Un féminisme musulman 2.0 : “We ALL can do it!”
Par Malika Hamidi
Ces dernières années, un intérêt croissant ne cesse de se manifester autour d’un thème incontestablement politique en Belgique : la politisation du corps des femmes musulmanes à travers la visibilité du foulard dit « islamique » dans l’espace public, et souvent considéré comme un affront voire une menace pour les valeurs occidentales.
Depuis plus de 20 ans, les discussions toujours recommencées et non abouties sur la « politisation du voile » [1] émanent d’une longue histoire dans la politique européenne. Le corps des femmes relève d’un champ de bataille en temps de crise, notamment dans le contexte actuel marqué par la prééminence du fait ethnique et religieux.
Malika Hamidi : Au-delà de la « politisation du voile » : résister pour être libres
Le 4 juin dernier, la Cour constitutionnelle de Belgique a autorisé l’interdiction du foulard islamique et de tous les autres signes religieux, politiques et philosophiques visibles dans l’enseignement supérieur. La ville de Bruxelles s’est réjouie d’une telle décision.
Celle-ci est pourtant à la fois infantilisante et liberticide.
« Il semblerait que depuis près de vingt ans, la chevelure des femmes de confession musulmane soit devenue ce qu’il est convenu d’appeler ‘’un enjeu politique majeur’’, et leur dévoilement fait désormais partie des priorités les plus impérieuses », rappelle Pierre Tevanian.
Vidéo : Féministes ou pas ? Penser la possibilité d’un « féminisme décolonial »
UN FÉMINISME MUSULMAN ET, POURQUOI PAS ? Tant que nos mères rasaient les murs, qu’elles faisaient le ménage avec le foulard, cela ne posait pas de problème. Sauf que là, on est face à des femmes qui ont une analyse politique des enjeux, qui ont cette pensée articulée et qui sont rendues visibles. Donc, des femmes qui contribuent à l’histoire de la résistance des femmes. MALIKA HAMIDI.
J’ai besoin avant toute chose de questionner le concept de féminisme avant même de savoir si c’est légitime ou pas. Si, il y a un féminisme islamique ou pas. Un féminisme décolonial ou pas. Un afroféminisme ou pas. AVANT MÊME DE M’ENGAGER LÀ, JE PENSE QU’UNE RÉFLEXION DÉCOLONIALE NOUS OBLIGE À QUESTIONER LE FÉMINISME EN TANT QUE TEL. La pertinence du féminisme et le paradigme dans lequel il est, pour ensuite déterminer si oui ou non il faut aller dans cette direction…On prend le féminisme (par exemple) comme un fait tellement supérieur qu’il n’est pas questionable. C’est une jauge et on doit tous s’adapter à cette jauge…Moi, j’ai un problème d’un point de vue décolonial avec ça. Pourquoi ? HOURIA BOUTELDJA
» Féministes ou pas ? Penser la possibilité d’un « féminisme décolonial »
Samedi 14 octobre à 14:00 Au Pianofabriek Citylab ( Salle Zabriskie ) Rue du Fort 35, 1060 Bruxelles » Féministes ou pas ? Penser la possibilité d’un « féminisme décolonial » Depuis quelques années, de nouvelles voix se font entendre pour penser des alternatives au féminisme hégémonique qui a montré ses limites et parfois sa … Lire la suite