Héritiers de la longue histoire des luttes anti-coloniales suivies des luttes de l’immigration qui ont tracé un sillon à travers le tissu associatif, le monde du travail, les espaces publics à la faveur de prises de paroles critiques et autonomes, nous réfutons en bloc toutes les stratégies de tensions opposant citoyens belges et citoyens de seconde zone, « immigrés » et réfugiés, musulmans et non musulmans, militants et société civile.
A l’heure où celles et ceux qui combattent ce système raciste sont stigmatisés, calomniés et persécutés sous le label « islamo-gauchistes » ou de communautaristes, où la dénonciation est discréditée sous prétexte de « victimisation », où l’identitarisme bat son plein à l’échelle mondiale, où de nouvelles contestations de l’hégémonie occidentale se font entendre à travers le monde, il est temps d’imposer un nouveau rapport de force en posant les jalons d’une initiative qui fait le plein à la fois des revendications historiques de l’immigration et de l’anti-impérialisme.
Face à l’islamophobie, à la négrophobie, à la rromophobie galopantes ;
Face à la gestion répressive des quartiers du croissant pauvre à la lumière de la « lutte antiterroriste » et du Plan Canal ;
Face au déni de la question coloniale et de ses effets persistants sur les populations noires ;
Face à la légitimation d’un racisme d’Etat par des formes instituées de sous-citoyenneté à l’égard des binationaux ;
Face à la criminalisation accrue des migrants sans-papiers et à la poursuite d’une politique migratoire mortifère ;
Face au démantèlement des acquis sociaux et à la flexibilisation toujours plus poussée du marché du travail qui touche tout le monde et en particulier les couches les plus précarisées et colorées de la population ;
Face à la poursuite de l’impérialisme auquel participe grandement la Belgique via ses ventes d’armes ;
il est en effet plus que temps de construire un « Nous politique » composé de citoyens belges et non-belges, avec ou sans papiers, militants associatifs, politiques ou syndicaux, travailleurs ou chômeurs. Un « Nous » qui dessine la perspective stratégique d’un cadre d’alliances entre l’antiracisme politique et le mouvement social, stabilisé à partir d’une colonne vertébrale claire : la lutte contre le racisme structurel et ses diverses formes.
Il est temps de réagir collectivement comme le propose le Collectif Rosa Parks Belgique.
Ils ne veulent pas de nous ? Ils veulent nous voir disparaître comme par enchantement ? Exauçons leur vœu et rendons-nous aussi invisibles que possible. Le 30 novembre, disparaissons des réseaux sociaux, des grandes enseignes de consommation, des transports publics, de l’école, de l’université ou encore de nos lieux de travail pendant 24h. Disparaissons pour dire notre colère devant l’injustice et la hogra permanentes.
Et le 1er décembre, jour du « NON » historique de Rosa Parks, un « NON » réclamant justice et égalité citoyenne, réapparaissons plus visibles, plus beaux et plus fiers que jamais. Réapparaissons pour marcher, pour dire et réaliser nos espoirs de justice, et surtout notre refus absolu de la guerre civile en particulier et de la guerre en général. Nous marcherons avec la volonté d’inscrire les actions de lutte politique que nous menons aujourd’hui dans le chemin tracé par les militants associatifs d’hier qui à maintes reprises ont occupé les rues de Bruxelles pour réclamer égalité et justice. Nous pensons notamment aux moments forts que furent : le rassemblement « Nous sommes la valeur ajoutée » (décembre 2014), le rassemblement contre l’esclavage en Lybie (novembre 2017), les manifestations annuelles contre les violences policières (15 mars), les rassemblements pour la libération d’Ali Aarrass depuis 2010, les rassemblements en soutien aux droits des sans-papiers depuis plus de 20 ans et les rassemblements pour Gaza (27-28 décembre). Toutes ces actions nous précèdent et nous portent. La réapparition du 1er décembre se veut l’occasion de les prolonger, de les rassembler et de les articuler.
Rejoignez dès à présent le mouvement ! Rejoignez l’appel lancé par le Collectif RosaParks Belgique !
https://www.facebook.com/Collectifrosaparksbelgique/
Le 1er décembre, on prend la rue.
Rejoignez-nous : https://www.facebook.com/events/2246017385676013/
Grande Marche contre la Hogra et le Racisme d’État.
Le 1er décembre, nous marcherons pour exiger Égalité et Dignité pour toutes et tous !
Rendez-vous à 14h devant la statue du Roi génocidaire Léopold II à la place du Trône, à Bruxelles.
« Je suis fatiguée d’être traitée comme une citoyenne de seconde zone. » Rosa Parks
Nos Luttes
Le 30 novembre 2018, contre le racisme et les inégalités sociales, on disparaît de nos lieux de travail, de nos facs, de nos écoles, des réseaux sociaux, des lieux de consommation.
