Dans cet article, la sociologue Hèla Yousfi poursuit sa réflexion sur l’intrication entre lutte de libération nationale et révolution sociale et démocratique. À partir de l’expérience de la résistance palestinienne contre le colonialisme israélien, elle propose des pistes pour penser à l’échelle arabe les moyens de résistance contre la dynamique impérialiste d’asservissement des peuples de la région.
Netanyahou en Israël : Un Oliver Cromwell pour notre époque
« Quand le pillage [et la dépossession] devient un mode de vie pour un groupe d’hommes dans une société, ils se créent au fil du temps un système juridique qui l’autorise et une morale qui le glorifie. » – Frédéric Bastiat
Ilan Pappe, historien israélien, écrit dans « Les Palestiniens oubliés » que « le sionisme est né de deux impulsions : la première était de trouver un refuge sûr pour les Juifs ; la seconde était de réinventer le judaïsme en tant que mouvement national, inspiré par les mouvements nationaux de 1848 en Europe ; mais l’impulsion nationale et humaniste a été subsumée par une impulsion colonialiste avec le besoin d’un espace juif pur ; et en 1948, le seul moyen d’y parvenir était le nettoyage ethnique d’un million de Palestiniens. En conséquence, 500 villages palestiniens ont été dépeuplés par la force et une « dépossession permanente de la population indigène de Palestine » a eu lieu.