Pierre TEVANIAN & Said BOUAMAMA À l’heure où toute la droite française se scandalise de la reconnaissance, par un candidat à l’élection présidentielle, de l’évident caractère criminel de la colonisation, une reconnaissance pourtant assortie immédiatement d’un « oui mais », à l’heure aussi où les violences policières commises majoritairement contre des descendants de colonisés parviennent enfin sur … Lire la suite
Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse Introduction1 Jarvious Cotton ne peut pas voter. Comme son père, son grand-père, son arrière-grand-père et son arrière-arrière-grand-père, on lui a refusé le droit de participer à notre démocratie électorale. L’arbre généalogique de la famille Cotton résume l’histoire de plusieurs générations de Noirs nés aux États-Unis mais à qui on … Lire la suite
L’historienne réunionnaise Françoise Vergès publie « Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminisme », un essai passionnant sur la gestion politique de la natalité dans les Outre-mer et ses conséquences dans les années 60 et 70, à partir du cas emblématique de La Réunion. Ce nouvel essai de l’auteure retrace une page souvent occultée de l’histoire de … Lire la suite
Première partie. Un article de Ramón Grosfoguel, traduit par Matchikh Issam et Thibaut Rouchon. Relecture Claude Rougier et Philippe Colin. Tout débat sur l’islamophobie contemporaine doit partir d’une réflexion sur la cartographie du pouvoir global tel qu’elle existe depuis 522 ans. Si nous comprenons le « système monde moderne » comme un système exclusivement organisé autour de … Lire la suite
Bruxelles : larmes de crocodile pour les victimes Par Nadine ROSA-ROSSO En ces jours de commémoration, certaines larmes pour les victimes ne peuvent que susciter la colère. Près d’un an après les attentats de Bruxelles, les victimes en étaient toujours réduites à mener leur combat pour recevoir le soutien financier, administratif … Lire la suite
« Des crimes de guerre en Algérie? Il y en a eu », nous raconte Nils Andersson dans une interview de 16 minutes.
Nils Andersson, né en 1933 à Lausanne d’un père suédois et d’une mère française, était « porteur de valises », une petite minorité de Français qui apportaient une aide concrète au Front de Libération Nationale FLN algérien: aider des militants FLN dans leur déplacements en France, louer un appartement, transporter des valises d’argent pour financer la guerre d’indépendance, aider à des évasions de prison, …
Ses ouvrages liés à la cause algérienne étaient censurés ou interdits en France, notamment ses rapports avec les réseaux Jeanson et Curiel. La France lui ferme la porte pendant de nombreuses années et en 1966, son engagement dans l’édition militante amène même son expulsion de Suisse. Il habite actuellement à Paris et milite toujours. Il collabore au Monde Diplomatique, Politis, L’Humanité, Les Temps Modernes, …
Libérez Red Fawn ! Protectrice de l’eau incarcérée à cause de sa mobilisation contre la construction de l’oéloduc DAPL à Standing Rock par CSIA-Nitassinan Le CSIA-Nitassinan soutient la militante Oglala Lakota Sioux, Red Fawn incarcérée depuis fin octobre aux USA pour son combat contre la construction de l’oéloduc DAPL à Standing Rock ! LIBÉREZ RED FAWN ! PROTECTRICE … Lire la suite
Que tremble la terre jusque dans ses entrailles1 Aux peuples du monde Aux médias libres A la Sexta Nationale et Internationale Convoqués pour la commémoration du 20e anniversaire du Congrès National Indigène et de la vive résistance des peuples, nations et tribus originaires de ce pays le Mexique, et qui parlentamuzgo, binni-zaá, chinanteco, chol, chontal … Lire la suite
Des femmes Herero contraintes au travail forcé, transportant des marchandises dans le camp de concentration de Swakopmun Le continent africain a déjà connu à la fin du 20e siècle le génocide des Tutsi du Rwanda; il reste menacé par d’autres risques génocidaires, notamment au Burundi voisin (voir ici) et au Soudan du Sud . Mais … Lire la suite
« Il est important de souligner la distinction entre colonialisme et colonialité. Le colonialisme est un phénomène historique qui a lieu jusqu’au XVIe siècle. Le terme décrit le cas d’un peuple ou d’une nation qui conquiert un autre espace territorial.
Par colonialité, en revanche, nous entendons un schéma de domination qui est né en 1492, après la «découverte», mais qui a vraiment été imposé avec la conquête de l’Amérique latine. Ce schéma de domination est matériel, économique, mais aussi symbolique. Le pouvoir hispano-lusitain n’a pas seulement imposé la langue mais également sa vision du monde, chrétienne, dualiste, avec laquelle sont nés les mythes de la modernité. Selon ces mythes, les peuples indigènes étaient des peuples sans âmes, barbares, qui devaient être «sauvés» par un pouvoir européen pour devenir humains.
Ce schéma de colonialité n’a malheureusement pas été détruit avec les indépendances du XIXe siècle. Après les processus d’autonomisation politique, c’est un noyau créole qui s’est emparé de l’appareil d’État en laissant toujours de côté les populations indigènes et noires. Les indigènes n’étaient jamais perçus comme citoyens, et c’est resté comme une sorte d’atavisme dans l’imaginaire. C’est pour ça que l’on continue de parler de colonialité comme d’un phénomène qui va de pair avec la modernité et le capitalisme. »
Luís MARTÍNEZ ANDRADE (°1981, Puebla) est Mexicain. Docteur en sociologie de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. En 2009, il a reçu le premier prix du concours international de l’essai » Penser à contre-courant » organisé par l’Institut Cubain du Livre et le Ministère de la Culture de Cuba. Ses recherches portent sur la relation entre l’écologie et la religion, la pensée latino-américaine, la Théorie critique et les mouvements sociaux.
Luis Martinez Andrade nous parlera de comment la civilisation européenne s’est positionnée comme référence, et le recadre dans un analyse sur différents points: capitalisme, colonialisme, et religion.
Luis Martinez Andrade retrace la constitution de la matrice coloniale dans laquelle l’Amérique Latine est insérée depuis la conquête européenne, puis propose de penser son dépassement par les luttes sociales appuyées par la théologie de la libération.
Cet événement a débuté en Janvier 2010 avec la convergence de deux idées.
La première nécessité était de contrer l’idée que certains génocides sont plus exclusive que d’autres et donc digne d’une plus grande attention.
La deuxième nécessité est que ce ne serait pas seulement un souvenir théorique, mais commencer à identifier les pratiques génocidaires actuelles en vue de les arrêter.
La philosophie de ce projet rejette l’idée qu’il y a une hiérarchie des victimes en fonction de leur origine. Nous voulons tenir les gens responsables dans le cadre de GMD en mettant en évidence les personnes et les structures de pouvoir qui ont commis des génocides ou des actes de génocide et nous voulons rappeler les victimes de ces génocides et actes de génocide qui ont perdu leur vie.
L’initiative est britannique, mais il se déroule au même moment à Amsterdam, Londres, Paris et cette année à Bruxelles.
Cette journée est appelée à se pérenniser pour que reste vive la mémoire des crimes et génocides coloniaux, de la traite négrière et de l’esclavage et pour que ces crimes occultés et perpétrés par les « nations civilisées » soient pleinement reconnus et assumés par l’ensemble des peuples européens.