Les conclusions de l’enquête du Comité P sur la mort de la petite Mawda sont discutées ce mardi en commission du Parlement au cours d’une séance à huis clos. Le rapport qui a fuité dans la presse est décrié par la défense des parents de la jeune fille de deux ans.
Rapport du Comité P sur la mort de Mawda : une enquête très… conviviale
EXCLUSIF – Paris Match.be a pu lire le rapport du Comité P sur l’affaire Mawda. Ce document confirme plusieurs informations déjà révélées par notre contre-enquête mais il laisse en suspens bien des zones d’ombre. Par Michel Bouffioux
Ce mardi 29 janvier à 9 h 30, quelques parlementaires commenceront à débattre en commission du premier rapport du Comité P sur l’affaire Mawda. L’enquête de l’organe de contrôle porte « sur l’examen de la poursuite menée sur l’autoroute jusqu’au moment de l’incident de tir (celui-ci étant exclu, s’agissant de l’essence même du dossier judiciaire) ». Plus précisément, les enquêteurs du Comité P se sont focalisés sur des « problèmes en matière de communication et de coordination » au risque de noyer les députés dans d’innombrables considérations techniques sur des problèmes de connexions entre différents dispatchings policiers et des voitures de police… Au risque aussi de faire passer le message – certainement faux – que l’affaire Mawda ne soulèverait, pour l’essentiel, que des débats sur les défaillances de certaines communications radio pendant une course-poursuite.
Manifestation pour la justice migratoire !
Bruxelles Panthères a signé l’appel pour la justice migratoire.
Nous vous invitons à rejoindre la manifestation pour dénoncer les politiques racistes du gouvernement belge !
Rendez-vous le 12 janvier à 14 h, à la gare du Nord.
Infos : page Facebook.
11 janvier 2019, dix-sept ans de non-droit à Guantanamo
ll y a 17 ans, le 11 janvier 2002, une base militaire américaine à Cuba fut transformée en la prison la plus controversée au monde.
Cette prison, à Guantanamo Bay, fut établie géographiquement hors du territoire des États-Unis, dans une zone coloniale. Le but était de bien montrer au monde entier que l’état de droit ou les conventions humanitaires internationales ou nationales ne s’y appliqueraient pas.
Depuis 2002, 779 terroristes présumés y ont été détenus dans le cadre de la Global War on Terror (GWT) que les USA ont déchaînée après les attentats du 11 septembre 2001. La grande majorité de ces 779 détenus – suspects d’appartenir à Al-Qaeda ou aux Talibans- ont été arrêtés, achetés à un prix de 5 000 dollars en moyenne ou kidnappés après l’attaque américaine contre l’Afghanistan. L’enfermement de ces prisonniers enchaînés, aux yeux bandés, à genoux, dans leur costume orange, au sein de cages d’acier, entourés de chiens et de soldats américains, devait être la démonstration de la force de l’Occident et le témoin de la capacité d’humiliation de l’ennemi par le vainqueur dans la Global War on Terror.
Droit d’appel à Mumia pour défendre son innocence
MOBILISATION INTERNATIONALE pour que le Procureur de Philadelphie ne s’oppose pas à la décision de la justice accordant un droit d’appel à Mumia pour défendre son innocence
Nous diffusons ci-dessous le texte à adresser au Procureur … Et vous invitons à le reproduire en mentionnant vos nom & prénom, votre ville ou village, et en l’adressant par courriel à : DA_Central@phila.gov
Mort de Mawda : la contre-enquête de Michel Bouffioux
Dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 mai 2018, sur une autoroute belge, près de Mons, un policier tirait un coup de feu en direction d’une camionnette transportant des migrants. Mawda, une petite fille de 2 ans, touchée en pleine tête, était tuée. Enquête sur les zones d’ombres d’une « opération Médusa », une chasse aux « illégaux » qui a mal tourné.
Eunuque et violeur : le devenir homme Indigène en Occident
Ce texte est une version annotée de l’intervention tenue au Bandung du Nord dans le cadre du Forum sur les effets du racisme sur les féminités et les masculinités opprimées, le 6 mai 2018.
Dans ces 15 minutes, mon propos ne pourra être qu’incomplet, péremptoire, fait de postures et de provocations. Mais peut-être est-ce là le point de départ d’une critique indigène, à défaut d’être tout à fait décoloniale.
Après tout, nous Indigènes du Nord, sommes réputés ne pas être authentiques. L’authenticité est en Afrique, elle est en Irak, elle est en Asie, et surtout elle est dans le passé. Elle est enfouie sous les décombres de Tenochtitlan et dans le vent des plaines de l’Ouest, entre les collines de Safâ et Marwah, et sous le sable qui a enfoui le Sphinx, jusqu’à ce que l’homme blanc le redécouvre pour nous. Nous ne sommes que des versions frelatées, métissées, corrompues de ce que nous sommes « vraiment », et l’homme blanc est encore aujourd’hui le maton de cette essence.
Les ‘Gilets jaunes’… ou la résistance insurrectionnelle de citoyens trahis
Quand la justice de l’État n’est que violence, la violence du peuple n’est que justice (graffiti mural)
La colère citoyenne qui se manifeste à travers le mouvement des ‘Gilets jaunes’ est non seulement compréhensible, mais elle est pleinement justifiée. Tout citoyen animé d’équité ne peut qu’en être solidaire. Ce n’est pas la première fois qu’elle s’exprime, et si les précédents mouvements de contestation qui ont émaillé la paix sociale ces dernières années ont semblé s’étioler, en réalité cette colère ne s’est jamais éteinte. Bien au contraire, comme elle n’a pas été entendue par les tenants du pouvoir, les frustrations se sont accumulées à en devenir explosives.
Le niveau d’injustices alimentées par les politiques mises en place par les gouvernements nationaux au service de la machine européenne et son idéologie ultra-libérale, est devenu inacceptable pour la majorité des citoyens. Tant au plan national qu’international du fait de cette mondialisation suicidaire où tout est lié. Les exemples sont si nombreux qu’il est impossible d’en établir la nomenclature.
La paix règne
Violence et politique aujourd’hui
« Ce qui nous semble surtout étrange, dans la ferme décision de substituer l’action parlementaire à tout emploi de la violence populaire, c’est l’idée qu’une révolution peut être faite arbitrairement.» Rosa Luxemburg, « L’expérience belge », 1913.
D’un point de vue politique évoquer la violence fonctionne comme un acte magique. Là où le pouvoir aperçoit de la violence, il peut tracer un périmètre de sécurité à l’intérieur duquel tout lui est permis pour y mettre fin, pour garantir notre sécurité, pour éliminer la menace, y compris une violence extrême. Tout individu ou groupe, accusé de violence, quelles que soient les circonstances, devient d’un seul coup illégitime dans l’ensemble de ses actes, passés, présents et à venir.
Il serait peut-être intéressant de regarder les ficelles de cet étrange tour de passe-passe, dont les premières apparitions remontent peut-être au XVIème siècle, lors de la colonisation de l’Amérique.