Interroger les logiques d’enfermement, du carcéral

 

 

9« aujourd’hui, plus de 2 millions d’Américains (sur une population carcérale mondiale estimée à 9 millions d’individus) vivent en prison, en maison d’arrêt, en centre de détention pour mineurs ou en centre de rétention pour migrants ».

 

Il semble aller de soi que des individu-e-s reconnu-es coupables de crime par les procédures judiciaires soit enfermé-e-s. Mais qui décide socialement de la définition d’un crime, de la réduction d’une personne à son « crime », de l’enfermement comme organisation sociale ?

 

Hier la peine de mort, aujourd’hui la prison, « comme élément constitutif et immuable de nos sociétés ». Angela Davis ajoute : « On ignore trop souvent que le mouvement pour l’abolition carcérale est lui aussi riche d’une longue histoire qui remonte à l’époque où la prison est apparue en tant que principale forme de châtiment ».

 

L’auteure reprend les propos d’Elliot Currie : « la prison jette désormais une ombre menaçante sur notre société, à un degré inédit dans notre histoire ou celle de n’importe quelle démocratie industrielle. En l’absence de grands conflits armés, l’incarcération de masse constitue le programme social le plus assidûment appliqué par les gouvernements de notre époque ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit un enfermement de masse, ayant peu ou pas d’effet sur les chiffres officiels de la criminalité. Cela devrait interroger sur la fonction sociale réelle de la prison. Sans oublier les questionnements sur qui sont majoritairement les prisonnier-e-s, sur l’articulation entre rapports sociaux inégalitaires, justice et ordre carcéral.

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ASSATA SHAKUR, TERRORISTE POUR LE GOUVERNEMENT, HÉROÏNE POUR NOTRE COMMUNAUTÉ

MOS DEF : « ASSATA SHAKUR, TERRORISTE POUR LE GOUVERNEMENT, HÉROÏNE POUR NOTRE COMMUNAUTÉ »

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Dans ce texte publié en 2005 par le site allhiphop.com, le rappeur Mos Def revient sur l’importance d’Assata Shakur dans la mémoire collective de la communauté noire au moment où le gouvernement américain décidait de porter à un million de dollars la prime pour sa capture. En 2013, la prime passait à deux millions de dollars et Assata Shakur, ancienne militante de la Black Liberation Army, devenait la première femme à figurer dans la liste des « terroristes les plus recherchés » par le FBI, 40 ans après la fusillade du New Jersey et 30 ans après son évasion de prison.

Le 5 mars 2014, on apprenait la libération de Marshall « Eddie » Conway, après 43 ans de prison. Ancien ministre de la défense de la section de Baltimore du Black Panther Party, Conway, tout comme Assata Shakur, avait été condamné à tort en 1971 pour le meurtre d’un policier. Pour justifier cette libération, la justice américaine a admis du bout de lèvres que son procès avait été entaché d’« irrégularités ». Une telle décision doit nous rappeler les décennies de répression judiciaire et politique du mouvement de libération noire, les assassinats ciblés, l’incarcération de masse, les peines d’élimination pour étouffer les aspirations révolutionnaires. Si on se réjouit de la libération de Marshall Conway, gardons en mémoire que des centaines de prisonniers politiques noirs, latinos, amérindiens sont toujours enterrés dans les prisons américaines, comme Sundiata Acoli, condamné avec Assata Shakur à la prison à perpétuité et qui encore aujourd’hui croupit derrière les barreaux.

Collectif Angles Morts, avec Lukas Podzhog

anglesmorts@gmail.com

 

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L’ONU épingle la Belgique pour son racisme

24/02/14 – 17h07  Source: Belga © afp.

Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD), un organe dépendant des Nations unies chargé de veiller à la disparition de toutes les discriminations raciales, vient de rendre un bulletin sévère à l’adresse de la Belgique pour une série de manquements.

 

Celui-ci y pointe notamment les lenteurs de la Belgique à se doter d’une institution nationale des droits de l’Homme, malgré les promesses du gouvernement fédéral.

Il fustige par ailleurs la persistance de manifestations d’antisémitisme et d’islamophobie sur notre territoire, et notamment l’interdiction du voile dans les écoles en Communauté flamande et la liberté laissée aux établissements en Fédération Wallonie-Bruxelles.

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En Belgique, Rabat veut contrôler les Marocains

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Comment contrôler l’immigration? Cette question s’est posée au Maroc dès les années 1960 et le roi Hassan II, à l’époque, n’a pas hésité à investir dans cette tâche. Objectif: maintenir les immigrés dans le giron de son pouvoir, les détourner de la politique et, si possible, faire taire par l’intimidation les opposants exilés.

