Les Indiens d’Amérique (nord, sud et centre) ont subi un véritable génocide mais ils ne se sont pas laissés faire… Ils ont été tués, violés, brûlés, torturés, exploités, massacrés par « les plus grandes civilisations » occidentales : espagnols, portugais, hollandais, anglais, français, américains pour permettre le lancement du monde capitaliste qui est né dans un grand bain de sang… Les Occidentaux n’ont pas seulement détruit hommes, femmes et enfants mais des centaines de civilisations différentes, une destruction de richesses humaines inestimables ! Tous ces peuples divers qui représentaient de multiples civilisations ont été rayés de la carte. La prétendue civilisation supérieure occidentale s’est livrée à un massacre de nombreux peuples et nombreuses civilisations. Torturés par les colons espagnols
Livrés aux chiens…
Les indiens d’Haïti livrés aux violences des Espagnols
Contraints au travail forcé
Chronologie de la révolte des Indiens d’Amérique
12 octobre 1492 : « découverte de l’Amérique » par Christophe Colomb. Arrivée de Christophe Colomb, parti de Palos le 3 août en compagnie des frères Martin et Vincent Pinzón à bord des navires La Pinta, de La Niña et de La Santa María. Le 12 octobre, ils atteignent l’île de Guanahani (Bahamas), baptisée San Salvador. Aux Bahamas, Colomb rencontre les Indiens Arawak. Ils vivent dans des communautés villageoises et pratiquent la culture du maïs, de l’igname et du manioc. Ils savent filer et tisser mais ne connaissent pas le cheval et n’utilisent pas d’animaux pour le labour. Ils ignorent l’acier, mais portent de petits bijoux en or aux oreilles.
28 octobre 1492 : l’expédition de Colomb atteint Cuba dans les grandes Antilles.
6 décembre 1492 : Colomb et les frères Pinzón découvrent Haïti qu’ils appellent Espanola. Ils laissent une garnison de 39 hommes au fort de Navidad construit le 25 décembre avec les débris de la Santa Maria échouée, avec pour mission de découvrir et d’entreposer l’or.
25 septembre 1493 : début du deuxième voyage de Christophe Colomb (fin en 1496). Il repart de Cadix avec 17 navires et entre 1 200 et 1 600 hommes, et découvre les Petites Antilles (12 novembre) dont la Dominique et la Guadeloupe et Porto Rico. Puis il regagne Hispaniola début décembre où il trouve le fort de Navidad détruit suite à une révolte des indigènes face aux exactions des colons. Colomb décide de fonder une nouvelle ville, Isabela, sur un plan en damier (7 décembre).
Janvier-mars 1494 : Christophe Colomb explore Haïti et fonde à Hispaniola, La Isabela, première colonie espagnole du Nouveau Monde. Il confie la colonie et la prospection de l’or à Alonzo de Hojeda puis part pour Juana (Cuba).
24 avril-23 août 1494 : Colomb explore la Jamaïque (découverte le 4 mai) et la côte sud-ouest de Cuba qu’il décrit comme une péninsule du continent asiatique. 29 septembre 1494 : de retour à La Isabela Colomb apprend qu’un soulèvement conduit par le cacique Caonabo vient d’être écrasé par Pedro de Margarit. Cinq cent indigènes récalcitrants sont déportés comme esclaves vers l’Espagne. Mars 1495 : A Haïti, les Espagnols organisent une grande chasse à l’esclave et rassemblent 1500 Arawaks (hommes, femmes et enfants), qu’ils parquent dans des enclos sous la surveillance d’hommes et de chiens. Cinq cent d’entre eux sont embarqués vers l’Espagne. Deux cent meurent pendant la traversée, et les survivants sont mis en vente dès leur arrivée. Colomb vend chaque indien pour 5000 maravedis.
5 août 1498 : Colomb parvient dans le delta de l’Orénoque et comprend vite qu’il s’agit d’un continent. Il croit que ce sont les Indes. C’est l’Amérique…
30 août 1498 : Colomb arrive à Hispaniola qu’il trouve au bord de la guerre civile, déchirée entre les partisans de Bartolomeo Colomb (les « étrangers ») et ceux du juge Roldan (Espagnols de « limpia sangre ») et par les Indiens révoltés contre la tyrannie de Bartolomé.
30 mars 1501, Amérique : Rodrigo de Bastidas et Juan de la Cosa découvrent l’embouchure de la Magdalena. Ils explorent la côte colombienne depuis le golfe de Maracaibo jusqu’au golfe d’Urabá.
13 mai 1501 : le gouvernement portugais envoie une flotte dirigée par Gonçalo Coelho accompagné de l’italien Amerigo Vespucci pour effectuer la reconnaissance des côtes du Brésil. Ils rapportent en Europe (1502) le bois de brasil (bois de brésillet) qui produit une teinture rouge qui sera très prisée et qui donnera son nom au nouveau territoire. Amerigo Vespucci prend conscience que le continent n’est pas l’Asie.
17 août 1501 : Gonçalo Coelho et Amerigo Vespucci débarquent au Rio Grande do Norte, puis longent la côte vers le Sud.
16 septembre 1501 : instruction des souverains espagnols au gouverneur des Indes occidentales Nicolás de Ovando. Ils autorisent l’introduction d’esclaves noirs en Amérique
Avril 1502 : Nicolás de Ovando s’active tant à la « colonisation » de Haïti qu’en 1507 elle ne comptera plus que 60 000 indigènes, les autres étant morts de maladie, dans les travaux forcés ou au cours de la répression des révoltes.
9 mai 1502 : début du quatrième voyage de Christophe Colomb. Parti de Cadix le 9 mai, il double la Martinique (15 juin), longe la côte de l’Amérique centrale, du Honduras au golfe de Darién. Il pense que le Honduras est l’Indochine. Il parvient difficilement à regagner Cuba (1503), puis s’échoue à la Jamaïque (1504). Secouru par le gouverneur d’Hispaniola Ovando, Colomb rentre en Espagne le 7 novembre 1504.
Mars-avril 1503 : dans sa lettre Mundus Novus, le navigateur Amerigo Vespucci émet l’hypothèse que les terres découvertes par Christophe Colomb ne sont pas les Indes mais un nouveau continent.
9 juin 1509 : le fils de Christophe Colomb, Diego Colomb, nommé gouverneur des Indes occidentales quitte Sanlúcar pour relever le vice-roi Nicolás de Ovando (fin en 1515). Il commence la conquête de Cuba (1510).
Années 1500 : L’encomienda est un système appliqué par les Espagnols dans tout l’empire colonial espagnol lors de la conquête du Nouveau Monde à des fins économiques et d’évangélisation. C’était le regroupement sur un territoire de centaines d’indigènes que l’on obligeait à travailler sans rétribution dans des mines et des champs : il s’agissait d’un « pseudo-servage », d’une « forme rajeunie de régime seigneurial ». Ils étaient « confiés » (« encomendados »), c’est-à-dire placés sous les ordres d’un « Encomendero », colon espagnol ainsi récompensé de ses services envers la monarchie espagnole ; dans la pratique, celui-ci disposait librement des terres des indigènes, bien qu’elles appartinssent toujours à la Couronne.
22 janvier et 14 février 1510 : la Couronne de Castille commande à la Casa de Contratación de Séville l’envoie de 50, puis de 200 esclaves Noirs africains vers Hispaniola, en Amérique. Début novembre 1510 : Martín Fernández de Enciso fonde Santa María la Antigua del Darién, la première colonie espagnole sur le continent américain (Tierra Firme).
Février 1511 : révolte des Taïnos à Porto Rico, après que le cacique Urayoán ait ordonné à ses hommes de noyer le soldat espagnol Diego Salcedo pour déterminer si les Espagnols étaient immortels (novembre 1510). Juan Ponce de León réprime férocement l’insurrection et fait venir des esclaves Noirs d’Afrique pour travailler dans les mines.
1513 : Arrivée des premiers esclaves Noirs à Cuba, conquise en novembre 1511, devenue colonie espagnole le 15 août 1512. Conquête achevée le 28 juin 1514. 20 janvier 1516, Amérique : Diaz de Solís, parti de Jopa le 13 décembre 1515, débarque au Río de la Plata (Mar Dulce) où il est tué par des Indiens anthropophages Charrúa ou Guaraní.
1er mai 1518, Amérique : l’espagnol Juan de Grijalva, neveu de Diego Velázquez de Cuéllar, gouverneur de Cuba, explore la péninsule du Yucatan. Il suit les côtes nord et ouest du golfe du Mexique jusqu’au Río Pánuco et découvre l’existence de l’empire aztèque.
5 mars 1519 : Hernán Cortés débarque au Yucatán (Mexique). Début de la conquête de l’Empire aztèque (fin en 1521). 31 août 1519 – 23 septembre 1519 : Cortés est victorieux du royaume de Tlaxcala dont il se fait un allié contre les Aztèques.
8 novembre 1519 : Cortés gagne Tenochtitlán, la capitale aztèque où l’empereur Moctezuma II (1466-1520) reconnaît la suzeraineté de Charles Quint. Le massacre de Cholula est une attaque réalisée en 1519 par les forces militaires du conquistador espagnol Hernán Cortés lors de sa marche vers la ville de Mexico-Tenochtitlan. Il en résulta la mort de 5 000 à 6 000 Cholultèques, des civils désarmés pour la plupart, en moins de six heures. Après cette action militaire, les Cholultèques, qui avaient été jusqu’alors de fidèles tributaires des Mexicas, se soumirent et s’allièrent aux conquistadors espagnols.
2 juin 1520, Tenochtitlán : Pedro de Alvarado ordonne le massacre de la noblesse aztèque réunie devant le Templo Mayor pour la fête de Toxcatl. Les Aztèques entrent immédiatement en rébellion et assiègent les Espagnols.
24 juin 1520 : Cortés rentre à Tenochtitlán.
26 – 30 juin 1520 : insurrection aztèque à Tenochtitlán. Moctezuma II est touché mortellement par un jet de pierre.
30 juin-1er juillet 1520 : Noche Triste, Hernán Cortés s’enfuit de Tenochtitlán.
7 juillet1520 : victoire de Cortés sur les Aztèques à la bataille d’Otumba.
7 septembre 1520 : Cuitláhuac succède à Moctezuma II comme tlatoani de l’empire aztèque. Il meurt le 25 novembre de la petite vérole alors qu’il essayait de rallier les Tlaxcalans sous couvert d’une fédération. Cuauhtémoc, instigateur de la révolte contre les Espagnols, lui succède (29 janvier 1521).
21 – 28 novembre 1520 : le navigateur portugais Fernand de Magellan reconnaît et force le détroit séparant la Patagonie de la Terre de Feu qui portera son nom. Le 21 octobre, il double le cap des onze mille vierges, puis traverse prudemment le détroit jusqu’au cap Désiré (28 novembre). Il atteint une mer calme à laquelle il donne le nom de Pacifique.
6 mars 1521 : Magellan découvre le premier les Mariannes (Islas de Ladrones).
16-18 mars 1521 : Magellan débarque sur l’île d’Homonhon aux Philippines.
7 avril 1521 : Magellan arrive à Cebu. Il convertit au catholicisme le roi de Cebu et de nombreux habitants (14 avril).
27 avril 1521 : Magellan est tué avec six autres hommes de la flotte alors qu’il tente de mater le roi de Mactan qui refusait de reconnaître le roi chrétien de Cebu. L’expédition, commandée par João Lopes Carvalho, met la voile pour essayer de rejoindre les Moluques.
Avril 1521, Mexique : le chef tlaxcalan Xicohténcatl entreprend de déserter après la mort de Maxixcatl, emporté par l’épidémie de variole (décembre 1520). Cortés le fait exécuter.
26 mai 1521 : début du siège de Tenochtitlan par Hernán Cortés.
13 août 1521 : Hernán Cortés parvient à reprendre Tenochtitlan (Mexico), la capitale aztèque, après trois mois de siège, qui ont laissé la ville en ruines. Le Mexique devient la Nouvelle Espagne.
31 janvier 1522 : Pedro de Alvarado quitte Coyoacán pour mater l’insurrection des Mixtèques soulevés contre les Espagnols (1520-1523). Il entre à Oaxaca le 20 février, et le 4 mars il conquiert la capitale mixtèque Tututepec. Les Mixtèques sont d’excellents orfèvres. Alvarado, en faisant main basse sur leurs bijoux, les fait fondre pour les transformer en lingots.
15 octobre 1522, Valladolid : Hernán Cortés est nommé par Charles Quint gouverneur général de la Nouvelle-Espagne. Il administre le Mexique de manière autoritaire.
1522 : Révolte des noirs à Haïti.
6 décembre 1523 : Pedro de Alvarado part en expédition au Salvador et au Guatemala où il fonde Santiago de los Caballeros le 25 juillet 1524. Parti à la recherche d’or, il commet de nombreux massacres d’indigènes.
1523 : Révolte des noirs à Saint-Domingue.
12 octobre 1524 : Cortès monte une expédition punitive au Honduras. Le dernier empereur Aztèque Cuauhtémoc, soupçonné de vouloir soulever les Indiens, est pendu par Cortés au cours de l’expédition (28 février 1525). Cortés atteint Nito (San Gil de Buena Vista), puis s’embarque pour Trujillo, qu’il quitte par la mer le 25 avril 1526 pour rejoindre Mexico, en proie aux intrigues et aux conspirations.
2 février 1525 : l’expédition de Francisco Pizarro, en route vers le Pérou, débarque en Tierra Firme à Candelaria, en Colombie actuelle. Pizarro rebrousse chemin après l’attaque d’une tribu indigène à Punta Quemada.
Juillet-18 octobre 1526 : échec de Lucas Vázquez de Ayllón dans sa tentative de colonisation de la Floride. 1527, Pérou : mort de l’inca Huayna Capac. Guerre civile entre Huascar et son demi-frère Atahualpa.
Octobre 1528 : premier autodafé du Nouveau Monde à Mexico (exécution par le feu de prétendu hérétiques par l’Inquisition catholique).
20 mai 1530 : Diego de Ordás reçoit de la Couronne d’Espagne les lettres patentes qui l’autorisent à conquérir et peupler les provinces entre le río Marañón (Orénoque) jusqu’au Cabo de la Vela (Guajira). Il explore la côte guyanaise et l’Orénoque (1530-1531). Il meurt d’insolation sur les berges du Rio Negro.
15 juillet 1530 : Hernán Cortés, de retour au Mexique comme marquis de la Vallée d’Oaxaca, s’installe à Cuernavaca. Il exploite la région par des plantations (mûrier, chanvre, lin, canne à sucre), l’élevage (mérinos et bovins), et l’exploitation de mines d’or (Tehuantepec) et d’argent (Zacatecas).
22 janvier 1532, Brésil : Martin Afonso fonde le premier village de colonisation : la Vila de São Vicente (État de São Paulo)1. Le système du donataire est généralisé.
Avril 1532, Pérou : Atahualpa vainqueur de son demi-frère Huascar à la bataille de Quipaipan, près de Cuzco, devient Inca.
16 mai 1532 : Francisco Pizarro quitte Tumbes. Il découvre le port de Paita et assure ses arrières. Il reçoit un messager d’Huascar qui réclame du secours auprès de lui.
24 septembre 1532 : Pizarro part vers le sud avec 168 hommes.
15 novembre 1532 : à Cajamarca, Pizarro rencontre l’armée d’Atahualpa, qui compte prendre le pouvoir à Cuzco, et entreprend des pourparlers avec son chef. Lorsque Pizarro arrive au Pérou en 1532, il est perçu comme un dieu. Il enlève l’empereur Atahualpa et encourage la révolte des peuples soumis aux Incas. L’empire se morcelle et l’empereur est finalement exécuté par les Espagnols en 1533. Les conquistadors contrôlent le territoire inca au milieu du XVIe siècle, même si des résistances ont encore lieu. La formation de l’Empire colonial espagnol s’accompagne de pillages, de maladies nouvelles qui font des ravages, de la famine, de l’asservissement des Amérindiens dans les encomiendas et de l’évangélisation de la population.
La démographie historique estime qu’une majorité d’Amérindiens sont morts à la suite des maladies infectieuses introduites par les Espagnols, contre lesquelles les Amérindiens n’étaient pas immunisés. Au contact des Européens, les Amérindiens ont eu une très grande baisse démographique causée par les maladies importées de l’Europe et les épidémies dues au choc microbien, car ces maladies comme la coqueluche, la rougeole ou la variole, n’étaient pas connues des tribus. Le processus a commencé dès les années 1500 et les épidémies de variole (1525, 1558, 1589), de typhus (1546), de grippe (1558), de diphtérie (1614), de rougeole (1618) ou encore de peste bubonique (1617-1619, en Nouvelle-Angleterre) ont décimé des millions d’indigènes. Par exemple, les Timicuas, en Floride, qui en 1650 étaient 13 000 répartis sur 40 villages, ne furent après une épidémie de petite vérole que 35 en 1728, regroupés dans un seul hameau.
Le nombre de morts indigènes de maladies, d’exploitation ou d’assassinat par les forces coloniales est estimé à 90 millions, dont 10 millions pour l’Amérique du Nord.
