de Sinwar, largement considéré comme le cerveau de l’attaque surprise du 7 octobre 2023 qui a dévasté le commandement sud de l’armée israélienne et brisé à jamais le mythe de l’invincibilité militaire israélienne.
Dans une annonce faite par Khalil al-Hayya, chef du Hamas à Gaza, le groupe de résistance a déclaré que Sinwar
« a consacré sa vie à la Palestine et a sacrifié son âme pour l’amour de Dieu sur le chemin de sa libération ».
M. Al-Hayya a déclaré que M. Sinwar était le dernier d’une longue série de dirigeants du Hamas tués par Israël et a promis que la résistance se poursuivrait jusqu’à la libération complète de la Palestine.
Yahya Sinwar avait succédé à Ismail Haniyehen tant que dirigeant du Hamas après l’assassinat de ce dernier en juillet dernier à Téhéran, où il avait été invité à l’occasion de l’intronisation du président iranien Masoud Pezeshkian.
Bien qu’il n’ait jamais confirmé ou nié sa responsabilité, on croit que c’est bien Israël qui a assassiné Haniyeh, qui était le principal interlocuteur palestinien dans les négociations en vue de libérer les otages détenus par le Hamas et d’autres organisations à Gaza et de mettre un terme à l’offensive dévastatrice d’Israël dans l’enclave.
Fin septembre, Israël avait assassiné Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, au cours d’un bombardement massif des quartiers sud de Beyrouth qui avait également tué plusieurs autres dirigeants fondateurs de l’organisation de la résistance libanaise.
Une pression maximale sur la résistance
Israël, avec le soutien total des EU, a poursuivi une stratégie de pression maximale afin de détruire et le Hamas et le Hezbollah, tuant au moins 42 000 Palestiniens à Gaza et plus de 2 400 personnes au Liban au cours de l’année écoulée.
Les EU ont bloqué les efforts en vue d’un cessez-le-feu à Gaza en recourant à maintes reprises à leur veto au Conseil de sécurité de l’ONU et ils ont proposé en lieu et place des projets de résolution réclamant une trêve temporaire des combats à Gaza qui permettrait la libération des captifs israéliens et étrangers détenus dans le territoire.
Après s’être opposé début décembre 2023 à un projet de résolution demandant un cessez-le-feu, l’ambassadeur adjoint des EU, Robert Wood, a déclaré qu’un arrêt de l’offensive israélienne
« ne ferait que planter les graines de la prochaine guerre, parce que le Hamas n’a aucun désir de voir une paix durable ni de voir une solution à deux États ».
Ce qu’il voulait dire réellement, c’est que les EU ne soutiennent pas la moindre piste diplomatique qui permettrait au Hamas de rester l’autorité gouvernante de fait à Gaza.
De même, les EU ne semblent vouloir rien de moins qu’une capitulation totale du Hezbollah au Liban. L’organisation de résistance libanaise a répété cette semaine que seul un accord en vue de mettre un terme au génocide de Gaza ramènerait le calme sur le front nord d’Israël et permettrait aux colons des colonies évacuées de regagner leurs foyers.
Washington est si engagé dans l’éradication des organisations de résistance qu’il risque une confrontation militaire avec l’Iran et qu’il envoie des troupes afin de faire fonctionner un système de défense avancé par missiles destiné à compléter les défenses israéliennes inefficaces contre des missiles à longue portée.
Abbas Araqchi, le ministre des Affaires étrangères de l’Iran, a mis en garde contre le fait que Washington mettait en danger la vie de ses soldats
« en les déployant pour qu’ils actionnent les systèmes américains de missiles en Israël ».
Le président américain Joe Biden a accueilli la mort de Sinwar en disant que c’était
« une bonne journée pour Israël, pour les États-Unis et pour le monde ».
Dans une déclaration, Biden a dit qu’il avait
« dirigé du personnel des Opérations spéciales et des professionnels de nos renseignements afin qu’ils travaillent côte à cote avec leurs homologues israéliens en vue de contribuer à localiser et repérer Sinwar et d’autres dirigeants du Hamas qui se cachaient à Gaza ».
