FRANTZ FANON ET AMILCAR CABRAL : ANTICOLONIALISME ET RECODIFICATION DÉCOLONIALE

Frédéric Thomas

« Tout le reste est littérature et mystification »

Les théories décoloniales prétendent dépasser l’anticolonialisme. Mais, plutôt que d’un dépassement, il s’agit d’un recodage de pensées – dont celles de Frantz Fanon et d’Amilcar Cabral – autrement plus complexes, radicales et actuelles.

Les pensées décoloniales ont le vent en poupe en Europe ces dernières années. Il n’est pas toujours aisé d’en discuter les enjeux, tant ces pensées sont plurielles, parfois divergentes, et participent d’un champ intellectuel très large. Mais nous voudrions interroger ici, de façon ponctuelle, la question de leur filiation avec l’anticolonialisme, autour plus précisément de la question de la culture. Et le faire en confrontant certaines affirmations du rapport Décoloniser la coopération au développement par les marges, commandé par la coopération belge [1], avec les écrits d’Amilcar Cabral (1924-1973) et de Frantz Fanon (1925-1961).

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AMILCAR CABRAL : L’ANTICOLONIALISME COMME « PATRIMOINE COMMUN À L’HUMANITÉ »

Il y a 50 ans était assassiné Amilcar Cabral. Figure originale des luttes anticolonialistes, injustement oubliée, son exemple et ses écrits n’en demeurent pas moins des armes théoriques et pratiques pour lutter aujourd’hui.

Il y a 50 ans, le 20 janvier 1973, sous l’instigation de la dictature portugaise, était assassiné Amilcar Cabral (1924-1973), l’une des principales figures des luttes anticolonialistes. Il mourrait quelques mois seulement avant l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, pour laquelle il avait combattu, et la révolution des œillets au Portugal, qui allait consacrer la fin de la dictature et de ses colonies.

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Black marxism : pour une politique de l’inimaginable

Par Minkah Makalani

La politique a été communément définie comme un « art du possible ». Or il se trouve que c’est principalement notre imaginaire qui est à même de circonscrire le champ du possible. Dès lors, comment surmonter l’épuisement et l’écrasement de nos imaginations, à l’heure où il est plus facile de se figurer la fin de l’humanité que la fin du capitalisme ? Dans ce texte éclairant, Minkah Makalani propose un repérage des idées majeures du Black marxism en remarquant que cette tradition a ceci d’unique qu’elle a pour horizon un avenir « inimaginable ». En prenant pour témoin Frantz Fanon, C.L.R. James et Amilcar Cabral, Makalani montre qu’il est possible d’intervenir en conjoncture en repoussant les limites de l’imaginaire politique. En d’autres termes, Makalani esquisse un tableau de la tradition noire radicale comme une invention de l’inconnu, comme un art de l’impossible.

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« Figures de la révolution africaine »

Saïd Bouamama , présente son nouveau livre « Figures de la révolution africaine »
Jomo Kenyatta, Aimé Césaire, Ruben Um Nyobè, Frantz Fanon, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Malcolm X, Mehdi Ben Barka, Amílcar Cabral, Thomas Sankara…

Longtemps regardés avec dédain par ceux qui, au cours des trois dernières décennies, décrétèrent la mort du tiers-mondisme et le triomphe du néolibéralisme, ces noms réapparaissent aujourd’hui. Avec l’atmosphère de révolte que l’on sent monter aux quatre coins du monde, ces figures majeures de la libération africaine suscitent un intérêt croissant dans les nouvelles générations.

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« Pensées d’hier pour demain »

10Seul a un sens progressiste ou non le contenu politique et économique de l’indépendanceCette nouvelle collection « Pensées d’hier pour demain » se propose d’offrir au public, jeune en particulier, de courts recueils de textes de divers-e-s actrices/acteurs qui, hier, furent au cœur de la lutte des peuples pour l’émancipation et dont, aujourd’hui, la pensée s’impose toujours comme de la plus grande actualité.

Dans son introduction Bachir Ben Barka décrit l’itinéraire intellectuel et politique de son père. Il indique, entre autres, l’autocritique, somme toute assez rare chez les militant-e-s, « il analysera dans une autocritique franche et responsable, les erreurs du mouvement national marocain durant les pourparlers d’Aix-les-Bains qui avaient préparé le retour d’exil de Mohamed V et l’indépendance du Maroc ». Il souligna aussi qu’au lendemain de l’indépendance, Mehdi Ben Barka « comprend rapidement qu’elle ne peut avoir de signification réelle que si la souveraineté et l’initiative du peuple deviennent le fondement même des nouvelles institutions du pays ». Il parle aussi de l’exil, de l’Organisation de solidarité des peuples afro-asiatiques, de la Conférence Tricontinentale, de son assassinat à Paris et « Ensuite, le scandale soulevé par ce crime d’État s’est prolongé par le scandale des raisons des États invoquées pour empêcher la vérité de voir le jour ».

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