Crimes d’État – Police – Prison – Tribunaux : vers l’abolition du système pénal ?

Qui le système pénal protège-t-il ? Et de qui ? Qui appelle la police ? Qui en a peur ? Qui va en prison ? Qui n’y va pas ? Et qui sont ceux que l’on désigne volontiers comme criminels, et comme victimes ? Ces questions, tristement rhétoriques, méritent qu’on s’y attarde pour aller au-delà du constat. Car si les luttes des populations issues de l’immigration et des quartiers populaires se sont principalement menées contre les violences policières ces dernières années, peut-on vraiment espérer affaiblir le bras armé, sans s’attaquer au cerveau qui l’agite ?

Loin d’être nouvelles, c’est à nos propres héritages politiques que les réflexions autour de l’abolitionnisme pénal font écho. De fait, l’idée  de mettre fin aux violences d’État n’a pas été l’apanage de ceux qui l’ont théorisé à partir des années 70 : des militants anti-esclavagistes noirs aux luttes de libération africaines-américaines en passant par les luttes pour l’abolition du système colonial, c’est à un retour aux sources que ces questions invitent à penser. Car si l’ambition d’une société sans police, ni prison, ni système pénal peut paraitre un peu utopique, voire dangereuse, celle de subir la violence d’un système tout entier dirigé contre nos existences, est-elle plus acceptable ?

Entretien avec Gwenola Ricordeau, militante abolitionniste et professeure associée en justice criminelle à l’université d’État de Californie, Chico, auteure de Pour elles toutes. Femmes contre la prison (2019, Lux) et qui vient de publier Crimes et Peines : penser l’abolitionnisme du système pénal aux éditions Grévis.

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Mumia Abu Jamal : l’exemple d’une justice raciste

Mumia Abu Jamal : l’exemple d’une justice raciste, solidarité internationale pour sa libération

Réunion zoom organisée par  Free Mumia Abu Jamal Campaign-UK, 31 Juillet 2021

Parler de Mumia Abu Jamal, c’est informer sur les mobilisations organisées, à Paris, un rassemblement, une fois par mois, à proximité de l’ambassade étatsunienne initié par le collectif national de soutien à Mumia, créé en 1995, qui n’a jamais manqué un rendez-vous et qui, avec insistance, demande à être reçu par l‘ambassade étatsunienne ; ce collectif rend régulièrement visite à Mumia et  est présent lors de dates importantes : son anniversaire, ses rendez-vous à la cour de Philadelphie et bien d’autres.

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La politique migratoire européenne et le régime marocain sont tous les deux responsables du drame de Ceuta

25 mai 2021 par le Secrétariat international partagé (CADTM Belgique & ATTAC CADTM Maroc) du CADTM INTERNATIONAL

(CC – Flickr – webbetravel)

Depuis le lundi 17 mai, plus de 8000 personnes migrantes ont franchi la frontière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta et près de la moitié ont déjà été refoulée dans le chaos. Sur fond de crise diplomatique, cette nouvelle tragédie est le symbole de la violence d’un système de dépendances néocoloniales imposé par les puissances européennes avec la connivence de ceux qui gouvernent au Maroc.

  Sommaire
  • Répression militaire contre une jeunesse instrumentalisée
  • Les faux semblant des politiques européennes : l’externalisation de l’asile et l’immigration à (…)
  • Une pression migratoire aggravée par une crise économique et sociale
  • Alternatives proposées par le CADTM

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« POUR NOS VIES EN MORCEAUX »

Crimes & Peines – Penser l’abolitionnisme pénal
Gwenola Ricordeau

Lorsque l’on parle de crime, de prison, de police, de leur abolition, on se place le plus souvent sur le plan de l’argumentation, de la démonstration, de la raison. Il s’agit de convaincre, de prouver que ces institutions sont absurdes, mauvaises voire contre-productives. Le texte de Gwenola Ricordeau que nous publions cette semaine propose un pas d’écart. Il part de l’expérience, du viscéral, il parle de ce que la prison et la police nous font sensiblement. Il introduit « Crimes et Peines. Penser l’abolitionnisme », un livre autour de trois textes « classiques » de la pensée abolitionniste (Nils Christie, Ruth Morris et Louk Hulsman) qui sont traduits pour la première fois en français (par Pauline Picot et Lydia Amarouche). Le livre, publié par les éditions Grevis, sort en librairie le 14 mai.

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L’aide au passage n’est pas un délit!

Il faut le rappeler avec force, sans les solidarités intra-communautaires les migrants sont les proies d’opérations de persécution continues de la part de la police. Luttons contre la criminalisation de la migration et de l’aide au passage. Par le Comité Mawda – Justice et Vérité; le Groupe Montois de soutien aux Sans-Papiers; Refugee Women’s Centre; Solidarity is not a crime.

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Mawda : nous avons besoin d’une commission d’enquête aux compétences élargies

Vendredi 12 février 2021, lors du rendu du jugement dans la partie de l’affaire liée à l’« incident de tir », le tribunal de Mons a clairement reconnu les limites de sa saisine par rapport au cas du meurtre de Mawda.

