Viol : les racines du mal
J’espère mettre en lumière la terreur du banal et du quotidien plutôt qu’exploiter le spectacle choquant. Ce qui me concerne ici est la diffusion de la terreur et de la violence perpétuée dans les rubriques du plaisir, du paternalisme et de la propriété. (Saidiya V. Hartman, Scenes of Subjection: Terror, Slavery and Self-Making in Nineteenth-Century America
Race and American Culture, 1997)
Le viol a été au-devant de l’actualité pendant plusieurs mois, conduisant la France à faire évoluer ses standards en matière de licite et d’illicite. La campagne #MeToo a provoqué une onde de libération de la parole si massive qu’elle a fait craindre à Emmanuel Macron que la France bascule dans une culture de la délation[i]. Une affaire cependant cristallise l’attention. Et certains, forts de ce qu’ils viennent d’apprendre sur la question du viol, cèdent à la tentation de nous éduquer, nous, sujets postcoloniaux, sur ce qu’est ce crime et sur la manière dont il devrait être pris en charge politiquement. Une mise au point s’impose.