Alors que se commémorait – le 17 janvier dernier – le 53ème anniversaire de la mort de Patrice Lumumba, le Département d’Etat des USA a reconnu, dans un document, son implication dans le renversement et l’assassinat de l’ancien Premier Ministre Congolais. Ce document de 900 pages nommé « Congo 1960-1968 » a été déclassifié. Analyses.
Le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand
Jamais le monde n’a produit autant de richesses qu’à l’heure actuelle. Si cette richesse était répartie de manière égale entre tous et partout dans le monde, une famille avec trois enfants disposerait d’un revenu de 2.870 euros par mois et d’un patrimoine (épargne, valeur du logement…) de 125.000 euros.
Que nous enseignent les aveugles au sujet de la race ?
Cela fait plusieurs années qu’une révolution silencieuse s’opère dans le domaine électronique. Les gadgets qui font partie de notre quotidien, ont appris à voir. S’appuyant sur les instruments d’optiques et les logiciels qui peuvent détecter les visages et suivre les mouvements du corps, les caméras, jeux, téléphones et autres, ont accédé aux mécanismes de vision et reconnaissance qui furent considérés un temps comme le territoire exclusif des êtres dotés de sensation (ici, capable de vision)
L’islamophobie et les théories critiques du racisme
Lancement d’une nouvelle revue en ligne de théorie marxiste, Période.
Dans cette contribution, Fanny Müller-Uri et Benjamin Opratko se proposent de passer le concept d’islamophobie au crible de la riche tradition d’analyse marxiste de la race. L’islamophobie pose en effet un défi aux interprétations traditionnelles de la race et du racisme. L’islamophobie invite à davantage penser la race et le racisme comme des constructions sociales fortement spécifiées historiquement, ainsi qu’à mieux cerner l’intrication entre leurs dimensions « biologiques » et « culturelles ». Ces précisions permettent de mieux situer la place de la race dans les luttes d’hégémonie et de contre-hégémonie.
L’objet de cet article1 est de réfléchir aux implications théoriques et conceptuelles des études et publications les plus récentes sur le phénomène de « l’islamophobie » dans les pays du Nord, c’est-à-dire principalement l’Europe et les États-Unis. Notre propos suivra quatre étapes :
Premièrement, nous donnerons un court aperçu des développements contemporains au sein du champ universitaire émergent que sont les études sur l’Islamophobie (Islamophobia studies). Deuxièmement, nous discuterons des usages du terme « d’islamophobie » dans certaines des contributions les plus importantes de ce champ de recherche. Nous examinerons ainsi les problèmes produits par l’absence systématique de confrontation avec les théories critiques du racisme. Dans une troisième partie, nous traduirons les conséquences théoriques du défi que représente « l’islamophobie » dans un cadre conceptuel alternatif plus à même de rendre compte du racisme anti-musulmans. Nous examinerons la manière dont celui-ci renvoie à un ensemble de principes fondamentaux d’une critique radicale et marxiste du racisme. Nous conclurons enfin par quelques suggestions sur la manière dont ces considérations théoriques peuvent être aujourd’hui mobilisées dans des stratégies anti-racistes.
Black History Month. De l’esclavage aux réparations
La Fondation Frantz Fanon a participé à la réunion » de l’esclavage aux réparations » dans le cadre du Black Month History, le 28 février 2014 à la salle Jean Dame à Paris.
Black History Month
De l’esclavage aux réparations
Paris, 28 février 2014
2014, treize ans après la loi du 21 mai 2001
La question des réparations, toujours d’actualité…
- De droite à gauche Doudou Diène, rapporteur spécial à l’ONU, Louis-Georges Tin, CRAN, Mireille Fanon-Mendes France, Fondation Frantz Fanon
Interroger les logiques d’enfermement, du carcéral
« aujourd’hui, plus de 2 millions d’Américains (sur une population carcérale mondiale estimée à 9 millions d’individus) vivent en prison, en maison d’arrêt, en centre de détention pour mineurs ou en centre de rétention pour migrants ».
Il semble aller de soi que des individu-e-s reconnu-es coupables de crime par les procédures judiciaires soit enfermé-e-s. Mais qui décide socialement de la définition d’un crime, de la réduction d’une personne à son « crime », de l’enfermement comme organisation sociale ?
Hier la peine de mort, aujourd’hui la prison, « comme élément constitutif et immuable de nos sociétés ». Angela Davis ajoute : « On ignore trop souvent que le mouvement pour l’abolition carcérale est lui aussi riche d’une longue histoire qui remonte à l’époque où la prison est apparue en tant que principale forme de châtiment ».