16 novembre 1532 : Pizarro réussit à s’emparer de la personne de l’Inca qui accepte toutes les conditions imposées pour sa libération (dont 88 m3 d’or de rançon, réunie en juillet 1533). La rançon est partagée entre les vainqueurs après envoi du quinto en Espagne, mais Pizarro préfère exécuter l’Inca pour le meurtre de son frère Huascar. Il sera garrotté devant les soldats (29 août 1533).
26 juillet 1533 : Atahualpa, le dernier empereur inca capturé par traîtrise par Pizarro, est condamné à mort et étranglé. La résistance inca est désorganisée. Pizarro partage les Indiens entre ses hommes selon le système de l’encomienda. Chacun reçoit 40 000 indigènes. Ce système ruinera le système économique de l’empire inca. L’introduction de l’économie monétaire et de nouvelles formes de tribut (travaux forcés dans les mines), achèveront de désintégrer l’équilibre du système. Les Espagnols utilisent l’ancien système de pouvoir et d’échanges à leur avantage, mais sans que fonctionne le principe de réciprocité dans l’échange, qui en était le fondement.
Octobre 1533 : révolte de Rumiñahui qui veut prendre le pouvoir depuis Quito avec l’armée d’Atahualpa (12 000 hommes). Belalcázar le bat en plaine avec 200 fantassins et 80 cavaliers pendant l’irruption du Cotopaxi, qui terrifie les Indiens. Rumiñahui parvient à s’enfuir dans la montagne. Capturé, il meurt des suites de ses tortures le 25 juin 1535.
15 novembre 1533 : les Espagnols occupent Cuzco où ils placent Manco Capac II, frère d’Atahualpa, sur le trône des Inca (fin en 1537). La ville est mise à sac.
20 avril 1534 : Jacques Cartier, qui s’est mis en tête de trouver la route du Nord pour atteindre les Indes sans passer par la longue et périlleuse route du Sud, part de Saint-Malo avec deux petits bâtiments, et le soutien du roi François Ier, à la recherche du passage. À défaut, il découvrira le Canada et le Labrador. Il reconnaît partiellement les côtes de Terre-Neuve (10 mai), de l’île du Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick, puis explore le Saint-Laurent (1534 et 1535-1536).
24 juillet 1534 : Jacques Cartier arrive à Gaspé, y plante une croix et prend possession du territoire au nom du roi de France. Donnacona, le chef du village amérindien de Stadaconé (Québec) proteste contre ce geste.
3 mai 1535 : l’expédition de Hernán Cortés en Basse-Californie atteint La Paz6. Cortès découvre la mer qui portera son nom et revendique la Californie pour l’Espagne. Les difficultés que rencontre la colonisation (maladies, attaques des Indiens) provoquent le rappel de l’expédition par le vice-roi Antonio de Mendoza en 1540.
3 juillet 1535 : départ de Cuzco de l’expédition de Diego de Almagro au Chili, avec 570 Espagnols et 15 000 Indiens sous les ordres de Paulus, frère de Manco Cápac II (fin en 1537). Il perd 150 Espagnols et 10 000 Indiens dans la traversée des Andes avant d’atteindre la plaine de Copiapo, puis le Pacifique à Coquimbo. Passé le rio Rappel, il se heurte aux Araucans qui s’opposent à toute installation permanente des colons.
22 janvier 1536 ou 3 février 1536 : le conquistador espagnol Pedro de Mendoza fonde la ville de Nuestra Senora del Buenos Aires (Argentine). Il se heurte plus au nord aux Indiens Guaranís qui entendent conquérir les hauteurs de la Bolivie et du Paraguay actuels. Ce sont de rudes guerriers, maîtres du lasso, et les pertes qu’ils infligent aux Espagnols sont considérables. Dans leur avancée, les Guaranis ont repoussé, venant de l’est, les tribus arawaks, et après avoir conquis un des lambeaux de l’ex-Empire Inca, se heurtent aux Espagnols. Pour mieux leur résister, les tribus indiennes s’unissent sous l’égide des Chiriguanos, les plus actifs des Guaranis. Pedro de Mendoza laisse le commandement à Juan de Ayolas et se rembarque pour l’Espagne. Il meurt sur le chemin du retour (24 juin 1537).
Mars 1536 : arrivée de Diego de Almagro dans la vallée du Rio Copiapo au Chili. Début de la conquête des terres constituant le Chili actuel, contre les indiens Araucans, par les espagnols, conduits par Almagro puis Pedro de Valdivia (1541).
5 avril 1536 : départ de l’expédition de Gonzalo Jiménez de Quesada en Colombie pour le compte d’Alonso Fernandez de Lugo. Il part de Santa Marta avec 700 Espagnols et 3000 auxiliaires indigènes et remonte difficilement le fleuve Magdalena dans le but d’atteindre le légendaire Eldorado. Il perd de nombreux hommes et pille au passage des tombes indigènes. Il parvient dans l’empire des Chibcha où il est bien accueilli. Il trouve Zipaquirá, la capitale de Bogota, le Zipa des Chibcha, déserte. Les temples de la ville sont revêtus d’or et d’émeraudes. Les Espagnols torturent les habitants pour connaître la provenance de l’or. Ceux-ci les envoient plus au sud, mais ils ne trouvent rien. Sur le chemin du retour à Zipaquirá, Quesada rencontre les expéditions de Sebastián de Belalcázar, venu de Quito et de Nikolaus Federmann, venu de Coro, au Venezuela et travaillant pour les Welser (1538).
18 avril 1536, Pérou : l’Inca Manco Cápac II, retenu par les Espagnols à Cuzco, est libéré sous le prétexte d’aller célébrer l’anniversaire de la mort son père Huayna Capac. Réfugié dans la montagne andine, il organise la guerre contre les espagnols à travers tout le pays. Lima et Cuzco sont assiégées, mais l’armée indienne, par manque de préparation, doit se replier.
8 avril 1537 : Diego de Almagro, de retour du Chili, entre dans Cuzco après avoir bousculé les troupes de Manco Cápac II. Il fait incarcérer au Sacsayhuamán, forteresse de Cuzco, Hernando et Gonzalo Pizarro et se proclame gouverneur, puis marche sur Lima en emmenant Hernando en otage.
2 juin 1537 : publication de la lettre Veritas ipsa du pape Paul III qui déclare que les Amérindiens sont des êtres humains.
9 juin 1537 : bulle Sublimis Deus de Paul III qui déclare que les Indiens sont capable de recevoir la foi chrétienne.
15 août 1537 : Juan de Ayolas fonde le poste d’Asuncion au Paraguay. Il tombe sous les coups d’une boleadoras (lasso à boules) maniée par un indigène.
Septembre 1538 : Début de la conquête des terres constituant la Bolivie actuelle par les conquistadors espagnols.
Avril 1539 : nommé lieutenant général de la Nouvelle Tolède (Chili), Pedro de Valdivia entreprend la conquête difficile du Chili (1540).
30 mai 1539 : l’espagnol Hernando de Soto débarque à la baie de Tampa en Floride. Il atteint la baie de Mobile (octobre 1540), les Bouches du Mississippi (mai 1541), puis remonte vers l’Arkansas et les franges de l’Oklahoma. Ses soldats sont décimés par les fièvres et les attaques des Indiens. De Soto rebrousse chemin, puis meurt en 1542 sur les bords du Mississippi. Les rescapés, regroupés autour du penon de leur chef, décident de marcher vers le Mexique. Ils traversent l’Oklahoma pour se heurter aux contreforts des Rocheuses. Ils regagnent alors le Mississippi et descendent le fleuve après avoir construit sept grands canots. Attaqués par les Indiens, ils parviennent jusqu’au golfe du Mexique où ils sont pris dans la tempête. Les rescapés, rejetés sur la côte, marchent épuisés jusqu’au poste de Río Pánuco, à hauteur de Tampico.
1539 : Guerre civile pour le partage du butin entre les conquistadores au Pérou. Tous les chefs (Diego de Almagro, Francisco Pizarro et ses frères, les fils d’Almagro) trouvent successivement la mort entre 1539 et 1541 en s’entretuant.
22 avril 1540 : l’expédition de l’Espagnol Francisco Vásquez de Coronado quitte Culiacán. Elle remonte le Río Grande, explore l’Arizona et le Nouveau-Mexique (fin en 1542).
7 juillet 1540 : Francisco Vásquez de Coronado atteint Háwikuh, en territoire zuñi. Il envoie des détachements pour prospecter la région. Certains atteignent le Kansas. L’un d’eux, commandé par López de Cárdenas, découvre le Grand Canyon du Colorado. Coronado repart en avril 1542. À son retour au Mexique, il doit mater la rébellion des Indiens du Zacatecas, avec l’aide de Pedro de Alvarado, qui meurt tué par les Indiens le 4 juillet 1541.
4 juillet 1541, rébellion des Indiens du Zacatecas au Mexique : Pedro de Alvarado, qui meurt écrasé sous son cheval au cours de la répression.
1541 : Gonzalo Pizarro part pour une expédition dans l’intérieur du continent, à la recherche de la cannelle. Ils franchissent les Andes et atteignent le río Napo, après avoir perdu 140 des 220 Espagnols et 3 000 des 4 000 Indiens de l’expédition. N’ayant découvert que des faux canneliers, Pizarro fait brûler et dévorer par ses chiens ses guides indiens.
24 juin 1542 : Francisco de Orellana affronte dans la région de l’Amazone un peuple dirigé par des femmes guerrières, qu’il nomme Amazones.
21 avril 1545 : ouverture, au pied du Cerro Rico (la Montagne riche), des mines d’argent de Potosí au Pérou (actuellement en Bolivie), par Juan de Villarroel. Pendant près de 30 ans, aux mines de Potosí, les Indiens imposent leurs propres modes d’extraction, que les occupants n’arrivent pas à contrôler. Ce n’est qu’en 1574, lors de l’introduction d’une technique d’amalgame, que les Espagnols peuvent briser le contrôle que les Indiens exercent sur la production d’argent.
1545 : Assassinat de Manco Capac II par un conquistador qui lui tendit un piège par trahison. Début du règne de son fils Sayri Tupac, souverain inca de Vilcabamba (fin en 1560).
1545 : Épidémie de variole au Mexique tuant 800 000 Indiens.
8 novembre 1546 : révolte maya au Yucatán. Fin 1546, les Espagnols soumettent définitivement les Mayas.
1548 : Révolte des noirs à Saint-Domingue.
Avril 1549 : Pedro de Valdivia est de retour au Chili. Pendant son absence, La Serena a été incendiée par les Promaucas venus du sud (janvier) et Coquimbo s’est révoltée. Valdivia châtie les coupables et remet de l’ordre dans la colonie.
22 février 1550 : Le conquistador espagnol Pedro de Valdivia atteint le Bio Bio, dans le territoire des Araucans. Ceux-ci se regroupent pour former une armée de 4000 hommes placés sous le commandement du toqui Ayavilu, sous l’influence du sage Colocolo. Valdivia réussit à les vaincre dans la plaine d’Andalion grâce à sa cavalerie et ses armes à feu. Ayavilu est tué et les prisonniers araucans sont libérés avec les mains et le nez coupés. Valdivia entre en Araucanie où il fonde plusieurs cités protégées par trois fortins, Arauco, Tucapel et Puren
15 août 1550 -fin septembre 1550 : première session de la controverse de Valladolid qui porte sur le statut des Indiens d’Amérique (appartiennent-ils à l’humanité ? Quel traitement leur accorder ?) et qui oppose Bartolomé de Las Casas et le théologien Sepúlveda devant l’empereur Charles Quint. La controverse tourne à l’avantage de Las Casas (ses arguments sont dans l’intérêt du monarque qui souhaite dessaisir les conquérants de la capacité de traiter les Indiens à leur guise, pour pouvoir les soumettre directement, au nom de l’Église).
Novembre 1550 : Des Indiens chichimèques commencent à attaquer les caravanes muletières chargées de ravitailler les mines d’argent de Zacatecas ouvertes par les Espagnols au Mexique en 1546. Début de la grande guerre chichimèque, qui ravage le nord de la Nouvelle-Espagne jusqu’en 1600.
25 décembre 1553, Chili : Les Araucans désignent comme chef Caupolicán et attaquent le fortin de Tucapel. Pedro de Valdivia, croyant à une simple escarmouche, marche sur le fort assiégé avec une trentaine de cavaliers et quelques supplétifs indiens. Il trouve le fort incendié et sa garnison massacrée. Assaillis par les Araucans, les Espagnols sont décimés à l’exception de leur chef et du père Poza, qui mourront des suites d’horribles tortures. Les Araucans, conseillés par Lautaro, ancien yanacona (serviteur) de Valdivia ont su s’emparer de chevaux pour les utiliser contre les Espagnols. Février 1554, guerre d’Arauco : offensive des Araucans au Chili, dirigée par Caupolicán, conseiller par Colocolo et le jeune Lautaro. Six cent combattants d’élites, soutenus par des milliers d’auxiliaires, marchent vers le Nord. La cité de Valdivia résiste, mais Concepción doit capituler après la bataille de Marihueñu (26 février). Francisco de Villagra défend le cours du Bio Bio et Lautaro est tué en tentant de franchir le fleuve (1er avril 1557). Caupolican se borne alors à défendre sa frontière, lançant quelques raids sporadiques au nord du Bio Bio. 1er avril 1557, guerre d’Arauco, Chili : mort au combat du chef mapuche Lautaro.
7 novembre 1557 : bataille de Lagunillas ou du Biobío. Garcia de Mendoza décide de prendre les Araucans à revers, débarque à Concepción et bât les Araucans sur les bords du lac de Lagunilla. Le chef araucans Galvarino a les mains coupées avant d’être libéré.
30 novembre 1557 : Garcia de Mendoza est de nouveau victorieux de Caupolicán dans la plaine de Melirupu (Millarapue), libérant de la pression des Indiens Valdivia et la côte. Pour contrôler l’Araucanie, il fait construire la place forte de Cañete et la confie à Alonso de Reinoso.
Janvier 1558 – février 1558, guerre d’Arauco : Caupolicán, chef des Araucans, est pris et exécuté alors qu’il tentait de prendre Cañete. La résistance des autochtones au pouvoir espagnol au Chili se poursuit. Nangoniel sera tué à seize ans en essayant d’enlever un fortin, Quintunguenu tiendra tête au capitaine Sotomayo, et Janequeo, une femme, tiendra en échec les troupes espagnoles.
26 novembre 1569 : Francisco de Toledo, nommé vice-roi du Pérou, arrive à Lima (fin en 1581). Il entreprend l’intégration et l’exploitation de la population indigène, notamment par une politique de réduction des anciens villages qui brise l’ancienne organisation en ayllus. Un ayllu (mot d’origine quechua et aymara) est une communauté composée de plusieurs familles dont les membres considèrent qu’ils ont une origine commune (réelle ou fictive) qui travaille de façon collective dans un territoire de propriété commune. Cette forme d’organisation sociale était l’une des plus présentes dans la région andine à l’époque précolombienne.
9 janvier 1570 : création du Tribunal de l’Inquisition à Lima, au Pérou. 20 mars 1570 : au Brésil, un décret garantit la liberté des Indiens, mais la loi et la volonté de l’appliquer ne seront pas suffisantes pour empêcher les violences qu’ils continueront à subir. La loi permet aux colons de réduire les Indiens en esclavage seulement en cas de guerre juste ou à la demande de l’Indien ou s’il s’enfuit d’une « aldeia » et reste absent plus d’un an.
Mai 1571, révolte des Indiens au Pérou : l’inca Titu Kusi Yupanqui (1560-1571) meurt peut-être empoisonné entre mars et juin. Début du règne de Túpac Amaru, dernier souverain inca, il sera exécuté en 1572.
24 juin 1572 : les Espagnols entrent dans Vilcabamba, dernier bastion Inca, déserté par sa population.
22 septembre 1572 : Francisco de Tolède fait exécuter Túpac Amaru, le dernier inca quechua, mettant fin à la résistance inca au Pérou.
28 février 1574 : premier autodafé de l’Inquisition au Mexique. 1576, Mexique : épidémie de variole tuant plus de deux millions d’Indiens dans les diocèses de Mexico, Michoacán, Puebla et Oaxaca.
17 août 1585 : Richard Grenville et ses sept navires affrétés par Walter Raleigh accostent à Roanoke pour organiser la colonisation de la Virginie pour l’Angleterre. Les Indiens qu’ils y rencontrent se montrent hospitaliers, mais suite au vol d’une tasse en argent par l’un d’entre eux, Grenville pille et incendie leur village. 22 juillet 1587 : un groupe de colons anglais tente de s’installer dans la colonie de Roanoke désertée, en Caroline du Nord.
1er janvier 1590, Brésil : Christophe de Barros repousse dans la varzea du Potiipeba (Sergipe) une sortie du cacique Mbaepeva et pénètre dans l’enceinte défendue par ce dernier. Les Indiens sont totalement défaits, 1600 meurent et 4000 sont faits prisonniers.
15 mars 1603 – 20 septembre 1603, Honfleur : voyage de Samuel de Champlain au Canada. Il prend possession de Terre-Neuve et de l’Acadie. Début de la colonisation française en Amérique du Nord, Terre-Neuve, Nouvelle-Écosse et Nouvelle-France.
