P. Gelderloos – Comment la non-violence protège l’État – Chapitre 2 (traduction française)

CHAPITRE 2 : LA NON-VIOLENCE EST RACISTE

Je ne cherche pas à faire assaut d’insultes, et ce n’est qu’après mûre réflexion que j’utilise l’épithète « raciste ». Dans le contexte contemporain, la non-violence est en soi une posture de privilégiés. Outre que le pacifiste lambda est assez clairement un Blanc de la classe moyenne, le pacifisme comme idéologie émane d’un contexte privilégié. Il ignore que la violence est déjà là ; que la violence est inévitable, car elle fait structurellement partie intégrante de la hiérarchie sociale actuelle ; et que ce sont les personnes de couleur qui sont les plus touchées par cette violence. Le pacifisme présuppose que les Blancs qui ont grandi dans des banlieues pavillonnaires, et en obtenant satisfaction de tous leurs besoins de base, peuvent conseiller aux personnes opprimées, dont un grand nombre sont des personnes de couleur, de subir patiemment une violence indiciblement plus grande que celle qu’ils ont connue eux-mêmes, jusqu’au jour où le Grand Père Blanc (2) se laissera émouvoir par les exigences du mouvement, à moins que ce ne soit celui où les non-violents parviendront à la légendaire « masse critique ».

Lire la suite

Ethnocentrisme, impérialisme sexuel et homonationalisme

L’ethnocentrisme constitue un élément central de la manière dont l’occident à découvert, considéré et raconté les orientations, identités et pratiques sexuelles subalternes. Il est toujours présent et influant dans les rapports que les communautés, les militants, les professionnels et les institutions entretiennent avec celles et ceux perçues comme LGBTQIA+. Pour envisager une prise compte véritablement inclusive de la diversité des identités et des pratiques il convient de regarder les approches LGBTQIA+ occidentales comme des constructions anthropologiques exportées, soumises au risque de la récupération politique, et appelant les professionnel a une vigilance méthodologique.

Par Guilhem Lautrec, travailleur social, militant.

Ce texte est extrait des actes d’un colloques de la ligue bruxelloise de santé mentale de novembre 2022 sur la prise charge en santé mentale des publics LGBTQIA+

Lire la suite

Je me suis relevé dans l’orage de Jonathan Nguyen

“Je me suis relevé dans l’orage” est un poème issu du témoignage d’un étudiant congolais qui vivait en Ukraine lorsque la guerre a éclaté (travail avec l’organisation Change Asbl). Le poème relate la discrimination dont il a fait preuve en Ukraine, et continue de faire preuve en Belgique. A l’heure où l’on voit une discrimination de traitement des réfugiés sur la base de l’origine, ce texte a pour vocation d’être connu et diffusé.

Jonathan Nguyen

Lire la suite

Rap de Bruxelles, racisme & dépendance

Par Aliocha Jousselin

La ville et le hip-hop sont profondément liés. La culture hip-hop a transformé la ville tant physiquement que dans nos imaginaires. Bientôt cinquantenaire, elle puise ses origines dans les quartiers pauvres des grandes agglomérations. Par les tags et les graffitis qui recouvrent les murs de Bruxelles ou par la musique rap, très reconnaissable et que l’on entend partout [1]. Chaque quartier de la ville a fait naître des rappeur·euses.

Lire la suite

Entretien avec Amal Bentounsi du collectif Urgence notre police assassine.

« L’enfant qui n’est pas embrassé par le village, le brûlera pour en sentir la chaleur », dit un proverbe africain. Les jeunes noirs et arabes des quartiers de France sont-ils embrassés voire aimés ? La réponse semble négative dans les chef des Autorités comme dans une large partie de la population française. Une détestation et un mépris racistes croissant, annonciateur d’autres crimes policiers et d’autres révoltes… Depuis onze ans, Amal Bentounsi n’a cessé d’alerter sur la dangerosité des violences policières et dénoncé, dès 2017, le vote de la loi qui a « légalisé » l’exécution de Nahel. Entretien avec la fondatrice et porte-parole du collectif Urgence notre police assassine.

Lire la suite

Ukraine, Palestine. Deux guerres, deux récits

L’armée israélienne a mené pendant 48 heures à Jénine son opération militaire la plus étendue depuis la deuxième intifada, avec aviation et chars, jetant sur les routes plus de 3 000 Palestiniens. Pourtant, cette guerre ne suscite que peu de réactions internationales, contrairement à la mobilisation permanente en faveur des Ukrainiens. Ce double standard mine le discours sur l’universalité du droit international.

Lire la suite

Françoise Vergès : « Il y a des zones à défendre dans ces quartiers populaires »

Pour la politologue Françoise Vergès, la destruction écologique et le meurtre de Nahel ont les mêmes racines, coloniales. Après le reflux du mouvement social, elle affirme que ce sont ces jeunes qui tiennent désormais la lutte.

Françoise Verges est politologue et militante féministe décoloniale. Elle soutient officiellement les Soulèvements de la Terre et a écrit le chapitre « État toujours colonial » dans le livre On ne dissout pas un Soulèvement (Seuil, 2023).

Lire la suite

Déclaration de Leonard Peltier pour la 24ème commémoration du 48ème anniversaire de la bataille à Oglagla en 1975

Lire la suite

L’héritage du Black Panther Party

Le Black Panther Party a vu le jour à Oakland, en Californie, en 1966, en réponse au racisme systémique et aux brutalités policières auxquels les Afro-Américains étaient confrontés aux États-Unis. Huey Newton et Bobby Seale ont fondé le parti dans le but de protéger leur communauté des brutalités policières. La stratégie initiale du parti consistait à surveiller l’activité de la police dans les quartiers afro-américains et à réagir aux incidents de brutalité policière. Le nom du parti s’inspire de la Lowndes County Freedom Organization, une organisation politique de l’Alabama, dont le symbole est une panthère noire.

Lire la suite