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Commission d’ enquête Parlementaire pour Mawda

Le rendu du jugement pour ce qui concerne le volet relatif à « l’incident de tir » aura lieu le vendredi 12 février prochain à Mons. Le procès des politiques gouvernementales qui ont rendu possible ce meurtre d’Etat (Mawda a été tuée dans le cadre d’une opération #Medusa) a été solidement verrouillé tant du point de vue de la recherche des infractions et des poursuites (rôle du parquet de Mons) que du point de vue de l’instruction qui en a découlé.

En l’absence d’un procès d’Assises ainsi que par les tentatives d’inculpation de faux coupables poursuivis comme co-auteurs du meurtre (les kurdes irakiens) et l’inculpation d’un acteur policier en bout de chaîne, c’est toute la machine policière, judicaire et politique de traque aux migrants qui se trouve sans comptes à rendre, c’est-à-dire déresponsabilisée.

Nous avons de fortes craintes qu’à l’issue du 12 février prochain, médiatiquement et du point de vue des déclarations politiques, on ne referme la boîte noire des opérations Medusa.

Nous plaidons avec insistance pour l’établissement d’une commission d’enquête parlementaire pour que soit déplié toute cette chaine de commandements et de responsabilités, acteurs par acteurs, qui remonte depuis le policier qui a tué Mawda, jusqu’aux ministres de l’intérieur qui ont mis en place, entretenu et renforcé ce cadre opérationnel, en passant par les acteurs judicaires et policiers qui ont tenté de camoufler le meurtre en « accident ».

C’est pourquoi nous publions dans l’#urgence un premier extrait d’un entretien de recherche plus long qui a eu lieu au lendemain des audiences des 23 et 24 novembre 2020 avec le journaliste Michel #Bouffioux.

L’important travail d’investigation réalisé par le journaliste Michel Bouffioux pour Paris Match constitue pour le Comité des données cruciales qui lui permettent d’articuler son activisme sur une solide dynamique d’enquête. C’est donc en tout logique avec lui qui nous avons tenté d’apporter des premiers éléments de réflexion pour la mise en place de cette commission.

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FREEDOM & ABOLITION: POUR LA LIBERATION DE MUMIA

Nul doute que cette initiative fera date. Son succès tient à la fois à la qualité de la rétrospective sur le « dossier Mumia » et au choix de réunir plusieurs générations de participants, venus d’horizons divers, mais toutes et tous dédiés à la cause de celui qui est devenu le symbole de tous les prisonniers politiques injustement emprisonnés depuis des décennies aux Etats-Unis, que ce soit l’amérindien Leonard Peltier (75 ans dont 45 années d’incarcération) ou Russell Maroon Shoat (ancienne Panthère Noire de Philadelphie) âgé de 77 ans et atteint du Covid.

La participation d’Angela Davis et du célèbre joueur de football américain Colin Kaepernick (*) – l’occasion pour lui de demander publiquement la libération de Mumia – a donné à cette conférence une dimension médiatique exceptionnelle.

Nous portons à votre connaissance (avec un grand merci à Claude Guillaumaud-Pujol et Steve Zade pour les traductions) :

> l’intervention de Colin Kaepernick sur Prison Radio

> le compte-rendu intégral en français

> l’enregistrement intégral en version anglaise et en images sur Youtube

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Violences policières, impunité judiciaire

📢 Si l’affaire Mawda est une affaire d’Etat, c’est aussi en raison du rôle actif joué par la police (violence policière soutenue par des dispositifs organisés de chasses à l’homme) comme dans les tentatives d’étouffement des faits (coalition de fonctionnaires, versions hallucinantes du Parquet, reconstitutions indignes, etc.). Ces éléments ont été étayés par le travail du journaliste Michel Bouffioux. Le meurtre de Mawda n’est pas un cas isolé. A chaque fois, c’est d’une forme de racisme systémique qu’il s’agit. A chaque fois, les avocats, journalistes, familles, activistes ont affaire à des nœuds de mensonges, de non-dits, d’instructions bâclées, etc.

📢 Les questions que nous poserons seront donc les suivantes : Quelles sont les mécaniques de production des violences policières ? Par quels mécanismes l’impunité judiciaire se construit-elle ? Quels sont les moyens de luttes, politiques et juridiques?

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Premier interview d’Ali Aarrass

 « Je suis hanté par l’injustice que j’ai subie »

Condamné à 12 ans de prison au Maroc pour des faits de terrorisme qu’il a toujours niés, Ali Aarrass s’exprime pour la première fois depuis son retour en Belgique cet été.

Ali Aarrass est libre. Depuis le 2 avril. Et après 12 ans de prison en Espagne puis surtout au Maroc où il a été condamné pour « terrorisme ». Une sombre affaire. Et des méthodes d’instruction réduites à la torture. Qui a bouleversé la vie de ce Belge d’origine marocaine qui n’avait jamais vécu au Maroc. Le voilà désormais revenu auprès des siens à Bruxelles en quête d’une nouvelle vie. Il nous a reçus dans le petit appartement qu’il loue avec sa femme.

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