10 avril 1606 : le roi Jacques Ier d’Angleterre accorde une charte qui donne la concession de la côte américaine comprise entre les 34° et 45° degrés de latitude à deux compagnies (Londres et Plymouth).
30 juillet 1609 : Samuel de Champlain et ses hommes affrontent les Iroquois à l’emplacement du futur Fort Carillon, aujourd’hui Crown Point, New York. Champlain braque son arquebuse et fait feu sur l’un des Iroquois. Deux sont tués du coup. Les Iroquois sont terrifiés.
10 juin 1610 : la flotte de sir De La Warr arrive en Virginie avec du ravitaillement et de nouveaux colons et réoccupe Jamestown, qui compte alors 300 habitants.
9 août 1610, première guerre anglo-powhatans : les colons de Jamestown attaquent le village indien de Paspahegh. Lors de la famine à Jamestown au cours de l’hiver, certains colons se sont réfugiés auprès du chef indien Powhatan pour se nourrir. Lorsque l’été revient, le gouverneur de la colonie, Thomas Gates, demande à Powhatan de restituer les fugitifs. Devant son refus, un groupe de soldats attaque un village, tuent une quinzaine d’Indiens, brûlent les habitations et saccagent les cultures de maïs. Ils se saisissent de la reine de la tribu et de ses enfants, puis les massacrent.
5 avril 1614 : Pocahontas, une princesse indienne nord-américaine épouse un colon anglais de Virginie, John Rolfe.
10-16 octobre 1615 : Samuel de Champlain et ses alliés Hurons assiègent vainement un fort iroquois ; blessé, Champlain doit hiverner en Huronie.
1616 : Une épidémie de variole décime la population indienne en Nouvelle-Angleterre. 1617 : Les colons de Virginie expédient le premier chargement important de tabac à destination de l’Angleterre. Introduction en Virginie de l’indenture, contrat de servitude temporaire, par lequel un homme s’engage à travailler pour une durée limitée sur les terres d’un colon en échange de son voyage et de l’obtention d’une terre en pleine propriété au terme du contrat. Le contrat se généralise au point de concerner un tiers de la population de Nouvelle-Angleterre. Ces serviteurs sous contrats, hommes et femmes, voyagent dans des conditions effroyables et sont vendus à leur arrivée comme des esclaves.
Février 1618 : Samuel de Champlain propose à Louis XIII dans un mémoire d’évangéliser les indigènes du Québec et d’établir des centres importants. Le roi de France donne son accord le 12 mars.
21 novembre 1620 : arrivés sur le Mayflower, pris dans la tempête, les Pilgrim Fathers, 102 puritains anglais débarquent en Amérique (Nouvelle-Angleterre), à Cap Cod et fondent le 20 décembre la colonie de Plymouth, première ville du Massachusetts, hors de la concession octroyée par le roi (1622). Ces Pilgrim’s fathers (41 en tout) ont dû fuir Nottingham (1608), pour s’établir à Leyde dans les Provinces-Unies. Ils signent un accord, le Mayflower Compact, qui est à la base d’une démocratie calvinienne.
En 1621, les colons du Mayflower sont sauvés de la famine par le chef Massasoit. C’est l’origine de Thanksgiving. Lorsque les Pères pèlerins et les colons du Mayflower, s’installèrent, Massasoit, père du chef indien appelé « le roi Philip », grand sachem de la tribu Wampanoag, forma une alliance avec eux lors d’un repas auquel les Pères pèlerins l’avaient convié, lui et 90 de ses hommes, afin de célébrer les premières récoltes de la colonie de Plymouth en 1621. Durant ce festin, des dindes furent offertes (épisode commémoré aujourd’hui par la fête de Thanksgiving). Le chef Massasoit renouvela ce même rite d’alliance avec les membres de la colonie de la baie du Massachusetts en 1638.
22 mars 1622 : attaques indiennes contre la colonie de Jamestown (fin en 1644). Les Indiens algonquins massacrent 347 colons en Virginie. Les survivants répliquent de façon impitoyable.
1623 : Une colonie anglaise est fondée à l’emplacement de Portsmouth dans le New Hampshire en Amérique du Nord.
Mai 1624 : la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales envoie le premier contingent de 30 familles de colons vers la Nouvelle-Néerlande, composées pour la plupart de protestants wallons. Dix-huit d’entre elles remontent l’Hudson et fondent Fort Orange près de l’actuelle Albany. Des colons occupent temporairement Noten Eyland (Governors Island) dans le delta de l’Hudson, avant de s’installer à Manhattan l’année suivante. 13 mai 1625, Whitehall : une proclamation royale déclare que la Virginie, les Bermudes et la Nouvelle-Angleterre font partie de l’Empire anglais. Une administration coloniale est instituée. La Virginie devient colonie de la Couronne britannique. Elle est placée sous l’autorité d’un gouverneur nommé par la Couronne, flanqué d’un Conseil et d’une Chambre élus par les colons.
1626 : Massacre de 2000 indiens caraïbes à Bloody Point par les colons anglais et français. Génocide des indiens Kalinago (peuple Caraïbe) sur l’Île Saint-Christophe.
12 juin 1630 : colonisation de la baie du Massachusetts par la compagnie anglaise du même nom. Chaque actionnaire reçoit 200 arpents de terre pour s’installer. John Winthrop devient gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts. Il justifie son occupation des territoires indiens par le fait que la terre est juridiquement « vacante ». Il prétexte que les Indiens n’ont pas « soumis » la terre, et en conséquence n’ont qu’un droit « naturel » sur elle et non un droit « réel ».
26 janvier 1636 : Charles Liènard de l’Olive engage (pour la France) les hostilités contre les Caraïbes de Guadeloupe (fin en 1639). Leur extermination commence. Le génocide des amérindiens caraïbes des Antilles
20 juillet 1636 : le négociant du Massachusetts John Oldham est tué par les indiens à Block Island.
Août 1636 : suite au meurtre d’un négociant blanc, John Stone, fauteur de trouble et kidnappeur d’indien avéré, par les Pequots au Connecticut en 1634, puis à celui de John Oldham, une expédition punitive quitte Boston pour attaquer les Indiens narragansetts de Block Island que l’on prend pour des Pequots. Les Indiens se réfugient dans les forêts et les Anglais investissent des villages désertés, détruisant les récoltes.
13 décembre 1636 : fondation d’une milice au Massachusetts, à l’origine de la Garde nationale des États-Unis, contre les Pequots.
La tribu Pequot est une tribu amérindienne qui vivait au XVIIe siècle dans la région du Connecticut au nord-est des États-Unis. Ils appartenaient au groupe linguistique des Algonquiens. Ils furent quasiment tous décimés lors de la Guerre des Pequots (1637) et notamment lors du Mystic massacre qui les opposait aux colons anglais.
26 mai 1637 : le capitaine John Mason attaque un village Pequot sur la Mystic River, faisant plus de 600 victimes. La Guerre contre les Pequots culmine en Nouvelle-Angleterre (Connecticut). Extermination presque totale de la tribu. Les Anglais évitent l’affrontement direct et massacrent les populations civiles. Ils offrent une prime sur remise du scalp pour tout Indien tué.
26 février 1638 : à Boston, William Pierce le capitaine du Desire, construit en 1636 à Marblehead, près de Salem, importe la première cargaison d’esclaves de la Barbade, qu’il échange contre des esclaves amérindiens, les traces écrites établissant la première présence d’esclaves noirs au Massachusetts vers 1638.
21 septembre 1638 : traité de Hartford ; fin de la guerre contre les Pequots en Nouvelle-Angleterre (Connecticut) commencée en mai 1637. Les Pequots survivants sont vendus comme esclaves. La langue et l’emploi du nom Pequot devient hors-la-loi dans les colonies anglaises.
1639 : plus de soixante esclaves de Saint-Christophe se révoltent et s’arment en gagnant les hauteurs.
13 juin 1641 : début de la première guerre franco-iroquoise (fin en 1645). En dépit des nombreux traités de paix qui interrompront la guerre, elle durera 25 ans.
25 février 1643 : massacre par les Hollandais de 80 Indiens pacifiques réfugiés à Pavonia, en Nouvelle-Néerlande, après une attaque des Mohawks. Début de la Guerre de Kieft, insurrection générale de onze tribus indiennes contre les colons (1643–1645).
9 juin 1643 : au Québec, les Iroquois livrent une guerre d’embuscades contre le poste de Ville-Marie (Montréal). Trois colons sont tués et trois autres fait prisonniers.
Septembre 1643 : exécution du chef Miantonomo par les Mohegan. Début d’une guerre entre les Indiens Naragansetts et les Anglais en Nouvelle-Angleterre (fin en 1645).
30 mars 1644, Québec : les chiens, dont la fameuse chienne Pilote, dénichent des Iroquois cachés dans les alentours de Ville-Marie. Maisonneuve prépare l’attaque. Il s’avère cependant que les Iroquois sont au nombre de 200. Les Français doivent rapidement battre en retraite.
18 avril 1644 : attaque indienne en Virginie. 500 colons sont tués.
20 septembre 1645, Canada : paix entre les colons français et les Agniers (Iroquois). Elle ne durera qu’un an.
5 octobre 1646 : traité de paix entre les Anglais et les Indiens Powhatans en Virginie, signé après que gouverneur sir William Berkeley ait capturé leur chef Opechancanough.
15 octobre 1646, Québec : reprise des hostilités avec les Agniers (Iroquois) quand ces derniers capturent le père jésuite Isaac Jogues et Jean de La Lande. Les Agniers se rendent compte que les Français qui reviennent d’Europe causent des décès dans leur communauté (microbes). Pour conjurer la mort, un Agnier tue d’un coup de hache le père Jogue (18 octobre) et le lendemain Jean de La Lande. 16-19 mars 1649, Canada : les Hurons sont vaincus par la Ligue des Iroquois. Les Iroquois attaquent les missions huronnes de Saint-Ignace et de Sainte-Marie.
26 juillet 1651 : les Iroquois attaquent l’Hôtel-Dieu de Jeanne Mance à Montréal.
1654 : les Kalinas de Martinique attaquent les colons avec le soutien des nègres marrons.
1656 : une révolte servile éclate en Guadeloupe, dirigée par deux esclaves, Pèdre du Cap-Vert et Jean Leblanc de l’Angola.
Septembre 1658 : expulsion et massacre des Indiens caraïbes à la Martinique par l’armée coloniale. Cette guerre des Blancs contre les Indiens caraïbes, menant à leur élimination physique, qui double en 20 ans la surface martiniquaise des planteurs blancs
2 mai 1660, Québec : bataille de Long Sault. Le 1er mai, Adam Dollard des Ormeaux et 16 de ses amis arrivent à Long-Sault et attendent, dans les restes d’une palissade abandonnée, les Iroquois (qui avaient déclaré la guerre aux Blancs) qui remontent la rivière Ottawa. Ne sachant pas que le groupe d’Iroquois compte environ 300 hommes, ils se barricadent dans leur palissade où ils seront assiégés pendant une semaine. Les Hurons font défection, l’eau se met à manquer, et quand un baril de poudre explose dans la palissade, les assiégés tombent aux mains des Iroquois.
1662 : guerre entre les Hollandais et les Amérindiens Delaware de la tribu des Esopus dite guerre d’Esopus qui se termine le 15 mai 1664.
1665 : formation d’un premier groupe de 500 marrons en Martinique dirigés par Francisque Fabulé.
8 juillet 1667, Québec : traité de paix de la France avec les Iroquois.
Avril 1670 : les Anglais fondent un établissement colonial à Charleston (Charles Town) en Caroline du Sud. Cette colonie est fondée sur la traite des Amérindiens de Caroline vers les Antilles qui représentera au total 24 000 à 51 000 indiens.
1674 : Révolte des noirs dans les Antilles anglaises. Les esclaves malgaches de la Réunion se révoltent eux aussi.
20 juin 1675 : début de la « Guerre du roi Philippe » contre les Indiens, au Massachusetts (fin en octobre 1676). Une première guerre a lieu en 1675 après la restauration anglaise, le roi Philip fils (Metacomet ou Metacam), couronné en 1662, étant obligé de déposer les armes, alors que les tensions territoriales entre colons et indiens s’amplifiaient. L’assassinat d’un indien converti au protestantisme conduit à l’exécution de trois Wampanoags, alliés aux blancs.
En juin 1675, les Wampanoags brûlent Swansea en représailles. Les Nipmucks et les Narragansets les rejoignent. De leur côté, les Mohawks refusent de rejoindre le roi Philip. Ces derniers, ex-mercenaires des colonies des Pays-Bas, sont en effet passés aux Britanniques qui ont racheté New-York aux Hollandais.
En 1676 : les Narangasetts sont vaincus, et leur chef Canonchet tué en avril. En août, le roi Philipp est trahi et tué. Cette guerre aura fait 600 morts du côté des colons anglais et 4 000 du côté des Amérindiens.
Plus au sud, au même moment, la traite des Amérindiens de Caroline vers les Antilles s’amplifie, tandis que débute la même année en 1676 en Virginie la révolte de Nathaniel Bacon.
26 mars 1676, guerre du Roi Philip : une compagnie de 65 colons anglais et de vingt Indiens alliés dirigée par le capitaine Michael Pierce est décimée dans une embuscade sur les rives de la Blackstone River, près de l’actuel Central Falls, par le chef Narragansett Canonchet. Trois jours plus tard les Narragansett attaquent et incendient Providence.
21 avril 1676 : combat de Sudbury, raid victorieux des Indiens contre les colons anglais dans la guerre du Roi Philip.
1676 : Une échauffourée entre Indiens Susquehannocks et colons de Virginie conduit au massacre par Nathaniel Bacon des Ocaneechees.
Juin 1676 : La révolte de Nathaniel Bacon, est déclenchée dans la colonie britannique de Virginie par des Blancs vivant sur la Frontière avec les Indiens, rejoints plus tard par des esclaves noirs et des serviteurs blancs. Elle éclate à propos de la menace indienne dans un contexte de crise agricole et de misère. Les Blancs de la Frontière estiment que le gouverneur de Jamestown, William Berkeley, doit mener une guerre totale contre les Doegs qui se sont lancés dans des actions de guérilla à la suite de différends avec les colons. Nathaniel Bacon, élu à la chambre des Bourgeois de Virginie au printemps, et cousin de Frances Culpeper, la femme du gouverneur William Berkeley, prône la mise en place de détachements armés pour combattre les Indiens. Le gouverneur l’accuse de rébellion et le fait emprisonner. Deux mille colons de Virginie marchent immédiatement sur Jamestown pour lui apporter leur soutien. Berkeley fait libérer Bacon après une promesse de repentance publique. Mais Bacon s’échappe, reforme ses milices et se met à harceler les Indiens. En juillet, il rédige une « Déclaration du Peuple » qui reproche à l’administration ses impôts injustes, son favoritisme, sa mainmise sur le commerce des fourrures et son abandon des fermiers confrontés aux Indiens. Bacon attaque alors les Indiens pamunkeys, considérés comme inoffensifs, en tue huit, fait des prisonniers et s’empare de leurs biens
12 août 1676 : la mort du chef des Indiens Wampanoag, Metacom (dit le roi Philip), met fin à la guerre sur la rive sud de la baie du Massachusetts. Les Anglais, victorieux, ont perdu six cents hommes et trois mille Indiens sont massacrés. La défaite des Indiens en Nouvelle-Angleterre donne aux colons européens le contrôle de la côte nord-américaine.
10 août 1680 : révolte des indiens Pueblos au Nouveau-Mexique, qui prennent Santa Fe le 21 août. Massacre de nombreux colons espagnols. Les autres prennent la fuite. Les établissements espagnols sont détruits (fin en 1692). La Révolte des Pueblos de 1680 ou La rébellion de Popé fut une révolte du peuple des Pueblos contre la colonisation des Espagnols en Amérique, en Nouvelle-Espagne, dans la province du Nouveau-Mexique. Même si les Pueblos réussirent à mettre en fuite les Espagnols en les obligeant à quitter provisoirement la région, ceux-ci profitèrent des divisions internes qui agitèrent la nation pueblo après la révolte pour récupérer leur colonie en 1692.
1er janvier 1682 : à la suite de la révolte des Pueblos, les habitants de la mission espagnole d’Isleta sont déplacés vers El Paso, premier établissement espagnol au Texas.
23 juin 1683 : William Penn signe le traité de paix de Shackamaxon avec les Indiens du Delaware (Tamanend).
4 – 23 juillet 1687, Amérique du Nord : Denonville, pour la France, avec 800 soldats, 1 100 miliciens et 400 Amérindiens, ravage le pays des Tsonnontouans, empêchant ainsi les Iroquois et les Anglais d’enlever aux Français le contrôle du commerce des fourrures.
3 novembre 1687 : un raid de 100 à 200 Iroquois est repoussé au fort Chambly (rive gauche de la rivière Richelieu au Québec). 4-5 août 1689 : massacre de 97 canadiens par les Iroquois à Lachine (région de Montréal).
24 septembre 1689 : alliance entre les Anglais et les Iroquois contre la France. Début de la Première Guerre intercoloniale en Nouvelle-France, ou guerre franco-iroquoise dans le cadre de guerre de la Ligue d’Augsbourg. Elle se termine en 1697 avec le traité de Ryswick.
