35 ans après son assassinat, Thomas Sankara reste une source d’inspiration
Eric Toussaint interviewé par Anna Katumwa
Anna Katumwa (17 ans, étudiante à l’Athénée de Chênée – Liège) a réalisé l’interview pour un travail de fin d’année scolaire.
Dans cette interview, Éric Toussaint passe en revue les apports de Thomas Sankara qui a présidé le Burkina Faso de 1983 à 1987.
Eric Toussaint évoque la volonté de Thomas Sankara de favoriser l’émancipation des femmes, de lutter contre les dettes injustes et de mettre en place un modèle de développement endogène.
Pourquoi le Sud global post-colonial est-il source d’immigration et de réfugiés ?
Aussi bien dans le passé comme actuellement, les gens migrent à la recherche d’opportunités économiques, de moyens de subsistance et de sécurité pour eux-mêmes et leur famille. La recherche d’opportunités économiques loin de chez soi est le principal moteur de l’immigration et des déplacements d’une partie du monde à l’autre. Les immigrants vers l’Europe et les États-Unis cherchent des opportunités économiques loin de chez eux en raison de l’effondrement et de la fragmentation totale des économies post-coloniales du Sud et de l’effondrement des ordres politiques et sociaux qui ont conduit à l’insécurité. La raison de ce phénomène est une question essentielle qui n’est pas souvent posée ou à laquelle on ne répond pas.
Comment le colonialisme a façonné le monde postcolonial contemporain ?
Prof. Hatem Bazian
Les lignes de faille qui existent dans les États postcoloniaux ont une longue histoire derrière eux et sont présentes dans le monde entier. Certains pourraient affirmer que nous ne pouvons pas accuser le Nord global de les avoir initiées ou créées en premier lieu. Cependant, le Nord global colonial est devenu maître dans le jeu du « diviser pour mieux régner » et rien n’a été jugé sacré dans le cadre de l’approche coloniale « la fin justifie les moyens », y compris l’être humain et sa relation à Dieu. Soyons clairs : le lien entre les discours coloniaux et le racisme est ontologique, chacun étant la progéniture de l’autre comme un monstre à deux têtes partageant un cœur et un corps défigurés.
Le boycott de l’Afrique du Sud : quelles leçons pour la lutte contre l’apartheid en Israël ?
Le système d’apartheid envers les Palestiniens ne pourra prendre fin que grâce aux mobilisations politiques et citoyennes internationales.
Le récent rapport d’Amnesty International (AI) accusant Israël de pratiquer l’apartheid a frappé l’opinion publique du monde entier. La raison en est que cette organisation de 10 millions de membres est connue pour son sérieux et sa prudence, et que ce rapport est le résultat de quatre années d’enquête. Outre AI, bien d’autres organisations ont dénoncé les crimes d’apartheid et de persécution de l’État d’Israël envers la population palestinienne, notamment Human Rights Watch, les organisations israéliennes B’Tselem et Yesh Din, et le rapporteur spécial des Nations Unies Michael Lynk. Sans compter de nombreuses personnalités israéliennes, dont deux anciens ambassadeurs d’Israël en Afrique du Sud qui expliquent, en juin 2021, que la mise en place de l’apartheid en Israël a été inspirée par celle de l’Afrique du Sud à l’occasion d’une visite d’Ariel Sharon dans ce pays dans les années 1980.
Entretien avec Louisa Yousfi autour de Rester barbare.
Louisa Yousfi : « Plus je me gavais de culture légitime, plus je ressentais une impuissance à écrire » (Rester Barbare)
Autant le dire tout de suite : avec Rester barbare, Louisa Yousfi livre un texte important. Essai littéraire, manifeste politique du décolonial, force de l’écriture devant un monde qui s’effondre, réflexion sur l’intégration et l’assimilation, Rester barbare sonde l’irréductible d’une parole que l’Occident voudrait faire taire. De Mohammed Dib à PNL, de la littérature au rap, Louisa Yousfi pose la barbarie comme puissance esthétique et politique positive contre la rhétorique macroniste, lepéniste et zemmouriste de l’ensauvagement. Une nouvelle voie se dessine pour qui écrit : elle est ici. Autant de nouvelles perspectives sur lesquelles Diacritik a souhaité interroger avec Louisa Yousfi le temps d’un grand entretien.
