Maradona, un dribble contre le purisme intersectionnel

Traduction du texte de Jose Romero-Losacco faite par Libra Sphera

Maradona, un dribble contre le purisme intersectionnel
Je n’aime pas me joindre aux épitaphes publiques, celles qui abondent sur les réseaux sociaux lorsqu’une célébrité décède. J’aimerais penser que ce refus, dans mon cas, est fondé sur la compréhension que la mort et le deuil ne sont pas une question publique, mais une question communautaire, car la mort est également l’une des questions communes, et qui n’échappe pas non plus à la privatisation aux mains de l’industrie funéraire. Cependant, la mort récente de Maradona m’a pris par surprise, non pas à cause de sa mort elle-même, mais parce qu’elle a signifié une révélation des profondes contradictions non assumées par les purismes de ce qui me semble déjà être une sorte de post-modernisme intersectionnel protégé par une rhétorique antiraciste et décoloniale.
Si la mort de Maradona attire mon attention, c’est en raison de ce qu’elle nous montre, je me demande donc pourquoi elle suscite tant de débats, pourquoi il est détestée par certains et idolâtrée par d’autres. Ma première réponse à cette question est inévitablement liée au fait que Maradona était une imposture de gauche, un dribble tant pour ceux qui exercent avec fétichisme le pouvoir que pour ceux qui critiquent avec purisme l’ exercice de ce pouvoir. Je parlerai de ce dernier, les autres nous les connaissons déjà.

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POUVONS-NOUS ÊTRE FÉMINISTES ET AIMER MARADONA ?

Mercredi 25 novembre mourait Diego Maradona, légende du football mondial à laquelle des millions de personnes se sont identifiées tout au long de sa vie, des faubourgs de Buenos Aires aux quartiers populaires de l’Italie méridionale. Nous avions rendu hommage à celui qui, animé par une impérissable loyauté de classe, n’a cessé de prendre position pour la justice sociale et la défense des peuples opprimés par l’impérialisme.

Certains débats ont émergé ces derniers jours visant à confronter aux célébrations endeuillées du footballeur la réalité de son machisme, ainsi que les accusations de violences conjugales émises à son encontre.

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DIEGO L’ANTI-IMPÉRIALISTE

« S’il n’avait pas été footballeur, il serait devenu révolutionnaire »

Emir Kusturica

« Ils défendent tous les États-Unis, moi c’est Cuba »

Diego Maradona

Diego Armando Maradona est décédé un 25 novembre, quatre ans jour pour jour après Fidel Castro, dont il s’était fait tatouer l’effigie sur son mollet gauche et qu’il considérait comme son « second père ». Champion du monde avec l’Argentine en 1986, Maradona a marqué l’histoire de son sport, dont il restera l’une des plus légendaires incarnations.

Mais lui qui avait grandi à Villa Fiorito, bidonville surpeuplé et insalubre dans la banlieue sud de Buenos Aires, qui dès son plus jeune âge choisit Boca Juniors, le club populaire de la capitale argentine, contre son rival des quartiers riches River Plate, n’a jamais oublié ses origines prolétaires. Et s’il est un fil rouge qui traverse les différentes étapes de sa vie, de la gloire footballistique aux déboires judiciaires en passant par sa dépendance à la cocaïne, c’est bien une sensibilité anti-impérialiste dont il ne s’est jamais caché.

Un match résume à lui seul la carrière de Maradona. Les images de sa performance lors du quart de finale de la coupe du monde 1986 au Mexique entre l’Argentine et l’Angleterre, ponctuée par deux buts d’anthologie, resteront gravées dans la mémoire de tous les amoureux du ballon rond.

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Les afro-descendants belges et la question de la reconnaissance

PeoPL - LAURA NSENGIYUMVA

Par Aymar Bisoka N.

Les manifestations antiracistes à la suite de la mort de George Floyd, tué fin mai 2020 par des policiers blancs aux États-Unis, ont apporté un souffle nouveau à la lutte contre le racisme et contre l’exclusion que subissent encore les Noirs à travers le monde.

En Belgique, si les premières actions ont consisté à prendre pour cible, à vandaliser ou encore à déboulonner les statues de Léopold II, ancien roi des Belges, c’est parce que, pour les manifestants, la question noire dans ce pays nécessite à la fois un retour sur l’histoire coloniale belge en Afrique des Grands Lacs et ses divers héritages contemporains.