Il a ajouté qu’avec l’aide des renseignements américains, l’armée israélienne « poursuivait sans relâche les dirigeants du Hamas, les débusquant de leurs cachettes et les forçant à s’enfuir ».
Des dizaines de civils ont été tués par des frappes au cours desquelles Israël a prétendu avoir ciblé d’importantes personnalités du Hamas.
En juillet, quelque 90 Palestiniens avaient été tués dans une frappe de l’aviation israélienne qui ciblait prétendument Muhammad Deif, le chef fantomatique de l’aile armée de l’organisation et ce, du côté d’al-Mawasi, une zone du sud-ouest de Gaza qu’Israël avait unilatéralement proclamée zone humanitaire.
Le lendemain ?
Biden a affirmé qu’avec l’élimination de Sinwar,
« il existait désormais une opportunité de ‘lendemain’ à Gaza sans le Hamas au pouvoir ».
Kamala Harris, la vice-présidente des EU et la candidate du Parti démocrate à la présidence, s’est faite l’écho de la déclaration de Biden. Aussi bien le président que sa vice-présidente ont faussement accusé le Hamas d’avoir perpétré des violences sexuelles massives le 7 octobre et ils ont gommé le contexte de la colonisation de peuplement dans lequel l’opération avait eu lieu en disant que c’était la pire attaque contre le peuple juif depuis l’Holocauste.
Ni l’un ni l’autre n’ont reconnu qu’Israël avait tué des centaines de ses propres ressortissants, ce 7 octobre 2023.
Harris a déclaré :
« Ce moment nous donne une opportunité d’enfin mettre un terme à la guerre à Gaza et elle doit finir de telle façon qu’Israël connaîtra la sécurité, que les otages seront relâchés, que la souffrance de Gaza se terminera et que le peuple palestinien pourra concrétiser son droit à la dignité, à la sécurité, à la liberté et à l’autodétermination. »
Matthew Miller, le porte-parole du département d’État américain, a implicitement reconnu qu’il n’y aurait pas d’élimination du Hamas en tant qu’organisation. Blâmant le Hamas pour les souffrances du peuple palestinien tout au long de l’année écoulée, Miller a déclaré que Washington espérait que le successeur de Sinwar allait « suivre une voie différente vers l’avant ».
Mais Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien a fait clairement savoir que la guerre se poursuivrait et que la mort de Sinwar marquait « le début du jour qui viendrait après le Hamas ».
« Aujourd’hui, comme nous l’avions promis, nous avons réglé nos comptes avec lui. Aujourd’hui, le mal a subi un coup dur, mais notre mission n’est pas encore terminée »,
a expliqué Netanyahou dans une déclaration sur vidéo.
S’adressant aux familles des Israéliens toujours détenus à Gaza, Netanyahou a ajouté :
« C’est un moment important, dans cette guerre. Nous continuerons à pleine force jusqu’à ce que vos bien-aimés – nos bien-aimés ! – seront rentrés chez eux. »
Mais certaines familles des captifs détenus à Gaza ont dit qu’elles craignaient que le meurtre de Sinwar ne mette les existences de leurs êtres chers en plus grand danger encore. Orna et Ronen Neutra, les parents d’un captif à double nationalité israélienne et américaine, a demandé aux deux gouvernements
« d’agir rapidement et de faire tout ce qu’il fallait pour en arriver à un accord avec les ravisseurs ».
Benny Gantz, le dirigeant de l’opposition israélienne et ancien membre du cabinet de guerre de Netanyahou, a félicité les soldats qui ont tué Sinwar et a dit que l’armée
« allait continuer à opérer dans la bande de Gaza pendant les années à venir ».
Un statut de légende
Les propagandistes israéliens peuvent avoir pensé que publier des photos et des vidéos des derniers moments de Sinwar et de son corps sans vie allait instiller des sentiments de défaite et d’humiliation parmi les partisans de la résistance palestinienne.
Les images ont eu l’effet contraire et ne feront que cimenter son statut qui est déjà celui d’une légende. Elles montrent que Sinwar est mort au combat comme un simple combattant – dans ce qui n’était peut-être pas son premier engagement contre les troupes israéliennes – plutôt que d’accepter l’exil ou d’être tué en pleine retraite.