Les guerres franco-iroquoises sont une série de guerres entre les colons français implantés au Canada et la tribu des cinq nations (plus tard six), connu sous le nom d’Iroquois. Elles ont connu un paroxysme à la fin des années 1680, mais ont débuté bien avant. Les Iroquois sont historiquement proches de leurs partenaires commerciaux de la Nouvelle-Néerlande, néerlandais jusqu’en 1666, puis anglais. Ces derniers entraient en guerre contre la France à partir de 1689. Lorsque les Français arrivent, les Iroquois sont organisés en une confédération de « Cinq nations » : les tribus des Agniers (Mohawks), établis à l’Ouest de l’actuelle New York, celle des Onneyouts (Oneida), des Onontagués (Onondaga), des Goyogouins (Cayuga) et enfin celle des Tsonnontouans (Seneca). Les guerres franco-iroquoises ont eu des motifs principalement commerciaux, les Iroquois se battant contre les Hurons et les implantations françaises de la vallée du Saint-Laurent afin de contrôler le commerce des fourrures en provenance de Nouvelle-France et des colonies hollandaises de New York et du New Jersey.
18 février 1690, guerre franco-anglaise : les Français et leurs alliés Indiens venus de Montréal attaquent Colaer (Schenectady) dans la province de New York ; ils brûlent la ville et massacrent la population.
1692 : Révolte des noirs dans les Antilles anglaises.
25 janvier 1693 : départ de Montréal d’une expédition française contre les Iroquois. Trois villages iroquois au nord d’Albany sont attaqués et détruits par les Français, qui font 300 prisonniers (16-18 février). Le corps expéditionnaire est attaqué par les Anglais dans sa retraite.
4 août 1696, guerres franco-iroquoises : Frontenac, Callières et Ramezay, avec l’aide de 2 000 soldats, miliciens et Amérindiens, détruisent un village abandonné par les Onontagués (Iroquois) et ravagent toutes les récoltes de ses habitants, près d’Oswego.
7 janvier 1699 : traité de paix de Mare point, à Casco Bay (Maine), entre les colons du Massachusetts et les principaux chefs de la confédération « Wabanaki » (Abénaquis).
4 août 1701 : signature de la Grande paix de Montréal, traité de paix entre les Français et les Iroquois en Nouvelle-France (Amérique du Nord). Les Cinq Nations iroquoises promettent de rester neutre dans d’éventuelles guerres entre Anglais et Français..
15 mai 1702 : l’Angleterre et les Pays-Bas déclarent officiellement la guerre à la France et à l’Espagne (Guerre de Succession d’Espagne). Les hostilités commencent entre colons français et anglais en Acadie (1703), entre colons anglais de Caroline et espagnol de Floride.
20 mai 1702, Floride espagnole : des Indiens Creeks, encouragés par les colons anglais de Caroline, attaquent la mission de Santa Fé de Toloca en territoire Timucua.
1702 : Révolte des noirs dans les Antilles britanniques.
1703 : Le scalp (mot d’origine scandinave, et apporté par les Anglais, et non d’origine indienne) d’un autochtone (un indigène) est rémunéré par les autorités coloniales à 40 £. La scalpation est une pratique guerrière qui consiste à arracher tout ou partie du cuir chevelu (scalp en anglais) d’un adversaire, mort ou vivant. Le scalp est conservé comme trophée de guerre pour témoigner du nombre d’adversaires vaincus. Dans l’imaginaire occidental, la scalpation est avant tout associée aux Indiens d’Amérique lors de la Conquête de l’Ouest, mais cette pratique a été mise en place par les colons et soldats anglais… « Le 5 avril 1794, un correspondant du Centinel [un journal de Cincinnati] notait que Colombia, un poste d’observation non loin de là, offrait des primes pour des scalps d’indiens ». En 1750, le scalp d’un Indien adulte (homme de plus de douze ans) ramené par un colon blanc est rémunéré 100 £, celui d’une femme ou d’un enfant de moins de douze ans, 50 £.
29 février 1704 : attaque franco-indienne sur la position anglaise de Deerfield (actuellement dans le Massachusetts).
28 février 1708 : révolte d’esclaves à Long Island (New York) ; 7 blancs sont tués, quatre esclaves, dont un Indien et une femme, sont exécutés.
29 août 1708 : saccage de la colonie britannique d’Haverhill par les franco-indiens.
1711 : Guerre des Tuscaroras en Caroline contre des amérindiens qui protégeaient les esclaves fugitifs.
6 avril 1712 : révolte d’esclaves dans la colonie de New York. Quelque 25 esclaves et deux Indiens incendient un bâtiment et tuent neuf blancs. Capturés par les soldats, ils sont jugés et 21 d’entre eux sont exécutés. Herbert Aptheker dénombre au XVIIIe siècle dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord près de deux cent cinquante révoltes et conspirations d’esclaves noirs réunissant au moins dix personnes.
17 avril 1712, Caroline : reddition de Fort Hancock ; les Tuscaroras doivent accepter une paix humiliante. La guerre reprend à l’automne.
22 mai 1712 : début de la rébellion des Tzeltal dans le Chiapas.
Mai 1712 : Première guerre Fox. Les Renards, nation indienne de l’ouest du lac Michigan, tentent de s’emparer du poste de Détroit près duquel ils se sont récemment établis. Les Outaouais et les Illinois prêtent main-forte à Dubuisson et à ses quelque 20 soldats pour contre-attaquer. Les Renards sont défaits.
20-23 mars 1713 : reddition du Fort Neoheroka. Fin de la guerre de Tuscarora (qui se déroulait depuis l’automne 1711). 1000 Indiens sont capturés et réduits en esclavage, 1400 sont morts pendant le conflit.
26 mars 1713 : par le traité de l’asiento, le Royaume-Uni s’assure pour trente ans le monopole du commerce des esclaves avec l’Amérique latine et devient la première nation esclavagiste. Elle obtient de l’Espagne l’autorisation d’envoyer un navire par an dans les colonies espagnoles (vaisseau de permission).
26 avril 1715 : la guerre des Yamasee en Caroline du Sud (fin en 1717) est déclenchée par des amérindiens qui refusaient d’être mis en esclavage.
1716 : un groupe de 60 marrons de la Grenade munis d’armes à feu s’attaquent aux colons.
1er mai 1716 : les Français commandés par Louvigny, partent de Montréal avec 225 soldats et miliciens ainsi que plusieurs Amérindiens. En Juin-juillet, ils attaquent les Renards dans leur territoire du Wisconsin et obtiennent une capitulation à la Butte des Morts.
1718 : à Saint-Domingue, se forme la bande de marrons de Baboruco qui regroupe jusqu’à 800 esclaves.
28 janvier 1731, Louisiane : reddition des Natchez à Sicily Island. 427 Natchez sont fait prisonniers. En mai, 160 d’entre eux sont vendus comme esclaves et déportés à Saint-Domingue.
19 avril 1735 : une expédition franco-amérindienne, sous Noyelles, assaille les Renards et les Sauks dans leur fort de la rivière des Moines (Iowa). Après quelques escarmouches, un traité est conclu.
26 mai 1736 : bataille d’Ackia entre les Français et les indiens Chickasaw dans l’actuel État du Mississippi.
6 juin 1736 : massacre du lac des Bois au Canada ; le père Aulneau, le fils aîné de La Vérendrye et vingt et un de leurs compagnons périssent attaqués par les Sioux.
22 février 1740 : Le Français Pierre Céloron de Blainville, avec une centaine de soldats et de miliciens canadiens ainsi que 200 Amérindiens alliés, attaque les indiens Chickasaws (près de la ville actuelle de Memphis, Tennessee). Ces derniers signent la paix
26 février 1753 : les Guaranis refusent d’être déplacés de l’autre côté du rio Uruguay en application du traité de Madrid de 1750 et, avec l’aide d’une partie des missionnaires jésuites, entreprennent une guérilla de résistance.
Juin 1753, New York : le chef Hendrick et seize autres chefs Mohawks rompent la paix (Covenant Chain) avec les colons blancs. Une escroquerie permet de voler quelque 130 000 ha de terres aux Mohawks dans l’État de New York, ce qui met fin à la coexistence pacifique entre les Indiens et la population blanche de la province.
28 mai 1754 : bataille de Jumonville Glen (soldats français de LouisXV contre ceux de Georges Washington). Les Indiens de la vallée de l’Ohio se rangent en grande majorité aux côtés des Français, qui sont avant tout des négociants et n’occupent pas effectivement les territoires indiens. En revanche, les Britanniques convoitent à l’évidence leurs terrains de chasse et leur espace vital. Le contraire se déroule dans la vallée du Mississippi.
29 avril 1754 : premier affrontement dans la guerre des Guaranis au Paraguay entre les troupes portugaises et les Indiens Guaranis (fin en 1756). Le 7 septembre, les Guaranis empêchent les troupes du général portugais Gomez Freire de passer le rio Jacuí et les Portugais se retirent le 21 novembre. Andonaegui, chef de la partie espagnole, quitte Buenos Aires le 2 mai et marche vers le Nord jusqu’au ruisseau de Guarupa, puis décide de se retirer en août devant les difficultés du terrain. En octobre, il subit une attaque des Guaranis. Il est de retour à Buenos Aires le 7 mars 1755.
1754-1756 : guerre entre France et Angleterre en Amérique. 10 février 1756 : les Guaranis sont écrasés par les troupes portugaise et espagnoles coalisées à la bataille de Caibaté. Fin de la guerre des Guaranis au Paraguay. Des milliers d’Indiens sont massacrés et les survivants doivent se réfugier dans la forêt.
3-9 août 1757 : le général français Louis-Joseph de Montcalm, allié aux Amérindiens, prend Fort William Henry, sur le Lac George, qui commande la haute vallée de l’Hudson (9 août).
2 juin 1763, rébellion de Pontiac : les Ojibwés s’emparent de Fort Michilimakinac. La rébellion de Pontiac, conspiration de Pontiac ou guerre de Pontiac opposa l’Empire britannique à une confédération de tribus amérindiennes de la région des Grands Lacs, du Pays des Illinois et de la Vallée de l’Ohio entre 1763 et 1766. Le conflit fut causé par les politiques désavantageuses qu’imposaient les Britanniques après avoir battu les Français durant la guerre de la Conquête (1754-1760). Les guerriers de nombreuses tribus rejoignirent le soulèvement indien dont le but était de chasser les troupes et les colons britanniques de la région. La guerre est nommée du nom du chef outaouais Pontiac, le plus prééminent des chefs amérindiens durant le conflit. La guerre débuta en mai 1763 lorsque les Amérindiens, offensés par les politiques du général britannique Jeffery Amherst, attaquèrent plusieurs forts et implantations britanniques. Huit forts furent détruits et des centaines de colons furent tués ou capturés tandis qu’un nombre plus important quitta la région. Les expéditions britanniques de 1764 entraînèrent des négociations de paix qui durèrent deux ans. Les Amérindiens furent incapables de chasser les Britanniques mais le soulèvement poussa le gouvernement britannique à modifier les politiques à l’origine du conflit.
31 juillet 1763 : victoire de Pontiac à Bloody Run près de Detroit.
5-6 août 1763 : défaite de Pontiac à la bataille de Bushy Run, dans le Comté de Westmoreland (Pennsylvanie).
14 septembre 1763 : bataille du Trou du Diable. Les Senecas battent les Britanniques à Devil’s Hole, près des chutes du Niagara.
14 décembre 1763 : les « Paxton Boys » tuent six Indiens pacifiques à Conestoga, en Pennsylvanie. Le 27, les quatorze survivants mis à l’abri dans la prison de Lancaster sont massacrés à leur tour.
17-20 octobre 1764 : traité de paix entre le colonel britannique Henri Bouquet et les Shawnee, les Sénécas et les Lenapes. Bouquet exige le retour de tous les captifs britanniques.
24 juillet 1766 : le chef des outaouais Pontiac signe la paix avec les Britanniques à Oswego. Fin de la rébellion de Pontiac.
5 novembre 1768 : les Iroquois cèdent la vallée de l’Ohio aux colonies britanniques au traité de Fort Stanwix ou traité des six Nations (William Johnson).
20 avril 1769 : le chef des outaouais, Pontiac, allié des Français, est assassiné à Cahokia. Il avait mobilisé toutes les tribus de la région des Grands Lacs contre les Britanniques après la victoire de ces derniers sur les Français scellée par le traité de Paris de 1763. Cette révolte força le roi George III à faire la proclamation royale de 1763, qui affirmait les droits illimités des Indiens sur les terres qu’ils occupaient et interdisait toute nouvelle colonisation au-delà des Appalaches, entraînant le mécontentement des marchands et des spéculateurs américains. Pontiac fut assassiné en 1769 par un Amérindien illinois à la solde de marchands américains. L’assassinat de Pontiac marque le début d’un mythe. Malgré l’échec de sa rébellion, il a inspiré beaucoup d’Amérindiens dans leur résistance à la domination européenne.
22 décembre 1769 : Daniel Boone est capturé par les Shawnees lors d’une expédition dans le Kentucky actuel. Il réussit à s’échapper.
5 mars 1770 : massacre de Boston. Les troupes britanniques tirent sur la foule manifestant contre les taxes d’importation.
17 juillet 1771 : massacre d’un groupe d’Inuits à Bloody Falls par des guerriers Chipewyan menés par le guide Matonabbee pendant l’expédition de Samuel Hearne sur la Coppermine River.
16 décembre 1773 : Boston Tea Party. Pour protester contre les taxes, des bostonniens, déguisés en Indiens, jettent une cargaison de 342 caisses de thé à la mer à Boston ; cet événement provoque la réaction du cabinet conservateur de Lord North qui vote plusieurs loi qui ruine le commerce de Boston et les libertés du Massachusetts. C’est le début des troubles dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord.
1774 : La guerre de Lord Dunmore. Au printemps 1774, des Shawnees tentent de se débarrasser des colons britanniques. 3 mai : en représailles, les colons tuent onze Mingos. Logan tue treize colons en Pennsylvanie. Lord John Murray Dunmore, gouverneur de Virginie, aide les colons de Pennsylvanie à la répression : sept villages Mingos sont détruits, un fort est construit à Little Kanawha River. 10 octobre : bataille de Point Pleasant, les Britanniques battent les Shawnees. Le général Amherst donne l’ordre de distribuer des couvertures infectées de variole. Plusieurs milliers d’Amérindiens Delaware sont contaminés et répandent la « petite vérole » à d’autres nations indiennes. Dans ces circonstances la paix leur est imposée. Des miliciens de Virginie détruisent pendant les négociations plusieurs villages Shwanees.
1775 : Début de la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique (fin en 1783).
6 juin 1775, Brésil : l’esclavage des Indiens est aboli, remplacé par une main d’œuvre servile en provenance de l’Angola, autre colonie portugaise des côtes africaines. Jusqu’en 1850, la traite des esclaves noirs, va toucher près de trois millions et demi d’êtres humains, qui seront arrachés du continent africain pour être asservis et vendus aux planteurs brésiliens.
Entre 1776 et 1832, dans les forêts centrales de Guadeloupe, dans le lieu-dit des Deux Mamelles, existe une petite république noire indépendante, fondée par une bande de marrons appelée la bandes des Kellers, avec des habitations fixes et des plantations dans la partie la plus inaccessible des bois.
1778 : début des « guerres amérindiennes ». Les guerres amérindiennes sont l’ensemble des guerres opposant les colons européens puis le gouvernement des États-Unis aux peuples Nord-Amérindiens, de 1778 à 1890. Bien qu’aucune guerre ne fût officiellement déclarée par le Congrès des États-Unis, l’armée fut constamment en guerre contre ces peuples à partir de 1778. Elles se sont prolongées au XIXe siècle par des violences et de nombreux massacres de la part des deux camps. L’historien américain Howard Zinn rappelle que « les gouvernements américains [ont] signé plus de quatre cents traités avec les Amérindiens et les [ont] tous violés, sans exception ». L’ensemble des combats et massacres livrés entre les États-Unis et les Indiens fait 19 000 victimes chez les blancs et environ 30 000 du côté des Indiens, hommes, femmes et enfants. Entre 9 et 11,5 millions à la fin du XVe siècle, les Indiens d’Amérique du Nord ne sont plus que 250 000 en 1890. Cette hécatombe démographique sans équivalent dans l’histoire étant due essentiellement aux épidémies et aux famines, provoquées notamment par les déportations et la chasse intensive du bison dont la population passe de 60 000 000 au début du XVIe siècle à 1 000 à la fin du XIXe.
7 mars 1778 : lors de son troisième voyage, James Cook atteint la côte du continent nord-américain au large de l’actuel Oregon. Il cherche en vain le passage du Nord-Ouest. Il longe cependant la côte jusqu’en Alaska, s’engage dans ce qui est appelé aujourd’hui le détroit de Cook, puis poursuit sa route vers le nord, remonte jusqu’au détroit de Béring qu’il franchit avant d’être contraint de faire demi-tour face à la banquise de la calotte glaciaire (18 août). Il remet alors le cap vers les îles Sandwich, où il est contraint d’hiverner. Les rapports avec les Hawaiiens se dégradent peu à peu : victime du vol d’une chaloupe, Cook veut récupérer son bien et il est poignardé le 14 février 1779 au cours d’un bref affrontement avec les habitants de l’île.