Et le 1er décembre, on réapparaît sur toutes les grandes places des villes, pour exiger Egalité et Dignité pour tous et toutes.
AVEC NOUS OU RIEN
ENSEMBLE OU RIEN
JUSTICE OU RIEN
LIBERTÉ DE CIRCULATION, D’INSTALLATION OU RIEN !
Nous, indigènes1, avec ou sans papiers, subissons toutes les injustices, qu’elles soient raciales, sociales, religieuses, politiques ou économiques, que le gouvernement de Charles Michel, de ses alliés, de ses prédécesseurs aux manettes accentuent toujours un peu plus. Ils nous précarisent, faisant de nous des « riens », des inexistants, des invisibles.
Invité.e.s à venir quand un besoin de main d’œuvre se présente ou chassé.e.s ou obligé.e.s de quitter nos pays par les guerres menées par l’OTAN et l’Europe, par les conflits armés créés et entretenus par les vendeurs d’armes dont la Belgique se gausse, par la spoliation des richesses de nos sous-sols (pétrole, or, uranium, coltan, manganèse, cuivre, …) sans contrepartie ni réparations en termes de création d’emplois pour nos jeunes ou d’amélioration de nos conditions de vie, par l’accaparement de nos terres, par le dérèglement climatique dont les états industriels sont responsables avec soit des inondations, soit la désertification, par les politiques d’ajustement structurelles imposées à nos pays qui ont détruit toutes les structures sociales, économiques et éducatives, par les accords de partenariats économiques tout à l’avantage des pays « riches », détruisant nos agricultures et nos commerces, nous devrions alors repartir, nous taire, nous laisser faire.
S’ajoute la guerre aux personnes désirant migrer qui atteint des sommets d’ignominie et de cynisme et qui montre à quel point nos existences ne valent rien pour eux : la prétendue « aide au développement » qui sert uniquement à nous empêcher de venir en Europe et permet aux entreprises belges, européennes, supranationales de se partager l’argent de l’Europe (formation et armement des polices dans les pays de départ, construction de camps dit « hotspots » où l’on nous trie comme du bétail, argent donné par « tête » aux pays acceptant de reprendre leurs ressortissants ou autres migrants indésirables en Europe (accord UE/Turquie, accords de Malte UE/Afrique, accords avec le Maroc, la Tunisie, aide financière et militaire aux factions libyennes). La colonisation bat son plein.
Tous ces accords ne sont-ils pas la preuve de la continuation de l’esclavage dont la définition est : « la condition d’un individu privé de sa liberté, qui devient la propriété, exploitable et négociable comme un bien matériel, d’une autre personne » ?
Subissant depuis des siècles ces « accords » économiques et socio-stratégiques, sommes-nous libres ou privé.e.s de liberté ? Nos familles, nos proches ne sont-ils-elles pas « négocié.e.s » comme des biens matériels et donc devenu.e.s de fait la propriété d’autres personnes ou des états ?
Qu’en est-il de notre liberté de circuler et de nous installer comme il est stipulé dans l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits Humains ? (Article 13 : 1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays).
Et si, après de nombreuses violences subies et après avoir échappé à la mort comme de nombreux frères et sœurs, nous avons réussi à traverser, comment nous traite-t-on arrivé.e.s en Europe ?
1 Sans-papiers, migrant.e.s, « irrégulier.e.s », demandeur.se.s d’asile, dubliné.e.s, descendant.e.s d’immigré.e.s, deuxième/troisième/quatrième génération, binationaux, métis.ses, quarteron.ne.s, noir.e.s, arabes, rroms, palestinien.ne.s, latinos, philippin.e.s, … « sous-développés » (perçus comme tels), neg’ marrons, musulman.e.s, Rroms, racialisé.e.s, exilé.e.s forcé.e.s, « clandestin.e.s »,
Comme des bêtes ! Pire que des bêtes ! Il est même fait plus de cas en Europe des animaux que de nos vies. Et ne parlons pas des biens matériels !
De nos arrivées les plus anciennes aux plus récentes, une fois ici, c’est la vie à la rue ou entassé.e.s dans des chambres souvent insalubres, à la merci des marchands de sommeil grâce à l’État ! Discriminé.e.s dans les institutions ! Chassé.e.s et pourchassé.e.s continuellement, frappé.e.s, étouffé.e.s, tué.e.s par la police, Humilié.e.s sans cesse par tout l’appareil d’État ! Traité.e.s de terroristes ! Criminalisé.e.s ! Enfermé.e.s ! Expulsé.e.s ! Déporté.e.s ! Noyé.e.s ! Nous ne devons pas exister, ni ici ni ailleurs et il s’agit de bien nous le faire « rentrer dans nos têtes » ! Nous naviguons dans le « non-être ».
