DOSSIER Bruxelles ville congolaise

L’histoire coloniale belge émaille la vie quotidienne des Bruxellois : dans le métro, les parcs bruxellois, les musées, mais aussi plus simplement au supermarché ou sur la table.

À l’heure de l’imminente réouverture du musée royal d’Afrique centrale, ce dossier propose une lecture de Bruxelles, ancienne capitale coloniale, parsemée de lieux, de places, de statues, de symboles, de souvenirs et de pratiques qui renvoient à ce passé congolais et le mêlent à notre quotidien. Mais de quel Congo parle-t-on ? Quel est notre rapport à ces traces ? Acceptons-nous de les regarder ? Comment les aborder dans une ville qui vante par ailleurs son cosmopolitisme ?

Accompagnez-nous pour une balade à travers la ville et son histoire, mettant en lumière une partie de l’héritage colonial et sa continuité dans notre quotidien de bruxellois. Un premier arrêt au goût chocolat-banane étrangement amer est suivi d’une visite dans les limbes de la réouverture du musée de Tervuren (créé par le roi bâtisseur en personne) pour déboucher sur un panorama cartographique des lieux nommés d’après d’illustres missionnaires et colons zélés.

En présence de ces témoignages monumentaux et statuaires qui trônent dans l’espace public, nous nous poserons la question de leur décolonisation (im)possible, pour enfin nous retrouver dans une conférence qui s’est tenue il y a près d’un siècle et prendre un souffle d’inspiration pour les luttes qui restent à mener.

Bruxelles en mouvements n°297 – Novembre-décembre 2018

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MUMIA … 2020 l’année de sa libération ?

Du 3 au 10 décembre 2019, une délégation française s’est rendue à New York puis à Philadelphie. Elle était composée de Claude Guillaumaud-Pujol et Jacky Hortaut, co-animateurs du Collectif Libérons Mumia, et de Christine Tournadre, réalisatrice de documentaires venue en repérage accompagnée de sa collaboratrice Marianne Rossi. Ces dernières ont le projet de faire un film sur Mumia Abu-Jamal et la mobilisation qui le soutient bien au-delà des frontières américaines depuis plus de trois décennies.

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Face à la barbarie qui vient, l’utopie décoloniale

Il s’agit pour le Tiers-Monde de recommencer une histoire de l’Homme.

Frantz Fanon.

Il y a des périodes au cours desquelles l’histoire semble s’accélérer et tout nous porte à croire que nous sommes dans l’une d’entre elles. Il y a à peine plus d’un an sortait le livre d’Ugo Palheta, La possibilité du fascisme[1], alertant sur le fait que le fascisme, loin d’être un danger qui aurait été écarté de manière définitive, restait au contraire une possibilité susceptible de resurgir sous une autre forme. Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si une fascisation des démocraties électorales européennes et occidentales est une éventualité, mais de trouver le moyen d’enrayer ce glissement vers la barbarie.

Ce moyen, c’est la voie décoloniale.

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Commémoration des anciens combattants de la Force Publique du Congo.

2019 marque les 70 ans du début de la deuxième guerre mondiale mais également les 100 ans du Traité de Versailles.
Bakushinta et ses différents partenaires vous convient le lundi 11 novembre à la Cérémonie d’hommage aux anciens combattants de la Force Publique du Congo qui se tiendra de 14h à 16h sur le Square Riga

Adresse
Croisement Avenue Huart Hamoir et Eugène Demolder.
Tram 55, arrêt Helmet ; tram 93, arrêt Gare de Schaerbeek

Contact
bakushinta@gmail.com

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La dignité ou la mort : Un livre qui dessine les limites de la notion de dignité

Norman Ajari, auteur de « La Dignité ou la Mort – Éthique et politique de la race », est l’invité de Paris direct. Docteur en philosophie, il enseigne à l’université Toulouse Jean-Jaurès et aux États-Unis. Pourquoi s’est-il intéressé à la notion de dignité ? Existe-t-il un racisme d’État en France ? Qu’est-ce que le blackface ? Explications.

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Stengers feat. Ajari : essentiallisme, intersectionnalité, féminisme décolonial, ect.

