De notre point de vue, qui est celui de militants antiracistes et décoloniaux, ce que nous inspire spontanément le mot dissolution c’est celui d’islam. Nous pensons, dans ce contexte de grande répression du mouvement social, qu’islam c’est le mot manquant, celui qui permettrait de reconstituer le puzzle que nous avons sous les yeux. Car c’est sur l’islam et plus exactement sur les musulmanes et les musulmans que l’État répressif a fait ses dents.
Contre le particularisme des dominants, pour l’universalité insurgée
Dans son livre Le Malentendu. Race, classe et identité, Asad Haider propose une critique des politiques de l’identité et avance des perspectives pour penser un antiracisme politique et radical. Avec l’aimable autorisation des éditions Amsterdam, nous mettons à disposition un extrait du chapitre 6, où il discute le problème de l’universalisme, réfutant la fausse alternative entre un universalisme d’en haut, uniformisant et paternaliste d’un côté, et un particularisme de l’identité qui enferme les subalternes dans un statut de victime. Se réclamant de l’héritage de la Révolution haïtienne et de la Déclaration des droits de l’homme de 1793, il défend ainsi la piste de l’universalité insurgée, partant des combats singuliers mais visant la libération de tou-tes.
Entretiens avec Houria Bouteldja.
Samedi 4 mars
Houria Bouteldja à Bruxelles
Rencontre organisée par la librairie Météores et Bruxelles Panthères avec Houria Bouteldja, autrice de Beaufs et barbares, samedi 4 mars 2023 à 19h au Pianocktail (304, rue Haute, 1000 Bruxelles).
De la profondeur de l’islamophobie d’État en Belgique.
Sourour
Vous imaginez qu’on interdise à une famille chrétienne, surtout si elle est blanche, de choisir l’église dans laquelle elle souhaite que se déroulent les funérailles d’une fille, d’une mère, d’une sœur ?
Vous imaginez qu’on interdise à une famille juive de choisir la synagogue dans laquelle elle souhaite que se déroulent les funérailles d’une fille, d’une mère, d’une sœur ?
Vous imaginez qu’on oblige une famille dont le défunt souhaitait être incinéré à le faire enterrer ?
Vous imaginez qu’on oblige une famille dont le défunt souhaitait être enterré à le faire incinérer ?
La réponse à toutes ses questions est, sans doute, « non ».
Rassemblement en mémoire de Sourour
Extrait du livre «Planter du blanc » de Saïd Bouamama
Nous avons le plaisir de publier en exclusivité un extrait du livre «Planter du blanc » de Saïd Bouamama
Au nom de quoi la France possède-t-elle toujours, en 2019, et en violant ostensiblement certaines résolutions de l’ONU, des territoires en Amérique latine, au large de Madagascar et en plein Océan pacifique ? Comment s’y prennent nos gouvernements pour endiguer, le plus discrètement possible, les velléités indépendantistes des populations ultra-marines ? Pourquoi huit pays africains utilisent-ils encore une monnaie portant le nom de l’ancien occupant, le franc CFA ? En quoi la philosophie des Lumières peut-elle s’avérer le corolaire, et non le remède, de discriminations raciales ? Dans « Planter du Blanc ». Chroniques du (néo)colonialisme français (Syllepse, 2019), un livre incroyablement documenté sur le plan historique et factuel, le sociologue Saïd Bouamama apporte des réponses édifiantes.
BANDUNG DU NORD – BRUXELLES – DU 16 AU 18 DECEMBRE 2022
À propos du Qatar bashing
Édito #58 – Nous sommes si bons – À propos du Qatar bashing
L’édito du QG 22 novembre 2022
Haro sur le Qatar, haro sur les barbares !, s’écrient nos démocrates. Jamais l’injonction au boycott d’un Mondial, pas même au moment de la Coupe de 1978 dans l’Argentine fasciste, n’a été aussi forte. Tout condamne, il faut dire, l’organisation de la Coupe du Monde par ce pays : l’insouciance criminelle des normes requises pour préserver la planète d’une aggravation du dérèglement climatique (ainsi les stades érigés en plein désert sont-ils climatisés), le traitement réservé aux travailleurs migrants venus construire des stades en toute hâte parfois au péril de leurs vies, et plus généralement, le mépris de l’humanité par un régime archaïque et tyrannique.
De l’antiracisme moral à l’antiracisme « woke » ou l’histoire d’un progrès et d’une régression
Au moment où l’antiracisme libéral menace sérieusement les acquis de l’antiracisme politique, on peut se demander si on n’assiste pas à un retour de l’antiracisme moral endossant de nouveaux oripeaux et se faisant passer pour une nouvelle radicalité. Pour répondre à ce questionnement, il m’apparaît utile de revenir sur l’histoire de cet antiracisme qu’on peut appeler d’Etat, de sa confrontation avec l’antiracisme politique et de la manière dont il se métamorphose pour réduire à néant les efforts de politisation des forces militantes issues de l’histoire coloniale.
“The Ballot or the Bullet”, le testament électoral de Malcolm X
L’Histoire appelant l’Histoire, nous vous proposons “The Ballot or the Bullet” (“le bulletin de vote ou le fusil”, en français), un discours public prononcé le 3 avril 1964 à l’Église méthodiste de Cory à Cleveland, par Malcolm X. Des mots puissants qui sont un véritable appel à ce que la communauté noire exerce judicieusement son droit de vote.
“The Ballot or the Bullet” marque un tournant dans majeur dans le parcours politique de Malcolm X :
- Il marque ses distances avec ses anciens frères d’arme de la Nation of Islam.
- Il “fait du pied” aux dirigeants de droits civiques modérés.
- Il réaffirme son adhésion au nationalisme noir et à l’autodéfense
Voici la retranscription de son discours :