Nos frères et nos sœurs sans-papiers sont les esclaves des temps modernes, corvéables à merci et sans droits, travaillant pourtant dans tous les secteurs non délocalisables : aide à la personne, restauration, nettoyage, sécurité, bâtiment, travaux publics, agriculture.
Plus généralement, les racialisé.e.s sont empêché.e.s des sphères professionnelles, socio-économiques, politiques ou considéré.e.s comme des alibis, ce qui amplifie l’essentialisation de nos identités d’indigènes.
Depuis des générations et encore aujourd’hui, nous effectuons les besognes que les blanc.he.s ne veulent pas faire car trop mal payées, trop dures, avec des horaires impossibles et des temps de transport interminables non rémunérés. Nous sommes la main-d’œuvre délocalisée sur place car sans droits, donc sans aucune obligation pour l’employeur en matière de salaire, d’horaires et de conditions décentes de travail. Nos enfants sont pointés du doigt, qu’ils grandissent dans des quartiers populaires ou des territoires plus aisés, ils sont encore les « autres » et chacun.e leur demandera : « Et tu viens d’où ? ».
Tout ce que subissent les racisé.e.s, les « étranger.e.s » (y a t-il un.e étranger.e sur Terre ?) est un crime contre l’humanité. Seul un rassemblement de tou.te.s les « laissé.e.s pour compte » de ce système nous permettra de renverser ensemble la vapeur, de nous soulever afin de bannir cette politique capitaliste qui nous détruit tous.
Alors le 30 novembre 2018, SANS NOUS, contre le racisme et les inégalités sociales, disparaissons tous de nos lieux de travail, de nos facs, de nos écoles, des réseaux sociaux, des lieux de consommation, en soutien aux luttes des sans papiers et de toutes les générations immigrées et de toutes les identités indigènes ;
PUIS
le 1er décembre, 100% NOUS, nous réapparaissons dans l’espace public à Bruxelles, pour exiger Egalité, Liberté et Dignité pour tous et toutes !
ANTICOLONIAL OU RIEN
L’impérialisme est une donnée essentielle de la situation pour les descendants de colonisés. Il décrit la réalité des grandes puissances économiques, gouvernées par des oligarchies financières et industrielles, qui s’accaparent sans vergogne les richesses du monde. Au nom de la raison économique des grands groupes et de la raison d’État des grandes puissances, la vie des humains et de la nature de pays dit du Tiers-Monde ne compte pour rien dans les calculs des plus importants décideurs financiers et militaires. Après l’effondrement du bloc soviétique et la contre-révolution au Tiers-Monde, le renversement des gouvernements anticolonialistes ou leur cooptation, la plus grande part du globe est devenue l’objet de toutes les rivalités militaires entre grandes puissances et de toutes les logiques prédatrices de la part des exploitations industrielles, agricoles et des institutions financières. Les pays du Sud ou anciennement colonisés sont étranglés par la dictature des marchés financiers, et les populations déshéritées qui y vivent et travaillent sont soumises à une vile surexploitation, aux bas salaires, aux prix élevés des biens de première nécessité, à l’effondrement de leurs infrastructures sous le poids des guerres. La catastrophe climatique, l’épuisement des ressources naturelles et la délocalisation des émissions de carbone du Nord vers le Sud les placent en première ligne du désastre écologique. Ces conditions de vie dégradées, pudiquement appelées « sous-développement », sont la conséquence de politiques et de réformes imposées par l’Occident et ses institutions économiques. La suprématie du dollar à l’échelle mondiale et l’agressivité militaire des États-Unis ont permis aux impérialismes de façonner les politiques économiques et de briser la souveraineté des pays du Sud. Selon les préconisations de Washington, « moderniser » signifie ouvrir tous les secteurs à la concurrence, déréglementer les prix, s’endetter auprès des marchés financiers, limiter les subventions auprès des secteurs agricoles. Ce carcan n’a à offrir au Sud global, aux anciennes colonies, au mieux, qu’une croissance profondément inégalitaire, où une élite occidentalisée, commerçante et financière, monopolise les rentes qu’offrent les ressources naturelles, énergétiques ou le potentiel industriel de leurs pays. Les guerres, le plus souvent téléguidées voire menées depuis l’Occident, jouent un grand rôle dans cette odieuse mondialisation. Le militaire et le sécuritaire constituent des industries florissantes, un marché dans lequel la Belgique joue un rôle majeur. La déstabilisation civile et militaire des pays du Sud est non seulement une façon pour chaque puissance d’étendre ses zones d’influence, non seulement une moyen de vendre des armes, mais c’est aussi une économie à part entière. La destruction et la reconstruction sont complémentaires, à l’image en France de l’entreprise Lafarge commerçant avec les territoires gouvernés par l’État islamique tandis que la coalition dont la Belgique fait partie bombarde les civils à Mossoul et Raqqa pour « lutter contre le terrorisme ». Aujourd’hui, la Belgique opère sur une multitude de fronts, de la RD Congo , Rwanda, et la Syrie. Parmi les sales guerres auxquelles participe l’État Belge, l’une des plus insidieuses est sans nulle doute la guerre du Kivu, – une guerre extrêmement meurtrière pour les civils, dont les conséquences humanitaires sont catastrophiques. Pour la Syrie, la responsabilité belge se joue à plusieurs niveaux comme l’origine et la vente d’armes chimiques utilisées par Bachar Al Asad ainsi que sa participation à la coalition contre Daech dans les bombardements encore intensifiés après le retrait des Pays-Bas de la coalition. Enfin si le rôle de la Belgique au Sahel est moindre que celui de nos voisins français,nous y apportons tout notre soutien. Citons encore le rôle diplomatique et économique vis-à-vis du Congo, notre ancienne colonie dont la richesse a permis l’existence même de notre petit royaume. Une réflexion décoloniale est encore balbutiante comme en témoignent les négociations autour du « nouveau » musée de Tervuren et de la restitution des oeuvres d’art et des restes humains.