Fragments 1. Stengers : “La force transformatrice du féminisme. Entretien avec Isabelle Stengers” “La possibilité que l’on m’accuse d’essentialisme ne m’impressionne pas le moins du monde (…) mais la manière dont trop de féministes en ont fait un instrument de disqualification contre d’autres femmes en lutte est une catastrophe.” “Il ne sert à rien de … Lire la suite

De l’innocence blanche et de l’ensauvagement indigène : ne pas réveiller le monstre qui sommeille

Ce texte est une version améliorée d’une intervention faite d’abord à la New School for social Research, New-York, le 11 mars 2019, puis à Brown University, Providence, le 12 mars 2019, à Rutgers University, Brunswick, le 14 mars 2019 et enfin à l’Université de Naples, le 17 mai 2019.

« Il n’y a aucun doute qu’Abu-Jamal est coupable ».

Seth Williams, procureur de Philadelphie

Merci à La New-School de cette invitation qui m’honore. Merci à Ann Stoler et à Gil Anidjar. Merci à vous tous d’être là pour m’écouter.

D’abord comme nous allons aborder ensemble un débat sur la notion d’innocence et que ce débat a lieu à New-York, aux États-Unis, au cœur de l’empire, je ne peux pas ne pas me présenter pour ce que je suis : certes une militante décoloniale, certes, une militante politique, mais surtout une « citoyenne », habitante d’un pays du Nord, la France, qui fonde sa puissance sur son passé/présent colonial. À ce titre, le terme « citoyenne » me paraît être un cache-sexe pour brouiller la réalité de ce que je suis réellement car ces rapports de pouvoir asymétriques dont je profite objectivement ne sont rien d’autre qu’un crime déguisé. Dès lors, je ne peux que me présenter à vous pour ce que je suis réellement : une criminelle. Il ne s’agit pas pour moi de battre ma coulpe, ce qui serait déjà une échappatoire, mais simplement de ne pas être tentée par une forme ou une autre de blanchiment qui à mes yeux est une entrave à l’action politique.

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Les Gilets Noirs cherchent le Premier Ministre !

URGENT / CAGNOTTE anti-répression gilets noirs

On a besoin d’argent d’ici ce soir pour assurer la défense des camarades arrêtés et enfermés arbitrairement au centre de rétention de Vincennes suite à la répression raciste au Panthéon.

A faire tourner au MAXIMUM

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Les Gilets Noirs cherchent le Premier Ministre !
Né en Novembre 2018, le mouvement des Gilets Noirs lutte contre le racisme et pour des papiers pour toutes et tous. Il regroupe aujourd’hui 50 foyers d’Ile-de-France et des locataires de la rue, en lutte pour leur dignité.

Vendredi 12 juillet, 700 Gilets Noirs ont occupé le Panthéon pour revendiquer leurs droits, le droit à la dignité, le droit à avoir des papiers pour ne plus être chassé.e.s quotidiennement par les flics.

Cette action s’inscrit dans la campagne victorieuse des Gilets Noirs « Gilets noirs cherchent premier ministre » lancée le 19 mai 2019 par l’occupation du terminal 2F de l’Aéroport de Roissy-Charles de Gaulle et l’occupation de la tour Elior à la Défense le 12 juin 2019. Ces deux premiers coups portés au système raciste d’exploitation des sans-papiers ont montré que les gilets noirs n’avaient plus peur.

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En soutien à Saïd Bouamama

Après le boycott d’un colloque par des représentants de l’Etat pour seul motif que le sociologue Saïd Bouamama y participait, 130 personnalités communiquent leur solidarité à l’universitaire face à une «campagne de diffamation» islamophobe. Ils déplorent que le pouvoir ait «obtempéré aux injonctions de l’extrême-droite».

 

Le colloque de deux jours, organisé à Bobigny sur le thème « Mécaniques de l’extrémisme violent », a été troublé par l’absence d’un de ses organisateurs, le sociologue Saïd Bouamama, conséquence d’un veto émanant du ministère de l’intérieur. Cette intervention relaie une campagne expresse initiée par le Rassemblement national, aussitôt suivi par le FigaroVox et Valeurs Actuelles.

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