Les ‘Gilets jaunes’… ou la résistance insurrectionnelle de citoyens trahis

Quand la justice de l’État n’est que violence, la violence du peuple n’est que justice (graffiti mural)

La colère citoyenne qui se manifeste à travers le mouvement des ‘Gilets jaunes’ est non seulement compréhensible, mais elle est pleinement justifiée. Tout citoyen animé d’équité ne peut qu’en être solidaire. Ce n’est pas la première fois qu’elle s’exprime, et si les précédents mouvements de contestation qui ont émaillé la paix sociale ces dernières années ont semblé s’étioler, en réalité cette colère ne s’est jamais éteinte. Bien au contraire, comme elle n’a pas été entendue par les tenants du pouvoir, les frustrations se sont accumulées à en devenir explosives.

Le niveau d’injustices alimentées par les politiques mises en place par les gouvernements nationaux au service de la machine européenne et son idéologie ultra-libérale, est devenu inacceptable pour la majorité des citoyens. Tant au plan national qu’international du fait de cette mondialisation suicidaire où tout est lié. Les exemples sont si nombreux qu’il est impossible d’en établir la nomenclature.

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Collectif Rosa Parks Belgique – Avec nous ou rien

#AvecNousOuRien ✊🏾

Grande Marche contre la Hogra et le Racisme d’État.

Le 1er décembre, nous marcherons pour exiger Égalité et Dignité pour toutes et tous !

Rendez-vous à 14h devant la statue du Roi génocidaire Léopold II à la place du Trône, à Bruxelles.

Collectif Rosa Parks Belgique.

Le constat est sans appel : nous sommes de plus en plus exposés aux discriminations systémiques, à la répression et aux violences policières, aux humiliations et à une précarisation généralisée.

Nous, Noirs, Arabes, Rroms, musulmans, issus de l’immigration postcoloniale, identifiés comme des non-Blancs, sommes les cibles prioritaires d’un racisme structurel qui, depuis plusieurs décennies, poursuit sa marche funeste en se déployant à tous les niveaux de la société.

 Au mieux, nous sommes des « citoyens refoulés » ; au pire, se développe et s’affirme un véritable « racisme d’État » s’exprimant sous diverses formes et contenant en germe les principes-mêmes de la guerre civile. Contre cette gestion raciale des populations sous-tendue par un appareil politico-médiatique complice qui ne peut que provoquer la dislocation du lien social, nous appelons l’ensemble de celles et ceux qui se reconnaissent dans ce « Nous politique » antiraciste à se mobiliser.

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Nous exigeons un moratoire sur l’exposition des objets dont on sait qu’ils ont été obtenus par le vol, le pillage, la conversion forcée, la menace ou l’extorsion.

Bravo à Mireille-Tsheusi Robert et Anne Wetsi Mpoma pour leurs interventions déterminantes lors du débat sur les ondes de la RTBF : Débats premières. On sent clairement que les arguments s’affutent et que le débat devient public. A un mois de la réouverture du Musée de Tervuren, il était temps que les prises de paroles sortent du huit clos des groupes internes du musée en charge de la rénovation. Le débat commence à prendre et on sent clairement une panique monter du côté du personnel du Musée. Mr Verbergt finit le débat en invitant tout le monde pour la réouverture en disant : « j’aurais préféré avoir cette discussion un mois après la réouverture ». Clairement, le directeur en charge des relations avec les publics craint que l’image lisse de la « rénovation » avec laquelle le discours marketing du musée entend attirer à lui de nouveaux publics ne soit brisée. Il ne faudrait surtout pas gâcher la fête. Nous sommes redevables à BAMKO-CRAN ASBL qui s’est approprié le débat sur la restitution et à Mireille qui a réussi à faire bouger les lignes et à recomposer le champ des positions autour de la « modernisation » du musée colonial. Et si on peut d’avantage parler de « modernisation » des infrastructures que de « décolonisation » de l’institution c’est d’abord parce que ¾ du budget alloué a été affecté à la rénovation des bâtiments.

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La paix règne

Violence et politique aujourd’hui

« Ce qui nous semble surtout étrange, dans la ferme décision de substituer l’action parlementaire à tout emploi de la violence populaire, c’est l’idée qu’une révolution peut être faite arbitrairement.»  Rosa Luxemburg, « L’expérience belge », 1913.

D’un point de vue politique évoquer la violence fonctionne comme un acte magique. Là où le pouvoir aperçoit de la violence, il peut tracer un périmètre de sécurité à l’intérieur duquel tout lui est permis pour y mettre fin, pour garantir notre sécurité, pour éliminer la menace, y compris une violence extrême. Tout individu ou groupe, accusé de violence, quelles que soient les circonstances, devient d’un seul coup illégitime dans l’ensemble de ses actes, passés, présents et à venir.

Il serait peut-être intéressant de regarder les ficelles de cet étrange tour de passe-passe, dont les premières apparitions remontent peut-être au XVIème siècle, lors de la colonisation de l’Amérique.

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Communiqué de presse de la Coordination des sans-papiers de Belgique

La coordination des Sans Papiers a rédigé un cahier des recommandations par et pour eux-mêmes en vue des prochaines élections, à différents niveaux de compétences. Ci-dessous le texte de leurs revendications à l’attention des  candidats.