Enfin, ce système des guerres par procuration, laissant les économies exsangues et prêtes à subir les prédations de toutes sortes, est indissociable du soutien à la poursuite de la colonisation en Palestine. La Belgique a une double attitude. Mr Michel déclara l’année passée : « Nous nous sommes toujours inscrits dans la volonté d’aboutir à un processus de paix, à des résultats concrets en termes de paix entre la Palestine et l’État d’Israël, c’est un premier point, deuxième importance, ce qui est critiqué dans la position de Trump, ce n’est pas tellement sur le fond, ce qu’il critique ,c’est le moment, et aussi la façon dont c’est fait ». La Belgique tient Israël pour l’un de ses partenaires stratégiques – et comment pourrait-il en être autrement, puisqu’Israël ne se contente pas d’écraser les Palestiniens, le sionisme entrave depuis sa création toute construction étatique souveraine et non-alignée sur Washington ? Quel meilleur allié pour une puissance comme la Belgique qu’un État proclamant tout adversaire économique et militaire du bloc atlantiste comme une menace existentielle ? Cette géopolitique impérialiste et cette économie prédatrice ont une conséquence majeure pour les populations issues de la colonisation en Europe et aux États-Unis. Comme l’avaient constaté Fanon et Malcolm X, la suprématie occidentale est inséparable du racisme, c’est-à-dire de la justification idéologique que certaines vies sont éligibles aux droits humains et d’autres – la majorité de l’humanité – ne comptent pour pas grand chose : victimes collatérales des bombardements, migrants et déplacés par les guerres et le climat, paysans expulsés ou ruinés, populations colonisées, etc. Si la vie des Noir(e)s, Arabes, musulman (e)s, Asiatiques, Sud Américain(e)s, du monde entier ne compte pour rien à l’échelle du monde, il va de soi que dans nos métropoles impérialistes elles sont également de peu de valeur. Par ailleurs, les industries sécuritaires et militaires nourrissent aussi la guerre préventive menée contre les quartiers populaires. Tout est fait, en outre, pour empêcher les populations victimes du racisme de s’immiscer dans les aventures impérialistes belges, notamment du fait de la criminalisation de la campagne BDS, et de la répression des manifestations en soutien à la Palestine ou contre la négrophobie. Dans ce contexte, et pour marquer notre opposition à la suprématie occidentale sous toutes ses formes, ici et ailleurs, nous appelons à célébrer le geste héroïque de Rosa Parks cette année par deux jours de lutte. Exigeons la fin de la présence belge en Afrique, au Moyen-Orient, la fin des activités prédatrices des firmes et des fonds d’investissement belges dans les pays du Sud. Demandons la reconversion de nos industries sécuritaires, militaires et carcérales, de notre complexe nucléaire, en activités réellement nécessaires ou épanouissantes pour les populations. Réclamons la fin de la francophonie, du pillage des ressources naturelles et des forces laborieuses d’Afrique, ainsi que l’abolition de la dette du Tiers-Monde. Le 30 novembre 2018, contre le racisme et les inégalités sociales, on disparaît de nos lieux de travail, de nos facs, de nos écoles, des réseaux sociaux, des grands lieux de consommation. Et le 1er décembre, on réapparaît dans l’espace public à Bruxelles, pour exiger Égalité et Dignité pour tous et toutes.
Grande Marche contre la Hogra et le Racisme d’État.
Le 1er décembre, nous marcherons pour exiger Égalité et Dignité pour toutes et tous !
Rendez-vous à 14h devant la statue du Roi génocidaire Léopold II à la place du Trône, à Bruxelles.