Collections coloniales de restes humains : la société civile réclame d’être associée au débat sur leur rapatriement

Que va faire la Belgique des restes humains, principalement des crânes, qu’elle conserve dans des « collections » muséales constituées durant l’époque coloniale ? Des experts discutent de l’éventualité de leur rapatriement depuis plus de trois ans. La diaspora congolaise souhaiterait être pleinement associée à ce débat éthique.

Michel Bouffioux | Publié le 10 novembre 2022 | 

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Le CADTM Afrique exige des réparations, la fin des conditionnalités et l’annulation des dettes illégitimes du continent

(CC – Wikipedia)

Au regard de l’enlisement des États d’Afrique dans le piège de l’endettement malgré l’énorme potentialité et la diversité de leurs richesses, la fuite de leurs capitaux à travers la fraude et l’évasion fiscales, la perte d’importantes sommes d’argent qu’ils subissent à travers le libre-échange et l’échec avéré des fausses solutions à la crise de la dette africaine, le CADTM reste intransigeant pour exiger l’annulation pure et simple de la dette africaine, publique extérieure illégitime.

Ainsi, rappelant que de nombreuses dettes sont illégitimes ou odieuses et ont déjà été remboursées à de multiples reprises, le CADTM considère, aux côtés de mouvements sociaux de plus en plus nombreux, qu’il faut se battre pour la mise en œuvre d’un vaste programme anticapitaliste qui inclut une série de mesures fondamentales :

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L’illustration politique de Manu Scordia

Manu Scordia est un dessinateur engagé, issue d’une famille militante, qui traque toutes les injustices avec ses crayons et ses feutres : « Je vois le dessin comme un outil et un médium de sensibilisation politique ». BD, illus pour la presse associative ou affiches pour des activistes, sa palette est large mais suit un fil rouge : « Mon travail s’axe autour de la dénonciation du racisme d’État, ce racisme structurel dans la continuité des dominations coloniales et des pillages du sud ». Il prépare d’ailleurs actuellement une BD qui revient sur l’affaire Mawda dont il avait déjà signé le portait devenu iconique au cours de la mobilisation. Mais point de place à la résignation : « Dans mes dessins, on retrouve souvent l’idée de ces systèmes implacables, de ces dominations qui nous écrasent, et qui nous rendent, nous individu, assez démunis. Et en même temps, je mets toujours en avant, l’espoir et la possibilité d’une résistance par la lutte collective. »

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Discours de Malcolm X au Sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine

Par Makandal Speaks

La seconde Conférence des chefs d’États de l’Organisation de l’Unité Africaine s’est tenue entre les 17 au 21 juillet 1964 au Caire. Cette rencontre fut l’occasion pour Malcolm X d’expliquer le sort horrible fait au Afro-Américains et de demander l’aide de ses frères africains. Voici le discours que le militant noir prononça.

Voici la traduction du discours de Malcolm X  au sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine. Il y rappel le lien entre l’Afrique et sa diaspora et lance un appel à l’aide aux Africains leur expliquant le sort que subissent les Noirs des USA :

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Appel de Abdelkrim Khattabi, héros marocain de la lutte anticoloniale

Nous sommes au mois de mai 1947, l’émir Abdelkrim El Khattabi est sur le chemin de son transfert d’exil, de la Réunion où il vient de passer plus de 20 ans, vers le sud de la France. Il a obtenu des autorités françaises la faveur de passer par la Maroc, afin d’y inhumer à Adjir dans le rif natal, les restes de sa mère. Partie avec lui en exil en 1926 comme 52 personnes de son entourage, elle est décédée peu de temps après leur arrivée, 16 ans plus tôt.

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Colloque international : Thomas Sankara et le développement

Ouagadougou du 26 au 28 juillet 2022

Thomas SANKARA et le refus du remboursement de la dette extérieure des Etats africains : Vision légitime ou responsabilité inassumée ? Cas du Burkina Faso.

 

 

 

 

 

 Résumé :

Cette contribution renforce l’actualité sur le bien fondé du refus du remboursement de la dette africaine à partir de l’appel historique de Thomas Sankara, le 29 juillet 1987 à Addis-Abeba, invitant ses pairs chefs d’États à constituer un front uni contre le remboursement de celle-ci. La résurrection d’un tel débat intervient dans un contexte où 12 pays africains sont à haut risque de surendettement et 9 pays en suspension de paiement, mais ce sont des pays loin d’être ceux auxquels l’on pourrait penser.

Les débats ont permis, dans le cadre de cette recherche, de mettre en lumière toutes les formes d’exploitation, d’accords économiques, de pillage des ressources naturelles, de fuite de capitaux dont l’Afrique est victime. La fuite des capitaux la maintient dans un déficit budgétaire structurel dont la conséquence est le recours à l’endettement continue. Pourquoi devrait-elle utiliser des sommes importantes chaque année pour assurer le service d’une dette illégitime et illégale hypothéquant ainsi son développement économique et social ?

Summary/Abstract :

This contribution reinforces the topicality of the refusal of the repayment of the African debt from the historic call of Thomas Sankara on July 29, 1987 in Addis Ababa, inviting his fellow heads of state to form a united front against the repayment of the latter. The resurrection of such a debate comes in a context where 12 African countries are at high risk of debt distress and 9 countries are in suspension of payment, but these are far from being the countries one might think.

The debates have allowed us to highlight all the forms of exploitation, economic agreements, plundering of natural resources and capital flight of which Africa is a victim. The flight of capital maintains it in a structural budget deficit whose consequence is the recourse to continuous indebtedness. Why should it use large sums of money each year to service an illegitimate and illegal debt, thus mortgaging its economic and social development ?

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23 ans : YAGUINE et FODE : Qui se souvient encore d’eux ?

Vingt-trois ans se sont écoulés depuis le 2 août 1999, lorsque Yaguine Coita et Fodé Tounkara, deux jeunes Guinéens, ont été retrouvés morts de froid dans le train d’atterrissage d’un avion à l’aéroport de Bruxelles, au cœur de l’Europe, alors qu’ils étaient en provenance de Conakry, la capitale de la Guinée.

YAGUINE et FODE : Qui se souvient encore d’eux ?

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La matrice coloniale de la frontière maroco-espagnole : Ceuta & Melilla

Massacre raciste à la frontière de Melilla

par Elsa Tyszler

Le 24 juin 2022, des ressortissant·e·s d’Afrique centrale, de l’Ouest et de l’Est ont tenté de franchir les barrières de l’enclave espagnole de Melilla[1]. La violence de la répression opérée par les garde-frontières espagnols et marocains en charge d’empêcher ces entrées a provoqué la mort d’au moins 37 personnes et plus de 300 blessés[2]

Ce massacre est une nouvelle manifestation de la guerre qui est menée aux migrant·e·s racisé·e·s noir·e·s depuis trois décennies aux frontières maroco-espagnoles, où l’Europe – et en particulier ici l’Espagne – délègue aux autorités marocaines la fonction de repousser les personnes cherchant à migrer et accorde pour cette défense de la frontière européenne un véritable permis de tuer. 

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« L’assassinat de Rwagasore est presque un copié-collé de celui de Lumumba »

Entretien · Tous deux héros des indépendances en Afrique centrale, Patrice Lumumba et Louis Rwagasore ont été tués à quelques mois d’intervalle en 1961. L’historien Ludo De Witte avait déjà prouvé l’implication de la Belgique dans le meurtre du Premier ministre congolais. Avec son dernier livre, il démontre la complicité du royaume dans celui du leader burundais.

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