L’auteure reprend les propos d’Elliot Currie : « la prison jette désormais une ombre menaçante sur notre société, à un degré inédit dans notre histoire ou celle de n’importe quelle démocratie industrielle. En l’absence de grands conflits armés, l’incarcération de masse constitue le programme social le plus assidûment appliqué par les gouvernements de notre époque ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit un enfermement de masse, ayant peu ou pas d’effet sur les chiffres officiels de la criminalité. Cela devrait interroger sur la fonction sociale réelle de la prison. Sans oublier les questionnements sur qui sont majoritairement les prisonnier-e-s, sur l’articulation entre rapports sociaux inégalitaires, justice et ordre carcéral.
ASSATA SHAKUR, TERRORISTE POUR LE GOUVERNEMENT, HÉROÏNE POUR NOTRE COMMUNAUTÉ
MOS DEF : « ASSATA SHAKUR, TERRORISTE POUR LE GOUVERNEMENT, HÉROÏNE POUR NOTRE COMMUNAUTÉ »
Dans ce texte publié en 2005 par le site allhiphop.com, le rappeur Mos Def revient sur l’importance d’Assata Shakur dans la mémoire collective de la communauté noire au moment où le gouvernement américain décidait de porter à un million de dollars la prime pour sa capture. En 2013, la prime passait à deux millions de dollars et Assata Shakur, ancienne militante de la Black Liberation Army, devenait la première femme à figurer dans la liste des « terroristes les plus recherchés » par le FBI, 40 ans après la fusillade du New Jersey et 30 ans après son évasion de prison.
Le 5 mars 2014, on apprenait la libération de Marshall « Eddie » Conway, après 43 ans de prison. Ancien ministre de la défense de la section de Baltimore du Black Panther Party, Conway, tout comme Assata Shakur, avait été condamné à tort en 1971 pour le meurtre d’un policier. Pour justifier cette libération, la justice américaine a admis du bout de lèvres que son procès avait été entaché d’« irrégularités ». Une telle décision doit nous rappeler les décennies de répression judiciaire et politique du mouvement de libération noire, les assassinats ciblés, l’incarcération de masse, les peines d’élimination pour étouffer les aspirations révolutionnaires. Si on se réjouit de la libération de Marshall Conway, gardons en mémoire que des centaines de prisonniers politiques noirs, latinos, amérindiens sont toujours enterrés dans les prisons américaines, comme Sundiata Acoli, condamné avec Assata Shakur à la prison à perpétuité et qui encore aujourd’hui croupit derrière les barreaux.
Collectif Angles Morts, avec Lukas Podzhog
anglesmorts@gmail.com
Rencontre Decolonial avec la BAN
Rencontre avec Lollia Franco (porte parole du collectif/brigade anti négrophobie), présentera le livre publié par ce collectif et intitulé « Autopsie de la négrophobie » L’homme noir, le « nègre » inférieur au blanc, que la pensée européenne « universelle » avait exclu du champ de l’humanité, est subitement devenu, lors des « indépendances », l’objet de toutes les attentions et des préoccupations « humanitaires » et « égalitaires ». Le discours ouvertement raciste qui enseignait doctement l’infériorité du nègre, a changé de tonalité. Mais dans les faits, les noirs n’ont jamais cessé d’être exclus de la normalité subjective peinte aux couleurs de la « Suprématie Blanche ».
Vidéo de la formation BAN/PIR : « L’invention de la race blanche. »
par Maboula Soumahoro et Felix Boggio Ewanjé-Epée
« Blancs », « non-Blancs ». S’il est désormais évident de considérer les fractures raciales comme des produits de l’histoire, on sait moins quand et comment elles sont nées et se sont reproduites dans les lois, les pratiques d’État et les rapports sociaux. Pour aborder cette question complexe, cette séance de formation sera consacrée à la naissance de la distinction de race entre Blancs et Noirs aux Amériques et plus spécifiquement aux États-Unis. Comment les Européens-Américains sont-ils devenus blancs ? C’est en répondant à cette interrogation que l’on saisira mieux les origines du racisme contemporain.
C.L.R. James et les luttes panafricaines
C.L.R. James et les luttes panafricaines
Cyril Lionel Robert James (1901 – 1989), né à Tunapuna, un village de Trinité-et-Tobago, fut dès le début de sa vie intimement lié au colonialisme et à la condition des noirs. En effet, ses parents faisaient partie de cette génération qui suivit directement la période de l’abolition de l’esclavage, émancipation qui avait bien évidemment un rôle primordial dans cette colonie britannique dont l’économie reposait principalement sur l’asservissement des noirs.