4 novembre 1780 : Condorcanqui, fils d’un cacique de Tinta, prend le nom de Túpac Amaru II, se proclame Inca et prend la tête de la révolte des Indiens au Pérou. Il s’empare d’un corregidor qu’il fait exécuter (4 octobre). Après avoir battu une milice près de Cuzco le 18 novembre, il est défait par les troupes du visitador Arreche, incarcéré et condamné à mort (1781).
18 mai 1781 : le dernier Inca Túpac Amaru II est écartelé puis décapité à Cuzco au Pérou en présence de toute la population rassemblée. Son cousin, Túpac Amaru III, reprend un temps la tête de la révolte mais est pris et subit le même supplice en 1783.
15 novembre 1781 : le chef des révoltés aymara du Haut-Pérou Túpac Katari est exécuté à La Paz.
1783 : La population indienne de Churchill (Canada) a été décimée par la variole et de la famine en raison du manque de fournitures de chasse normales de poudre et de plomb. Matonabbee s’était suicidé en apprenant la capture du fort, et le reste des principaux Indiens de Churchill avait déménagé vers d’autres sites. Les colons Canadiens ont pénétré la patrie des Chippewas, et la lutte y a été plus intense que jamais.
1815 : Plusieurs centaines de Shawnees du Missouri quittèrent les États-Unis en 1815 et, avec quelques Shawnees du Delaware, établirent des colonies au Texas, alors contrôlé par l’Espagne. Ces traditionalistes avaient décidé de quitter les Grands Lacs pour échapper à l’assimilation et perpétuer leur autonomie. Toutefois cette tribu, qui fut nommée Absentee Shawnee (« Shawnee absent »), a été de nouveau expulsée en 1839, alors que le Texas avait gagné son indépendance trois ans plus tôt. Elle s’installa alors en Oklahoma, près de l’actuelle ville de Shawnee et y a été rejointe en 1845 par les Shawnee du Kansas qui partageaient leurs visions et croyances traditionnelles.
En 1817, les Shawnees de l’Ohio signèrent le Traité de Fort Meigs qui prévoyait la cession de leurs terres restantes en échange de trois réserves à Wapaughkonetta, Hog Creek (près d’Ada) et Lewistown.
1825 : Après le Traité de Saint-Louis, les 1 400 Shawnees du Missouri ont été déportés de Cap-Girardeau au sud-est du Kansas, près de la rivière Neosho. En 1833, seulement la bande de Black Bob résista. Ils s’établirent au nord-est du Kansas près de Olathe et le long de la rivière Kaw près de Shawnee.
Environ 200 des Shawnees de l’Ohio ont suivi le prophète Tenskwatawa et ont rejoint leurs frères et sœurs du Kansas en 1826, mais la majorité suivit Black Hoof, qui a combattu toutes les tentatives d’abandonner la patrie de l’Ohio. En 1831 le groupe Sénéca-Shawnee de Lewistown rejoignit les Territoires indiens (l’Oklahoma actuel). Après la mort de Black Hoof, les 400 Shawnees restant à Wapaughkonetta et Hog Creek abandonnent leur terre et se déplacent à la réserve Shawnee du Kansas.
En 1830, l’Indian Removal Act inaugure la politique de déplacement des populations amérindiennes toujours plus vers l’Ouest : le président de l’époque, Andrew Jackson, fait voter une loi déportant les Amérindiens vivant à l’Est du Mississippi à l’Ouest de ce fleuve, principalement en Oklahoma, afin d’exploiter l’or situé sur leurs territoires, dans l’Ohio et installer les migrants venus d’Europe. Cette loi est déclarée anticonstitutionnelle par la Cour Suprême et entraîne des guerres avec les Cherokees jusqu’en 1838.
Jusqu’en 1850, 100 000 Amérindiens furent déportés. L’épisode le plus célèbre de la Déportation des Indiens d’Amérique, est vraisemblablement celui de la Piste des larmes en 1838-1839.Cette déportation forcée fit au moins 4 000 morts, à cause du froid, de la maladie (choléra) et de l’épuisement.
17 août 1862 : révolte des Sioux. Plus de 700 colons périssent. Les Indiens vaincus ne possèdent plus que les Dakota et le Montana.
1865 : Révolte des Sioux pour empêcher une piste de pionniers de traverser leurs territoires de chasse.
Après l’indépendance des Etats-Unis, la guerre contre les Indiens ne faiblit pas
Les treize colonies américaines comptent 4 millions d’habitants en 1776, année de la Déclaration d’indépendance.
• 1778 : premier traité des États-Unis avec une tribu indienne, la tribu des Delaware.
• 1779 : pendant la guerre d’indépendance le commandant de l’armée continentale George Washington ordonne que les territoires des Iroquois, alliés aux Britanniques, soient conquis et dévastés.
• 1784 : second traité de Fort Stanwix. Les Shwanees donnent toutes leurs terres à l’Est et au Sud de l’Ohio
• 13 juillet 1787 : l’Ordonnance du Nord-Ouest (Northwest Ordinance) ouvre la colonisation des Territoires du Nord-Ouest, entre Appalaches, Grands Lacs,
• Mississippi et Tennessee. Aucun territoire ou bien indien ne leur sera retiré sans leur consentement, sauf à l’issue d’une guerre déclarée par le Congrès. Aucune guerre ne fut jamais déclarée par le Congrès aux tribus.
• 1789 : la Constitution réaffirme les principes énoncés dans la Northwest Ordinance.
La guerre de la Jeune Amérique (1790-1794)
• À la suite de l’ordonnance du Nord-Ouest, les colons ont commencé à avancer de plus en plus sur le territoires des tribus Shawnees, Outaouais et Miamis. Ces tribus se sont donc réunies pour combattre les armées fédérales. Cette guerre dura de 1790 à 1795. Il s’y déroula plusieurs grandes batailles comme celles décrites ci-dessous.
• Le chef Michikinikwa (Little Turtle), chef des tribus Miamis, inflige en 1790 une défaite aux troupes américaines sur la rivière Miami.
o 4 novembre 1791 : à la bataille de la Wabash, les Indiens de Little Turtle surprennent et vainquent le major Arthur Saint-Clair, qui perd 610 hommes sur un total de 1 300 ; les Indiens ont 61 morts et blessés. C’est la pire défaite américaine dans les guerres indiennes.
o 20 août 1794 : le général Anthony Wayne bat Veste Bleue à la bataille de Fallen Timbers (qui eut lieu sur un chablis, peu après une tempête qui déracina tous ces arbres), de la vallée de l’Ohio. À la suite de cette défaite, les Indiens perdirent la guerre ce qui permit aux colons de s’installer dans le nouveau territoire de la Northwest Ordinance.
o 1795 : avec la signature du traité de Greenville, Little Turtle et dix autres nations indiennes cèdent leurs droits sur l’Ohio et l’Indiana. Mais Tecumseh, un chef Shawnee, et son frère Tenskwatawa refusent de signer ce traité. Ils organisent alors une résistance contre l’expansion des colons vers l’Ouest.
• 1800 : il y avait environ 75 millions de bisons dans les Grandes Plaines. Ils constituaient la première ressource des Sioux, Pied-Noirs, et d’autres tribus. Pour approvisionner les ouvriers du chemin de fer et les touristes les tirant du train, les chasseurs blancs réduisent leur nombre à 800 en 1890.
• 1803 : Napoléon Bonaparte vend le territoire de la Louisiane française aux Américains : cela ouvre la porte aux migrations forcées pour les Amérindiens.
• 7 juin 1803 : premier Traité de Fort Wayne.
• 1804 : le Congrès autorise le président à négocier avec les tribus pour échanger leurs territoires contre des réserves.
• 1805 : Expédition Lewis et Clark de Saint-Louis au Pacifique, souvent aidés par des tribus amérindiennes (notamment les Nez-Percés).
• 1806 : début des déportations d’Indiens. Bien qu’elles se soient effectuées quelquefois à l’issue d’un traité, les Indiens les ont toujours subies, car ils étaient menacés d’expéditions punitives s’ils ne signaient pas le traité[réf. nécessaire]. De 1806 à 1830, 50 tribus sont déportées.
• 30 septembre 1809 : le deuxième traité de Fort Wayne (après celui du 7 juin 1803) permet aux États-Unis d’obtenir 11 600 km2 de la vallée de la Wabash, abandonnés par les Amérindiens Delawares, Shawnees, Potawatomis, Miamis, Eel River, Weeas, Kickapoos, Piankashaws, et Kaskas.
• 10 août 1810 : Massacre des Chutes d’Ywahoo : les colons des États-Unis massacrent des femmes et des enfants Cherokees.
• 7 novembre 1811 : le général Harrison inflige une défaite aux Shawnees dirigés par Tenskwatawa frère de Tecumseh à la bataille de Tippecanoe, dans la vallée de la rivière Wabash (200 morts de part et d’autre), et pille la ville indienne de Prophet’s town, les Indiens ayant abandonné le combat faute de munitions.
Guerre de 1812 (américano-britannique)
• 12 juillet 1812 : allié des Britanniques, l’Indien Tecumseh tend une embuscade à Brownstown et tue 20 soldats américains au cours de la guerre de 1812.
• 16 août 1812 : les Britanniques et Tecumseh prennent Fort Détroit.
• 13 mai 1813 : Tecumseh vainc les Américains à la bataille de la Maumee River (près de Toledo).
• 5 octobre 1813 : Tecumseh est tué pendant la bataille de la Thames River ; les Britanniques du général Henry Proctor se sont enfuis.
• 27 mars 1814 : victoire d’Andrew Jackson à la bataille d’Horseshoe Bend (Tennessee) sur les Indiens Creek. À la suite de cette bataille, Andrew Jackson négocie neuf des onze traités qui font abandonner petit à petit leurs terres aux Cinq tribus civilisées (Cherokees, Chickasaws, Choctaws, Séminoles et Creeks), ainsi nommées car sédentaires et pratiquant l’agriculture. De 1814 à 1824, des membres de ces nations migrent volontairement.
Première guerre Séminole (1816-1832) • Les Séminoles sont des Indiens Creeks établis en Floride dans les années 1700, encouragés à s’établir comme fermiers par les Espagnols, qui espéraient arrêter la progression des Britanniques vers le Sud.
o 1816 : le fort Séminole d’Apalachicola est rasé par les Américains.
o Décembre 1817 : Andrew Jackson conduit les forces américaines qui envahissent la Floride.
o 7 avril 1818 : prise de Saint-Mark
o 24 mai : prise de Pensacola.
o 22 février 1819 : traité d’Adams-Onís : l’Espagne cède la Floride aux États-Unis.
• 1821 : Sequoyah crée l’alphabet Cherokee. Cette invention témoigne de l’avancement de la culture Cherokee, peuple d’agriculteurs et d’artisans, qui établit rapidement des écoles au début du XIXe siècle, ouvertes aux garçons et aux filles (chose qui choquait leurs voisins des États-Unis). De plus, ils accueillaient les esclaves échappés des plantations, bien qu’ils pratiquent eux-mêmes une forme d’esclavage.
• 11 mars 1824 : création du Bureau des affaires indiennes, qui succède au Comité des affaires indiennes, créé à l’indépendance. Il dépend du ministère de la guerre, et est chargé de libérer les terres indiennes pour leur exploitation par les colons.
• 1827 : Les Cherokees constituent un gouvernement, adoptent une constitution et se déclarent indépendants. La Cour suprême des États-Unis reconnaît ce gouvernement mais déclare les Cherokees sous tutelle.
• 1828 :
o Début de la publication du Cherokee Phoenix, journal indien bilingue anglais-cherokee, qui paraît jusqu’en 1834.
o Confiscation des territoires Cherokee par l’État de Géorgie (14 000 hectares) ; ces territoires sont répartis en lots de 64 hectares distribués dans une loterie ; les Indiens ne peuvent témoigner en justice contre des Américains et ne peuvent s’exprimer publiquement contre l’immigration.
• 1829 : John Ross, le Chef Oiseau Blanc, premier chef Cherokee élu, proteste officiellement à Washington contre ces mesures. Andrew Jackson lui répond que les Cherokees doivent émigrer à l’ouest du Mississippi.
• 28 mai 1830 : Indian Removal Act : le président Andrew Jackson fait voter une loi déportant les Indiens vivant à l’Est du Mississippi à l’Ouest de ce fleuve, principalement en Oklahoma, afin d’exploiter l’or situé sur leurs territoires, dans l’Ohio et installer les migrants venus d’Europe. Cette loi est déclarée anticonstitutionnelle par la Cour suprême, et entraîne des guerres avec les Cherokees jusqu’en 1838. Jusqu’en 1850, 100 000 Indiens sont déportés.
• 1831 : la Cour suprême (Arrêt nation Cherokee contre l’État de Géorgie) décide que la nation Cherokee n’est ni une nation souveraine ni une nation étrangère résidant au sein des États-Unis.
• 1832 :
o Désignation d’un Commissaire aux affaires indiennes, au ministère de la guerre.
o La Cour Suprême décide que les lois de Géorgie ne peuvent s’appliquer aux Cherokees, et que le gouvernement fédéral a obligation de faire respecter les traités conclus avec la nation Cherokee. Cette décision n’a jamais été appliquée par le président Jackson.
Guerre de Northwest Black Hawk (1832)
• 1832 : le guerrier Sauk Black Hawk (« Faucon noir ») tente de chasser les colons des terres de son peuple. Allié aux Fox, il quitte le territoire de l’Iowa où son peuple vivait depuis le traité de Saint-Louis (1805) pour reconquérir ses terres ancestrales.
o 6 avril : 800 Indiens Sauk franchissent le Mississippi, provoquant la panique chez les colons. Le général Edmund Gaines tente de négocier, sans succès.
o 14 mai : bataille de Stillman’s Run, Black Hawk met en fuite les Tuniques bleues (qui subissent la perte de douze hommes, contre cinq chez les Indiens).
o 28 juillet : menacés de famine, les Sauk descendent le Wisconsin pour repasser le Mississippi. 750 miliciens des généraux James Henry les rejoignent : c’est la bataille des Wisconsin Height, 68 Indiens y trouvent la mort.
o 1er août : Les Indiens arrivent au Mississippi et commencent la traversée du fleuve. Pris sous le feu d’un navire à vapeur de guerre, Black Hawk hisse le drapeau de la reddition, mais le feu continue, faisant 23 morts chez les Indiens.
o 2 août : Massacre de Bad Axe River : Black Hawk est attaqué par les troupes américaines qui massacrent 300 hommes, femmes et enfants Sauk. Certains survivants qui ont réussi à traverser le Mississippi sont tués ou capturés par les Sioux.
o 27 août : reddition de Black Hawk.
La « piste des Larmes » (1838)
• 29 décembre 1835 : traité de New Echota : 300 à 500 des 17 000 Cherokees vivant à l’est du Mississippi (la délégation Ridge, menée par les Cherokees John Ridge et Elias Boudinot) signe pour l’ensemble de la nation un traité qui cède aux États-Unis leurs terres pour cinq millions de dollars, en violation des lois Cherokees, et sans un seul élu parmi eux. Le Congrès ratifia ce traité l’année suivante d’une voix, malgré les protestations de John Ross. Les 465 Cherokees signataires partirent pour l’ouest en 1837.
• 1836 : Selon la décision du président de la Cour suprême John Marshall, les nations souveraines indiennes deviennent des nations dépendantes de l’État fédéral.
• mars 1838 : le philosophe Ralph Waldo Emerson proteste par une lettre envoyée au président Martin Van Buren contre ce traité.
• 18 mai 1838 : l’échéance du traité de New Echota étant arrivée, le général Winfried Scott commence à faire rassembler les Cherokees dans 31 forts, avec uniquement les vêtements qu’ils portaient.
• fin juillet 1838 : Ils sont ensuite rassemblés dans onze camps prévus à cet effet (10 au Tennessee, un en Alabama).
• Environ 3 000 Cherokees firent route par voie fluviale à partir de juin, et arrivèrent jusqu’en septembre dans le Territoire indien.
• 16 octobre 1838 : départ des Cherokees restant par les chemins. Ils parcourent 1 750 km, atteignent le Mississippi en novembre, mais les 5 000 derniers restent bloqués sur la rive est tout l’hiver. Les premiers groupes arrivent en janvier à Fort Gibson.
• mars 1839 : arrivée des derniers Cherokees. Environ 4 000 d’entre eux au moins, 8 000 au plus, sont morts en chemin, le long de la Piste des Larmes.
• juin 1839 : John Ridge et Elias Boudinot sont assassinés.
Les quatre autres Nations civilisées furent déportées de la même manière, et connurent aussi leur piste des Larmes. Ce nom vient des larmes de compassion versées par les Américains qui les voyaient passer devant eux. Quelques Cherokees réussirent à se cacher dans les montagnes, et des Séminoles dans les marais des Everglades.