En cette Journée des prisonniers palestiniens
Au milieu de l’escalade de l’agression israélienne contre le peuple palestinien, 4450 Palestiniens sont privés de leur liberté dans les prisons de l’occupation israélienne.
Le 17 avril marque la Journée des prisonniers palestiniens, instaurée en 1974 par le Conseil national palestinien comme un tribut national pour honorer les milliers de prisonniers palestiniens retenus dans les prisons de l’occupation israélienne et pour soutenir leur droit légitime à la liberté. Cette Journée des prisonniers palestiniens coïncide avec une intensification de l’agression de l’occupation israélienne contre le peuple palestinien, alors que sont perpétrés de plus grands crimes systématiques et de plus grandes violations des droits humains. Le régime d’occupation israélien continue à détenir 4450 prisonniers palestiniens, dont 32 femmes, 160 enfants et 530 détenus administratifs sans inculpation ni procès.
Statistiques décrivant la réalité des prisonniers palestiniens
Extrait du livre » COMME UN GOÛT DE RÉVOLUTION » Autobiographie d’ Elaine Brown ( Black Panther )
Nous avons le plaisir de publier en exclusivité un extrait du livre » COMME UN GOÛT DE RÉVOLUTION » Autobiographie d’ Elaine Brown ( Black Panther )
Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse.
PRÉSENTATION
Enfant des ghettos de Philadelphie, adolescente noire dans un monde violent, militante révolutionnaire, chanteuse, cheffe du Black Panther Party : dans ce récit captivant, Elaine Brown revient sur sa vie, ses engagements, ses déchirements.
Née en 1943, Elaine Brown s’engage en politique progressivement, puis, en avril 1968, après l’assassinat de Martin Luther King, rejoint le Black Panther Party, créé deux ans plus tôt à Oakland. Chanteuse, elle enregistre deux albums pour le parti. En 1971, elle entre au comité central et en devient le ministre de l’information. Elle accepte la direction du Black Panther Party en 1974, quand Huey P. Newton part en exil à Cuba.
Cette plongée vibrante dans le parcours et l’expérience d’Elaine Brown ne passe sous silence ni ses erreurs, ni ses trahisons à ses propres engagements, ni les errements de cette formidable aventure collective, qui demeure un grand moment de l’histoire des mouvements de libération. Avec ce récit, Elaine Brown nous invite à repenser l’émancipation, la révolution, l’intime et le politique.
Autobiographie d’une Black Panther
Collection : « Avant-première »
Auteur-e : Elaine Brown
Parution : mai 2022
Pages : 496
Format : 150 x 210
ISBN : 978-2-84950-959-3
Le jour où j’ai (presque) fondu (ton père)
Les enjeux du Groupe de Travail pour la décolonisation. Par Laura Nsengiyumva
Que faire de toutes les traces de l’époque coloniale dans les rues de Bruxelles ? Les quelque 250 pages de notre rapport reprennent toute une série de recommandations « en vue de la décolonisation de l’espace public en Région de Bruxelles-Capitale » (De Standaard, édition du 17 février). Nous y avons travaillé un an et demi, de concert avec 14 experts, à la demande du secrétaire d’État bruxellois Pascal Smet.
Statue de Léopold II : un rêve de bronze fondu qui part en fumée
Laura Nsengiyumva se définit comme une « artiviste », mêlant ainsi sa pratique artistique à son engagement activiste. Elle a proposé de faire fondre la statue équestre de Léopold II, érigée près du Palais royal à Bruxelles. Pourtant, son nom n’apparaît pas dans les médias. Cette omission, ainsi que les réactions que sa proposition a suscitées, montrent à quel point nos pensées sont encore imbibées de colonialisme.