Suheib Alassa, un correspondant d’Al Jazeera, a dit que
« les renseignements israéliens et l’aviation américaine et britannique n’étaient pas parvenus à trouver une piste qui aurait pu les mener à Sinwar, que même les plus finauds des spécialistes de la guerre et des renseignements ne s’attendaient pas à voir participer directement aux combats ».
Le fait que Sinwar était sur la ligne de front signifiait que les combattants du Hamas étaient organisés et opéraient selon « des plans précis, qu’importe le nom du commandant et l’endroit où ils se trouvaient », estime Alassa.
L’analyste militaire Elijah J. Magnier a dit que
« la décision de Sinwar de rester à l’avant du front du conflit mettait en évidence sa volonté de partager les mêmes risques et sacrifices que les civils et combattants de Gaza, renforçant ainsi l’idée que les dirigeants du Hamas n’abandonneraient pas leur peuple en ces temps très pénibles ».
Magnier a ajouté que la nature de
« la mort de Sinwar communique aux gens de Gaza que leurs commandants sont aussi engagés qu’eux le sont et qu’eux aussi sont préparés à affronter le sacrifice ultime ».
Yahya Sinwar était né en 1962 au camp de réfugiés de Khan Younis, à Gaza. Sa famille provenait à l’origine de Majdal, rebaptisée Ashkelon après sa conquête par les forces sionistes en 1948.
Comme d’autres dirigeants de la résistance qui ont été tués avant lui, Sinwar avait déclaré que le martyre était le plus grand don que l’occupation pouvait lui accorder.
Il y a vingt ans environ, Cheikh Ahmed Yassin, l’un des fondateurs du Hamas, avait dit qu’il n’était pas effrayé par les menaces d’assassinat de la part d’Israël, ajoutant que
« si je vois la roquette venir, je sauterai pour l’étreindre » et que « s’ils tuent Ahmed Yassin, 100 autres Ahmed Yassin grandiront »
« Nous ne sommes pas effrayés par leurs menaces et, quand nous serons tués, ce sera le plus beau jour de notre vie »,
avait dit Yassin, quelques mois à peine avant d’être assassiné par une frappe de missile sur Gaza en 2004.
Yahya Sinwar avait été l’assistant personnel de Yassin et il avait passé un quart de siècle dans les prisons israéliennes, une période au cours de laquelle il avait appris l’hébreu et s’était consacré à l’étude de la politique et de la société israéliennes tout en produisant également plusieurs livres et traductions concernant Israël et la stratégie politique palestinienne.
En 2021, dans sa dernière interview – le seul entretien assis qu’il ait jamais donné à une publication en anglais – Sinwar avait dit qu’avec son armement dernier cri
« Israël bombarde et tue intentionnellement nos enfants et nos femmes »
« Vous ne pouvez comparer cela à ceux qui résistent et qui se défendent avec des armes qui semblent primitives, en comparaison »,
avait-il dit.
La résistance défendra son peuple avec tous les moyens dont elle dispose, selon Sinwar.
« Que sommes-nous censés faire ? Devrions-nous hisser le drapeau blanc ? »
avait-il demandé sans vraiment attendre de réponse.
« Cela n’arrivera pas »,
avait-il conclu. Il a tenu cette promesse.
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Maureen Clare Murphy est rédactrice en chef de The Electronic Intifada.
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Publié le 17 octobre 2024 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine
Testament du martyr Yahya Sinwar
Je suis Yahya, fils d’un réfugié qui a transformé l’exil en une patrie temporaire, et le rêve en une bataille éternelle.
En écrivant ces mots, je me remémore chaque instant de ma vie : de mon enfance dans les ruelles, aux longues années d’emprisonnement, et jusqu’à chaque goutte de sang versée sur cette terre.
Je suis né dans le camp de réfugiés de Khan Younès en 1962, à une époque où la Palestine n’était qu’une mémoire déchirée, des cartes oubliées sur les tables des politiciens.
Je suis l’homme dont la vie s’est tissée entre le feu et les cendres, et j’ai compris très tôt que vivre sous l’occupation ne signifie rien d’autre qu’une prison permanente.
J’ai su, dès mon plus jeune âge, que vivre sur cette terre n’était pas ordinaire, et que celui qui y naît doit porter dans son cœur une arme indestructible, et comprendre que le chemin vers la liberté est long.
