L’illustration politique de Manu Scordia

Manu Scordia est un dessinateur engagé, issue d’une famille militante, qui traque toutes les injustices avec ses crayons et ses feutres : « Je vois le dessin comme un outil et un médium de sensibilisation politique ». BD, illus pour la presse associative ou affiches pour des activistes, sa palette est large mais suit un fil rouge : « Mon travail s’axe autour de la dénonciation du racisme d’État, ce racisme structurel dans la continuité des dominations coloniales et des pillages du sud ». Il prépare d’ailleurs actuellement une BD qui revient sur l’affaire Mawda dont il avait déjà signé le portait devenu iconique au cours de la mobilisation. Mais point de place à la résignation : « Dans mes dessins, on retrouve souvent l’idée de ces systèmes implacables, de ces dominations qui nous écrasent, et qui nous rendent, nous individu, assez démunis. Et en même temps, je mets toujours en avant, l’espoir et la possibilité d’une résistance par la lutte collective. »

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De l’antiracisme moral à l’antiracisme « woke » ou l’histoire d’un progrès et d’une régression

Au moment où l’antiracisme libéral menace sérieusement les acquis de l’antiracisme politique, on peut se demander si on n’assiste pas à un retour de l’antiracisme moral endossant de nouveaux oripeaux et se faisant passer pour une nouvelle radicalité. Pour répondre à ce questionnement, il m’apparaît utile de revenir sur l’histoire de cet antiracisme qu’on peut appeler d’Etat, de sa confrontation avec l’antiracisme politique et de la manière dont il se métamorphose pour réduire à néant les efforts de politisation des forces militantes issues de l’histoire coloniale.

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Marche vers Bruxelles : Plus aucun décès en raison de la migration ni aux frontières ! Des droits pour toutes et tous !

Les frontières de l’Europe tuent.

Plus de 28 000 personnes sont mortes depuis 2014 en essayant de rejoindre l’Europe ou de franchir ses frontières intérieures, 49 000 depuis 1993. Elles viennent d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient et disparaissent surtout en Méditerranée et dans l’Atlantique, mais aussi dans les Balkans, dans les Alpes, dans la Manche, dans la Bidassoa au pied des Pyrénées et dans d’autres zones frontalières.

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23 ans : YAGUINE et FODE : Qui se souvient encore d’eux ?

Vingt-trois ans se sont écoulés depuis le 2 août 1999, lorsque Yaguine Coita et Fodé Tounkara, deux jeunes Guinéens, ont été retrouvés morts de froid dans le train d’atterrissage d’un avion à l’aéroport de Bruxelles, au cœur de l’Europe, alors qu’ils étaient en provenance de Conakry, la capitale de la Guinée.

YAGUINE et FODE : Qui se souvient encore d’eux ?

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Entretien avec Houria Bouteldja : “La décolonisation du monde est devant nous et les forces à combattre sont colossales”

Houria Bouteldja a accepté un entretien ( pour « Du Racisme Social en Europe – et par extension dans le monde. » ). Vous trouvez ci-dessous questions et réponses. Elle est une référence constante et du monde décolonial et de tout un arc extrémiste, dont les membres actifs la détestent. Parce qu’elle est la Lénine des Décoloniaux. Ce qui est impressionnant, c’est que, face à leur rage, et ce n’est même pas une métaphore, tant certains ont la bave aux lèvres quand ils l’évoquent, elle reste calme, froide – clinique et pas clanique. La concernant, il faut faire un choix : ou faire comme l’ex-chroniqueur de BFMTV, Thomas Guénolé, qui, dans l’émission “Ce soir ou jamais”, a fait référence à son livre “Les blancs, les juifs et nous”, soit, sans en comprendre le sens, soit en citant des extraits de manière tronquée, ou, au contraire, la lire et l’écouter, ce qui garantit de se vacciner contre les interprétations/réductions, frelatées, stupides ou dégueulasses. C’est l’une des raisons de cet entretien : inciter, chacune, chacun, à avoir un accès direct, personnel, par la lecture ou l’audition, sans le filtre d’un média explicitement (ou non) réactionnaire. Dont nous sommes bombardés, pollués. Remerciements à Houria pour avoir pris le temps de cet entretien.

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Les massacres racistes et l’impunité doivent cesser aux frontières maroco-espagnoles !

Un nouveau charnier aux barrières-frontières de Melilla :

les massacres racistes et l’impunité doivent cesser aux frontières maroco-espagnoles !

Communiqué Migreurop

Le 22 juin 2022, la Commission européenne se félicitait des progrès réalisés autour du Pacte sur l’asile et la migration, nouvel instrument sécuritaire, et les États membres de l’Union européenne (UE) se mettaient d’accord sur l’importance des camps et du tri expéditif à toutes les frontières [1]. Deux jours plus tard, un nouveau massacre raciste, d’une ampleur sans précédent, a eu lieu à la frontière maroco-espagnole, une étape supplémentaire dans la guerre aux migrant·e·s menée depuis des décennies par l’UE, ses États membres et ses partenaires.

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Pourquoi le Sud global post-colonial est-il source d’immigration et de réfugiés ?

Aussi bien dans le passé comme actuellement, les gens migrent à la recherche d’opportunités économiques, de moyens de subsistance et de sécurité pour eux-mêmes et leur famille. La recherche d’opportunités économiques loin de chez soi est le principal moteur de l’immigration et des déplacements d’une partie du monde à l’autre. Les immigrants vers l’Europe et les États-Unis cherchent des opportunités économiques loin de chez eux en raison de l’effondrement et de la fragmentation totale des économies post-coloniales du Sud et de l’effondrement des ordres politiques et sociaux qui ont conduit à l’insécurité. La raison de ce phénomène est une question essentielle qui n’est pas souvent posée ou à laquelle on ne répond pas.

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Entretien avec Louisa Yousfi autour de Rester barbare.

Louisa Yousfi : « Plus je me gavais de culture légitime, plus je ressentais une impuissance à écrire » (Rester Barbare)

Entretiens Johan Faerber    

Autant le dire tout de suite : avec Rester barbare, Louisa Yousfi livre un texte important. Essai littéraire, manifeste politique du décolonial, force de l’écriture devant un monde qui s’effondre, réflexion sur l’intégration et l’assimilation, Rester barbare sonde l’irréductible d’une parole que l’Occident voudrait faire taire. De Mohammed Dib à PNL, de la littérature au rap, Louisa Yousfi pose la barbarie comme puissance esthétique et politique positive contre la rhétorique macroniste, lepéniste et zemmouriste de l’ensauvagement. Une nouvelle voie se dessine pour qui écrit : elle est ici. Autant de nouvelles perspectives sur lesquelles Diacritik a souhaité interroger avec Louisa Yousfi le temps d’un grand entretien.

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Hommage à un exilé identifié.

On les appelle « haraga » littéralement ceux qui brûlent, parce qu’une fois l’autre rive atteinte ils brûlent leurs documents d’identité au sens propre comme au sens figuré. Ils doivent se détacher de ce qui pourrait les renvoyer d’où ils viennent.
A partir de maintenant ils utiliseront des alias, des pseudos et déjà le processus d’invisibilisation se met en marche.

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