Non à l’ingérence impérialiste au Venezuela !

Bruxelles Panthères réaffirme son soutien et sa solidarité au peuple vénézuélien face aux ingérences permanentes des impérialismes du Nord sur son pays et sa trajectoire politique. Notre solidarité s’adressera toujours aux peuples en lutte pour la prise en main de leur Destin, et contre toutes les tutelles coloniales, d’où qu’elles viennent.

Caracas, ce 2 février. Depuis des mois on n’avait vu une telle affluence populaire à un meeting bolivarien. Pendant ce temps dans les beaux quartiers, les rassemblements de la droite, moins nombreux, diffusaient l’hymne états-unien, déployaient des drapeaux US et d’Israël sur leur podium principal, applaudissant avec une certaine excitation à l’idée d’un débarquement des marines dans leur pays. Devinez pourquoi, depuis vingt ans, les médias ne vous montrent que les marches de la droite et jamais les manifestations chavistes ?

Lire la suite

Manifestation pour la justice migratoire !

Bruxelles Panthères a signé l’appel pour la justice migratoire.

Nous vous invitons à rejoindre la manifestation pour dénoncer les politiques racistes du gouvernement belge !

Rendez-vous le 12 janvier à 14 h, à la gare du Nord.
Infos : page Facebook.

Lire la suite

La paix règne

Violence et politique aujourd’hui

« Ce qui nous semble surtout étrange, dans la ferme décision de substituer l’action parlementaire à tout emploi de la violence populaire, c’est l’idée qu’une révolution peut être faite arbitrairement.»  Rosa Luxemburg, « L’expérience belge », 1913.

D’un point de vue politique évoquer la violence fonctionne comme un acte magique. Là où le pouvoir aperçoit de la violence, il peut tracer un périmètre de sécurité à l’intérieur duquel tout lui est permis pour y mettre fin, pour garantir notre sécurité, pour éliminer la menace, y compris une violence extrême. Tout individu ou groupe, accusé de violence, quelles que soient les circonstances, devient d’un seul coup illégitime dans l’ensemble de ses actes, passés, présents et à venir.

Il serait peut-être intéressant de regarder les ficelles de cet étrange tour de passe-passe, dont les premières apparitions remontent peut-être au XVIème siècle, lors de la colonisation de l’Amérique.

Lire la suite

Le Président Vénézuelien Maduro a annoncé la création de l’Institut National pour la Décolonisation.

Maduro con Ramón Grosfoguel y Enrique Dussel. Foto: Prensa Presidencial

A l’occasion d’une rencontre avec des intellectuels de différents pays qui participaient à la IIIème Ecole de Pensée Critique Décoloniale ouverte au public vénézuélien, le Président vénézuélien Maduro a approuvé la proposition présentée par Enrique Dussel et Ramon Grosfoguel de créer un Institut pour la Décolonisation, qui combattra la formation européo-centrée qui prévaut toujours à l’intérieur de nombreux programmes éducatifs. Le Ministre du Pouvoir Populaire pour la Culture, Ernesto Villegas, a été désigné pour parachever sa création avec le collectif des intellectuels.

La rencontre entre le Chef de l’État et les intellectuels a eu lieu au palais présidentiel de Miraflores à Caracas, et a été retransmise par la chaîne publique de télévision. Les penseurs visitaient le Vénézuela à l’occasion de  la Troisième Ecole de Pensée Critique Décoloniale : Etat et Processus Constituants, qui se déroulait à la Bibliothèque Nationale du Vénézuela entre le 22 et le 26 octobre.

« Ce furent des journées de débat et de réflexion extrêmement intéressantes, pertinentes, profondes et absolument libres » a expliqué le Ministre de la Culture Ernesto Villegas.  « Le gouvernement bolivarien, à travers ses distinctes institutions, leur a donné tout son soutien, mais cela ne s’est nullement traduit en restriction ou limitation, de manière à ce que l’évènement soit un plan pour le débat critique et autocritique des grandes affaires de l’humanité, particulièrement depuis la perspective de la décolonisation ».

Lire la suite

Vidéo de la rencontre autour de Histoire des révoltes panafricaines de C.L.R. James avec Selim Nadi

Lundi 29 octobre @ 19 h 00 min21 h 00 min

Le Steki

4-6 rue Defnet Bruxelles, 1060 Belgique + Google Map
 
Ce petit livre de C. L. R. James, dont la première édition est parue en 1938, la même année que Les Jacobins noirs, propose une histoire mondiale de la résistance des Noirs, de Saint-Domingue aux colonies africaines, en passant par les États-Unis et d’autres îles des Antilles. Révoltes d’esclaves, émeutes, grèves, mouvements millénaristes ou antiracistes : rompant avec le cliché de populations subissant passivement leur exploitation, James souligne la diversité des rébellions, leur constance et leur place centrale dans le monde moderne.