Mon testament commence ici, avec cet enfant qui a lancé sa première pierre contre l’occupant, et qui a appris que les pierres sont les premiers mots que nous prononçons face à un monde qui reste silencieux devant notre blessure.
J’ai appris dans les rues de Gaza que la valeur d’une personne ne se mesure pas aux années qu’elle a vécues, mais à ce qu’elle offre à sa patrie. Et ainsi fut ma vie : prisons et batailles, douleur et espoir.
Je suis entré en prison pour la première fois en 1988, condamné à perpétuité, mais je n’ai jamais connu la peur.
Dans ces cellules sombres, je voyais à chaque mur une fenêtre vers l’horizon lointain, et dans chaque barreau, une lumière éclairant le chemin vers la liberté.
En prison, j’ai appris que la patience n’est pas seulement une vertu, mais une arme… Une arme amère, comme si l’on buvait la mer goutte à goutte.
Mon testament pour vous : n’ayez pas peur des prisons, elles ne sont qu’une partie de notre long chemin vers la liberté.
La prison m’a appris que la liberté n’est pas simplement un droit volé, mais une idée qui naît de la souffrance et se forge avec la patience. Lorsque j’ai été libéré lors de l’échange “Loyauté des Libres” en 2011, je n’en suis pas sorti comme j’étais ; je suis sorti plus fort, avec la conviction renforcée que ce que nous faisons n’est pas une lutte passagère, mais notre destin que nous porterons jusqu’à la dernière goutte de notre sang.
Mon testament est que vous restiez attachés au fusil, à la dignité qui ne se négocie pas, et au rêve qui ne meurt jamais. L’ennemi veut que nous abandonnions la résistance, que nous transformions notre cause en une négociation sans fin…
Mais je vous dis : ne négociez pas ce qui vous revient de droit. Ils craignent votre persévérance plus qu’ils ne craignent vos armes. La résistance n’est pas seulement une arme que nous portons, mais elle est notre amour pour la Palestine à chaque souffle que nous prenons, c’est notre volonté de rester, malgré le siège et l’agression.
Mon testament est que vous restiez fidèles au sang des martyrs, à ceux qui sont partis et nous ont laissé ce chemin parsemé d’épines. Ce sont eux qui ont pavé pour nous la voie de la liberté avec leur sang, alors ne gaspillez pas ces sacrifices dans les calculs des politiciens et les jeux de la diplomatie.
Nous sommes ici pour achever ce que les premiers ont commencé, et nous ne dévierons pas de ce chemin, quel qu’en soit le prix. Gaza a toujours été et restera la capitale de la résistance, le cœur de la Palestine qui ne cesse de battre, même lorsque la terre nous semble trop étroite.
Lorsque j’ai pris la tête du Hamas à Gaza en 2017, ce n’était pas simplement un transfert de pouvoir, mais la continuité d’une résistance qui a commencé avec des pierres et s’est poursuivie avec des fusils. Chaque jour, je ressentais la souffrance de mon peuple sous le siège, et je savais que chaque pas que nous faisions vers la liberté avait un coût. Mais je vous dis : le coût de la capitulation est bien plus grand. C’est pourquoi, accrochez-vous à la terre comme une racine s’accroche au sol, aucune tempête ne peut déraciner un peuple qui a décidé de vivre.
Dans la bataille de l’Ouragan d’Al-Aqsa, je n’étais pas le chef d’un groupe ou d’un mouvement, mais la voix de chaque Palestinien rêvant de liberté. Ma foi m’a guidé, sachant que la résistance n’est pas seulement un choix, mais un devoir. Je voulais que cette bataille soit une nouvelle page dans le livre de la lutte palestinienne, où les factions s’unissent et où tout le monde se tient dans le même camp, contre un ennemi qui n’a jamais distingué entre un enfant et un vieillard, ou entre une pierre et un arbre.
L’Ouragan d’Al-Aqsa était une bataille des âmes avant celle des corps, et de la volonté avant celle des armes.
Ce que je laisse derrière moi n’est pas un héritage personnel, mais un héritage collectif, pour chaque Palestinien qui a rêvé de liberté, pour chaque mère qui a porté son fils martyr sur ses épaules, pour chaque père qui a pleuré sa fille fauchée par une balle traîtresse.