Deuxième guerre Séminole (1835-1842)
Selon le même processus que pour les Cherokees, le gouvernement fit signer à une minorité de Séminoles le traité de Payne Landing (1832), qui leur imposait de quitter leurs terres dans les trois ans. En 1835, l’armée américaine fut envoyée pour faire appliquer ce traité. Au plus fort de la guerre, 10 000 soldats réguliers et 30 000 miliciens affrontèrent 5 000 guerriers qui pratiquaient une guerre d’embuscades et de coups de mains, les pertes américaines se montèrent à 1 500 hommes.
• 1835 : Le major Francis Dade allait de Fort Brooke à Fort King ; 180 Séminoles attaquèrent sa colonne et l’exterminèrent, ne laissant que trois survivants.
• 25 décembre 1837 : À la bataille du lac Okeechobee (à Nubbins Slough), les colonels Zachary Taylor (800 soldats) et Richard Gentry (un régiment de volontaires du Missouri), face à 380 Indiens, perdent 26 soldats et a 112 blessés, contre 11 aux Indiens.
• À Saint-Augustine, les chefs Chat Sauvage et Osceola sont capturés pendant des négociations de paix par le général Jessup. Osceola meurt en prison en 1838.
• 1842 : des négociations permettent une trêve, reconnaissant des territoires de chasse et de culture aux Séminoles, sans signature de traité. De nombreux Séminoles furent toutefois envoyés vers le Territoire indien d’Oklahoma dans les années qui suivirent.
• 1848 :
o le Bureau des affaires indiennes passe au ministère de l’Intérieur. Il est chargé des relations entre l’État fédéral et les Indiens.
o Découverte d’or en Californie, ce qui provoque une ruée vers l’or. Les colons passent par la piste de l’Oregon, qui traverse les territoires indiens.
• 1851 : premier traité de Fort Laramie : les colons peuvent traverser les territoires indiens, moyennant un droit de passage en nature et en argent.
• 18 août 1854 : épisode de la vache du mormon. Une vache appartenant à un mormon, s’échappe et dévaste un camp des Sicangus (Brulé) : elle est abattue par un Sicangu. Les soldats de Fort Laramie exigent que le responsable soit livré, et devant le refus du chef Ours Conquérant, canonnent le village, avant d’être vaincus par une charge des guerriers sicangus.
• En représailles, en novembre, les Américains attaquent le village du chef Petit Orage, tuent ou mutilent 136 Amérindiens, et font 70 prisonniers. Malgré la reddition de Petit Orage, ils sont retenus deux ans.
Troisième guerre Séminole (1855-1858)
• Des accrochages ont lieu en 1855 entre Américains et environ 200 Séminoles demeurés en Floride.
• En 1858, le chef Jambes Arquées se rend avec ses quarante guerriers.
• 1857 : bataille de la Platte avec les Indiens Cheyennes.
Guerre Navajo (1860-1864)
• À la suite d’accrochages divers dans le Territoire du Nouveau-Mexique entre les Navajos et les troupes fédérales, les Navajos se rendent à Kit Carson, qui fait détruire leurs biens et les déporte jusqu’à Bosque Redondo, en Arizona. C’est la Longue marche des Navajos : 8 000 Navajos font 620 km à pied. Au bout de quatre ans de sous-nutrition, ils sont autorisés à revenir sur leurs terres.
Guerre des Païutes (1860)
• Après un hiver rigoureux, les 6 000 Païutes du Nevada décident d’attaquer les colons américains, jugés responsables de leur malheur pour avoir coupé trop d’arbres.
o 7 mai : raid contre le Pony Express, cinq morts.
o mai : nombreux autres raids, faisant 16 morts.
o juin : intervention de l’armée.
• 1862 :
o le Homestead Act accorde 62 ha de terres à l’ouest du Mississippi à toute famille « non-indienne » qui s’engage à les cultiver pendant cinq ans.
o 1er juillet 1862 : le Pacific Railway Act est signé par Abraham Lincoln : il autorise la construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale. Des chasseurs (Buffalo Bill est le plus célèbre) tuent des millions de têtes de bisons pour nourrir les ouvriers.
Traité de la Traverse de Sioux 1851
Le 23 juillet 1851, le « traité de la Traverse de Sioux » (Traverse de Sioux Treaty) fut signé entre le gouvernement des États-Unis, et les Sioux du territoire du Minnesota et mis en application par la Commission des Affaires indiennes. Ce traité avait pour objectif d’obtenir les riches terres agricoles qui se trouvaient dans le Minnesota. De vastes étendues de terres furent ainsi cédées à partir de l’Iowa jusqu’à la frontière canadienne. Des tribus Sioux telles que les Sisseton et Wahpeton hésitèrent à se déshériter, mais les pressions étaient tellement fortes, qu’ils cédèrent avec réticence sous la menace potentielle du gouvernement fédéral.
Ce traité aggrava les conditions de vie des Amérindiens. Plusieurs facteurs aboutirent à la révolte des Indiens des plaines.
• Une ruée des colons blancs déferla sur ces nouveaux territoires ;
• Une volonté de posséder davantage de terres par les autorités du gouvernement fédéral ;
• Une incapacité à payer les rentes promises aux Amérindiens ;
• De nouvelles réductions des terres ancestrales qui aboutissent à la perte de territoires de chasse et de pêche.
Le mécontentement de l’ensemble des tribus Sioux du Dakota aboutira à la Guerre des Indiens des plaines qui durera une trentaine d’années et fut marqué par le massacre de Sand Creek, trois ans après le Traité de Fort Wise.
La guerre des Sioux de 1862
Le mécontentement des Sioux tourna à la révolte. Le soulèvement des amérindiens se généralisa bientôt dans tout le Minnesota et le Dakota voisin. Si quelques pionniers blancs furent tués, rapidement l’armée américaine enverra d’importants renforts pour mater dans le sang cette révolte amérindienne.
• Le gouvernement des États-Unis ne livre pas comme promis les marchandises dues pour l’achat de terres aux Sioux Santees (ou Dakotas) et aux tribus Sioux Sisseton-Wahpeton. Éclatant pendant la guerre de Sécession, ce massacre par les Sioux bénéficie du manque de troupes adverses disponibles.
o 4 août : pillage d’entrepôts.
o 14 août : cinq Américains sont tués.
o 18 août : craignant les représailles, les Sioux désignent Petit Corbeau (Little Crow) comme chef de guerre. Les Indiens attaquent l’agence de Lower Sioux ; 25 miliciens sont tués dans une embuscade à Redwood Ferry. Dans les semaines qui suivent, plusieurs centaines de colons sont massacrés.
o 19 août : les Sioux se divisent, entre ceux qui désirent poursuivre le combat, et ceux qui ne veulent pas s’attaquer à des femmes et des enfants. Les premiers, au nombre de 400, pillent New Ulm et attaquent Fort Ridgely, sans succès.
o 23 août : Ils attaquent de nouveau New Ulm, brûlent de nombreux bâtiments et tuent 36 Américains. Petit Corbeau, voulant la paix, perd tout contrôle sur ses guerriers.
o 3 septembre : escarmouches en divers lieux, et bataille de Birch Coulee : les Américains ont 22 tués, les Sioux deux.
o 18 septembre : à Wood Lake, les Sioux décrochent quand leur chef Mankato meurt avec une quinzaine de guerriers.
o La même année se déroule la bataille d’Apache Pass.
Cette guerre fera plus d’un millier de morts dont plus de 800 Sioux et plus de 350 colons américains.
Près de deux mille Amérindiens furent capturés. Ils ont finalement été jugés dans des procès de masse par des tribunaux militaires. 303 furent jugés coupable de crimes de guerre et condamnés à mort. Sur ces condamnés, 38 hommes furent pendus à Mankato, le lendemain de Noël, dans la plus grande exécution de masse de l’histoire des États-Unis. Abraham Lincoln commua les autres détenus en peine de prison. Environ 1 500 Sioux sont détenus à Fort Snelling jusqu’au printemps 1863 ; 130 meurent pendant leur détention. Les chefs Shakopee et Medecine Bottle, réfugiés au Canada sont kidnappés et pendus en 1863. Little Crow est également tué par un colon la même année.
• 1er janvier 1863 : Mangas Coloradas, chef des Apaches Gilas est capturé et tué.
• 29 janvier 1863 : massacre de Bear River. Le colonel Connor attaque un camp de Shoshones, et tue environ 250 habitants, hommes, femmes et enfants. Les conflits avec les Shoshones durent ensuite jusqu’en 1869 et la fermeture de la piste de l’Oregon.
• 29 novembre 1864 : massacre de Sand Creek (Territoire du Colorado). Après des violences indiennes durant deux ans (200 civils blancs assassinés), une expédition punitive est conduite par le colonel John Chivington et les 700 hommes du 3e régiment du Colorado sur un village. Les miliciens attaquent le village pacifique de Black Kettle, qui avait pourtant négocié et traité avec les Blancs. Le massacre fait 150 morts, hommes, femmes et enfants, les soldats s’empressent de prélever de garndes quantités de scalps et mutilent les cadavres.
• En 1866, Gabriel Renville fut nommé chef des tribus Sisseton-Wahpeton par le département de la Guerre des États-Unis.
Cet encadrement militaire, la répression, les combats sporadiques et leur spoliation de leurs terres continuèrent. La pacification militaire aboutit en 1890 au massacre de Wounded Knee.
La guerre des Plaines
• Le massacre de Sand Creek scandalise les tribus d’Indiens. De nombreuses tribus entament alors les hostilités, conduisant des raids épars, obligeant les soldats de l’Union à stationner le long de la piste de l’Oregon pour la protéger, notamment à Platte Bridge.
o 26 juillet 1865 : à la bataille de Platte Bridge, les Cheyennes de Dull Knife et les Sioux Oglalas de Red Cloud (Nuage Rouge), attaquent un détachement de soldats près de Platte Bridge, et les tuent presque tous.
o Septembre 1865, Expédition indienne de la rivière Powder : trois colonnes de Tuniques bleues tentent de rejoindre Rosebud Creek, deux d’entre elles échouent totalement, et l’ensemble revient à Salt Lake City.
• 1866 : Les chefs Sioux Red Cloud et Tashunca-Uitco ou Crazy Horse attaque le fort Kearny.
• Juin 1866 : le gouvernement des États-Unis organise une conférence de paix à Fort Laramie. Le général William Sherman demande aux chefs l’autorisation de traverser leurs terres, et de construire trois forts sur la Piste Bozeman (entre la Platte et le Montana). Nuage Rouge refuse.
• 21 décembre 1866 : le massacre Fetterman, ou la Battle of a Hundred Slain. Attirés dans une embuscade par une ruse des Sioux, les 81 hommes du capitaine Fetterman sont anéantis.
• 18 avril 1867 : l’expédition Hancock, à laquelle participe Custer, veut négocier avec des Indiens sioux et cheyennes. Mais, approchant trop du village, il inquiète les chefs qui s’enfuient avec leurs familles. Les Indiens ayant massacré 20 civils plus au nord, Hancok fait brûler 251 des 291 tipis, avec tout ce qu’ils contenaient. La guerre recommence et de nombreuses attaques se succèdent dans les mois qui suivent.
• 1er et 2 août 1867 : Les attaques simultanées des Sioux et des Cheyennes sur la piste Bozeman sont repoussées avec succès par l’armée américaine.
• 29 avril 1868 : Le second traité de Fort Laramie reconnaît le territoire ancestral des Sioux (entre Missouri à l’est, Platte au sud et monts Big Horn à l’ouest) ; des vivres et des matériels seront donnés annuellement aux Sioux ; une réserve est créée entre le Wyoming et le Dakota, à destination des Sioux. Les États-Unis renoncent à la piste Bozeman, au droit de traverser les Black Hills, et à se les approprier.
• 3 juillet 1868 : révision du traité de Fort-Bridger (1863), qui garantissait une réserve de 178 688 km2 aux Shoshones. Elle est réduite à 11 097 km2 (16 fois moins). Ils conservent cependant le droit de chasse sur leur territoire. Les États-Unis s’engagent à construire divers bâtiments (moulin, école, église) ; l’United States Rail Road est autorisée à construire une ligne de chemin de fer sur le territoire shoshone.
• 27 novembre 1868 : bataille de Washita River. En représailles à des raids meurtriers d’indiens Cheyennes, le lieutenant-colonel George A. Custer attaque le village de Black Kettle, tue plus de 120 guerriers, fait 53 prisonniers civils et annonce la libération de deux enfants blancs captifs et la mort d’une femme captive.
• 10 mai 1869 : achèvement du transcontinental.
• 11 juillet 1869 : la bataille de Summit Springs, qui se produit après divers accrochages, entre l’armée américaine et les Cheyennes Dog Soldiers. Le 5e de cavalerie du colonel Eugene Carr attaque le campement, et tue 25 Indiens (il n’a qu’un blessé à déplorer).
• 1870 : massacre des Indiens Pied-Noirs à Marias River.
• 3 mars 1871 : Indian Appropriation Act : le Congrès met fin aux traités signés avec les tribus indiennes indépendantes, et ne reconnaît plus que les individus. Cependant, les 371 traités signés depuis 1776 (plus 175 entre 1607 et 1775) sont toujours reconnus. Les règlements adoptés dans les années suivantes les vident de toute substance.
Guerre des Modocs (1872-1873)
• Les Modocs vivent dans le Nord de la Californie et le Sud de l’Oregon. Ils conduisent quelques raids sur les premiers wagons de chemin de fer. La colonisation commençant dans la vallée de la Lost River, les colons demandent à ce que les Indiens soient déplacés dans la réserve des Klamaths et des Snakes, ennemis des Modocs. Cependant, les 372 Modocs finissent par s’installer dans la réserve, qu’ils quittent en avril 1869.
• 28 novembre 1872 : sur la demande insistante des colons, l’armée envoie une colonne pour ramener les Modocs dans la réserve, et incendie leur village. Les Modocs de Jim le Crochet tuent en représailles 14 colons à Tule Lake, puis rejoignent ceux de Kientpoos (capitaine Jack pour les Anglo-Saxons).
• 16 janvier 1873 : dans le champ de lave très accidenté et brumeux du Stronghold (Forteresse), 300 soldats et volontaires recherchent 50 Modocs sans les trouver ; ceux-ci les attaquent et leur infligent de lourdes pertes, les obligeant à fuir en abandonnant armes et bagages.
• 11 avril : au cours de négociations de paix, Kientpoos, influencé par Jim le Crochet et un chaman, tue le général Canby.
• 3 juin : Kientpoos est capturé. Il est jugé pour le meurtre de Canby et pendu le 3 octobre avec trois autres Modocs. Les Modocs sont déportés dans la réserve Quapaw. • 1874 : mort de Cochise.
Guerre de la rivière Rouge (1874-1875)
• Elle est provoquée par plusieurs facteurs : la pression territoriale des colons, protégés par la construction de forts par l’armée, les coutumes indiennes de guérilla permanente ; l’anéantissement des troupeaux de bisons par les chasseurs blancs. Elle se déroule dans le Sud des Grandes plaines.
o 27 juin 1874 : bataille d’Adobe Walls, qui oppose 700 guerriers Comanches, Kiowas, Cheyennes et Arapahos commandés par Quanah Parker et Isa-Tai à des chasseurs de bison américains. Les Indiens sont repoussés avec 70 morts, contre 3 dans les rangs des chasseurs. Cette bataille entraîna une grande campagne de l’armée, commandée par William T. Sherman et Philip Sheridan, afin de s’assurer le contrôle des plaines du sud. Les Indiens pacifiques furent maintenus dans leur réserve avant le début de la campagne. Diverses colonnes encerclèrent les guerriers Indiens hostiles, et divers accrochages eurent lieu pendant l’été. La plus importante action est la prise le 26 septembre, avec deux tués parmi les Indiens, de plusieurs villages, dans le canyon de Palo Duro, par le colonel Mackenzie.
o Les campagnes d’hiver de l’armée américaine, renforcée par plusieurs détachements, aboutissent à la reddition des principaux chefs au printemps 1875. Leurs guerriers étaient affamés par le manque de bisons.
• 1875 : mort du chef kiowa Kicking Bird.
Guerre des Black Hills (1876)
• 1874 : annonce par le lieutenant-colonel Custer de la découverte d’or dans les montagnes sacrées sioux des Black Hills. La ruée vers l’or provoquée entraîne des accrochages entre Sioux, Cheyennes et armée des États-Unis.
o 17 juin 1876 : le général George Crook, avec 1 050 soldats et 260 éclaireurs Crows et Shoshones, est attaqué dans la vallée de la Rosebud, par environ 750 guerriers de Crazy Horse (Cheval Fou) ; les pertes sont faibles de chaque côté (10 tués et 20 blessés pour les États-Unis, 50 pour les Amérindiens), et Crook doit rebrousser chemin. Cette bataille est appelée par les Américains bataille de la Rosebud, et par les Indiens Bataille où la fille sauva son frère (une jeune Cheyenne vint au secours de son frère pris sous son cheval mort).
o 25 juin 1876 : bataille de Little Big Horn : le lieutenant-colonel Custer, du 7e de cavalerie, et 260 de ses hommes sont tués par les Cheyennes de Two Moon et les Sioux des chefs Sitting Bull et Crazy Horse. Cette bataille a un grand retentissement dans l’opinion publique, et Custer devient une figure mythique.
o 9 et 10 septembre 1876 : le général George Crook, poursuivant les Indiens victorieux à la bataille de Little Big Horn, surprend le campement d’American Horse (« Cheval Américain »). Ses deux mille soldats brûlent le campement ; la contre-attaque des 800 guerriers Sioux Oglalas de Tashunca-Uitco, dit « Crazy Horse », qui campaient à proximité est repoussée sans mal par le général Crook qui dispose de 2 000 cavaliers. American Horse est tué dans la bataille.
o 7 septembre 1877 : mort violente de Crazy Horse à Fort Robinson (Little Big Man y aurait participé), alors que les Sioux Oglalas avait fait leur reddition et s’étaient rendus dans une réserve.
