Baldwin, le Noir et la Palestine

Baldwin, le Noir et la Palestine
 Il n’existe « aucun espoir d’établir la paix » au Moyen-Orient « sans résoudre la question palestinienne », lançait l’essayiste et romancier afro-américain James Baldwin, né à Harlem au début des années 1920. C’est une lecture croisée que l’auteur propose dans les présentes lignes : l’Amérique suprématiste qu’a connue Baldwin et la Palestine sous occupation israélienne — si les contextes diffèrent, les processus de ségrégation mentale et spatiale à l’œuvre résonnent tragiquement.
Par Sylvain Mercadier pour Ballast |

Lire la suite

C. L. R. James Histoire des des révoltes panafricaines

« Préfacé par l’excellent Selim Nadi
Postface par l’excellent Matthieu Renault
C’est à mettre entre toutes les bonnes mains. »

Ce petit livre de C. L. R. James, dont la première édition est parue en 1938, la même année que Les Jacobins noirs, propose une histoire mondiale de la résistance des Noirs, de Saint-Domingue aux colonies africaines, en passant par les États-Unis et d’autres îles des Antilles.

Lire la suite

Communiqué de presse du MRAX : Pour un antiracisme politique

 » Racisme structurel, parallèle avec le traitement colonial des populations indigènes, hiérarchisation, races sociales, racialisme et appel à un antiracisme politique!!!

Me croyant sur le site de Bruxelles Panthères, du PIR ou d’un autre membre du réseaux décolonial, je me suis frotté les yeux, j’ai vérifié plusieurs fois et je me suis même pincé.

Mais ceci est bien un communiqué du MRAX. Le plus clairvoyant et le plus courageux que j’ai jamais eu l’occasion de lire de leur part. Bravo. Bienvenu.e.s au club. Et bon courage pour la tempête de merde que vous allez vous prendre.

Puisque tout arrive, rêvons un peu et espérons, un jour, le même type de courage de la part du CCIB. »

Mouhad Reghif Membre de Bruxelles Panthères

Lire la suite

Oui à une sévérité exemplaire contre le viol, Non au traitement raciste de Tariq Ramadan

Oui à une sévérité exemplaire contre le viol, Non au traitement raciste de Tariq Ramadan

En tant que femme, j’exige que le viol soit sévèrement puni quel que soit l’auteur du crime, Blanc ou Noir.

En tant que femme indigène, j’exige la même répression contre tous les auteurs de viol, Blancs ou Noirs.

 

Lire la suite

Entretien avec Matthieu Renault

Matthieu Renault est Maître de conférences en philosophie à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, membre du Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP). Il est l’auteur de : Frantz Fanon. De l’anticolonialisme à la critique postcoloniale (Éditions Amsterdam, 2011) ; L’Amérique de John Locke : L’expansion coloniale de la philosophie européenne (Paris : Éditions Amsterdam, 2014) ; C .L. R. James : La vie révolutionnaire d’un « Platon noir » (La Découverte, 2016) et de L’Empire de la révolution (Syllepse, 2017).

Selim Nadi : Après t’être intéressé à Frantz Fanon, à l’Amérique de John Locke et, plus récemment, à C.L.R. James, tu publies un ouvrage sur Lénine et les musulmans de Russie, comment en es-tu venu à écrire L’Empire de la révolution (Syllepse, 2017) ?

 

 

Lire la suite

“L’ascension de Mobutu” : un livre toujours pas digéré par certains milieux nostalgiques ?

Le nouveau livre de Ludo De Witte dévoile une vérité longtemps occultée sur les crimes de la Belgique et des Etats-Unis qui ont permis, après l’assassinat atroce de Patrice Lumumba (premier ministre élu), d’installer la dictature personnelle de Joseph Mobutu. Tabou ? Apparemment, cinquante ans plus tard, certains milieux belges ne digèrent toujours pas la critique du (néo)colonialisme ! De Witte répond ici au récent article de Marie-France Cros dans le quotidien belge La Libre qui tente d’excuser la Belgique.

Lire la suite

Tariq Ramadan-second Dreyfus

L’affaire Tariq Ramadan: une autre « affaire Dreyfus »?/Tariq Ramadan-second Dreyfus Affair of France?

Feb 19, 2018 — (*English below)

L’AFFAIRE TARIQ RAMADAN: UNE AUTRE « AFFAIRE DREYFUS »?

Par Saliha Tuna

En décembre 1894, avec la montée de l’antisémitisme politique en France, le capitaine, officier juif de l’armée française, avait été injustement condamné pour haute trahison et condamné à la prison à vie par le tribunal militaire français.