Mon dernier testament est de toujours vous rappeler que la résistance n’est pas une futilité, et qu’elle n’est pas seulement une balle tirée, mais une vie vécue avec honneur et dignité. La prison et le siège m’ont appris que la bataille est longue, et que le chemin est ardu, mais j’ai aussi appris que les peuples qui refusent de se rendre créent leurs miracles de leurs propres mains.
Ne comptez pas sur le monde pour vous rendre justice, car j’ai vécu et vu comment le monde reste silencieux face à notre souffrance. Ne cherchez pas la justice, soyez vous-mêmes la justice. Portez le rêve de la Palestine dans vos cœurs, et faites de chaque blessure une arme, et de chaque larme une source d’espoir.
Voici mon testament : ne déposez pas vos armes, ne jetez pas vos pierres, n’oubliez pas vos martyrs, et ne négociez pas un rêve qui est votre droit.
Nous sommes ici pour rester, sur notre terre, dans nos cœurs, et dans l’avenir de nos enfants.
Je vous lègue la Palestine, cette terre que j’ai aimée jusqu’à la mort, et le rêve que j’ai porté sur mes épaules comme une montagne qui ne ploie pas.
Si je tombe, ne tombez pas avec moi, mais portez en mon nom un étendard qui n’est jamais tombé, et faites de mon sang un pont pour la génération qui naîtra de nos cendres, plus forte. N’oubliez pas que la patrie n’est pas un conte qu’on raconte, mais une réalité vécue, et que dans chaque martyr qui naît de cette terre, mille résistants sont engendrés.
Si l’ouragan revient et que je ne suis plus parmi vous, sachez que j’étais la première goutte dans les vagues de la liberté, et que j’ai vécu pour vous voir continuer la marche.
Soyez une épine dans leur gorge, un ouragan qui ne connaît pas le recul, et qui ne s’arrêtera que lorsque le monde reconnaîtra que nous sommes les détenteurs du droit, et que nous ne sommes pas que des chiffres dans les bulletins d’information.
Une vie héroïque et un martyre mythique… Le parcours idéal de notre leader Yahya Sinwar
Gaza – Centre d’information palestinien
Plus d’un an après la bataille du Déluge d’Al-Aqsa et le génocide sioniste qui a suivi, le commandant Yahya Al-Sinwar, chef du mouvement Hamas, a transcender en héros martyr, avançant sans planification, dégainant ses armes, affrontant et affrontant l’occupation en tête des rangs et sur les axes de combat les plus dangereux à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Bien qu’elle possédât des dispositifs d’espionnage et de poursuite les plus avancés, l’occupation n’a pas réussi pendant une année entière à atteindre Al-Sinwar, dont leur propagande avait toujours fait valoir qu’il se cachait dans des tunnels ou parmi des civils. La surprise a été qu’il a été martyrisé dans un affrontement armé contre une force sioniste sur les premières lignes de bataille à Rafah, par accident.
Cela a également été reconnu par le porte-parole de l’armée d’occupation, Daniel Hagari qui a déclaré : « Nous ne savions pas qu’il était là. Au début, nous l’avons identifié comme un homme armé à l’intérieur d’un des bâtiments, et il a été vu, masqué, en train de lancer une planche de bois sur le drone » quelques secondes avant son martyre.
Un commandant engagé
La photo divulguée de l’architecte du déluge d’Al-Aqsa, le chef du mouvement Hamas, Yahya Al-Sinwar, le montre dans ses derniers instants portant un équipement militaire, combattant les envahisseurs jusqu’à son dernier souffle, et ligotant sa main avec un fil de fer dans l’espoir d’arrêter le saignement et d’avoir un pied amputé, et c’est lui qui n’a pas reculé, réconcilié ou s’est caché, comme le promouvaient l’entité sioniste et ses partisans.
L’entité néonazie, avec son appareil de propagande noire, a toujours affirmé que la première personne recherchée se cachait parmi les civils ou dans la clandestinité. Il admet qu’il l’a combattu même dans les dernières secondes, et que c’est lui qui a tenté d’abattre un drone avec une pièce de bois qu’il avait avec lui à ce moment historique, peut-être révélera-t-il la honte qui accable un monde silencieux ou négligent.
