Vendredi 12 février 2021, lors du rendu du jugement dans la partie de l’affaire liée à l’« incident de tir », le tribunal de Mons a clairement reconnu les limites de sa saisine par rapport au cas du meurtre de Mawda.
Commission d’ enquête Parlementaire pour Mawda
Le rendu du jugement pour ce qui concerne le volet relatif à « l’incident de tir » aura lieu le vendredi 12 février prochain à Mons. Le procès des politiques gouvernementales qui ont rendu possible ce meurtre d’Etat (Mawda a été tuée dans le cadre d’une opération #Medusa) a été solidement verrouillé tant du point de vue de la recherche des infractions et des poursuites (rôle du parquet de Mons) que du point de vue de l’instruction qui en a découlé.
En l’absence d’un procès d’Assises ainsi que par les tentatives d’inculpation de faux coupables poursuivis comme co-auteurs du meurtre (les kurdes irakiens) et l’inculpation d’un acteur policier en bout de chaîne, c’est toute la machine policière, judicaire et politique de traque aux migrants qui se trouve sans comptes à rendre, c’est-à-dire déresponsabilisée.
Nous avons de fortes craintes qu’à l’issue du 12 février prochain, médiatiquement et du point de vue des déclarations politiques, on ne referme la boîte noire des opérations Medusa.
Nous plaidons avec insistance pour l’établissement d’une commission d’enquête parlementaire pour que soit déplié toute cette chaine de commandements et de responsabilités, acteurs par acteurs, qui remonte depuis le policier qui a tué Mawda, jusqu’aux ministres de l’intérieur qui ont mis en place, entretenu et renforcé ce cadre opérationnel, en passant par les acteurs judicaires et policiers qui ont tenté de camoufler le meurtre en « accident ».
C’est pourquoi nous publions dans l’#urgence un premier extrait d’un entretien de recherche plus long qui a eu lieu au lendemain des audiences des 23 et 24 novembre 2020 avec le journaliste Michel #Bouffioux.
L’important travail d’investigation réalisé par le journaliste Michel Bouffioux pour Paris Match constitue pour le Comité des données cruciales qui lui permettent d’articuler son activisme sur une solide dynamique d’enquête. C’est donc en tout logique avec lui qui nous avons tenté d’apporter des premiers éléments de réflexion pour la mise en place de cette commission.
FREEDOM & ABOLITION: POUR LA LIBERATION DE MUMIA
Nul doute que cette initiative fera date. Son succès tient à la fois à la qualité de la rétrospective sur le « dossier Mumia » et au choix de réunir plusieurs générations de participants, venus d’horizons divers, mais toutes et tous dédiés à la cause de celui qui est devenu le symbole de tous les prisonniers politiques injustement emprisonnés depuis des décennies aux Etats-Unis, que ce soit l’amérindien Leonard Peltier (75 ans dont 45 années d’incarcération) ou Russell Maroon Shoat (ancienne Panthère Noire de Philadelphie) âgé de 77 ans et atteint du Covid.
La participation d’Angela Davis et du célèbre joueur de football américain Colin Kaepernick (*) – l’occasion pour lui de demander publiquement la libération de Mumia – a donné à cette conférence une dimension médiatique exceptionnelle.
Nous portons à votre connaissance (avec un grand merci à Claude Guillaumaud-Pujol et Steve Zade pour les traductions) :
> l’intervention de Colin Kaepernick sur Prison Radio
> le compte-rendu intégral en français
> l’enregistrement intégral en version anglaise et en images sur Youtube
Violences policières, impunité judiciaire
Si l’affaire Mawda est une affaire d’Etat, c’est aussi en raison du rôle actif joué par la police (violence policière soutenue par des dispositifs organisés de chasses à l’homme) comme dans les tentatives d’étouffement des faits (coalition de fonctionnaires, versions hallucinantes du Parquet, reconstitutions indignes, etc.). Ces éléments ont été étayés par le travail du journaliste Michel Bouffioux. Le meurtre de Mawda n’est pas un cas isolé. A chaque fois, c’est d’une forme de racisme systémique qu’il s’agit. A chaque fois, les avocats, journalistes, familles, activistes ont affaire à des nœuds de mensonges, de non-dits, d’instructions bâclées, etc.
