À propos du Qatar bashing
Édito #58 – Nous sommes si bons – À propos du Qatar bashing
L’édito du QG 22 novembre 2022
Haro sur le Qatar, haro sur les barbares !, s’écrient nos démocrates. Jamais l’injonction au boycott d’un Mondial, pas même au moment de la Coupe de 1978 dans l’Argentine fasciste, n’a été aussi forte. Tout condamne, il faut dire, l’organisation de la Coupe du Monde par ce pays : l’insouciance criminelle des normes requises pour préserver la planète d’une aggravation du dérèglement climatique (ainsi les stades érigés en plein désert sont-ils climatisés), le traitement réservé aux travailleurs migrants venus construire des stades en toute hâte parfois au péril de leurs vies, et plus généralement, le mépris de l’humanité par un régime archaïque et tyrannique.
Fútbol y Teoría crítica, de Luis Martínez Andrade
“Le football est un miroir du système et, sans aucun doute, il est aussi un champ de bataille au-delà de l’aspect purement sportif.” Cet essai en langue espagnole, propose une analyse marxiste influencée autant par Walter Benjamin que par Eduardo Galeano.
Avec cet ouvrage sorti en juin dernier aux éditions barcelonaises La Vorágine, à quelques mois d’une des Coupes du Monde les plus contestées de l’Histoire, Luis Martínez Andrade – originaire de Puebla au Mexique – apporte sa pierre à l’étude et à la compréhension du football et des enjeux qui l’entourent. Il livre, selon les mots de son éditeur, “une cartographie de la pensée critique contemporaine et de l’étude des formes perverses et eurocentrées du capitalisme et de la modernité“.
Les organisations palestiniennes à la COP27 : La justice climatique exige un espace civique libre
12 novembre | Al-Haq | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP |
Alors que la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP27) était lancée le 6 novembre en Égypte à Sharm El Sheikh, et que les dirigeants, les représentants des gouvernements et les décideurs politiques du monde entier se réunissaient pour négocier la justice climatique, le défenseur des droits de l’homme (HRD) britannico-égyptien et prisonnier de conscience, Alaa Abdel Fattah, buvait son dernier verre d’eau dans une prison égyptienne après plus de 200 jours d’une grève partielle de la faim. S’il n’est pas libéré, Alaa mourra avant la fin de la COP27.
Collections coloniales de restes humains : la société civile réclame d’être associée au débat sur leur rapatriement
Que va faire la Belgique des restes humains, principalement des crânes, qu’elle conserve dans des « collections » muséales constituées durant l’époque coloniale ? Des experts discutent de l’éventualité de leur rapatriement depuis plus de trois ans. La diaspora congolaise souhaiterait être pleinement associée à ce débat éthique.
Michel Bouffioux | Publié le 10 novembre 2022 |
Le CADTM Afrique exige des réparations, la fin des conditionnalités et l’annulation des dettes illégitimes du continent
(CC – Wikipedia)
Au regard de l’enlisement des États d’Afrique dans le piège de l’endettement malgré l’énorme potentialité et la diversité de leurs richesses, la fuite de leurs capitaux à travers la fraude et l’évasion fiscales, la perte d’importantes sommes d’argent qu’ils subissent à travers le libre-échange et l’échec avéré des fausses solutions à la crise de la dette africaine, le CADTM reste intransigeant pour exiger l’annulation pure et simple de la dette africaine, publique extérieure illégitime.
Ainsi, rappelant que de nombreuses dettes sont illégitimes ou odieuses et ont déjà été remboursées à de multiples reprises, le CADTM considère, aux côtés de mouvements sociaux de plus en plus nombreux, qu’il faut se battre pour la mise en œuvre d’un vaste programme anticapitaliste qui inclut une série de mesures fondamentales :
L’illustration politique de Manu Scordia
Manu Scordia est un dessinateur engagé, issue d’une famille militante, qui traque toutes les injustices avec ses crayons et ses feutres : « Je vois le dessin comme un outil et un médium de sensibilisation politique ». BD, illus pour la presse associative ou affiches pour des activistes, sa palette est large mais suit un fil rouge : « Mon travail s’axe autour de la dénonciation du racisme d’État, ce racisme structurel dans la continuité des dominations coloniales et des pillages du sud ». Il prépare d’ailleurs actuellement une BD qui revient sur l’affaire Mawda dont il avait déjà signé le portait devenu iconique au cours de la mobilisation. Mais point de place à la résignation : « Dans mes dessins, on retrouve souvent l’idée de ces systèmes implacables, de ces dominations qui nous écrasent, et qui nous rendent, nous individu, assez démunis. Et en même temps, je mets toujours en avant, l’espoir et la possibilité d’une résistance par la lutte collective. »
La Belgique utilise sa législation antiterroriste pour protéger l’industrie de guerre israélienne
La Belgique se sert de sa législation antiterroriste pour protéger une firme d’armement israélienne.
Le bureau du procureur fédéral à Bruxelles a confirmé qu’il traitait un dossier relatif à des dommages récents occasionnés à l’usine OIP Sensor Systems, installée près de la ville de Gand.
L’affaire pourrait avoir des implications de très longue portée. OIP est la propriété entière d’Elbit, un manufacturier d’armes israélien qui tire profit des attaques perpétrées contre les Palestiniens.
De l’antiracisme moral à l’antiracisme « woke » ou l’histoire d’un progrès et d’une régression
Au moment où l’antiracisme libéral menace sérieusement les acquis de l’antiracisme politique, on peut se demander si on n’assiste pas à un retour de l’antiracisme moral endossant de nouveaux oripeaux et se faisant passer pour une nouvelle radicalité. Pour répondre à ce questionnement, il m’apparaît utile de revenir sur l’histoire de cet antiracisme qu’on peut appeler d’Etat, de sa confrontation avec l’antiracisme politique et de la manière dont il se métamorphose pour réduire à néant les efforts de politisation des forces militantes issues de l’histoire coloniale.
La ville d’Anvers doit reconnaître son histoire coloniale
Le 24 septembre marquera la réouverture officielle du Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers en présence de Jan Jambon (N-VA), ministre-président et ministre de la Culture du gouvernement flamand. Le KMSKA annonce un week-end de célébrations sur la place du musée. Nous jugeons inapproprié de faire abstraction, dans le cadre de cet événement, du côté obscur teinté de colonialisme de cette place. Nous réclamons dès lors au conseil communal d’Anvers une commémoration officielle des victimes congolaises de l’Exposition universelle de 1894.