Les manifestants veulent rendre hommage à la fillette disparue il y a un an et réclament toute la vérité sur le drame.

Un rassemblement se tiendra le samedi 18 mai à 14 heures sur la place Léopold de Mons en hommage à Mawda. Il y a un an, cette petite fillette kurde était tuée sur le parking de l’autoroute de Nimy-Maisière au terme d’une course-poursuite avec la police.

Un an plus tard, le Groupe montois de soutien aux sans-papiers et le Comité Mawda organisent donc une manifestation. Pour rendre hommage à la fillette qui n’avait pas encore deux ans lorsqu’elle a perdu la vie. Mais aussi pour lancer un message aux autorités et porter des revendications, alors que l’instruction est toujours en cours pour déterminer les circonstances du drame.

« Un an après, l’enquête est toujours nulle part« , relève Selma Benkhelifa, avocate des parents de Mawda. « Le policier qui a tiré n’a toujours pas été inculpé. Pourtant, l’inculpation, même pour un homicide involontaire, c’est la base. De plus, le dossier a été scindé en deux. Le volet homicide a été confié au Parquet de Mons tandis que celui de Liège s’occupe du trafic d’être humain. C’est une mauvaise habitude en Belgique qui consiste à saucissonner les dossiers. Malheureusement, ça ne facilite pas une vue claire et générale des responsabilités. »

Or pour le comité de soutien, ces responsabilités ne s’arrêtent pas au seul policier. « Il a commis une faute en sortant son arme et en tirant. Mais il faut aussi se demander dans quel état d’esprit sont ces policiers qu’on envoie chasser les migrants », poursuit Selma Benkhelifa. « Je rappelle que tout ça s’inscrit dans une opération Médusa, dont le nom a volontairement été choisi pour la peur qu’inspire le personnage de la Méduse. Et lors d’une question parlementaire, le ministre de l’Intérieur, Pieter De Crem, a affirmé qu’il ne remettrait pas en cause cette opération malgré les dysfonctionnements. Il fallait au contraire l’intensifier. »

P our les organisateurs de la manifestation de samedi, le décès de Mawda dépasse le fait divers. Il renvoie aussi à des problèmes plus larges, liés à la politique d’asile menée en Belgique. Alors que le Parquet se charge de l’aspect pénal, le comité de soutien réclame donc une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur le contexte politique du drame. « Mais très peu de partis se mouillent là dessus », poursuit l’avocate des parents. « Ce n’est pas un sujet très porteur, encore moins en pleine campagne électorale. Mais nous continuerons à réclamer cette commission. »

Ces revendications seront aussi portées samedi à Mons. Notons qu’un départ en train est prévu depuis Bruxelles, à 12h15, place Victor Horta.

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