Ce 17 mai, nous célébrons un bien triste anniversaire, celui de la mort de la petite Mawda. Une fillette kurde de deux ans tuée par balle sur une autoroute belge. Une petite fille tuée par un policier dans le cadre d’une opération Médusa de chasse aux migrants.
Hommage à Mawda et soutien à sa famille.
Le 17 mai 2018, Mawda, une petite fille de deux ans, a été abattue par la police belge. Elle était dans un van avec ses parents kurdes et d’autres réfugiés qui essayaient de franchir la frontière au Royaume-Uni.
Le Comité Mawda vous invite à rendre hommage à Mawda mais également pour soutenir sa famille qui réclame justice.
Mawda : « L’État porte la responsabilité morale de ce qui s’est passé »
Selma Benkhelifa évoque un « crime d’État » qui « s’inscrit dans le continuum d’une politique migratoire qui devait conduire, un jour ou l’autre, à ce type de tragédie ». Elle veut secouer les consciences, appeler à un débat de société : « La mort par balle d’une enfant de 2 ans et les suspicions de dissimulations qui ont suivi l’homicide auraient dû déboucher sur un sentiment général d’indignation. Mais on n’entend que des murmures, là où il faudrait des cris d’effroi. »
Lire le rapport complet du Comite P Mawda
Les conclusions de l’enquête du Comité P sur la mort de la petite Mawda ont été discutées ce matin au Parlement. Dans une séance à huis clos présidée par Siegfried Bracke, le député N-VA.
Dans son rapport de 59 pages le comité P adresse aux parlementaires une série de dix recommandations, notamment sur les tactiques d’intervention en cas de poursuite et dans ce cadre l’usage des armes à feu.
« Le rapport du Comité P fait passer la mort de la petite Mawda pour un détail technique »
Les conclusions de l’enquête du Comité P sur la mort de la petite Mawda sont discutées ce mardi en commission du Parlement au cours d’une séance à huis clos. Le rapport qui a fuité dans la presse est décrié par la défense des parents de la jeune fille de deux ans.
Rapport du Comité P sur la mort de Mawda : une enquête très… conviviale
EXCLUSIF – Paris Match.be a pu lire le rapport du Comité P sur l’affaire Mawda. Ce document confirme plusieurs informations déjà révélées par notre contre-enquête mais il laisse en suspens bien des zones d’ombre. Par Michel Bouffioux
Ce mardi 29 janvier à 9 h 30, quelques parlementaires commenceront à débattre en commission du premier rapport du Comité P sur l’affaire Mawda. L’enquête de l’organe de contrôle porte « sur l’examen de la poursuite menée sur l’autoroute jusqu’au moment de l’incident de tir (celui-ci étant exclu, s’agissant de l’essence même du dossier judiciaire) ». Plus précisément, les enquêteurs du Comité P se sont focalisés sur des « problèmes en matière de communication et de coordination » au risque de noyer les députés dans d’innombrables considérations techniques sur des problèmes de connexions entre différents dispatchings policiers et des voitures de police… Au risque aussi de faire passer le message – certainement faux – que l’affaire Mawda ne soulèverait, pour l’essentiel, que des débats sur les défaillances de certaines communications radio pendant une course-poursuite.
Mort de Mawda : la contre-enquête de Michel Bouffioux
Dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 mai 2018, sur une autoroute belge, près de Mons, un policier tirait un coup de feu en direction d’une camionnette transportant des migrants. Mawda, une petite fille de 2 ans, touchée en pleine tête, était tuée. Enquête sur les zones d’ombres d’une « opération Médusa », une chasse aux « illégaux » qui a mal tourné.
Mawda, où en est l’enquête ?
17 mai 2018, Mawda 2 ans est tuée par un tir policier
sur l’autoroute E42 à hauteur de Maisières
Comment est-ce possible ?
Pourquoi le policier n’est-il toujours pas inculpé ?
Est-ce la faute du passeur ?
Pourquoi le passeur a-t-il été dans un premier temps libéré ?
Vu que la camionnette était suivie par la police française ne fallait-il pas la laisser partir ?
Pourquoi le parquet de Mons a-t-il donné différentes versions le lendemain des faits ?
Quels sont les effets des directives de « traques aux passeurs » données par Théo Francken à la police des autoroutes dont ce n’est pas la mission ?
Qu’en dit le comité P ?
Pourquoi Bart de Wever accuse-t-il les parents ?
Pourquoi la famille n’est-elle toujours pas régularisée ?
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Jeudi 25 octobre 2018 de 18:00 à 21:00
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Salle Académique (bâtiment Warocqué) Place Warocqué 17, 7000 Mons
« L’assassinat de Semira Adamu au prisme de l’intersectionnalité ».
Bonsoir à toutes et tous,
Je remercie les organisateurs pour cette invitation.
Je vais tenter de replacer la question de l’assassinat de Semira Adamu et plus globalement la question des politiques migratoires dans une perspective décoloniale. Il ne s’agit bien évidemment pas de livrer ici une réflexion exhaustive et aboutie, chose qui me serait impossible étant donné le temps qui m’est imparti. Il est plutôt question pour moi d’esquisser un cadre de réflexion et de lutte qui inscrit les politiques migratoires et leur dimension répressive dans le temps long des rapports globaux de domination et d’exploitation du Nord à l’égard du Sud ainsi que des processus de déshumanisation qui sous-tendent ces rapports.
Ces questions prennent place dans le contexte d’une société post-coloniale qui est toujours en prise avec le système-monde. Dans cette perspective, il est certains événements qui jettent une lumière crue sur nos sociétés modernes libérales qui, à première vue, ont l’air d’être pacifiées mais en réalité sont profondément violentes. Le drame de l’assassinat de Semira Adamu fait assurément partie de ces événements tant cette mort et le procès qui s’en est suivi ont mis à nu la froide mécanique du pouvoir, la force et la brutalité dont il est capable pour justifier et perpétuer une situation d’injustice et de domination, ainsi que la discordance manifeste qui existe entre les valeurs humanistes censées régir nos sociétés et l’épreuve de la réalité qui est une négation de ces principes.
« Nouveaux dispositifs de contrôle, répressions et résistances »
Cette intervention a eu lieu durant une conférence de « Tribute to Semira Adamu »(1), dans le panel : « Nouveaux dispositifs de contrôle, répressions et résistances »
Je Remercie les organisateurs pour leur immense travail et pour leur invitation. Et j’ai une pensée pour Semira, Ali et toutes les autres victimes du racisme.
Je vais commencer par vous exposer l’analyse qui fondent l’existence et les actions de Bruxelles Panthères. J’évoquerai ensuite les formes de luttes que nous utilisons.
Ce que je vais dire ici – qu’est-ce que l’antiracisme politique ? – est issu de notre expérience propre, de celle de notre réseau et dans ce cas-ci, de l’étude de trois auteurs en particulier. Je vais donc brièvement les citer, leurs pensées étant à la base de cette analyse :