La Belgique face à l’interception criminelle de la flottille Global Sumud »

Nous n’accepterons plus !

 La Belgique face à l’interception criminelle de la flottille Global Sumud »

Nous, organisations, collectifs et citoyen·ne·s antiracistes et décoloniaux, adressons ce communiqué à la population belge, aux responsables politiques et aux institutions diplomatiques nationales. Nous nous exprimons aujourd’hui non pas comme des observateur·rice·s lointain·e·s mais comme des acteurs et actrices politiques solidaires des vies humaines menacées à Gaza, et des citoyen·ne·s belges présent·e·s sur la flottille Global Sumud. Ce qui se joue en mer aujourd’hui — l’interception, le harcèlement, la privation de secours humanitaire — n’est pas un simple épisode militaire : c’est l’illustration tragique d’une politique de blocus et de déni qui porte atteinte à la dignité, à la vie et au droit international.

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SANS-PAPIERS : au croisement des logiques xénophobes et capitalistes – Youri Vertongen

Youri Lou Vertongen est docteur en Sciences politiques. Il a mené une longue recherche sur les mouvements sans-papiers à Bruxelles, en Belgique. Joël Girès de l’Observatoire des inégalités l’interviewe pour discuter de ses analyses et retracer l’histoire des politiques migratoires belges dans ce troisième épisode de Contrechamp.

Youri Vertongen explique à quel point la politique migratoire est structurée par une xénophobie d’État.

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FRANTZ FANON, 100 ANS DE LUTTES : CE QU’IL NOUS APPREND À BRUXELLES PANTHÈRES

Ce que Frantz Fanon nous apprend à Bruxelles Panthères : pour une praxis décoloniale, radicale et populaire au cœur de la métropole européenne.

Frantz Fanon, 100 ans plus tard : armes pour nos luttes à Bruxelles Panthères
De la psychiatrie coloniale à la guérison politique collective : que ferait Fanon aujourd’hui à Bruxelles ?

« La honte. La honte et le mépris de moi-même. La nausée. Quand on m’aime, on me dit que c’est malgré ma couleur. Quand on me déteste, on ajoute que ce n’est pas à cause de ma couleur… Ici ou là, je suis prisonnier du cercle infernal. » Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs. (1952)

Fanon est vivant, ici, dans nos colères, nos soins, nos combats

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La mémoire volée : réponse à Jean-Pierre Filiu

Accuser Husseini de la Nakba et le Hamas de la destruction de Gaza, comme le fait Jean-Pierre Filiu, c’est effacer l’essentiel: la Nakba comme le génocide à Gaza ne sont pas l’œuvre des Palestiniens, mais l’aboutissement d’un projet colonial européen. Depuis un siècle, l’Europe trace les cartes, arme Israël, fabrique l’exil palestinien et exige des victimes qu’elles se déclarent coupables.

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De la mer aux campus : la Palestine nous libère ! Nouvelles depuis le Royaume de Belgique.

Le campus de l’Université libre de Bruxelles est à nouveau secoué par les mouvements de solidarité pour la Palestine et contre le génocide à Gaza1. La Faculté de droit et de criminologie, a décidé, à la suite d’un vote, de nommer sa promotion Rima Hassan. Ce choix n’a pas laissé indifférente la classe politique et institutionnelle, de l’extrême droite à ce qu’on pourrait encore appeler le centre-gauche, révélant une fois de plus le continuum réactionnaire omniprésent depuis trois ans. Car il faut le dire clairement : la Belgique est un État complice du génocide à Gaza. Ses accords militaires, sécuritaires et économiques avec Israël — qu’il s’agisse des contrats d’armement, de la coopération policière ou de la technologie sécuritaire — nourrissent directement l’occupation et le massacre. Ce n’est pas une complicité abstraite : c’est une complicité matérielle, inscrite dans les décisions des gouvernements successifs, dans le silence complice des partis, et dans les institutions universitaires elles-mêmes, liées à des entreprises actives dans la colonisation.

C’est là que se révèle la réalité du racisme d’État et de la suprématie blanche institutionnelle qui structurent la société belge : des universités aux rédactions, des tribunaux aux parlements. Le débat autour du nom de la promotion Rima Hassan agit comme un miroir grossissant de ce système. Quoi qu’en disent celles et ceux qui aboient avec les maîtres — de la presse nationale aux profils Facebook de personnalités médiatiques — ce choix fait événement et illustre encore une fois « ce que la Palestine nous fait ».

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Le devoir de solidarité implique une lutte pour l’annulation intégrale de la dette du Tiers Monde

Mise en perspective des relations Nord/Sud — Les fondements d’une solidarité entre citoyen-ne-s

par Ernest Mandel

Nous publions une interview d’Ernest Mandel (1923-1995), militant marxiste, connu notamment pour ses travaux économiques et pour ses analyses politiques. Ernest Mandel a soutenu dès le départ la création du CADTM et a participé comme conférencier aux premiers grands rassemblements internationaux organisés par celui-ci à Bruxelles en 1991 (aux côtés de Hugo Blanco, Susan George, René Dumont et Gilles Perrault) et en 1993 (aux côtés d’Abraham Serfaty, Susan George, Nawaal El Saadawi et Michel Chossudovsky). L’interview qui date de 1991 se termine par la nécessité d’agir pour l’annulation de la dette du Tiers Monde et pour l’émancipation des peuples du Sud. Dans cette contribution, Ernest Mandel met en perspective historique les relations Nord Sud en utilisant la grille d’analyse marxiste, il en vient à la question des mécanismes de drainage des richesses du Sud vers le Nord (le remboursement de la dette du Tiers Monde comme l’échange inégal) et argumente en faveur de la solidarité entre travailleurs du Sud et du Nord. L’énorme intérêt de l’apport d’Ernest Mandel au travers de ce texte est la mise en évidence du cadre historique global dans lequel s’insèrent des combats comme celui de l’annulation de la dette du Tiers Monde.