Guerre des Nez-Percés (1877)
La pression des colons conduit à un premier traité délimitant le territoire Nez-Percés en 1855. Traité dont le gouvernement des États-Unis demande la révision en 1863, en diminuant la surface de la réserve de 90 %. Certains chefs, dont Lawyer (Juriste) signent ce traité, et vont dans une réserve de l’Idaho. Cinq tribus refusent d’être enfermées dans une réserve, dont celle de Vieux Chef Joseph. Son fils Jeune Chef Joseph continue de refuser ce traité, et d’entretenir de bonnes relations avec les autorités de Wallowa. Celles-ci décident en 1873 que les terrains occupés par les colons ont été acquis illégalement, et leur demandent de les évacuer.
En 1876, la bataille de Little Big Horn accroît la pression de l’armée pour que les Indiens soient confinés dans leurs réserves. Mais les Nez-Percés ne trouvant pas de terrain convenable dans la réserve en Idaho, refusent, jusqu’à l’ultimatum du général Oliver Howard, le 3 mai 1877. Les Nez-Percés restants libres se divisent en trois groupes : certains rejoignent la réserve, d’autres se dirigent vers les plaines à bisons, le dernier groupe tente de s’échapper au Canada.
• 1878 : mort du chef Kiowa Satanta.
Guerre des Cheyennes (1878-79)
Après le Traité de Fort Wise, contesté par les Cheyennes pour cause de corruption, en pleine Ruée vers l’or de Pikes Peak, dans le Colorado, les Cheyennes furent victimes en 1864 du massacre de Sand Creek pendant lequel la milice du Colorado tua 150 Cheyennes, dont au moins 50 civils. Tôt le matin du 27 novembre 1868 commença la bataille de Washita River lorsque le lieutenant-colonel de l’Armée des États-Unis George Armstrong Custer mena la 7e de cavalerie dans l’attaque d’une bande de Cheyennes coupables de raids dirigés par le chef Black Kettle. 148 Cheyennes furent tués, dont environ 20 femmes et enfants. Les Cheyennes du Nord, et quelques Cheyennes du Sud participèrent à la bataille de Little Bighorn (25 juin 1876). Avec les Lakotas et une petite bande d’Arapahos, ils annihilèrent George Armstrong Custer et son contingent près de la rivière Little Bighorn. On estime la population du campement des Cheyennes, Lakotas et Arapahos près du lieu de la bataille à environ 6 000 (dont 1 500 guerriers) ; ce qui en ferait le plus grand rassemblement amérindien en Amérique du Nord avant la généralisation des réserves.
Après la bataille de Little Bighorn, les tentatives de l’armée des États-Unis de capturer les Cheyennes s’intensifièrent. Un groupe de 972 Cheyennes fut déporté dans les Territoires Indiens de l’Oklahoma en 1877. Là-bas, Les conditions de vie étaient terribles, les Cheyennes du Nord n’étant pas habitués au climat, et bientôt beaucoup furent atteints de malaria. En 1878, les deux principaux chefs, Little Wolf et Morning Star (Dull Knife), réclamèrent la libération des Cheyennes afin qu’il puissent retourner vers le nord. La même année, un groupe d’environ 350 Cheyennes quitta les Territoires indiens en direction du nord, mené par ces deux chefs. Les soldats de l’armée et des volontaires civils, dont on estime le nombre total à 13 000, furent rapidement à leur poursuite. La bande se sépara rapidement en deux groupes. Le groupe mené par Little Wolf retourna dans le Montana. La bande de Morning Star fut capturée et escortée à Fort Robinson, au Nebraska, où elle fut séquestrée. On leur ordonna de retourner en Oklahoma, ce qu’ils refusèrent promptement et fermement. Les conditions devinrent de plus en plus difficiles à la fin de l’année 1878, et bientôt les Cheyennes furent confinés dans leurs quartiers, sans nourriture, ni eau, ni chauffage.
En janvier 1879, Morning Star et ses compagnons s’évadèrent de Fort Robinson. La plupart furent abattus en s’enfuyant du fort. On estime à 50 le nombre de rescapés, qui rejoignirent les autres Cheyennes du Nord dans le Montana. Grâce à leur détermination et à leur sacrifice, les Cheyennes du Nord ont gagné le droit de demeurer dans le Nord près des Black Hills. En 1884, par ordre de l’exécutif, une réserve destinée aux Cheyennes du Nord fut établie dans le Sud-Est du Montana. Cette réserve fut étendue en 1890, pour s’étendre de la réserve crow à l’ouest à la rivière Tongue à l’est.
Guerre des Bannocks (1878)
• 1879 : révolte des Apaches mimbres menés par Victorio. Près de 400 colons et soldats sont tués.
• 1880 : Victorio est tué au Mexique et son groupe décimé.
• 1886 : Geronimo, dernier chef apache à résister à la déportation des siens dans une réserve se rend au général Miles.
• 8 février 1887 : vote du General Allotment Act ou Dawes Severalty Act par le Congrès, autorisant le président à vendre les terres indiennes à des particuliers, en petites parcelles. Ce lotissement est amplifié par le Burke Act de 1906. Il vise à supprimer la propriété collective des terres, et à transformer les Indiens en fermiers. Le restant est distribué aux colons, et l’Oklahoma devient un État en 1907.
• 1889 :
o Janvier : le chaman païute Wovoka a une vision, qui inspire la Danse des esprits. Le message : « laissez faire le grand esprit », est interprété comme un appel à la révolte ou comme un appel au fatalisme.
o Avril : en application du General Allotment Act, le territoire des Cinq tribus civilisées, où les Indiens cherokees, séminoles, creeks, chickasaws et choctaws avaient été déportés dans les années 1830, est ouvert aux colons.
• 15 décembre 1890 : Sitting Bull, chef sioux, tué au cours de son arrestation préventive (par crainte d’une révolte suscitée par la Danse des esprits).
• 29 décembre 1890 : massacre de Wounded Knee, massacre de 250 Indiens sioux miniconjous à Wounded Knee Creek, dont 130 civils et le chef Big Foot, par les soldats du 7e de cavalerie ; 25 Américains sont tués, certains victimes de tirs amis. • 1896 : au recensement, les Indiens ne sont plus que 250 000.
Au XIXe siècle, les Indiens d’Amérique du Nord ont été parqués dans des réserves et leur gibier principal disparaît, les bisons sont abattus sous les incitations du gouvernement fédéral. Même si pour les colons un bon Indien était un Indien mort, ce n’est pas considéré comme un génocide puisqu’il n’y avait pas de volonté gouvernementale arrêtée d’exterminer les Amérindiens. Ces derniers ont été affamés (prime au massacre de bisons), spoliés de leurs terres par la violence et la fourberie (non-respect des accords signés) et privés de leur liberté de culte ainsi que du droit de parler leurs langues. Cette politique est fréquemment nommée ethnocide.
Prolongements au XXe siècle
1904 : mort du chef Nez-Percés Chef Joseph
1909 : mort de Geronimo
1909 : mort de Red Cloud
1911 :
o Mort du chef comanche Quanah Parker
o Fondation de la Society of American Indians.
1924 : la citoyenneté est accordée aux Indiens d’Amérique du Nord.
1934 : Indian Reorganization Act : l’État fédéral met fin au processus de parcellisation des terres indiennes, et reconnaît aux tribus indiennes le droit à l’autonomie.
1948 : le droit de vote est accordé aux Amérindiens par les États d’Arizona et du Nouveau-Mexique.
1953 : début du processus de termination, visant à la suppression des réserves indiennes.
1956 : le droit de vote est accordé aux Amérindiens par l’État de l’Utah.
Années 1960 : stérilisation en masse des femmes amérindiennes (environ 40 %).
1968 : naissance du mouvement amérindien (American Indian Movement) à Minneapolis.
1969 : occupation amérindienne d’Alcatraz à San Francisco.
1973 : le Mouvement des Indiens d’Amérique occupe Wounded Knee, où des Sioux ont été massacrés en 1890. L’armée et le FBI les assiègent pendant 73 jours, faisant plusieurs morts. Pendant les mois qui suivent, la répression du FBI et des groupes paramilitaires fait 65 morts.
1990 : crise d’Oka, au Québec : l’armée canadienne intervient pour expulser les Mohawks qui occupent un cimetière ancestral, qui doit être démoli pour la construction d’un golf.
Seattle (Duwamich et Suquamich)
Oiti (Shoshone)
Geronimo (Apache)
Eskadi (Apache)
Cochise (Apache)
Black Hawk (Sauk and Fox)
Crazy Horse (Lakotas)
Sitting Bull (Lakotas Hunkpapas)
« Nous avons toujours eu beaucoup ; nos enfants n’ont jamais pleuré de faim, notre peuple n’a jamais manqué de rien… Les rapides de Rock River nous fournissaient un excellent poisson, et la terre très fertile a toujours porté de bonnes récoltes de maïs, de haricots, ce citrouilles, de courges… Ici était notre village depuis plus de 100 ans pendant lesquels nous avons tenu la vallée sans qu’elle nous fût jamais disputée. Si un prophète était venu à notre village en ce temps-là nous prédire ce qui allait advenir, et ce qui est advenu, personne dans le village ne l’aurait cru. »
Black Hawk, chef indien
« Nous aimons la tranquillité ; nous laissons la souris jouer en paix ; quand les bois frémissent sous le vent, nous n’avons pas peur. »
Chef indien au gouverneur de Pennsylvanie en 1796
« Nous le savons : la terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre. Nous le savons : toutes choses sont liées. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de tissu. Tout ce qu’il fait à la toile, il le fait à lui-même. »
Seattle, chef indien Suquamish
« Le Lakota était empli de compassion et d’amour pour la nature, et son attachement grandissait avec l’âge. (…) C’est pourquoi les vieux Indiens se tenaient à même le sol plutôt que de rester séparés des forces de vie. S’asseoir ou s’allonger ainsi leur permettait de penser plus profondément, de sentir plus vivement. Ils contemplaient alors avec une plus grande clarté les mystères de la vie et se sentaient plus proches de toutes les forces vivantes qui les entouraient.
Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le coeur de l’homme éloigné de la nature devient dur. Il savait que l’oubli du respect dû à tout ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l’homme. Aussi maintenait-il les jeunes sous la douce influence de la nature. »
Standing Bear, chef Lakota (Sioux)
« Nous voyons la main du Grand Esprit dans presque tout : le soleil, la lune, les arbres, le vent et les montagnes ; parfois nous l’approchons par leur intermédiaire. (…) Nous croyons en l’Etre Suprême, d’une foi bien plus forte que celle de bien des Blancs qui nous ont traité de païens… Les Indiens vivant près de la nature et du Maître de la nature ne vivent pas d’ans l’obscurité.
Saviez-vous que les arbres parlent ? Ils le font pourtant ! Ils se parlent entre eux et vous parleront si vous écoutez. L’ennui avec les Blancs, c’est qu’ils n’écoutent pas ! Ils n’ont jamais écouté les Indiens, aussi je suppose qu’ils n’écouteront pas non plus les autres voix de la nature. Pourtant, les arbres m’ont beaucoup appris : tantôt sur le temps, tantôt sur les animaux, tantôt sur le Grand Esprit. »
Tatanga Mani (ou Walking Buffalo), indien Stoney (Canada)
« Les Blancs se moquent de la terre, du daim ou de l’ours. Lorsque nous, Indiens, cherchons les racines, nous faisons de petits trous. Lorsque nous édifions nos tipis, nous faisons de petits trous. Nous n’utilisons que le bois mort.
L’homme blanc, lui, retourne le sol, abat les arbres, détruit tout. L’arbre dit « Arrête, je suis blessé, ne me fais pas mal ». Mais il l’abat et le débite. L’esprit de la terre le hait. Il arrache les arbres et les ébranle jusqu’à leurs racines. Il scie les arbres. Cela leur fait mal. Les Indiens ne font jamais de mal, alors que l’homme blanc démolit tout. Il fait exploser les rochers et les laisse épars sur le sol. La roche dit « Arrête, tu me fais mal ». Mais l’homme blanc n’y fait pas attention. Quand les Indiens utilisent les pierres, ils les prennent petites et rondes pour y faire leur feu… Comment l’esprit de la terre pourrait-il aimer l’homme blanc ?… Partout où il la touche, il y laisse une plaie. »
Vieille sage Wintu (Indiens de Californie)
« Je peux me rappeler l’époque où les bisons étaient si nombreux qu’on ne pouvait les compter, mais les Wasichus (hommes blancs) les ont tués tant et tant qu’il ne reste que des carcasses là où ils venaient paître auparavant. Les Wasichus ne les tuaient pas pour manger ; ils les tuaient pour le métal qui les rend fous et ils ne gardaient que la peau pour la vendre. Parfois ils ne les dépeçaient même pas. Ils ne prenaient que les langues et j’ai entendu parler de bateaux-de-feu descendant le Missouri chargés de langues de bison séchées. Parfois ils ne prenaient même pas les langues ; ils les tuaient simplement pour le plaisir de tuer. Ceux qui ont fait cela étaient des fous. Quand nous chassions le bison, nous ne le faisions que selon nos besoins. »
Hehaka Sapa, grand chef Sioux
« Vous avez remarqué que toute chose faite par un indien est dans un cercle. Nos tipis étaient ronds comme des nids d’oiseaux et toujours disposés en cercle. Il en est ainsi parce que le pouvoir de l’Univers agit selon des cercles et que toute chose tend à être ronde. Dans l’ancien temps, lorsque nous étions un peuple fort et heureux, tout notre pouvoir venait du cercle sacré de la nation, et tant qu’il ne fut pas brisé.
Tout ce que fait le pouvoir de l’Univers se fait dans un cercle. Le ciel est rond et j’ai entendu dire que la terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi. Les oiseaux font leur nid en cercle parce qu’ils ont la même religion que nous. Le soleil s’élève et redescend dans un cercle, la lune fait de même, et tous deux sont rond.
Même les saisons forment un grand cercle dans leur changements et reviennent toujours là où elles étaient. La vie de l’homme est dans un cercle de l’enfance jusqu’à l’enfance, et ainsi en est-il pour chaque chose où l’énergie se meut. »
Hehaka Sapa, ou Black Elk, indien Oglala, branche des Dakotas (Sioux)
« La vie dans un tipi est bien meilleure. Il est toujours propre, chaud en hiver, frais en été, et facile à déplacer. L’homme blanc construit une grande maison, qui coûte beaucoup d’argent, ressemble à une grande cage, ne laisse pas entrer le soleil, et ne peut être déplacée ; elle est toujours malsaine. Les Indiens et les animaux savent mieux vivre que l’homme blanc. Personne ne peut être en bonne santé sans avoir en permanence de l’air frais, du soleil, de la bonne eau. Si le Grand Esprit avait voulu que les hommes restassent à un endroit, il aurait fait le monde immobile ; mais il a fait qu’il change toujours, afin que les oiseaux et les animaux puissent se déplacer et trouver toujours de l’herbe verte et des baies mures.
L’homme blanc n’obéit pas au Grand Esprit. C’est pourquoi nous ne pouvons être d’accord avec lui. »
Flying Hawk, chef Sioux du clan des Oglalas
« Les vastes plaines ouvertes, les belles collines et les eaux qui serpentent en méandres compliqués n’étaient pas « sauvages » à nos yeux. Seul l’homme blanc trouvait la nature sauvage, et pour lui seul la terre était « infestée » d’animaux « sauvages » et de peuplades « sauvages ». A nous, la terre paraissait douce, et nous vivions comblés des bienfaits du Grand Mystère. Elle ne nous devint hostile qu’à l’arrivée de l’homme barbu de l’Est qui nous accable d’injustices insensées et brutales. »
Standing Bear, chef Lakota (Sioux)
« Notre terre vaut mieux que de l’argent. Elle sera toujours là. Elle ne périra pas, même dans les flammes d’un feu. Aussi longtemps que le soleil brillera et que l’eau coulera, cette terre sera ici pour donner vie aux hommes et aux animaux. Nous ne pouvons vendre la vie des hommes et des animaux. C’est pourquoi nous ne pouvons vendre cette terre. Elle fut placée ici par le Grand Esprit et nous ne pouvons la vendre parce qu’elle ne nous appartient pas. »
Chef indien Blackfeet (Pieds-Noirs)
« Mes jeunes gens ne travailleront jamais. Les hommes qui travaillent ne peuvent rêver. Et la sagesse nous vient des rêves. »
Smohalla, chef indien Sokulls
« Le Grand Esprit nous a donné une vaste terre pour y vivre, et des bisons, des daims, des antilopes et autres gibier. Mais vous êtes venus et vous m’avez volé ma terre. Vous tuez mon gibier. Il devient dur alors pour nous de vivre. Maintenant vous nous dites que pour vivre, il faut travailler. Or le Grand Esprit ne nous a pas fait pour travailler, mais pour vivre de la chasse.