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LES « BIENS COMMUNS » COLONIAUX ET LA DÉCOLONISATION DE LA GAUCHE

Les chercheurs universitaires Daniel Montañez et Juan Vicente Iborra (UNAM, Mexique) dénudent les contradictions d’une certaine gauche « communaliste » occidentale. Tracer trop vite une « internationale des biens communs » dissout le rapport prépondérant du colonialisme. Le « ni-nisme » sur le Venezuela, si utile à l’Empire, n’en est qu’une des conséquences politiques.

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L’absence et ses masques.

PeoPL - LAURA NSENGIYUMVA
Par Aymar N. Bisoka, Prof. d’anthropologie décoloniale, Université de Mons.

L’absence et ses masques. Les commissions parlementaires belges sur la colonisation et le problème de dignité.

« Les masques ne sont pas les pièces les plus emblématiques de ce musée. Les belges les ont presque tous pillés durant la colonisation pour orner leurs musées. Voilà pourquoi nos musées sont presque vides […]. Ce qui nous reste de grandiose se trouve dehors dans le jardin. Il s’agit de gigantesques fresques qui représentent des esclaves noirs en train de construire une voie ferrée sous la surveillance des colons blancs. On y voit aussi d’imposantes statues de bronze de Stanley et de Léopold II, ces deux blancs par lesquels le malheur a commencé ».

Voilà comment Justin introduit souvent, de manière quasi-machinale mais toujours solennellement, la visite du minuscule musée du Mont Ngaliema à Kinshasa. Au fur et à mesure qu’on avance pour admirer la cinquantaine d’œuvres d’art reparties dans les deux pièces exiguës qui composent le musée, on se heurte effectivement à un contraste. D’abord l’absence et le vide créés par la violence coloniale. Il n’y a pas grand-chose dans le musée. Selon Justin, il faut aller au musée de Tervuren à Bruxelles pour avoir accès aux masques. Ensuite, la violence qu’expriment ces fresques et ces statuts qui surplombent le jardin. Elles sont si impressionnantes qu’on pourrait croire qu’elles avaient été conçues pour cacher l’absence de masques congolais que déplore Justin.

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HUIT THÈSES SUR L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN ET LES LUTTES ANTI-IMPÉRIALISTES AU 21ÈME SIÈCLE, PAR RAMON GROSFOGUEL

Ce texte a été prononcé par le professeur Ramón Grosfoguel lors du cycle international « Notre Amérique dans les plans de l’impérialisme », lors de la réunion « Regards depuis l’Amérique du Nord » le 25 août 2020. Sociologue formé à l’Université de Puerto Rico et à la Temple University de Pennsylvanie (avec un Post-Doctorat, à la Maison des Sciences de l‘Homme, Centre Fernand Braudel, Paris) Ramon Grosfoguel est internationalement reconnu pour son travail sur la décolonisation du savoir et du pouvoir ainsi que pour son travail sur les migrations internationales et la politico-économie du système mondial. Il a été chercheur associé à la Maison des Sciences de l’Homme à Paris pendant de nombreuses années et enseigne actuellement à l’Université de Berkeley, où il travaille au sein de l’équipe de chercheurs « Modernité/colonialité ».

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Les nécessaires reconfigurations décoloniales du champ de l’antiracisme

Par Khadija SENHADJI

Loin d’être neutres, les modalités du confinement pour lutter contre le Covid-19 et les contrôles effectués pour en assurer le respect ont rappelé avec acuité le poids des inégalités raciales structurelles dans l’espace public autant que privé. C’est d’ailleurs sur la problématique raciale que la première manifestation post-confinement est organisée le 7 juin dernier. Nous avons demandé à Khadija Senhadji, militante antiraciste, quel regard décolonial porter sur cette pandémie.

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Le code noir, Colbert, la négrophobie d’Etat: le temps des réparations

Dans une lettre ouverte au Ministre de la Justice, plusieurs intellectuels, militants politique, artistes et organisations anti-raciste soutiennent l’action symbolique menée par la Brigade Anti Négrophobie sur la statue de Colbert. « Réparer, c’est d’abord et avant tout rétablir la dignité bafouée des victimes du Code Noir, restaurer leur mémoire, restituer leur histoire volée… »
  • 3 AOÛT 2020
  • PAR LES INVITÉS DE MEDIAPART

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