Ecoutons Mustapha Halla, de Charleroi, un ancien prisonnier politique: «A l’époque, le Maroc envoie, dans toutes les nations où résident des immigrés marocains, des sortes de milices privées nommées les Amicales. Celles-ci ont pour mission d’empêcher leurs congénères de participer à toute forme d’organisation syndicale ou autre organisation de la société civile ainsi que de se faire naturaliser. Ces milices sont actives à partir des années 60 jusque dans les années 90. Ceci n’a évidemment pas favorisé l’intégration, que du contraire. Cette même stratégie se poursuit actuellement par le biais des mosquées.»

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La Belgique doit assurer une protection consulaire à Ali Aarrass dans sa prison au Maroc

Le Belgo-Marocain a été condamné à 12 ans de prison en 2011 pour terrorisme au Maroc.

 

 

On ignore encore si l’Etat fera appel. Dans la négative, il s’agirait d’une décision importante – et rassurante – pour les binationaux belgo-marocains, et aussi un tournant dans la jurisprudence.

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Mumia Abu-Jamal, MOVE et les prisoniers politiques aux états-unis.

 » Il y a beaucoup d’hommes et de femmes qui continuent de croupir dans les prisons américaines et dont les noms nous sont inconnus : Sundiata Acoli, les frères et soeurs Africa, Bashir Hameed, Mondo We Langa, Sekou Odinga, Russell Maroon Shoats, Joan Karl Loaman, Ray Luc Levasseur, Tom Manning, Yi Kikumara et bien d’autres encore.

Pourquoi sont-ils inconnus ? Car il n’y a pas de prisonniers politiques aux Etats-Unis, n’est-ce pas ?  »
Mumia Abu-Jamal
La Répression permanente (2000)

MOVE est sûrement un des plus bel exemple de ce dont les Etats-Unis sont capables lorsque l’on ose se rebeller et défier le système. MOVE est très active dans la campagne de soutien à Mumia Abu-Jamal, c’est dans ce cadre que nous vous invitons a rencontrer deux de ses représentantes de passage en Belgique, dont Ramona Africa, seule survivante adulte du bombardement de MOVE le 13 mai 1985, et prisonnière politique pendant sept ans.

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SAC toujours plus sévères

Sanctions administratives communales toujours plus sévères :

c’est parti ! Lâcher le droit pour l’ombre de la sécurité : SACrifice ou SACcage de la liberté ?

La liberté et la sûreté des individus sont des droits proclamés universels. Mais la peur, diffuse, attisée et instrumentalisée, renforce un besoin exacerbé de sécurité. Fantasme qui balaie en ce moment même l’âme des sociétés européennes et suggère la victoire idéologique des marchands de la terreur. Les SAC sont le reflet et un instrument de cette évolution qui fait refluer largement la démocratie. 1984-2014 : Big Brother au pays des pralines ?

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COMMUNIQUE DE PRESSE DU COLLECTIF DES AFGHANS

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photo d’ Isabelle Marchal
Surat Nawabzai sera dans quelques heures à Kaboul,
déposé à l’aéroport, sans aide aucune à la réintégration.
Un texte de Selma Benkhelifa, avocate des sans-papiers afghans.

« Ce matin, un jeune Afghan du nom de Surat Nawabzai a été expulsé vers l’Afghanistan. Il venait d’une région considérée comme dangereuse, mais cela n’a pas empêché son expulsion.Lors de la rencontre avec les Afghans, le 24 décembre, Maggie Deblock et Elio Di Rupo ont insisté pour que tous réintroduisent des demandes d’asile.Dirk VandenBulck, Commissaire Général aux Réfugiés, était présent et s’est engagé à revoir les situations, à la lumière de l’aggravation de la situation en Afghanistan et des nouvelles instructions (Guidelines) émises par le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies.Pourtant depuis ces promesses de solution, au moins deux jeunes Afghans ont été expulsés et la manière de traiter les dossiers n’a absolument pas changé.

La politique d’asile menée en Belgique n’est pas seulement cynique et inhumaine, elle est illégale.

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La guerre aux drogues : une guerre raciale ?

ASUD52_Bdf_Page_24_Image_0001-624x338«La plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est un fait», déclarait Eric Zemmour le 6 mars 2010. Dès lors, si vraiment «c’est un fait», de deux choses l’une, soit les Noirs et les Arabes sont prédisposés à la délinquance, soit il y a un biais racial dans le système. Aujourd’hui, trente ans après la fameuse «Marche pour l’égalité», la génération des marcheurs a subi une véritable hécatombe. Nombreux sont ceux qui sont morts à cause de la drogue, ou plutôt à cause de la manière dont est menée cette croisade. La guerre aux drogues n’est-elle pas en fait une guerre raciale ?

 

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Nombre record de plaintes pour violences policières enregistrées en 2012

Belgique Les plaintes pour agression éclipsent toutes les autres plaintes qu’a reçues le Comité P.

 

Le Comité P, chargé de superviser la police dans notre pays, a enregistré en 2012 un nombre record de plaintes pour agression ou coups et blessures par des agents de police, ressort-il de son rapport annuel dont De Tijd évoque le contenu vendredi dans ses colonnes.

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