Se déplacer entre les positions de combat
Le Hamas a confirmé dans sa déclaration que le commandant Sinwar se déplaçait entre toutes les positions de combat, restant inébranlable et stationné sur la fière terre de Gaza, défendant la terre de Palestine et ses lieux sacrés et inspirant un esprit de fermeté, de patience, d’unité et de résistance.
fin du leader par le martyre était attendue, mais la manière de son martyre au combat a été une surprise pour beaucoup, mais il l’a choisi avec sa volonté et sa détermination, et Dieu l’en a honoré, et c’est lui qui a porté le fardeau de la cause palestinienn très tôt.
Le leader martyr Yahya Al-Sinwar a vécu comme moujahid et s’est frayé un chemin dans le mouvement Hamas dès son plus jeune âge, impliqué dans ses activités de jihad. Il a fondé l’appareil de sécurité connu sous le nom de « Majd » et ses activités au sein du Hamas, le courant islamique à l’Université islamique.
Il a passé 23 ans en captivité, défiant le geôlier sioniste, et après avoir été libéré de prison dans le cadre de l’accord de « loyauté des libres », il a continué à donner, à planifier et à mener le jihad, et a occupé plusieurs postes à la direction du mouvement Hamas accédant à la présidence après l’assassinat du martyr Ismail Haniyeh.
L’ingénierie du Déluge
Le commandant Sinwar a survécu à plusieurs tentatives d’assassinat, dont une tentative le 11 avril 2003 en plaçant un objet explosif dans le mur de sa maison dans la ville de Khan Yunis, au sud de Gaza, et une autre en mai 2021 lors de la quatrième guerre sioniste sur Gaza.
Jusqu’à la réalisation de son rêve le 7 octobre 2023, le jour du grand déluge qui ébranla les profondeurs de l’entité et révéla la fragilité de sa prétendue sécurité, et ce qui suivit furent les épopées de la fermeté légendaire de notre peuple et de la valeur de notre résistance victorieuse, jusqu’à ce qu’il atteigne la position la plus honorable et la plus haute distinction et il a transcendé aux côtés de son Seigneur comme témoin, martyr, satisfait de l’effort et du sacrifice qu’il a donné.
Sa contributions à l’opération du Déluge d’Al-Aqsa et sa description comme l’architecte de l’opération qui a ébranlé l’entité sioniste ont été les étapes les plus marquantes de la vie honorable de cet homme, et il est certainement pleinement conscient que les positions de direction dans le mouvement Hamas sont un une mission et non un honneur, car les dirigeants du mouvement se dressent en martyrs au cours des longues étapes de la lutte, à commencer par le cheikh fondateur Ahmed Yassin, et cela ne se termine pas avec Sinwar.
Son décès en tant que martyr de Dieu n’est pas seulement une coïncidence ou une attente, mais plutôt un souhait et un espoir qu’Abou Ibrahim a déclaré lors d’une réunion publique il y a 3 ans. Il a déclaré : « Le plus grand cadeau que l’ennemi et l’occupation puissent me faire c’est m’assassiner et que je meure en martyr entre ses mains.
Aujourd’hui, à mon âge, je préfère en fait être martyrisé par le F-16 plutôt que de mourir du Corona, d’un accident vasculaire cérébral, d’un accident de la route ou de toute autre façon.
L’homme a ensuite expliqué ce souhait en disant : « À cet âge, je me suis rapproché de la véritable promesse et je préfère mourir en martyr. » Sinwar a donc été martyrisé comme il le souhaitait. Il a été martyrisé alors qu’il portait son uniforme militaire et combattait de toutes ses forces, et ne se cachait pas dans un tunnel comme l’a répété à plusieurs reprises le Premier ministre sioniste Netanyahu.
Une scène de victoire
Tout comme Sinwar a privé l’occupation de sécurité lors du Déluge d’Al-Aqsa, il les a également privés, dans ses derniers instants, de leur donner l’image de la victoire dont ils avaient toujours rêvé malgré toutes ces capacités militaires et de renseignement, et tout cela. Avec le soutien des grandes puissances internationales en échange du silence régional, cette immense armée n’a pu tuer son ennemi résistant que par hasard et lors d’une opération de ratissage qui a eu lieu au lendemain des affrontements.
