En ce funeste mois de mai, alors que les peuples de Palestine et de Colombie étaient massacrés pour la énième fois, deux images ont fait le tour du monde. Le premier était celui de Marino Hinestroza, milieu de terrain du club brésilien Palmeiras, tenant un T-shirt avec l’inscription : « SOS Colombie » en référence au silence honteux des institutions internationales face à la répression sanglante subie sur le sol colombien. Produit de l’académie de jeunesse América de Cali, Hinestroza, de haute taille et au regard défiant, était à l’époque une métaphore de la longue résistance du peuple afro-colombien. La deuxième image était celle de Riyad Mahrez brandissant le drapeau palestinien pour célébrer le titre de la Premier League. Capitaine de l’équipe nationale algérienne, le geste de Mahrez a concentré en cet instant l’admiration que la lutte anticoloniale du peuple palestinien a éveillée – et continue d’éveiller. Les deux images sont porteuses d’expressions collectives d’émotions.
Colloque à l’UMons sur « Colonisation, décolonisation : des mémoires multiples et plurielles ».
Le discours de BP au colloque à Mons :
Bonjour. Nous remercions le Mons Memorial Museum et l’UMONS pour l’organisation de ce colloque et pour l’invitation.
Ce colloque nous permet de prendre connaissance de beaucoup de recherches et de travaux sur la « mémoire coloniale », le « patrimoine », la « Culture », etc.
Malgré l’intérêt indéniable de telles recherches, ce sont les conséquences actuelles et matérielles de la colonialité du pouvoir et du savoir (le folklore étant inclus dans le savoir) sur la vie des personnes Noires et afro-descendantes qui nous préoccupent. Nous n’avons rien contre un travail intellectuel sérieux. C’est même l’une des bases de nos argumentations dans notre lutte contre la domination raciale.
LES ZAPATISTES NAVIGUENT VERS L’EUROPE
Le Soir (Bruxelles, 7 mai) – Bernard Duterme, coordinateur du livre collectif Zapatisme : la rébellion qui dure, commente la prochaine « invasion » du continent européen par les surprenants rebelles du Chiapas, à l’heure de la ratification d’un nouvel accord de dérégulation des investissements et des échanges commerciaux entre l’Europe et le Mexique.
La Palestine compte sur nous, montrons-lui qu’elle compte pour nous
Depuis deux semaines environ, des évènements douloureux se déroulent en Palestine ou plutôt s’ajoutent à cette longue tragédie coloniale. D’une part, les Palestiniens subissent les attaques répétées des colons en armes dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-est, d’autre part, depuis quelques jours aux alentours de l’esplanade des mosquées, ces mêmes Palestiniens subissent les exactions de la soldatesque israélienne qui tente de limiter leur accès aux lieux saints à l’occasion des derniers jours du Ramadan. Tout d’abord, dans le quartier de Cheikh Jarrah en périphérie de Jérusalem où quatre familles palestiniennes sont menacées purement et simplement d’expulsion de leurs maisons dans lesquelles elles vivent depuis 1956. En fait, à l’origine, vingt-huit puis par la suite soixante-dix familles de réfugiés palestiniens chassés de leurs terres lors de la Nakba de 1948 avaient trouvé refuge dans ce quartier à partir de 1956, du temps où la Jordanie administrait ce territoire. De plus, les terrains sur lesquels elles ont bâti leurs maisons leur avaient été octroyés par le gouvernement jordanien avec l’aide de l’UNRWWA. Après que les Israéliens ont envahi Jérusalem-est (la vieille ville arabe) à l’occasion de la guerre de juin 67, des colons ont miraculeusement trouvé des titres de propriété attestant que ces terrains leur appartenaient. L’affaire en était restée là jusqu’à ces derniers jours, fin d’un très long marathon judiciaire. En effet, demain la cour suprême de justice israélienne devait rendre son verdict définitif concernant ces quatre familles en litige depuis les années 70. On retient son souffle.
« POUR NOS VIES EN MORCEAUX »
Crimes & Peines – Penser l’abolitionnisme pénal
Gwenola Ricordeau
Lorsque l’on parle de crime, de prison, de police, de leur abolition, on se place le plus souvent sur le plan de l’argumentation, de la démonstration, de la raison. Il s’agit de convaincre, de prouver que ces institutions sont absurdes, mauvaises voire contre-productives. Le texte de Gwenola Ricordeau que nous publions cette semaine propose un pas d’écart. Il part de l’expérience, du viscéral, il parle de ce que la prison et la police nous font sensiblement. Il introduit « Crimes et Peines. Penser l’abolitionnisme », un livre autour de trois textes « classiques » de la pensée abolitionniste (Nils Christie, Ruth Morris et Louk Hulsman) qui sont traduits pour la première fois en français (par Pauline Picot et Lydia Amarouche). Le livre, publié par les éditions Grevis, sort en librairie le 14 mai.
Penser l’impensable – hommage à Maurice Rajsfus
Par Arié Alimi
AVOCAT AU BARREAU DE PARIS
En 1995, Maurice Rajsfus, historien et écrivain spécialiste de la répression policière, rescapé de la Shoah et militant, disparu en juin dernier, publiait La Police de Vichy. Ce livre important reparaît aujourd’hui, et si l’avocat Arié Alimi a accepté d’en rédiger cette préface, c’est parce que ce travail doit permettre d’inspirer tant les historiens du temps présent que les défenseurs des droits humains, les policiers et ceux qui aspirent à des fonctions administratives ou politiques.
Hommage à / Eerbetoon aan Lamine Moïse Bangoura + Rassemblement du « Collectif des Madrés »
Belgique : pays de non lieux. Innocence raciale et négrophobie judiciaire.
Les 25 pages de l’Arrêt de la Chambre des Mises en accusation de la Cour d’Appel de Gand – Arrêt 2020/12/95, Arrêt du 16/03/2021, font sentir certaines des mécaniques raciales de l’impunité judiciaire. Cette impunité n’est pas un « oubli » ou « un manque », mais une construction active; elle fait partie de la mécanique assassine.
Par David Jamar, sociologue, UMONS
Introduction de Chafik Sayari à son livre : Une histoire politique du ring noir
Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse
Le persistant fantôme de l’Espoir blanc
Le 24 mars 1975, Sylvester Stallone, qui n’est alors qu’un inconnu, assiste au combat qui oppose Muhammad Ali à Chuck Wepner. Ce jour-là, en dépit de toutes les prévisions, Wepner résiste d’une manière si remarquable qu’il contraint le champion du monde à batailler jusqu’à l’ultime round pour remporter la décision. Pour le jeune Stallone, qui fut profondément secoué par le spectacle, il importait peu que David n’ait pu mettre Goliath à terre car, malgré les innombrables coups reçus et un visage devenu peu à peu méconnaissable, Chuck Wepner lui apparut comme le « gladiateur du 20e siècle. Une métamorphose de la vie1 ».
Hommage à / Eerbetoon aan Lamine Moïse Bangoura
geleden door de politie in zijn woning werd gedood.