Lire la suite

Dans l’incandescence des luttes, Fanon brûlant d’actualité

Dans Fanon, hier et aujourd’hui, le documentaire de Hassan Mezine, le réalisateur réussit à faire sortir Franz Fanon du musée et des cérémonies de commémoration creuses pour le restituer aux hommes et aux femmes en quête d’émancipation.
2018-10-10
Marwan Andalousi

Journaliste Algérien

Le documentaire Fanon, hier et aujourd’hui, réalisé par Hassan Mezine, est une stimulante contribution à la résurrection cinématographique d’un immense combattant pour la liberté des peuples. Un Moudjahid de la pensée en action que les idéologues dogmatiques ont largement ignoré et que les propagandistes de droite n’ont eu de cesse de diaboliser. Frantz Fanon, figure emblématique des luttes anticoloniales, celui-là même que les universités néocoloniales éludent entre silence aigre et embaumement perfide, réapparait dans ce film dans toute sa pertinence politique, dans toute son urgence. Le fils de la Martinique et l’Algérien, l’internationaliste Fanon revient parmi nous comme dans un songe pour rappeler que l’aliénation est l’instrument le plus redoutable de la domination, que la colonialité est une continuité criminelle et que la dignité est inséparable de la liberté.

Lire la suite

Ceci n’est pas un fake

Cette campagne anti-migrants a bien été commandée par le gouvernement belge

« Ne venez pas en Belgique », clame une campagne anti-migration qui tourne sur Facebook depuis la mi-septembre. Le post, sponsorisé, émane d’une page Facebook en anglais. Du coup, la question se posait : qui est derrière cette campagne? Est-ce un fake? Non, c’est officiellement une commande de Theo Francken (N-VA), le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration.

Si tu vis en Belgique, tu as peut-être vu ce post défiler dans ton fil d’actualité Facebook. Un post montrant une photo de policiers embarquant un migrant menotté sur laquelle est écrit en anglais et en majuscule: « Non à l’immigration illégale. Ne venez pas en Belgique ». Ce post était sponsorisé, signe que l’organisme derrière cherchait à toucher le plus grand nombre.

 

Lire la suite

« L’assassinat de Semira Adamu au prisme de l’intersectionnalité ».

Bonsoir à toutes et tous,

Je remercie les organisateurs pour cette invitation.

Je vais tenter de replacer la question de l’assassinat de Semira Adamu et plus globalement la question des politiques migratoires dans une perspective décoloniale. Il ne s’agit bien évidemment pas de livrer ici une réflexion exhaustive et aboutie, chose qui me serait impossible étant donné le temps qui m’est imparti. Il est plutôt question pour moi d’esquisser un cadre de réflexion et de lutte qui inscrit les politiques migratoires et leur dimension répressive dans le temps long des rapports globaux de domination et d’exploitation du Nord à l’égard du Sud ainsi que des processus de déshumanisation qui sous-tendent ces rapports.

Ces questions prennent place dans le contexte d’une société post-coloniale qui est toujours en prise avec le système-monde. Dans cette perspective, il est certains événements qui jettent une lumière crue sur nos sociétés modernes libérales qui, à première vue, ont l’air d’être pacifiées mais en réalité sont profondément violentes. Le drame de l’assassinat de Semira Adamu fait assurément partie de ces événements tant cette mort et le procès qui s’en est suivi ont mis à nu la froide mécanique du pouvoir, la force et la brutalité dont il est capable pour justifier et perpétuer une situation d’injustice et de domination, ainsi que la discordance manifeste qui existe entre les valeurs humanistes censées régir nos sociétés et l’épreuve de la réalité qui est une négation de ces principes.

Lire la suite

Semira Adamu : « Ils ont tué une femme, pas son combat ! »

Semira Adamu était une jeune femme nigériane ; elle militait depuis l’intérieur d’un centre fermé en Belgique, où sont retenues les personnes « sans-papiers ». Ce 22 septembre 2018 marque les 20 ans, jour pour jour, de sa mort, tuée par l’escorte de gendarmes en charge de son expulsion. Il y a peu, une autre réfugiée décédait des mains des forces de l’ordre belges : Mawda, une fille de 2 ans tombée d’une balle dans la tête. Le gouvernement belge vient à nouveau d’autoriser l’enfermement d’enfants et la Coordination Semira Adamu 2018 clame dans la capitale de l’Union européenne : « Ils ont tué une femme, pas son combat ! » Nous rencontrons Cataline, anciennement membre du Collectif contre les expulsions ; elle nous fait le récit du combat et de la mort de Semira Adamu qui bouleversa la Belgique.


Lire la suite

La radicalité politique du Théâtre de l’opprimé

Le théâtre de l’opprimé, plus souvent pensé sous la forme du théâtre-forum, est devenu l’un des passages obligés des mouvements sociaux, et même, au-delà, des happening soi-disant participatifs sous l’égide des entreprises ou des subventions publiques. À l’opposé de ses objectifs initiaux, nés du théâtre populaire brésilien et de ses apories, le théâtre de l’opprimé a été éreinté par des formes qui tiennent davantage de la communion (militante) ou du travail social. Dans cet article polémique, Sophie Coudray retrace la généalogie du théâtre de l’opprimé et relativise la place qu’a fini par y prendre le « forum », ces représentations publiques où les spectateurs sont invités à intervenir dans une scène d’oppression jouée par les acteurs. La poétique de l’opprimé est en grande partie hostile à la forme spectaculaire ; c’est une poétique de l’atelier, de l’expérimentation, du processus plutôt que du produit achevé, exposable, commercialisable. Boal propose une méthode générale de transmission des techniques théâtrales à l’usage des subalternes, pour se réapproprier le temps de la pensée et l’espace d’expression des corps. Là réside toute la radicalité de ce théâtre : refuser le spectacle pour s’exercer à la politique.

Lire la suite