L’armée d’occupation sioniste a publié ce qu’elle dit être les derniers instants du chef du bureau politique du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), Yahya Sinwar, après son martyre à la suite d’affrontements avec les forces d’occupation dans la ville de Rafah, au sud de la frontière. Bande de Gaza, avant-hier, mercredi.
Selon le récit sioniste, les forces d’occupation ont pris l’initiative d’affronter ces personnes sans pouvoir les identifier, tandis que l’un d’eux – qui s’est révélé plus tard être Al-Sinwar – s’est réfugié seul dans un immeuble, devant un drone sioniste.
Des photos publiées par l’armée sionistes montrent un Sinwar masqué assis sur l’un des sièges et jetant une planche de bois vers un drone sioniste qui est entré dans le bâtiment, avant d’être pris pour cible par un tir d’obus de char sur le bâtiment.
Analyse d’images
L’expert militaire, le général de brigade Elias Hanna, estime que les photos sionistes montrent que Sinwar a été blessé et a tenté de repousser un drone sioniste avec un bâton en bois. Hanna a déclaré que ces images sapent le récit sioniste selon lequel Sinwar se réfugiait avec les prisonniers détenus, en plus du fait que son assassinat était une pure coïncidence, « ce qui signifie qu’il y avait un aveuglement tactique et de renseignement ».
Selon le chercheur politique Saeed Ziad, Al-Sinwar savait qu’il était mort de toute façon depuis qu’il a lancé l’opération Délude d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023, mais il est mort en combattant sans se cacher.
De plus, la mort de Sinwar – selon Ziad – « lui confère un héroïsme qu’un homme comme lui mérite parce qu’il est mort avec son arme à la main et ne se cachait pas comme des rats ni entouré de prisonniers civils, comme le disaient tout le temps les dirigeants israéliens. »
De plus, il a été martyrisé par hasard et non à la suite d’un travail complexe de renseignement ou militaire.
Une mort qui sape le récit sioniste
L’expert des affaires israéliennes, Ihab Jabareen, a souscrit au discours de Saeed en disant que la mort de Sinwar a été couronnée d’une coïncidence et a empêché l’entité de produire une image qui ferait que sa mort lui donnerait la victoire qu’elle recherchait, comme elle en a l’habitude dans tous les assassinats qui ont eu lieu avec une planification préalable.
Sur la base de ces circonstances, le martyre de cet homme s’est produit de manière aussi normale qu’il s’est produit, et le récit sioniste n’a pas eu la possibilité de mentir devant cette réalité, dit Jabareen, soulignant que Sinwar était une cible que l’entité a justifié bon nombre de ses opérations sous prétexte de sa recherche, ce qui signifie que les données actuelles la poussent à s’asseoir à la table des négociations après que sa personne recherchée numéro un ait été martyrisée.
Ziad a souligné que le Hamas sera affecté par le départ de Sinwar, ainsi que la bande de Gaza, mais qu’il ne tombera pas après lui, tout comme il n’est pas tombé lorsque Abdel Aziz Al-Rantisi, qui était presque le seul successeur au pouvoir, Le fondateur du mouvement, Cheikh Ahmed Yassine, a été martyrisé.
Il a déclaré qu’en arrivant par hasard à un homme de la taille de Sinwar, le Premier ministre sioniste Netanyahu était incapable de présenter un récit de victoire pour ce processus historique, car il est connu pour être le roi du roman et le roi de l’image.
Netanyahu sera désormais confronté – comme le disent Jabareen et Ziad – à des questions sur son sérieux dans la récupération des prisonniers et l’arrêt de la guerre, dont il a toujours tenu Sinwar pour responsable de l’échec à parvenir à un accord.
Au-delà de tous ces détails, l’entité sioniste est confrontée au dilemme de la fausse histoire de la cachette de Sinwar et à la difficulté de l’atteindre après que l’homme ait été martyrisé lors d’une confrontation ordinaire à l’intérieur d’une maison à la surface de la terre, comme le dit Jabareen.