Alors que ses rangs militaires et ses armes étaient dépouillés en présence d’une foule antisémite scandant « la mort aux Juifs » devant la célèbre Ecole Militaire de Paris, l’Affaire Dreyfus est entrée dans l’histoire comme le précurseur des crimes horribles commis contre la population juive de France sous le régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le prétendu crime dont était accusé Dreyfus était de communiquer des secrets militaires français à l’ambassade d’Allemagne à Paris, et était basé sur quelques notes manuscrites trouvées dans la corbeille à papier de l’ambassade d’Allemagne.

Peu de temps après la condamnation de Dreyfus par le tribunal militaire français, de nouvelles preuves ont montré que l’écriture manuscrite sur les notes appartenait en réalité à un autre officier majeur de l’armée française, Ferdinand Esterhazy.

Néanmoins, les éléments de preuve ont été étouffés par certains des officiers de haut rang de l’armée et de la justice françaises, pour « sauver l’honneur de l’armée française et la stabilité politique de la France » et Dreyfus a été condamné une deuxième fois, cette fois basée sur des documents supplémentaires nouvellement fabriqués.

Lire la suite

Fouad Belkacem et la ségrégation en Belgique

Fouad Belkacem et la ségrégation en Belgique

par Luk Vervaet 13 février 2018

 

Manifestation en France contre la déchéance de la nationalité
Photo AFP/TeleSUR

Il a fait part de ses regrets. Il a reconnu qu’il avait été trop loin. Il a dit qu’il se sentait belge et qu’il voulait rester en Belgique car il n’a plus de liens avec le Maroc. L’histoire de sa famille en Belgique remonte à 50 ans. C‘est ainsi que l’avocate de Fouad Belkacem a résumé les propos de son client après l’audience à huis clos devant la Cour constitutionnelle en janvier 2018. Notons en passant que c’était la première fois de son histoire, lutte antiterroriste oblige, que la Cour constitutionnelle n’examinait pas un dossier en audience publique.

Il y a quelques années, le père de Fouad Belkacem avait déjà plaidé pour son fils dans les journaux : « Moi-même, je suis un immigré marocain dont la famille est venue en Belgique. Notre famille est ici depuis très longtemps. Déchoir Fouad de sa nationalité n’est pas acceptable. Il est belge. Il est né à Reet (tout près d’Anvers), et ça se trouve en Belgique que je sache. Tous les garçons de son âge sont belges. »[1]

Tout cela n’a pas empêché la Cour constitutionnelle, début février 2018, de juger qu’il n’y a « pas d’objections légales » à une déchéance de la nationalité belge de Fouad Belkacem. Maintenant ce sera à la Cour d’appel d‘Anvers de prendre la décision.

La condamnation à douze ans de prison ferme, 30.000 euros d’amende, la déchéance de tous ses droits pour dix ans, tout cela ne suffit pas…

Lire la suite

De « Patria o muerte » à « Allahou Akbar », le manifeste décolonial d’Houria Bouteldja

De « Patria o muerte » à « Allahou Akbar », le manifeste décolonial d’Houria Bouteldja

Préface de l’édition en espagnol du livre de Houria Bouteldja « Les Blancs, les Juifs et Nous : Vers une politique de l’Amour Révolutionnaire » (Akal, Barcelone, 2017)

« Écoute, Blanc ! », ici tu trouveras les clés de ta propre décolonisation et de ta libération du piège dans lequel t’a pris la civilisation capitaliste, impérialiste, patriarcale, occidentalocentrée, christianocentrée, moderne, coloniale, et l’auteure de ce livre te fait une proposition « amoureuse » indispensable (si tu veux vraiment sortir des guerres et de l’enfer où nous nous trouvons). Bien qu’il s’agisse d’un texte écrit dans le contexte français, il présente des leçons implacables pour les espaces métropolitains impérialistes ou pour les espaces périphériques néocolonialistes où la suprématie blanche s’est matérialisée. Si la modernité occidentale comme projet civilisationnel produit des privilèges pour les Blancs métropolitains –tandis qu’elle génère en même temps des génocides, des épistémicides, des écocides et de la mort pour le reste des vies (humaines et non humaines) sur la planète-, Houria Bouteldja se demande : « (…) qu’offrir aux Blancs en échange de leur déclin et des guerres qu’il annonce ? Une seule réponse : la paix, un seul moyen : l’amour révolutionnaire. Les lignes qui suivent ne sont qu’une énième tentative –sûrement désespérée- de susciter cet espoir ». 

Lire la suite