Nadia Nsayi, Belgo-congolaise, politologue, activiste et auteure du livre ’Dochter van de dekolonisatie’ – fille de la décolonisation – , s’exprime sur l’origine de son engagement pour le décolonial, ses expériences dans le secteur de la coopération au développement, l’exposition « 100 x Congo » au MAS à Anvers, où elle est curatrice, la politique et le mouvement décolonial en Flandre.
Ce que veut dire Apartheid dans le cas d’Israël
Par Tareq Baconi, le 5 novembre 2021
Un consensus croissant s’est formé autour du terme — non comme une comparaison rhétorique avec l’Afrique du Sud, mais pour décrire un système de domination construit sur la partition de la Palestine.
SUR LES TRACES DES BLACK PANTHERS À ALGER
Kareem El Hidjaazi, auteur du livre « Nègres & islamistes, les convergences d’une lutte culturelle » poursuit ce numéro par un article sur le mouvement révolutionnaire de libération afro-américaine : les Blacks Panthers. En 1962, l’Algérie ouvre ses portes aux damnés de la terre et offre son soutien aux groupes de libération présents à travers le monde, Alger devient l’épicentre des mouvements anti-impérialiste. L’auteur nous invite à découvrir un pan de l’histoire méconnu, le lien entre le parti des Blacks Panthers et l’Algérie riche d’une expérience révolutionnaire et anticolonialiste. Tout au long de cet article, Kareem El Hidjaazi met en évidence les soutiens et la solidarité entre différents mouvements pour qu’une convergence des luttes soit possible.
Dissolution validée du CCIF : les Musulmans ne sont toujours pas la Nation
Très rapidement, la machine politique s’emballe. Les déclarations des responsables publics fusent, le Gouvernement se mobilise, le Président de la République se rend même sur place.
Il semblerait qu’il s’agisse d’un énième attentat commis par un Musulman. Il faut des réponses, fortes et rapides, pour affirmer l’autorité de l’État.
Trois jours plus tard, le Ministre de l’intérieur propose la dissolution du CCIF, et de BarakaCity, « associations ennemies de la République » selon lui.
Le dévoilement des femmes comme obsession coloniale française. Relire Fanon
La mise en scène du dévoilement d’une femme musulmane sous les encouragements du symptomatique Éric Zemmour a sans surprise « fait le buzz » : elle a amplement circulé et elle a mobilisé les passions collectives. Si elle apparaît comme un remake des cérémonies de dévoilement des femmes à Alger en mai 1958, l’obscénité s’en trouve décuplée par le rapport pornographique aux images caractéristique de notre époque[1]. Voir et revoir, donner à voir, jusqu’à épuiser l’excitation.
De toute évidence, et il n’a pas fallu attendre l’orchestration de CNews dans les rues de Drancy pour s’en convaincre, le « foulard » continue d’agir comme signifiant – un signifiant spécifiquement français – dont le sens et la fonction sont à trouver dans l’histoire coloniale du pays. C’est la raison pour laquelle nous choisissons de mettre à disposition un court extrait de l’ouvrage de Frantz Fanon rédigé en 1959, L’an V de la Révolution algérienne (Éditions La Découverte, rééd. 2011).
Le voile islamique n’est pas une cravate
Zemmour « face à la rue » à Drancy, telle était la promesse de la nouvelle émission de Morandini, dans laquelle il a proposé à des personnalités politiques d’aller à la rencontre des badauds. Bien entendu, dans la réalité, la rencontre est loin d’être aussi naturelle et spontanée qu’elle le prétend. Le parcours est déjà tracé et les intervenants sélectionnés. Nous avons pu constater en nous rendant directement au point de rendez-vous et en voyant comment les volontaires les plus véhéments étaient écartés. De plus, l’accueil de Zemmour par les habitants a été beaucoup plus hostile que ce que laisse penser CNEWS.
Rencontre autour des violences racistes et d’Etat au Mexique et en Belgique
A l’occasion de la venue en Belgique de la délégation des zapatistes de l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale) et du CNI (Congrès Nationale Indigène).
Dans le cadre de sa participation au réseau d’accueil des zapatistes (RAZB), Bruxelles Panthères organise une rencontre avec une délégation zapatiste venue du Chiapas insurgé, dans le sud du Mexique
Vendredi 29 octobre 2021
Juifs, musulmans. Le grand complot contre la civilisation occidentale
Reza Zia-Ebrahimi, Antisémitisme et islamophobie. Une histoire croisée
Éditions Amsterdam, août 2021
220 pages ; 16 euros
Il y a bien sûr des différences entre antisémitisme et islamophobie, mais deux éléments majeurs unissent ces idéologies : la religion assimilée à une race et la vision d’une grande conspiration mondiale visant à détruire l’Occident. C’est ce que rappelle le livre de l’historien Reza Zia-Ebrahimi, Antisémitisme et islamophobie. Une histoire croisée, paru fin août 2021 aux éditions Amsterdam.
Crimes d’État – Police – Prison – Tribunaux : vers l’abolition du système pénal ?
Qui le système pénal protège-t-il ? Et de qui ? Qui appelle la police ? Qui en a peur ? Qui va en prison ? Qui n’y va pas ? Et qui sont ceux que l’on désigne volontiers comme criminels, et comme victimes ? Ces questions, tristement rhétoriques, méritent qu’on s’y attarde pour aller au-delà du constat. Car si les luttes des populations issues de l’immigration et des quartiers populaires se sont principalement menées contre les violences policières ces dernières années, peut-on vraiment espérer affaiblir le bras armé, sans s’attaquer au cerveau qui l’agite ?
Loin d’être nouvelles, c’est à nos propres héritages politiques que les réflexions autour de l’abolitionnisme pénal font écho. De fait, l’idée de mettre fin aux violences d’État n’a pas été l’apanage de ceux qui l’ont théorisé à partir des années 70 : des militants anti-esclavagistes noirs aux luttes de libération africaines-américaines en passant par les luttes pour l’abolition du système colonial, c’est à un retour aux sources que ces questions invitent à penser. Car si l’ambition d’une société sans police, ni prison, ni système pénal peut paraitre un peu utopique, voire dangereuse, celle de subir la violence d’un système tout entier dirigé contre nos existences, est-elle plus acceptable ?
Entretien avec Gwenola Ricordeau, militante abolitionniste et professeure associée en justice criminelle à l’université d’État de Californie, Chico, auteure de Pour elles toutes. Femmes contre la prison (2019, Lux) et qui vient de publier Crimes et Peines : penser l’abolitionnisme du système pénal aux éditions Grévis.
Race, racisme, racialisation. Penser ensemble l’antisémitisme et l’islamophobie
On sait depuis longtemps que la « race » n’est pas une donnée biologique mais une construction sociopolitique, historiquement située. Dans son livre récemment paru aux éditions Amsterdam, Reza Zia-Ebrahimi propose une histoire croisée de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Il analyse notamment les stratégies de racialisation sur lesquelles reposent ces deux formes de racisme.
Contretemps vous propose un extrait du livre (tiré de l’introduction).