L’armée israélienne a mené pendant 48 heures à Jénine son opération militaire la plus étendue depuis la deuxième intifada, avec aviation et chars, jetant sur les routes plus de 3 000 Palestiniens. Pourtant, cette guerre ne suscite que peu de réactions internationales, contrairement à la mobilisation permanente en faveur des Ukrainiens. Ce double standard mine le discours sur l’universalité du droit international.
Françoise Vergès : « Il y a des zones à défendre dans ces quartiers populaires »
Françoise Verges est politologue et militante féministe décoloniale. Elle soutient officiellement les Soulèvements de la Terre et a écrit le chapitre « État toujours colonial » dans le livre On ne dissout pas un Soulèvement (Seuil, 2023).
Déclaration de Leonard Peltier pour la 24ème commémoration du 48ème anniversaire de la bataille à Oglagla en 1975
L’héritage du Black Panther Party
L’Etat racial intégral : en finir avec la collaboration de race
Cette intervention a été présentée par Houria Bouteldja une première fois à l’université de Yale (Etats-Unis), le 6 avril 2023 et une deuxième fois, le 18 mai 2023, à Montréal dans le cadre de la « Grande Transition », conférence internationale organisée par Historical Materialism. Elle est proposée ici dans sa dernière version.
Bruxelles, la police raciste tue
En avril dernier, la police a tamponné à Paris trois gamins circulant en scooter sans casque. En Belgique, une affaire similaire avait provoqué en 2020 un très vif émoi : en plein confinement, au terme d’une course-poursuite dans les rues de Bruxelles, un véhicule de police avait percuté Adil, 19 ans, mort sur le coup. Les nouveaux éléments révélés par Blast, Le Soir et la RTBF sonnent comme un coup de tonnerre. Avant-hier, mardi 12 mai, la chambre du conseil devait décider des suites à donner à l’affaire, sur laquelle le parquet préfère fermer les yeux. Décision reportée. Il y a quelques jours, devant la juge d’instruction, une collègue du policier au volant de la Corsa banalisée qui a fait barrage au scooter s’est épanchée sur son racisme pathologique : « J’en ai sorti un de la rue », s’est vanté l’inspecteur principal après le choc fatal. Autre révélation, un courrier dont la hiérarchie a eu connaissance circulait en interne pour dénoncer les mêmes faits.
Non au procès de Nizar Trabelsi aux États-Unis.
Carte blanche de Alexis Deswaef, Olivia Venet, Hélène Debaty, Véronique Laurent, France Blanmailland, Sarah Janssens, Luk Vervaet
Affaire TRABELSI : Peut-on se rendre complice d’un état voyou ? Non, les témoins belges ne devraient pas aider l’accusation américaine
Houria Bouteldja : « Revenir à l’Etat-nation pour mieux combattre l’Etat-nation »
Entretien paru dans le Courrier de l’Atlas, avril 2023
Propos recueillis par Emmanuel Riondé
Qui sont les « beaufs », qui sont les « barbares » et quel est ce « nous » que vous entendez constituer en les réunissant ?
Tout d’abord, une précision : les mots « beaufs » et « barbares » ne sont pas les miens, ce sont ceux du mépris de classe et du mépris de race. Les beaufs, ce sont les classes populaires blanches et les barbares, ce sont les populations issues de l’immigration postcoloniale, ceux que j’appelle les Indigènes. Ils ont en commun d’être deux composantes du prolétariat français mais séparés par la longue histoire de l’Etat racial intégral. Le « nous » est donc un nous politique, celui de la convergence de ces classes prolétaires qui auront dépassé la division raciale. Parce qu’on ne peut pas former un « nous » si on est divisé par le racisme.
Louisa Yousfi aux Soulèvements de la Terre : « mon mot c’est ‘Islam’ »
De notre point de vue, qui est celui de militants antiracistes et décoloniaux, ce que nous inspire spontanément le mot dissolution c’est celui d’islam. Nous pensons, dans ce contexte de grande répression du mouvement social, qu’islam c’est le mot manquant, celui qui permettrait de reconstituer le puzzle que nous avons sous les yeux. Car c’est sur l’islam et plus exactement sur les musulmanes et les musulmans que l’État répressif a fait ses dents.