Vous autres, hommes blancs, vous pouvez travailler si vous le voulez. Nous ne vous gênons nullement. Mais à nouveau vous nous dites « pourquoi ne devenez-vous pas civilisés ? » Nous ne voulons pas de votre civilisation ! Nous voulons vivre comme le faisaient nos pères et leurs pères avant eux. »
Crazy Horse, grand chef Sioux du clan Oglalas
« Vous êtes déjà si misérables que vous ne pouvez le devenir plus. Quels genre d’homme doivent être les Européens ? Quelle espèce de créature choisissent-ils d’être, forcés de faire le bien et n’ayant pour éviter le mal d’autre inspiration que la peur de la punition ? (…) L’homme n’est pas seulement celui qui marche debout sur ses jambes, qui sait la lecture et l’écriture et montrer mille exemples de son industrie…
En vérité mon cher frère, je te plains du plus profond de mon âme. Suis mon conseil et devient Huron. Je vois clairement la profonde différence entre ma condition et la tienne. Je suis le maître de ma condition. Je suis le maître de mon corps, j’ai l’entière disposition de moi-même, je fais ce qui me plaît, je suis le premier et le dernier de ma nation, je ne crains absolument aucun homme, je dépends seulement du Grand Esprit.
Il n’en est pas de même pour toi. Ton corps aussi bien que ton âme sont condamnés à dépendre de ton grand capitaine, ton vice-roi dispose de toi. Tu n’as pas la liberté de faire ce que tu as dans l’esprit. Tu as peur des voleurs, des assassins, des faux-témoins, etc. Et tu dépends d’une infinité de personne dont la place est située au-dessus de la tienne. N’est-ce pas vrai ? »
Kondiarionk, chef Huron, s’adressant au baron de Lahontan, lieutenant français en Terre-Neuve
« Les hommes blancs annonçaient bien haut que leurs lois étaient faites pour tout le monde, mais il devint tout de suite clair que, tout en espérant nous les faire adopter, ils ne se gênaient pas pour les briser eux-mêmes.
Leurs sages nous conseillaient d’adopter leur religion mais nous découvrîmes vite qu’il en existant un grand nombre. Nous ne pouvions les comprendre, et deux hommes blancs étaient rarement d’accord sur celle qu’il fallait prendre. Cela nous gêna beaucoup jusqu’au jour où nous comprîmes que l’homme blanc ne prenait pas plus sa religion au sérieux que ses lois. Ils les gardait à portée de la main, comme des instruments, pour les employer à sa guise dans ses rapports avec les étrangers. »
Pachgantschilhilas, chef des Delawares
« Chaque année notre envahisseur blanc devient plus avide, exigeant, oppressif et autoritaire… La misère et l’oppression, tel est le lot qui nous échoit… Ne sommes-nous pas dépouillés jour après jour du peu de liberté qui nous reste ?
A moins que les tribus ne se liguent unanimement pour modérer les ambitions et l’avidité des Blancs, ils nous auront bientôt tous conquis et désunis, nous serons chassés de notre pays natal et éparpillés comme les feuilles d’automne par le vent. »
Tecumseh, chef Shawnee, en 1812
« Nous ne voulons pas des chariots de feu qui font du bruit (trains à vapeur) sur les terrains de chasse au bisons. Si les Visages Pâles s’avancent encore sur nos terres, les scalps de vos frères seront dans les wigwams des Cheyennes. J’ai dit ! »
Roman Nose, chef-guerrier des Cheyennes, s’adressant au général Palmer en 1866 dans le Kansas
« Regardez mes frères, le printemps est venu, la terre a reçu les baisers du soleil et nous verrons bientôt les fruits de cet amour. Chaque graine est éveillée, et de même, tout animal est en vie. C’est à ce pouvoir mystérieux que nous devons nous aussi notre existence. C’est pourquoi nous concédons à nos voisins, même nos voisins animaux, autant de droit qu’à nous d’habiter cette terre.
Cependant écoutez-moi mes frères, nous devons maintenant compter avec une autre race, petite et faible quand nos pères l’ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd’hui, elle est devenue tyrannique. Fort étrangement, ils ont dans l’esprit la volonté de cultiver le sol, et l’amour de posséder est chez eux une maladie. Ce peuple a fait des lois que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour eux seuls et ils se barricadent contre leurs voisins. Ils défigurent la terre avec leurs constructions et leurs rebuts. Cette nation est comme le torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage. »
Tatanka Yotanka, ou Sitting Bull, grand chef Sioux
« Frère, notre territoire était grand et le vôtre était petit. Vous êtes maintenant devenus un grand peuple, et il nous reste à peine l’espace pour étendre nos couvertures. Vous avez notre pays, mais cela ne vous suffit pas. Vous voulez nous forcer à épouser votre religion.
Frère, continue à écouter. Tu te dis envoyé ici pour nous apprendre à rendre le culte au Grand Esprit d’une manière qui lui soit agréable. Et tu prétends que si nous n’adoptons pas la religion que vous les Blancs vous prêchez, nous seront malheureux ici-bas. Tu dis être dans le vrai et que nous sommes perdus. Comment pourrions-nous vérifier la vérité de tes paroles ? (…)
Frère, tu dis qu’il n’y a qu’une seule façon d’adorer et de servir le Grand Esprit. Si il n’y a qu’une religion, pourquoi le peuple blanc est-il si partagé à ce sujet ? Nous savons que votre religion est écrite dans un livre. Pourquoi n’êtes-vous pas tous d’accord, si vous pouvez tous lire le livre ?
Frère, nous ne comprenons pas ces choses. On nous dit que ta religion a été donnée à tes ancêtres, et s’est transmise de père en fils. Nous aussi nous avons une religion que nos ancêtres ont reçue et nous ont transmise, à nous, leurs enfants. Nous rendons le culte de cette manière. Il nous apprend à être reconnaissants pour toutes les faveurs que nous recevons, à nous aimer les uns les autres et à être unis. Nous ne nous querellons jamais à propos de religion parce que c’est un sujet qui concerne chaque homme devant le Grand Esprit. »
Sa-go-ye-wat-ha, ou Red Jacket, chef Seneca (Iroquois) et grand orateur des Six Nations
« J’assiste avec tristesse au déclin de notre noble race. Nos pères étaient forts et leur pouvoir s’étendait sur tout le continent américain. Mais nous avons été réduits et brisés par la ruse et la rapacité de la race à peau blanche. Nous sommes maintenant obligés de solliciter, comme une aumône, le droit de vivre sur notre propre terre, de cultiver nos propres terres, de boire nos propres sources.
Il y a de nombreux hivers, nos sages ancêtres ont prédit qu’un grand monstre aux yeux blancs viendrait de l’Est, et qu’eu fur et à mesure qu’il avancerait il dévorerait la terre. Ce monstre, c’est la race blanche, et la prédiction est proche de son accomplissement. »
O-no’-sa, chef indien
« Le changement du costume tribal pour celui de l’homme blanc fut brutal. Les effets sur la santé et le confort des enfants furent considérables. Notre premier grief fut d’avoir les cheveux coupés. Les hommes Lakotas ont toujours porté les cheveux longs. Plusieurs jours après avoir été tondus, nous nous sommes sentis bizarres et mal à l’aise. Si l’argument avancé était vrai, à savoir l’élimination des poux, pourquoi les filles n’avaient-elles pas subi le même traitement que les garçons ?
La vérité, c’est qu’ils voulaient nous transformer. Les cheveux courts étant la marque distinctive de l’homme blanc, on nous l’imposa, alors que lui-même conservait sa propre coutume de se laisser pousser les poils du visage. »
Standing Bear, chef indien Lakota
« Les Wasichus nous ont mis dans ces boites carrées (maisons), notre pouvoir s’en est allé et nous allons mourir parce que le pouvoir n’est plus en nous.
Nous sommes des prisonniers de guerre tant que nous attendons ici. Mais il y a un autre monde. »
Hehaka, ou Black Elk (Wapiti Noir), indien Sioux
« Enfant, je savais donner. J’ai perdu cette grâce en devenant civilisé. Je menais une existence naturelle, alors qu’aujourd’hui je vis de l’artificiel. Le moindre joli caillou avait de la valeur à mes yeux. Chaque arbre était un objet de respect. Aujourd’hui, j’admire avec l’homme blanc un paysage peint dont la valeur est exprimée en dollars ! »
Chiyesa, écrivain indien contemporain
« Je suis allé à l’école des hommes blancs. J’y ai appris à lire leurs livres de classe, les journaux et la bible. Mais j’ai découvert à temps que cela n’était pas suffisant. Les peuples civilisés dépendent beaucoup trop de la page imprimée. Je me tournai vers le livre du Grand Esprit qui est l’ensemble de sa création. Vous pouvez lire une grande partie de ce livre en étudiant la nature.
Si vous preniez tous vos livres et les étendez sous le soleil, en laissant pendant quelque temps la pluie, la neige et les insectes accomplir leur oeuvre, il n’en restera plus rien. Mais le Grand Esprit nous a fourni la possibilité, à vous et à moi, d’étudier à l’université de la nature les forêts, les rivières, les montagnes, et les animaux dont nous faisons partie. »]i
Tatanga Mani (ou Walking Buffalo), indien Stoney (Canada)
« L’homme blanc, dans son indifférence pour la signification de la nature, a profané la face de notre Mère la Terre. L’avance technologique de l’homme blanc s’est révélée comme une conséquence de son manque d’intérêt pour la voie spirituelle, et pour la signification de tout ce qui vit. L’appétit de l’homme blanc pour la possession matérielle et le pouvoir l’a aveuglé sur le mal qu’il a causé à notre Mère la Terre, dans sa recherche de ce qu’il appelle les ressources naturelles. Et la voie du Grand Esprit est devenue difficile à voir pour presque tous les hommes, et même pour beaucoup d’Indiens qui ont choisi de suivre la voie de l’homme blanc.
Aujourd’hui, les terres sacrées où vivent les Hopis sont profanées par des hommes qui cherchent du charbon et de l’eau dans notre sol, afin de créer plus d’énergie pour les villes de l’homme blanc. On ne doit pas permettre que cela continue. Sans quoi notre Mère la Nature réagirait de telle manière que presque tous les hommes auraient à subir la fin qui a déjà commencé. Le Grand Esprit a dit qu’on ne devait pas laisser cela arriver, même si la prédiction en a été faite à nos ancêtres. Le Grand Esprit a dit de ne pas prendre à la terre, de ne pas détruire les choses vivantes.
Aujourd’hui, presque toutes les prophéties se sont réalisées. Des routes grandes comme des rivières traversent le paysage ; l’homme parle à travers un réseau de téléphone et il voyage dans le ciel avec ses avions. Deux grandes guerres ont été faites par ceux qui arborent le swastika ou le soleil levant.
Le Grand Esprit a dit que si une gourde de cendres était renversée sur la terre, beaucoup d’hommes mourraient, et que la fin de cette manière de vivre était proche. Nous interprétons cela comme les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki. Nous ne voulons pas que cela se reproduise dans aucun autre pays pour aucun autre peuple ; cette énergie devrait servir à des fins pacifiques, non pour la guerre.
Nous, les chefs religieux et porte-parole légitimes du peuple indépendant des Hopis, avons été chargés par le Grand Esprit d’envoyer au président des Etats-Unis et à tous les chefs spirituels une invitation à nous rencontrer pour discuter du salut de l’humanité, afin que la Paix, l’Unité et la Fraternité règnent partout où il y a des hommes. »
Lettre des Indiens Hopis au président Nixon en 1970
Ces textes sont extraits du livre de T.C.Mac Luhan, « Pieds nus sur la terre sacrée », une anthologie de la philosophie, du mode de vie et de la destinée des Indiens d’Amérique du Nord.
Rajoutons la lettre du chef Seattle, en réponse au président Cleveland qui proposait, au nom des Etats-Unis d’Amérique, d’acheter les dernières terres du peuple indien en 1894 :
» Comment peut-on vendre ou acheter le ciel, la chaleur de la terre ? Cela nous semble étrange. Si la fraîcheur de l’air et le murmure de l’eau ne nous appartient pas, comment peut-on les vendre ? »
» Pour mon peuple, il n’y a pas un coin de cette terre qui ne soit sacré. Une aiguille de pin qui scintille, un rivage sablonneux, une brume légère, tout est saint aux yeux et dans la mémoire de ceux de mon peuple. La sève qui monte dans l’arbre porte en elle la mémoire des Peaux-Rouges. Les morts des Blancs oublient leur pays natal quand ils s’en vont dans les étoiles. Nos morts n’oublient jamais cette terre si belle, puisque c’est la mère du Peau-Rouge. Nous faisons partie de la terre et elle fait partie de nous. Les fleurs qui sentent si bon sont nos sœurs, les cerfs, les chevaux, les grands aigles sont nos frères ; les crêtes rocailleuses, l’humidité des Prairies, la chaleur du corps des poneys et l’homme appartiennent à la même famille. Ainsi, quand le grand chef blanc de Washington me fait dire qu’il veut acheter notre terre, il nous demande beaucoup… »
» Les rivières sont nos sœurs, elles étanchent notre soif ; ces rivières portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler tout cela et apprendre à vos enfants que les rivières sont nos sœurs et les vôtres et que, par conséquent, vous devez les traiter avec le même amour que celui donné à vos frères. Nous savons bien que l’homme blanc ne comprend pas notre façon de voir. Un coin de terre, pour lui, en vaut un autre puisqu’il est un étranger qui arrive dans la nuit et tire de la terre ce dont il a besoin. La terre n’est pas sa sœur, mais son ennemie ; après tout cela, il s’en va. Il laisse la tombe de son père derrière lui et cela lui est égal ! En quelque sorte, il prive ses enfants de la terre et cela lui est égal. La tombe de son père et les droits de ses enfants sont oubliés. Il traite sa mère, la terre, et son père, le ciel, comme des choses qu’on peut acheter, piller et vendre comme des moutons ou des perles colorées. Son appétit va dévorer la terre et ne laisser qu’un désert… »
» L’air est précieux pour le Peau-Rouge car toutes les choses respirent de la même manière. La bête, l’arbre, l’homme, tous respirent de la même manière. L’homme blanc ne semble pas faire attention à l’air qui respire. Comme un mourant, il ne reconnaît plus les odeurs. Mais, si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l’air nous est infiniment précieux et que l’Esprit de l’air est le même dans toutes les choses qui vivent. Le vent qui a donné à notre ancêtre son premier souffle reçoit aussi son dernier regard. Et si nous vendons notre terre, vous devez la garder intacte et sacrée comme un lieu où même l’homme peut aller percevoir le goût du vent et la douceur d’une prairie en fleur… »
» Je suis un sauvage et je ne comprends pas une autre façon de vivre. J’ai vu des milliers de bisons qui pourrissaient dans la prairie, laissés là par l’homme blanc qui les avait tués d’un train qui passait. Je suis un sauvage et je ne comprends pas comment ce cheval de fer qui fume peut-être plus important que le bison que nous ne tuons que pour les besoins de notre vie. Qu’est-ce que l’homme sans les bêtes ? Si toutes les bêtes avaient disparu, l’homme mourrait complètement solitaire, car ce qui arrive aux bêtes bientôt arrive à l’homme. Toutes les choses sont reliées entre elles. »
» Vous devez apprendre à vos enfants que la terre sous leurs pieds n’est autre que la cendre de nos ancêtres. Ainsi, ils respecteront la terre. Dites-leur aussi que la terre est riche de la vie de nos proches. Apprenez à vos enfants ce que nous avons appris aux nôtres : que la terre est notre mère et que tout ce qui arrive à la terre arrive aux enfants de la terre. Si les hommes crachent sur la terre, c’est sur eux-mêmes qu’ils crachent. Ceci nous le savons : la terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre. Ceci nous le savons : toutes les choses sont reliées entre elles comme le sang est le lien entre les membres d’une même famille. Toutes les choses sont reliées entre elles… »
» Mais, pendant que nous périssons, vous allez briller, illuminés par la force de Dieu qui vous a conduits sur cette terre et qui, dans un but spécial, vous a permis de dominer le Peau-Rouge. Cette destinée est mystérieuse pour nous. Nous ne comprenons pas pourquoi les bisons sont tous massacrés, pourquoi les chevaux sauvages sont domestiqués, ni pourquoi les lieux les plus secrets des forêts sont lourds de l’odeur des hommes, ni pourquoi encore la vue des belles collines est gardée par les fils qui parlent. Que sont devenus les fourrés profonds ? Ils ont disparu. Qu’est devenu le grand aigle ? Il a disparu aussi. C’est la fin de la vie et le commencement de la survivance. »
Seattle (Duwamish et Suquamich) : « Nous le savons : la terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre. Nous le savons : toutes choses sont liées.
Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre.
L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de tissu.
Tout ce qu’il fait à la toile, il le fait à lui-même. »