PAR NORMAN AJARI
Violences policières, impunité judiciaire
📢 Si l’affaire Mawda est une affaire d’Etat, c’est aussi en raison du rôle actif joué par la police (violence policière soutenue par des dispositifs organisés de chasses à l’homme) comme dans les tentatives d’étouffement des faits (coalition de fonctionnaires, versions hallucinantes du Parquet, reconstitutions indignes, etc.). Ces éléments ont été étayés par le travail du journaliste Michel Bouffioux. Le meurtre de Mawda n’est pas un cas isolé. A chaque fois, c’est d’une forme de racisme systémique qu’il s’agit. A chaque fois, les avocats, journalistes, familles, activistes ont affaire à des nœuds de mensonges, de non-dits, d’instructions bâclées, etc.
📢 Les questions que nous poserons seront donc les suivantes : Quelles sont les mécaniques de production des violences policières ? Par quels mécanismes l’impunité judiciaire se construit-elle ? Quels sont les moyens de luttes, politiques et juridiques?
Les afro-descendants belges et la question de la reconnaissance
Par Aymar Bisoka N.
Les manifestations antiracistes à la suite de la mort de George Floyd, tué fin mai 2020 par des policiers blancs aux États-Unis, ont apporté un souffle nouveau à la lutte contre le racisme et contre l’exclusion que subissent encore les Noirs à travers le monde.
En Belgique, si les premières actions ont consisté à prendre pour cible, à vandaliser ou encore à déboulonner les statues de Léopold II, ancien roi des Belges, c’est parce que, pour les manifestants, la question noire dans ce pays nécessite à la fois un retour sur l’histoire coloniale belge en Afrique des Grands Lacs et ses divers héritages contemporains.
Reconstitution : Justice Pour Lamine Bangoura
« Il fait semblant d’être mort » a dit un agent de police
Ce texte est une reconstruction des deniers instants de Lamine Bangoura (Samira Atillah et Douglas De Coninck) – De Morgen, 31/10/2020
Lamine Bangoura jeune d’origine guinéenne, 27 ans, fait une carrière professionnelle de footballeur au club Brugge. C’est lui et Shannon Eeckhout qui font les buts du club de Brugge, ce qui fait de Lamine une star locale du football. Il vit à Roelers, une petite ville flamande qui est longtemps restée très fermée sur elle-même. L’installation à Roelers, ces dernières années, de familles et de personnes d’origine étrangère correspond à une percée fulgurante de l’extrême droite (le Vlaams Belang, en 2019, y est représenté à 23,9% et la N-VA à 21,8%). Du côté de Lamine, son statut de petite star s’accompagne d’épisodes de discrimination : il semblerait d’ailleurs que l’un des policiers présents au domicile de Lamine le jour où on lui ôte la vie est un policer avec lequel Lamine avait déjà rencontré des ennuis dans le passé ; des ennuis survenus à la suite d’une altercation causée par le refus de laisser entrer Lamine dans une discothèque. Le 07 mai 2018, Lamine Bangoura reçoit une visite domiciliaire destinée à l’expulser de son appartement en raison d’un retard de paiement (1.600 euros). La brutalité exercée par les policiers, ce jour-là, l’entraineront jusqu’à la mort.
Bruxelles Panthères vs folklores négrophobes de Belgique : le cas Lessines
Communiqué de presse de Bruxelles Panthères
Communiqué de presse de Bruxelles Panthères en vue de la comparution judiciaire de Nordine Saïdi, le 16 octobre prochain : « Bruxelles Panthères – organisation antiraciste qui travaille depuis des années sur le racisme systémique qui gangrène nos sociétés – est confrontée à une plainte du Bourgmestre socialiste de Lessines dont le but est clairement de … Lire la suite
L’absence et ses masques.
L’absence et ses masques. Les commissions parlementaires belges sur la colonisation et le problème de dignité.
« Les masques ne sont pas les pièces les plus emblématiques de ce musée. Les belges les ont presque tous pillés durant la colonisation pour orner leurs musées. Voilà pourquoi nos musées sont presque vides […]. Ce qui nous reste de grandiose se trouve dehors dans le jardin. Il s’agit de gigantesques fresques qui représentent des esclaves noirs en train de construire une voie ferrée sous la surveillance des colons blancs. On y voit aussi d’imposantes statues de bronze de Stanley et de Léopold II, ces deux blancs par lesquels le malheur a commencé ».
Voilà comment Justin introduit souvent, de manière quasi-machinale mais toujours solennellement, la visite du minuscule musée du Mont Ngaliema à Kinshasa. Au fur et à mesure qu’on avance pour admirer la cinquantaine d’œuvres d’art reparties dans les deux pièces exiguës qui composent le musée, on se heurte effectivement à un contraste. D’abord l’absence et le vide créés par la violence coloniale. Il n’y a pas grand-chose dans le musée. Selon Justin, il faut aller au musée de Tervuren à Bruxelles pour avoir accès aux masques. Ensuite, la violence qu’expriment ces fresques et ces statuts qui surplombent le jardin. Elles sont si impressionnantes qu’on pourrait croire qu’elles avaient été conçues pour cacher l’absence de masques congolais que déplore Justin.
Le code noir, Colbert, la négrophobie d’Etat: le temps des réparations
- 3 AOÛT 2020
- PAR LES INVITÉS DE MEDIAPART
“Congo” Commissie – why I will not participate in the expert group [NL/ENG]
Le 17 juillet 2020, j’ai été officiellement invité à devenir membre du groupe d’experts qui doit assister la Commission spéciale du Parlement belge chargée de : ′′ het onderzoek over Congo-Vrijstaat (1885) en het Belgech koloniaal verleden au Congo (1908-1960), Rwanda au Burundi (1919-1962), de l’impact hiérarchique sur le gevolgen d’un mot ′′ (recherche du Congo Free State (1885-1908) et du passé colonial belge au Congo (1908-1960), au Rwanda et au Burundi (1919-1962), et l’impact et les implications qui doivent être tirées de cela)
Ci-dessous la lettre que j’ai rédigée (en néerlandais) et envoyée en réponse expliquant pourquoi je ne peux pas participer au groupe d’experts. (à un moment donné je trouverai l’énergie pour traduire cela dans un langage moins obscur )
Johannesburg, 21 juillet 2020
On July 17th 2020 I was officially invited to become a member of the expert group that is to assist the Special Commission of the Belgian Parliament tasked with: “het onderzoek over Congo-Vrijstaat (1885 – 1908) en het Belgisch koloniaal verleden in Congo (1908-1960), Rwanda en Burundi (1919-1962), de impact hiervan en de gevolgen die hieraan dienen gegeven te worden” (researching Congo Free state (1885-1908) and Belgian colonial past in Congo (1908-1960), Rwanda and Burundi (1919-1962), and the impact and implications that need to be drawn from this)
Below is the letter I drafted (in Dutch) and sent in response, explaining why I cannot partake in the expert group. (at some point I’ll find the energy to translate this in a less obscure language )
Johannesburg, 21 juli 2020