Quand Einstein appelait « fascistes » ceux qui gouvernent Israël depuis 44 ans…

Netanyahou et son gouvernement sont en train de faire tout leur possible pour confirmer pleinement ce que Einstein avait déjà constaté et dénoncé publiquement en 1948 : que Menahem Begin et ses amis du Likoud, dont Netanyahou est l’héritier idéologique et le fidèle continuateur de leur politique, sont des « fascistes », des « racistes », des « criminels » et des « terroristes » qui vont inéluctablement conduire Israël à la « catastrophe finale ».

Nous n’avons pas le moindre doute que s’il était en vie, Einstein serait aujourd’hui en première ligne des manifestations de soutien aux Palestiniens de Gaza, au coude à coude avec les admirables jeunes juifs et juives de If Not Now, dont il serait très fier. Et qu’il serait d’accord avec un autre grand juif, le seul dirigeant de l’insurrection du Ghetto de Varsovie qui a survécu, le quo-fondateur du légendaire syndicat ouvrier polonais Solidarnosc Marek Edelman quand celui-ci établissait un parallèle entre l’insurrection du ghetto de Varsovie et le combat des Palestiniens.

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France-Israël-Palestine : au nom du Beau, défaire les cinq nœuds

« Soit on croit à l’innocence des humains, et j’ai conscience que quand on grandit à Gaza il est difficile de croire à l’innocence des humains, car croire à l’innocence c’est d’une certaine manière croire à la beauté. Et quand on est complètement privé de n’importe quelle forme de beauté, c’est compliqué d’y croire. C’est comme croire à un phénomène surnaturel. Si vous n’avez jamais vu l’arc en ciel, c’est compliqué d’y croire. Et le fait qu’on ait privé les Gazaouis de n’importe quelle forme de beauté, dans le sens profond du mot, qui est le goût de la vie, oui, ça nous rend absolument aussi responsable de ce qui s’est passé ». Nadav Lapid, cinéaste israélien[1].

« Dénoncer et pointer du doigt la violence des opprimé·es et des colonisé·es n’est pas seulement immoral, c’est aussi raciste ». Hamza Hamouchene[2] 

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« Plus jamais ça » – Autour des actualités d’un cri

Les discours qui, en Europe, soutiennent la guerre totale menée actuellement par l’État d’Israël contre le peuple palestinien se réclament inlassablement des leçons du passé, de la mémoire de la Shoah, du cri «plus jamais ça». Cet article analyse les dynamiques à l’œuvre dans cette capture guerrière de la mémoire de la Shoah, en particulier à partir du cas de l’Allemagne. Il demande comment ne pas abandonner le cri «plus jamais ça» à ceux qui en font un cri de guerre, et cherche à penser sa reprise depuis les nœuds indénouables qui lient l’Europe à Israël et à la Palestine.

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Chapitre 1 – Juif et démocratique ? – Extrait du livre de Ben White Être Palestinien en Israël .

En raison de l’actualité au proche orient, les éditions La Guillotine mettent à disposition le premier chapitre du livre de Ben White Être Palestinien en Israël .

Il est devenu banal d’entendre les dirigeants israéliens et les diplomates exiger que les Palestiniens “reconnaissent” Israël comme un État juif ou parfois « juif et démocratique ». Apparu dans le cadre des pourparlers de paix après Oslo, cela est relativement récent. En effet, avant 2000, la question du caractère supposément « juif et démocratique » d’Israël n’était pas souvent…

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“Marxisme noir” de Cedric Robinson, ou la généalogie de la conscience révolutionnaire africaine

Marxisme Noir, du théoricien politique africain-américain Cedric Robinson, est disponible en français. Paru pour la première fois il y a une quarantaine d’années, ce livre-somme est un classique de la théorie critique de la fin du siècle. Démesurément ambitieux, il offre à la fois une histoire longue de l’éveil du racisme européen moderne et, comme en vis-à-vis, une genèse de l’activisme et de la pensée révolutionnaires noires.
Si l’ouvrage, épais et dense, au style allusif et labyrinthique, fascine depuis longtemps étudiants et jeunes chercheurs aux États-Unis ou en Grande Bretagne, c’est en partie du fait des malentendus et des querelles d’interprétation qu’il rend possible. Son titre lui-même n’est pas sans embarras. Le marxisme noir dont il sera question n’est en effet pas à proprement parler l’objet du livre, mais plutôt l’annonce d’un paradoxe.

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LUTTES ANTICOLONIALES : HIER ET AUJOURD’HUI

Objet d’instrumentalisations, soumis à une mémoire désaccordée, l’anticolonialisme connut son point d’incandescence au mitan du siècle dernier. S’il croise les théories décoloniales et anti-impérialistes, c’est à partir d’un autre ancrage dans l’histoire et dans l’espace social, qui invite à se décentrer de l’État-nation et du narratif identitaire. Son actualité tient à l’inachèvement de la décolonisation et à la pertinence des espoirs qu’il nourrit.

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P. Gelderloos – Comment la non-violence protège l’État – Chapitre 2 (traduction française)

CHAPITRE 2 : LA NON-VIOLENCE EST RACISTE

Je ne cherche pas à faire assaut d’insultes, et ce n’est qu’après mûre réflexion que j’utilise l’épithète « raciste ». Dans le contexte contemporain, la non-violence est en soi une posture de privilégiés. Outre que le pacifiste lambda est assez clairement un Blanc de la classe moyenne, le pacifisme comme idéologie émane d’un contexte privilégié. Il ignore que la violence est déjà là ; que la violence est inévitable, car elle fait structurellement partie intégrante de la hiérarchie sociale actuelle ; et que ce sont les personnes de couleur qui sont les plus touchées par cette violence. Le pacifisme présuppose que les Blancs qui ont grandi dans des banlieues pavillonnaires, et en obtenant satisfaction de tous leurs besoins de base, peuvent conseiller aux personnes opprimées, dont un grand nombre sont des personnes de couleur, de subir patiemment une violence indiciblement plus grande que celle qu’ils ont connue eux-mêmes, jusqu’au jour où le Grand Père Blanc (2) se laissera émouvoir par les exigences du mouvement, à moins que ce ne soit celui où les non-violents parviendront à la légendaire « masse critique ».

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L’UE craint d’offenser Israël – Un document interne

Depuis plus d’une décennie, je soupçonne l’Union européenne  (UE) d’avoir une politique tendant à éviter de heurter Israël. Aujourd’hui, j’ai enfin la preuve que cette politique existe bel et bien.

David Cronin, 17 juillet 2023

Alors que la bureaucratie bruxelloise a célébré « le succès des dialogues contreterroristes » qu’elle entretient avec Israël depuis 2015, très peu de détails de ces échanges ont été rendus accessibles au public.

En janvier dernier, j’ai introduit une plainte auprès de l’ombudsman de l’UE – nominalement, un contrôleur au service des citoyens – à propos de ce manque de transparence. La plainte a été introduite après que les services diplomatiques de l’UE avaient refusé de divulguer les noms des institutions israéliennes qui avaient participé à ces « dialogues ».

Via une requête au nom de la liberté d’information, j’ai obtenu un document qui résumait les discussions concernant ma plainte entre l’équipe de l’ombudsman et les diplomates de l’UE.

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Féministes musulmanes. La révolution qui vient

Les féministes musulmanes contestent depuis des années à la fois un discours islamique qui infériorise les femmes et une pensée occidentale qui les infantilise. On s’en tient le plus souvent à une rhétorique qui débouche pourtant de plus en plus sur des stratégies et des formes d’action concrètes méconnues, dont le dernier livre de Malika Hamidi brosse un tableau passionnant.

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