Les questions que nous poserons seront donc les suivantes : Quelles sont les mécaniques de production des violences policières ? Par quels mécanismes l’impunité judiciaire se construit-elle ? Quels sont les moyens de luttes, politiques et juridiques?
Premier interview d’Ali Aarrass
« Je suis hanté par l’injustice que j’ai subie »
Condamné à 12 ans de prison au Maroc pour des faits de terrorisme qu’il a toujours niés, Ali Aarrass s’exprime pour la première fois depuis son retour en Belgique cet été.
Ali Aarrass est libre. Depuis le 2 avril. Et après 12 ans de prison en Espagne puis surtout au Maroc où il a été condamné pour « terrorisme ». Une sombre affaire. Et des méthodes d’instruction réduites à la torture. Qui a bouleversé la vie de ce Belge d’origine marocaine qui n’avait jamais vécu au Maroc. Le voilà désormais revenu auprès des siens à Bruxelles en quête d’une nouvelle vie. Il nous a reçus dans le petit appartement qu’il loue avec sa femme.
De l’indignation à la rage. De la rage à l’émeute.
Nous nous sommes tous indignés des images insoutenables de l’agonie de Georges Floyd. Beaucoup d’entre nous ont compris le soulèvement populaire inédit aux Etats-Unis et soutenu le mouvement Black Lives Matter.
Le propos ici n’est pas de dire que les policiers en Belgique sont plus ou moins violents qu’aux Etats-Unis. Ce que je veux souligner c’est le parallèle dans l’organisation de l’impunité.
Régularisation des personnes sans-papiers ou sans titre de séjour : Action d’interpellation du Collectif tsp.
Pour la régularisation des sans-papiers une seule solution : la mobilisation des personnes sans-papiers. Action d’interpellation du Collectif tsp.
Nous encourageons les habitants domiciliés dans différente communes bruxelloises, à envoyer des e mails aux élus locaux, pour les inciter à voter une motion en faveur d’une régularisation ( sous covid19), car nous sommes persuadés qu’ils n’y aura pas d’immunité collective sans régularisation des personnes sans-papiers .
Vous trouverez en dessous des liens contenant les mails en question :
Crise COVID-19 : Libérez Georges Abdallah maintenant !
La crise du coronavirus accentue l’urgence de la libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah.
Nous, organisations belges et citoyen.ne.s soussignées, nous nous joignons aux nombreux appels à la libération immédiate des détenus pour pouvoir faire face au COVID-19 dans les prisons. Nous lançons un appel urgent à la libération de Georges Abdallah, militant communiste et anti-impérialiste libanais, le plus vieux prisonnier politique en Europe, détenu en France depuis plus de 35 ans.
L’INTERVIEW DE JAMES BALDWIN SUR HUEY NEWTON (1969)
Baldwin se sentait à l’aise avec Huey Newton: « Il est de la vieille école… en ce qu’il traite tout le monde avec respect, en particulier ses aînés. » Lui et Baldwin se sont promis de rester en contact après la réunion à Connie. Et même après l’arrestation de Newton quelques jours plus tard et son l’incarcération qui suivra, Baldwin respectera sa parole, planifiant des visites de Newton en prison, et correspondant avec lui là-bas.
Plus tard, quand Newton sera finalement libéré, l’écrivain, vivait alors dans la Bay Area, se rendra à de nombreuses reprises à l’École Huey Newton à Oakland et travaillera avec lui, Angela Davis et d’autres militants sur divers projets locaux.
Les deux hommes ont également développé une véritable amitié et apprécié le temps passé ensemble; il y eut des déjeuners et des dîners chez Huey et à des endroits comme la Soul Food Kitchen d’Oakland. Souvent, ils étaient rejoints par des amis communs – notamment Reggie Major et les écrivains Cecil Brown et David Henderson. S’il avait vécu pour le voir, Baldwin aurait été fortement ébranlé par l’assassinat de Huey comme il l’a été par ceux de Medgar Evers Malcolm X et Martin Luther King, Jr.