À propos de : Delphine Peiretti-Courtis, Corps noirs et médecins blancs : La fabrique du préjugé racial, XIXe–XXe siècles, La Découverte
L’art colonisateur
A propos de : Anne Lafont, L’art et la race. L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières, Les presses du réel
DÉFAIRE LA POLICE
Alors que deviennent de plus en plus visibles les violences policières et qu’est désormais admis que, loin d’être au service du public, la police est surtout « la garante d’un certain ordre, d’un certain régime de domination », réfléchir encore à des réformes semble moins pertinent que de se demander comment la rendre illégitime et la neutraliser, comment s’en passer, y compris dans les résolution de conflits.
In Koli Jean Bofane : « J’avoue, j’ai haï “Tintin au Congo” »
TRIBUNE. Sous la forme d’une lettre adressée à son ami l’écrivain belge Didier de Lannoy, le Congolais In Koli Jean Bofane livre ce que lui a inspiré l’œuvre d’Hergé.
Une histoire politique du ring noir
PRÉSENTATION
Aux États-Unis, le ring a toujours été un terrain de mise en scène de la domination raciale et de sa contestation. Tel est le point de départ d’un récit sensible et incarné, faisant revivre la trajectoire de quelques-uns des plus grands boxeurs noirs de l’histoire américaine. De la période esclavagiste au mouvement des droits civiques des années 1960, en passant par les deux guerres mondiales, la figure du boxeur noir n’a cessé de cristalliser les espoirs de la population afro-américaine mais aussi la haine et le désir de vengeance du pouvoir et de ses alliés.
On croisera dans les pages de ce livre de nombreux boxeurs, dont Tom Molineaux, ancien esclave qui devint célèbre lorsque ses victoires portèrent atteinte au prestige racial blanc ; Peter Jackson, victime, comme tant d’autres boxeurs noirs, de la barrière de couleur qui le priva de la consécration suprême sur le ring ; Jack
Johnson, premier champion du monde noir des poids lourds en 1908, ou encore Muhammad Ali, « le plus grand ».
Dans Histoire politique du ring noir, sport et politique, racisme et histoire des États-Unis s’entremêlent et dessinent des figures comme autant de coups portés, reçus et esquivés.
En proposant d’aborder l’histoire de la domination raciale aux États-Unis depuis le ring Chafik Sayari ne pouvait être plus… percutant ! Essai absolument passionnant.
TRIBUNE : Qui a intérêt à laisser croire que les antiracistes sont antisémites ?
La persistance de l’antisémitisme en France renforcée ces dernières années par un climat social et politique délétère où le racisme est employé par l’État comme un outil de division, se traduit par la banalisation des discours racistes islamophobes d’abord, mais aussi antisémites tenus notamment par des membres du gouvernement : réhabilitation de Maurras, voire de Pétain, affirmation que les rayons hallal et cacher des supermarchés sont contraire à « l’esprit républicain » par un ministre ancien membre de l’action Française qui décrit les juifs ainsi et sans aucune réserve dans un livre intitulé « Le séparatisme islamiste » : « Napoléon [….] s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaine de milliers de Juifs en France. Certains d’entre eux pratiquaient l’usure et faisaient naître troubles et réclamations. »
Des années de discours islamophobes ont fini par libérer la parole raciste, dans toutes ses dimensions, et logiquement permettent de retourner la parole célèbre de Fanon : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous ».
SUR LES TRACES COLONIALES DE LA VILLE BASSE
Il y a dans la ville haute beaucoup de traces de la colonisation du Congo : tous les quartiers généraux, économiques et politiques se trouvaient là. Mais dans la ville basse, elles sont quasiment effacées. Guidé·es par Lucas Catherine, spécialisé dans l’histoire coloniale belge, nous vous invitons à partir à la découverte de ces traces perdues ou méconnues. L’Union Minière du Haut-Katanga, qui exploitait presque toutes les mines du Congo existe encore, elle a seulement changé de nom : Umicore. A 14h00, nous commencerons rue du Marais 31. Les premiers Congolais ne sont pas arrivés à Matonge XL, mais dès 1910 dans l’ancien quartier du Port (le Vismet). Ils ont fondé leur première association en 1919 au boulevard Jacqumain. C’est aussi dans ce quartier que sont arrivés les bananes et le cacao, les produits de luxe en provenance du Congo.
Guerre permanente ou paix révolutionnaire, il faut choisir !
En ce 20eme anniversaire du 11 septembre, un appel/manifeste signé par de nombreuses personnalités, en une de Médiapart et signable à partir du lien vers la pétition.
« Tant qu’il se comporte bien, il ne sera pas torturé » ou les garanties des États-Unis pour l’extradition de Julian Assange
Le 4 janvier 2021, la juge britannique Vanessa Baraitser a refusé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis pour raisons médicales. Assange risque une peine maximale de 175 ans de prison (de facto la prison à vie) aux États-Unis si les dix-huit chefs d’accusation (violations de l’Espionage Act de 1917 et du Computer Fraud and Abuse Act de 1986) sont confirmés.
Le racisme et l’illusion de l’égalité
La Fondation Frantz Fanon partage ce texte écrit par Tommy J Curry, « Racism and the equality delusion » traduit par Norman Ajari, membre du bureau de la Fondation.
Nous avons tendance à croire qu’un jour, nous parviendrons à dépasser le racisme. Mais de nombreux chercheurs noirs ne partagent pas cette croyance en un changement progressif. Souvent calomnié et mal compris, Derrick Bell, le fondateur de la Théorie Critique de la Race, comprenait le racisme comme un aspect permanent de la société américaine. Son argument selon lequel les fondations mêmes de la démocratie libérale aux États-Unis rendent impossible l’égalité entre Blancs et Noirs peut être difficile à accepter, mais il demeure valide, écrit Tommy Curry.