C’est une campagne réactionnaire d’une très grande violence qui est à l’œuvre actuellement, visant à faire taire et à marginaliser des figures – Danièle Obono, Houria Bouteldja, etc. – incarnant publiquement l’antiracisme politique, mais aussi à empêcher des initiatives syndicales ou universitaires posant les questions du racisme d’État, de l’islamophobie et des moyens de s’y affronter.

La multiplication des calomnies ne se comprend qu’en raison des progrès de celui-ci, qui ne s’en tient pas à de grandes proclamations de fraternité universelle ou à de belles promesses de « vivre-ensemble », bien faites pour ne rien bouleverser de l’ordre des choses, mais a engagé une lutte sur tous les plans contre les structures mêmes du racisme, dans ses dimensions matérielles et idéologiques, en pointant le rôle central de l’État et du racisme d’État (en particulier sous la forme de l’islamophobie et des violences policières).

C’est un retour sur cette campagne que propose dans cet entretien Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR), tout en avançant quelques pistes sur les rapports entre l’antiracisme politique et la gauche radicale.