Elargir les analyses par la lutte décoloniale

Françoise Vergès sur le féminisme décolonial ; ces propos ont été recueillis par Rachida Kabbouri et Joris De Beer. Tout au long de cet entretien, Françoise Vergès analyse la situation actuelle au regard du passé esclavagiste et de cette colonialité bien présente dans toutes les structures de sociétés européennes. Elle est critique par rapport au féminisme civilisationnel, occidental et bourgeois, qui se donne comme rôle d’émanciper les femmes racisées. En effet, elle critique le fait que, dans sa lecture de ce type de féminisme, il faut sauver du patriarcat les femmes du Sud ainsi que celles issues des minorités au Nord. Cet article nous invite à nous questionner, à lutter contre nos propres représentations et à nous décentrer afin de prendre conscience de nos automatismes.

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Moïse Lamine Bangoura : Innocence raciale et négrophobie judiciaire.

Le meurtre de Lamine Bangoura par 8 policier.ère.s ne connaîtra pas de procès public. Les « parties civiles » sont condamnées à payer des dommages aux policiers.ère.s. Vingt-cinq pages de l’Arrêt de la Chambre des Mises en accusation (Cour d’Appel de Gand, Arrêt 2020/12/95, 16/03/2021) motivent le non-lieu. Cette impunité s’y articule comme un site d’une construction active de blanchité, mécanique de silences assassins où, à aucun moment, la vie de Lamine ne compte.

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Trente ans après : Les impostures du processus de paix au Moyen-Orient

Par Inès Abdel Razek, le 31 octobre 2021

Introduction

Il y a trente ans, des représentants du gouvernement israélien et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) se sont réunis à Madrid pour engager des négociations bilatérales. Censé aboutir à un avenir juste et pacifique dans le territoire entre la mer Méditerranée et le fleuve Jourdain, le prétendu processus de paix au Moyen-Orient (PPMO), conçu lors de cette réunion, a consolidé une dure réalité pour les Palestiniens : l’occupation permanente par une puissance militaire nucléaire engagée dans une entreprise coloniale de peuplement en expansion perpétuelle.

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Appel à solidarité pour les 4 condamné.e.s de la ZAD du Keelbeek

Bonjour à tou.te.s

Le premier octobre 2021, après 6 années de procès, nous avons été condamnés, avec 3 camarades de luttes, à rembourser 43.000 euros à la Régie des bâtiments suite à une action menée depuis la ZAD du Keelbeek contre le projet de Maxi-Prison à Haren, durant laquelle la maquette du projet a été détruite. Ce verdict au civil fait suite au verdict en correctionnel qui nous avait condamnés pour la même affaire à 10 mois de prison avec sursis en 2016. Verdict confirmé en appel en 2018.

Ci-dessous l’appel à solidarité lancé par le comité de soutien pour répondre à ce lourd verdict

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SUR LES TRACES DES BLACK PANTHERS À ALGER

Kareem El Hidjaazi, auteur du livre « Nègres & islamistes, les convergences d’une lutte culturelle » poursuit ce numéro par un article sur le mouvement révolutionnaire de libération afro-américaine : les Blacks Panthers. En 1962, l’Algérie ouvre ses portes aux damnés de la terre et offre son soutien aux groupes de libération présents à travers le monde, Alger devient l’épicentre des mouvements anti-impérialiste. L’auteur nous invite à découvrir un pan de l’histoire méconnu, le lien entre le parti des Blacks Panthers et l’Algérie riche d’une expérience révolutionnaire et anticolonialiste. Tout au long de cet article, Kareem El Hidjaazi met en évidence les soutiens et la solidarité entre différents mouvements pour qu’une convergence des luttes soit possible.

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Une histoire en images de la solidarité entre noirs et Palestiniens

Depuis les années 1960, noirs et Palestiniens ont fait cause commune en s’opposant à l’impérialisme et au racisme.

Salam Awad, 18 octobre 2021

La solidarité entre noirs et Palestiniens était une composante remarquable du mouvement Black Lives Matter (BLM) apparu en 2014. L’intersection de l’activisme noir et de l’activisme palestinien n’est pas un phénomène nouveau, bien sûr, mais plutôt la réapparition d’une alliance historique enracinée dans le combat mondial contre le racisme et l’impérialisme.

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Dissolution validée du CCIF : les Musulmans ne sont toujours pas la Nation

16 octobre 2020. La France découvre, stupéfaite, l’assassinat de Samuel Paty dans des conditions monstrueuses.

Très rapidement, la machine politique s’emballe. Les déclarations des responsables publics fusent, le Gouvernement se mobilise, le Président de la République se rend même sur place.

Il semblerait qu’il s’agisse d’un énième attentat commis par un Musulman. Il faut des réponses, fortes et rapides, pour affirmer l’autorité de l’État.

Trois jours plus tard, le Ministre de l’intérieur propose la dissolution du CCIF, et de BarakaCity, « associations ennemies de la République » selon lui.

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COP26 : l’anti-impérialisme, grand absent de la lutte écologiste

Hier, s’est déroulée à Glasgow l’ouverture de la COP26, évènement organisé par les Nations-Unis dans lequel 197 nations vont discuter et négocier, durant une semaine et demi, des mesures à prendre pour enrayer la catastrophe climatique que nous devons d’ores-et-déjà affronter. Le rendez-vous est annuel, mais celui-ci est particulièrement important, voire crucial, puisqu’un bilan sur les « progrès » réalisés depuis la signature de l’accord de Paris en 2015 est attendu. Ce dernier avait fixé pour objectif d’éviter un réchauffement climatique à 2° voire même descendre à 1,5°C par rapport aux températures préindustrielles.  

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Le « Onze de l’indépendance » ou la katiba sportive du FLN

Au printemps 58, la contre-guérilla menée par l’armée française contre les insurgés algériens cause d’importantes pertes au sein du Front de Libération Nationale (FLN), l’organisation politico-militaire qui lutte pour l’indépendance de l’Algérie. La libération du pays est alors plus qu’incertaine d’autant que le mouvement est traversé par un conflit interne sanglant

Encore marquée par les exactions des troupes parachutistes lors de la Bataille d’Alger, de janvier à octobre 57, les premiers mois de l’année 58 sont durs pour la branche armée du FLN dont plusieurs katibas ont aussi été vaincues aux abords des frontières. Les assassinats et disparitions se multiplient, sans parler du recours systématique à la torture contre les personnes arrêtées. La Question du journaliste et militant communiste Henri Alleg, justement écrit pour témoigner de la torture, est immédiatement censuré à sa sortie. Dans la même période, en métropole comme en Algérie, la rivalité pour le leadership de la lutte indépendantiste se solde par de nombreux règlements de compte meurtriers entre le FLN et le Mouvement National Algérien (MNA) de Messali Hadj. Le FLN qui, suite au Congrès de la Soummam en août 1956, s’est doté de structures étudiantes et ouvrières à sa botte, viendra à bout des messalistes et imposera sa ligne.

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