Pour la première fois sans doute, nous, sans-papiers, avons réalisé nous-mêmes une vaste enquête qualitative sur notre situation de sans-papiers en Belgique. Dans le cadre des élections communales d’octobre 2018, la Coordination des sans-papiers de Belgique présente les conclusions de l’enquête et dresse une liste de recommandations pour améliorer nos conditions de vie de sans-papiers à l’échelle communale. #communales2018 #Bruxelles

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Semira Adamu : « Ils ont tué une femme, pas son combat ! »

Semira Adamu était une jeune femme nigériane ; elle militait depuis l’intérieur d’un centre fermé en Belgique, où sont retenues les personnes « sans-papiers ». Ce 22 septembre 2018 marque les 20 ans, jour pour jour, de sa mort, tuée par l’escorte de gendarmes en charge de son expulsion. Il y a peu, une autre réfugiée décédait des mains des forces de l’ordre belges : Mawda, une fille de 2 ans tombée d’une balle dans la tête. Le gouvernement belge vient à nouveau d’autoriser l’enfermement d’enfants et la Coordination Semira Adamu 2018 clame dans la capitale de l’Union européenne : « Ils ont tué une femme, pas son combat ! » Nous rencontrons Cataline, anciennement membre du Collectif contre les expulsions ; elle nous fait le récit du combat et de la mort de Semira Adamu qui bouleversa la Belgique.


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La radicalité politique du Théâtre de l’opprimé

Le théâtre de l’opprimé, plus souvent pensé sous la forme du théâtre-forum, est devenu l’un des passages obligés des mouvements sociaux, et même, au-delà, des happening soi-disant participatifs sous l’égide des entreprises ou des subventions publiques. À l’opposé de ses objectifs initiaux, nés du théâtre populaire brésilien et de ses apories, le théâtre de l’opprimé a été éreinté par des formes qui tiennent davantage de la communion (militante) ou du travail social. Dans cet article polémique, Sophie Coudray retrace la généalogie du théâtre de l’opprimé et relativise la place qu’a fini par y prendre le « forum », ces représentations publiques où les spectateurs sont invités à intervenir dans une scène d’oppression jouée par les acteurs. La poétique de l’opprimé est en grande partie hostile à la forme spectaculaire ; c’est une poétique de l’atelier, de l’expérimentation, du processus plutôt que du produit achevé, exposable, commercialisable. Boal propose une méthode générale de transmission des techniques théâtrales à l’usage des subalternes, pour se réapproprier le temps de la pensée et l’espace d’expression des corps. Là réside toute la radicalité de ce théâtre : refuser le spectacle pour s’exercer à la politique.

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Chronologie de la révolte des Indiens d’Amérique

Les Indiens d’Amérique (nord, sud et centre) ont subi un véritable génocide mais ils ne se sont pas laissés faire… Ils ont été tués, violés, brûlés, torturés, exploités, massacrés par « les plus grandes civilisations » occidentales : espagnols, portugais, hollandais, anglais, français, américains pour permettre le lancement du monde capitaliste qui est né dans un grand bain … Lire la suite

Qu’est « faire un film politique »

« Depuis l’invention de la photographie, l’impérialisme a fait des films pour empêcher ceux qu’il opprimait d’en faire. »
Par Jean-Luc Godard

Les convictions pro-palestiniennes de Jean-Luc Godard n’ont cessé d’accompagner son travail cinématographique, ce qui a valu au réalisateur d’être souvent malmené par la réaction. Dans ce texte de 1970, à l’époque la plus militante de l’oeuvre godardienne, il est question de la production d’un film sur les combattants palestiniens dans un camp d’Amman en Jordanie, initialement intitulé Jusqu’à la victoire. Si le « groupe Dziga Vertov » n’a pas exploité ses images, Godard et Anne-Marie Miéville en ont proposé un montage dans le puissant Ici et ailleurs. Ce dernier film a ceci de singulier qu’il interroge la possibilité même de montrer la révolution palestinienne ; il pose le problème du montage, des effets idéologiques des appareils de prise de vue ; il questionne ce qu’est « faire un film politique », ce qu’est un rapport d’images politique. Le texte republié ici a ceci de fascinant qu’il pose une grande partie de ces enjeux, tout en proposant une lecture anti-impérialiste du cinéma et des circuits de diffusion. « Il faut étudier et enquêter, enregistrer cette enquête et cette étude, ensuite montrer le résultat (le montage) à d’autre combattants. Montrer le combat des fedayin à leurs frères arabes exploités par les patrons dans les usines en France. Montrer les miliciennes du Fath à leurs sœurs des Black Panthers pourchassées par le FBI. Tourner politiquement un film. Le montrer politiquement. Le diffuser politiquement. C’est long et difficile. C’est résoudre chaque jour un problème concret. »

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Le football, espace de luttes !

Le football est parfois méprisé par des gens de gauche car il serait un divertissement pour les travailleurs, au sens premier à savoir les distraire de leurs intérêts de classe. Il est vrai aussi que le capital s’est emparé de façon prodigieuse de ce sport populaire pour accumuler des profits, en user de façon diplomatique (le Qatar à travers le Paris Saint-Germain) ou faire de la propagande personnelle (Silvio Berlusconi, président de l’AC Milan jusqu’en 2017). Il est également vrai que beaucoup de jeunes, sans conscience de classe, sont fascinés par un sport ultramédiatisé qui entretient l’illusion d’un argent facile. À cet égard, des discussions avec des élèves sont révélatrices : certains ne peuvent comprendre l’attachement à certains clubs désormais moins réputés par rapport aux grosses machines à fric qui achètent à tour de bras des joueurs, de la force de travail, à coup de millions. Des jeunes sont plus attachés à la vedette et moins au club. Pourtant, le club, c’est l’identité d’un collectif. Aussi, s’il est nécessaire de critiquer le football-business et le football professionnel voire de vouloir le limiter et demander aux puissants clubs de contribuer davantage financièrement, il ne faudrait pas rejeter le football. En effet, au-delà de l’aspect financier, le football et le stade sont des enjeux de classe et de luttes sociales. Pour le comprendre, il faut parfois retourner aux origines des clubs.

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