Il faut le rappeler avec force, sans les solidarités intra-communautaires les migrants sont les proies d’opérations de persécution continues de la part de la police. Luttons contre la criminalisation de la migration et de l’aide au passage. Par le Comité Mawda – Justice et Vérité; le Groupe Montois de soutien aux Sans-Papiers; Refugee Women’s Centre; Solidarity is not a crime.
Meurtre de Lamine Bangoura : la matrice négrophobe de la violence policière.
Par Comité de soutien Lamine Bangoura
Le fantasme de l’expulsion d’un corps noir menaçant.
Victime d’un acharnement policier hors-norme, Lamine Moïse Bangoura est mort des mains de la police de Roulers le 07 mai 2018. Les faits doivent être rappelés ; non pas pour justifier l’injustifiable mais parce qu’il convient dorénavant de comprendre les mécaniques négrophobes conduisant aux décharges de violence meurtrière qui se sont abattues sur Lamine. Lorsque la police se rend chez Lamine Bangoura, il s’agit de l’expulser de son appartement en raison d’un impayé locatif de 1.500 euros. Ils viennent exécuter un jugement. Si au début de l’opération, ils ne sont que deux agents de quartier accompagnés du huissier et du serrurier, le nombre de policiers pour évacuer Lamine Bangoura de son appartement va rapidement s’élever à huit. Une première disproportion de l’arsenal policier est en train de se construire dès ce premier moment : qu’est-ce qui justifie cette démonstration de force ? Huit policiers pour un seul homme qui ne présente aucun danger sérieux pour l’intégrité physique des personnes en présence. Dès ce moment, il est clair que la mission d’évacuation de départ se transforme en tout autre chose. Face aux corps noirs dont chacun des gestes est interprété comme une menace, il s’agit, non plus d’une action formelle (accompagner un huissier), mais d’opérations d’intimidation et d’humiliation s’imposant dans la situation à renfort d’uniformes.
Cher Romelu Lukaku, Et à tous les footballeurs professionnels,
Bruxelles, 14 mars 2021
« Plus Lukaku que Messi »
Pourquoi un article récemment publié par Laurence Wauters dans Le Soir au sujet de la mort de Lamine Bangoura relève du racisme auquel font face les Noirs et les Arabes en Belgique.
Cher Romelu Lukaku,
Et à tous les footballeurs professionnels,
C’est à vous frères Noirs et Arabes que nous adressons cette lettre.
Nous vous écrivons au sujet de Lamine Bangoura, ce jeune belgo-guinéen de 27 ans tué par la police à son domicile, le 07 mai 2018, pour un impayé de loyer. L’histoire de Lamine Bangoura et de sa famille est tragique et méconnue. Cette affaire mérite d’être mise en lumière et partagée un maximum.
Lamine Bangoura était footballeur comme vous, Noir comme vous. Selon les termes de Laurence Wouters, journaliste au sein de la rédaction du quotidien Le Soir, « physiquement, Lamine était plus Lukaku que Messi ».
Lamine Bangoura : les errements négrophobes du Soir
Il aura fallu plus de deux ans et demi au journal Le Soir pour traiter de l’affaire Lamine Bangoura ! Bien après les journalistes néerlandophones du Krant Van West Vlanderen (KW) et du Morgen[1], (Laurens Kindt, Douglas De Coninck, Samira Atillah, Sam Feys, Hans Verbeke) ; et, selon le temps journalistique, une éternité (plus de 6 mois) après la prise de parole du père de Lamine, Jean-Pierre Bangoura, lors de la manifestation BLM du 7 juin 2020 à Bruxelles ; aux côtés, déjà, du footballeur Pelé Mboyo et d’autres acteurs culturels et militants.
Ce jour-là, parmi les 15.000 personnes présentes, celles et ceux qui écoutaient les nombreuses prises de paroles ont vécu comme une évidence qu’il fallait « faire quelque chose ». A la place d’un compte-rendu de ces déclarations, le traitement journalistique majoritaire se contentera d’une description indifférenciée d’un « sentiment de discrimination » vécu par « des Noirs ». Soit.
Morts à la frontières entre la France, la Belgique et l’Angleterre.
#Mawda, un petit point sur la carte. Mettre fin à cette machine de mort sur nos routes, autoroutes, dans les ports, le long des voies de chemins de fer, dans la Manche, by any means necessary, par les moyens d’une commission d’enquête parlementaire ou par d’autres moyens. Nous demandons aux parlementaires de bien regarder cette carte en face, transmise par Frances Timberlake, de mesurer l’urgence et de prendre leurs responsabilités.
Négrophobie : Herman De Croo et Étienne Davignon sur la colonisation et la diaspora africaine
Lettre ouverte
« La diaspora n’est pas celle qu’on voudrait », H. De Croo
« Il y a vraiment des connards », É. Davignon
Le lundi 15 février 2021, lors de la table ronde publique en ligne organisée par le centre belge de référence pour l’expertise sur l’Afrique centrale (CREAC), des propos inacceptables soutenant la colonisation, et méprisant la diaspora africaine ont été tenus par Herman De Croo, président du CREAC, ministre d’État et Étienne Davignon, président de l’Institution culturelle Bozar et administrateurs de nombreuses multinationales.
Bonnes feuilles : Contre-histoire des États-Unis (La culture de la conquête)
Nous publions, avec l’aimable autorisation des éditions Wildproject, le chapitre 2, « La culture de la conquête », du livre de Roxanne Dunbar-Ortiz, Contre-histoire des États-Unis (Wildproject éditions, coll. « Le monde qui vient », 2018), traduit par Pascal Ménoret. Vous pouvez retrouver toutes les informations sur ce livre ici. La préface de Pascal Ménoret est à lire ici.
La culture de la conquête
La découverte des contrées aurifères et argentifères de l’Amérique, la réduction des indigènes en esclavage, leur enfouissement dans les mines ou leur extermination, les commencements de conquête et de pillage aux Indes orientales, la transformation de l’Afrique en une sorte de garenne commerciale pour la chasse aux peaux noires, voilà les procédés idylliques d’accumulation primitive qui signalent l’ère capitaliste à son aurore.
Karl Marx[1]
Comment tout commença
Mawda : nous avons besoin d’une commission d’enquête aux compétences élargies
Vendredi 12 février 2021, lors du rendu du jugement dans la partie de l’affaire liée à l’« incident de tir », le tribunal de Mons a clairement reconnu les limites de sa saisine par rapport au cas du meurtre de Mawda.
AbdelKrim Al Khattabi et la petite mosquée dans la rizière
Youssef s’la raconte #5 – AbdelKrim Al Khattabi et la petite mosquée dans la rizière
La neutralité n’existe pas, il s’agit de la subjectivité blanche.
Contre la suprématie blanche, « La dignité ou la mort »
Je pose donc mon cadre d’énonciation. Je ne suis pas blanche, je suis algérienne avec le privilège acquis par la violence coloniale, d’avoir un passeport français. Je n’ai pas fait de grandes études. Déjà au lycée je désertais. J’ai osé m’immerger à 35 ans « dans la gueule du loup » pensant avoir les reins assez solides.