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Cheikh Yassine : la trajectoire d’un paralytique devenu mythe politique

Christophe Oberlin, Cheikh Ahmed Yassine – Le fondateur du Hamas, Éditions Erick Bonnier, 09/01/25, 316 pages, 22€

Il est des livres qui, semblables aux fantômes de l’histoire, viennent hanter notre présent, exigeant une relecture attentive des strates du passé. Cheikh Ahmed Yassine, Le fondateur du Hamas, sous la plume de Christophe Oberlin, appartient à cette catégorie d’ouvrages essentiels, quoique dérangeants. Essentiels, car ils exhument une figure occultée par le fracas médiatique et les simplifications géopolitiques ; dérangeants, car ils nous confrontent aux racines d’un mouvement dont l’ombre portée, tragique et complexe, s’étend jusqu’à l’embrasement actuel ; dérangeants, parce que publier ou simplement analyser un tel ouvrage, c’est accepter de naviguer sur une ligne de crête où l’accusation d’apologie du terrorisme – l’anathème contemporain – guette indistinctement l’auteur, l’éditeur, et celui qui ose en disséquer la portée. Je prends volontiers ce risque, eu égard à l’éditeur que je connais très bien et apprécie, et la personnalité de Christophe Oberlin, médecin dont les missions répétées dans l’enclave palestinienne ancrent le propos dans une expérience vécue. Il ne nous offre pas une thèse académique distanciée, mais une immersion quasi ethnographique, une tentative de compréhension « de l’intérieur ».

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Bruxelles Panthères – Déclaration de soutien au CCIE

Nous, Bruxelles Panthères, réaffirmons notre soutien total au Collectif Contre l’Islamophobie en Europe (CCIE), injustement visé par une offensive politico-judiciaire orchestrée par l’État français et relayée dans nos propres territoires.

En mai dernier, des perquisitions et gardes à vue ont frappé le CCIE et ses partenaires, sous le prétexte fallacieux de « participation à une association dissoute ». Il s’agit d’une manipulation grossière du droit pour criminaliser un collectif de droit belge dont la seule “faute” est de défendre les droits fondamentaux des musulman·e·s et de dénoncer l’islamophobie institutionnelle.

Ce que nous observons, ce n’est pas la justice : c’est une justice instrumentalisée par le pouvoir politique pour museler les voix critiques, intimider les militant·e·s et effacer les organisations antiracistes du champ public.

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66 519 décès recensés – Liste UNITED des décès de réfugiés en 2025

L’ONG UNITED for Intercultural Action publie l’édition 2025 de la Liste des décès de réfugiés, recensant 66 519 morts depuis 1993.

Ces morts ne sont pas des « accidents » de parcours, ni de simples « tragédies ». Elles sont le produit direct d’une politique européenne qui a choisi la mort comme instrument de gouvernement : militarisation des frontières, externalisation des contrôles, accords cyniques avec des régimes autoritaires pour bloquer les routes migratoires. L’Union européenne et ses États membres portent une responsabilité criminelle : chaque nom inscrit dans cette liste est une accusation contre l’Europe forteresse.

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Sara R. Farris : le fémonationalisme, une idéologie sexiste et raciste au nom des femmes

Le 1er avril 2025, Enflammé.e.s s’est entretenu avec Sara R. Farris, sociologue, maîtresse de conférences à Goldsmiths (Université de Londres), spécialiste des migrations, du genre et de l’économie politique du care. Ses recherches portent notamment sur le rôle central des travailleuses migrantes dans les économies de la reproduction sociale, la racialisation du sexisme et la financiarisation du secteur du soin.

Elle est l’autrice de In the Name of Women’s Rights. The Rise of Femonationalism (Duke University Press, 2017), traduit en français sous le titre Au nom des femmes. « Fémonationalisme » : les instrumentalisations racistes du féminisme (Éditions Syllepse, 2021), un ouvrage qui a largement contribué à diffuser le concept de fémonationalisme. Celui-ci désigne l’instrumentalisation de la cause des femmes par des partis nationalistes, xénophobes ou néolibéraux, à des fins anti-immigration et islamophobes.

Dans cet entretien, elle revient sur la banalisation de ce phénomène, ses racines économiques, ses prolongements racistes, et les ambiguïtés croissantes autour d’un féminisme désormais mobilisé par l’extrême droite. Une analyse cruciale, alors que Marine Le Pen a été condamnée la veille à de la prison ferme et à cinq ans d’inéligibilité, et que la droite radicale se recompose à l’approche de l’élection présidentielle de 2027.

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