Par Aymar N. Bisoka (UMONS) et David Jamar (UMONS). Retour, à partir des sciences sociales, sur une affaire récente.
Tentative indigne d’expulsion de Junior Wasso
Le Secrétaire d’Etat Samy Mahdi a « raison », l’Office des Etrangers qui délivre les autorisations de séjour et les ordres de quitter le territoire a « raison » et la politique aéroportuaire qui vérifie les motifs a « raison ». C’est à notre sens par ce point qu’il faut commencer pour raconter l’histoire de Junior Wasso dont les papiers avaient pourtant été dûment validés. Ceci ne rend pas la décision moins ignoble, au contraire[1] ; elle en devient, si l’on analyse ces « raisons », plus inquiétante. Ajoutons : ces instances se sentent légitimes dans leurs raisons[2] : voilà pourquoi elles nous l’ont bel et bien communiqué, chacun jouant son rôle. La police aéroportuaire dispose des latitudes nécessaires correspondant à ce qui la définit : vérifier les motifs. L’Office des Etrangers s’appuie allégrement sur ces rapports officiels et les entérine. Le Ministre couvre son administration dans ce qu’il nomme « Etat de Droit ». Bien entendu, le travail juridique consiste aussi à s’y infiltrer et à tenter, jurisprudence à l’appui, de défaire ces mailles organiques. Il n’en reste pas moins que le cas n’est pas exceptionnel, pas plus qu’il ne relève d’un dysfonctionnement quelconque. L’on peut être choqué et cet état d’esprit participe de la mobilisation mais qui, Noir ou Arabe, a eu affaire à la police aéroportuaire sait intimement que l’état de surprise concerne celles et ceux qui passent sans encombre les check points.
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