Malgré le génocide, « Israël » sera vaincu : il n’y a pas de place pour le sionisme en Palestine

Entretiens avec Khaled Barakat

« Depuis un mois, le monde est témoin de la véritable nature criminelle et cruelle du régime sioniste : crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide perpétrés par un régime brutal et monstrueux que l’impérialisme occidental a établi dans notre patrie », a déclaré Khaled Barakat. , écrivain palestinien et membre du comité exécutif de Masar Badil, le mouvement palestinien alternatif pour la voie révolutionnaire, dans une série d’entretiens sur Al-Mayadeen, Palestine Today, Al-Manar et sur le site Internet Masar.

« Depuis 75 ans, ces puissances impérialistes ont établi un projet colonial dans notre patrie, et le peuple palestinien est confronté à ce régime génocidaire. Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza n’est pas la première fois. Cela s’est produit à plusieurs reprises dans notre histoire. Les Palestiniens n’oublieront jamais les centaines de villes et villages qui ont été incendiés, détruits et effacés en 1947 et 1948. Les Palestiniens n’oublieront jamais non plus les nombreux massacres perpétrés par les sionistes contre eux, de Deir Yassin à Kufr Qasem, en passant par Sabra et Chatila, aux nombreux massacres à Gaza dans les années 1950, 1960 et tout au long de l’histoire du sionisme, jusqu’à nos jours », a déclaré Barakat.

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Quand Einstein appelait « fascistes » ceux qui gouvernent Israël depuis 44 ans…

Netanyahou et son gouvernement sont en train de faire tout leur possible pour confirmer pleinement ce que Einstein avait déjà constaté et dénoncé publiquement en 1948 : que Menahem Begin et ses amis du Likoud, dont Netanyahou est l’héritier idéologique et le fidèle continuateur de leur politique, sont des « fascistes », des « racistes », des « criminels » et des « terroristes » qui vont inéluctablement conduire Israël à la « catastrophe finale ».

Nous n’avons pas le moindre doute que s’il était en vie, Einstein serait aujourd’hui en première ligne des manifestations de soutien aux Palestiniens de Gaza, au coude à coude avec les admirables jeunes juifs et juives de If Not Now, dont il serait très fier. Et qu’il serait d’accord avec un autre grand juif, le seul dirigeant de l’insurrection du Ghetto de Varsovie qui a survécu, le quo-fondateur du légendaire syndicat ouvrier polonais Solidarnosc Marek Edelman quand celui-ci établissait un parallèle entre l’insurrection du ghetto de Varsovie et le combat des Palestiniens.

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France-Israël-Palestine : au nom du Beau, défaire les cinq nœuds

« Soit on croit à l’innocence des humains, et j’ai conscience que quand on grandit à Gaza il est difficile de croire à l’innocence des humains, car croire à l’innocence c’est d’une certaine manière croire à la beauté. Et quand on est complètement privé de n’importe quelle forme de beauté, c’est compliqué d’y croire. C’est comme croire à un phénomène surnaturel. Si vous n’avez jamais vu l’arc en ciel, c’est compliqué d’y croire. Et le fait qu’on ait privé les Gazaouis de n’importe quelle forme de beauté, dans le sens profond du mot, qui est le goût de la vie, oui, ça nous rend absolument aussi responsable de ce qui s’est passé ». Nadav Lapid, cinéaste israélien[1].

« Dénoncer et pointer du doigt la violence des opprimé·es et des colonisé·es n’est pas seulement immoral, c’est aussi raciste ». Hamza Hamouchene[2] 

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« Plus jamais ça » – Autour des actualités d’un cri

Les discours qui, en Europe, soutiennent la guerre totale menée actuellement par l’État d’Israël contre le peuple palestinien se réclament inlassablement des leçons du passé, de la mémoire de la Shoah, du cri «plus jamais ça». Cet article analyse les dynamiques à l’œuvre dans cette capture guerrière de la mémoire de la Shoah, en particulier à partir du cas de l’Allemagne. Il demande comment ne pas abandonner le cri «plus jamais ça» à ceux qui en font un cri de guerre, et cherche à penser sa reprise depuis les nœuds indénouables qui lient l’Europe à Israël et à la Palestine.

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Le Hamas une organisation terroriste ? Voici ce que dit le droit

Par Christophe Oberlin

Pour les historiens la Palestine existe depuis plus de 3000 ans, pour les juristes l’Etat moderne de Palestine depuis un siècle. Avec des frontières reconnues, un système judiciaire propre, des passeports palestiniens, des timbres et une monnaie palestinienne. Un Etat de Palestine qui passait des accords internationaux avec les pays environnants, y compris la puissance mandataire le Royaume-Uni.

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A propos de la maltraitance des personnes âgées en prison

Article signé Mumia pour Prison Radio

Tout récemment, au plus fort de la crise dévastatrice du Covid-19, une agence américaine de soins de santé a annoncé une série de projets et de programmes conçus pour soulager la souffrance humaine et plaider en faveur de l’abolition des systèmes d’incarcération de masse. L’American Public Health Association, connue sous le nom d’APHA, observant le nombre effroyable de décès dans les prisons, est déterminée à ce que l’âge de l’abolition soit arrivé et a appelé à la libération des personnes âgées encore incarcérées.

L’un des aléas de l’incarcération de masse est l’explosion du nombre de personnes âgées dans la population carcérale. Aujourd’hui, des hommes septuagénaires et octogénaires roulent en fauteuil, marchent avec des déambulateurs ou même se promènent à l’aide de cannes. Ils ont une foule de problèmes de santé : diabète très répandu, attaques cardiaques, cancers …

Souffrant déjà de l’isolement, de douleurs articulaires et de fragilités naturelles de la vieillesse, l’APHA a avancé l’idée novatrice que les personnes âgées dans les prisons sont victimes « d’abus et de maltraitance ». En conséquence, l’APHA a exhorté leur libération de toutes les prisons d’État, de Comté, fédérales et territoriales.

Septembre 2023

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“Marxisme noir” de Cedric Robinson, ou la généalogie de la conscience révolutionnaire africaine

Marxisme Noir, du théoricien politique africain-américain Cedric Robinson, est disponible en français. Paru pour la première fois il y a une quarantaine d’années, ce livre-somme est un classique de la théorie critique de la fin du siècle. Démesurément ambitieux, il offre à la fois une histoire longue de l’éveil du racisme européen moderne et, comme en vis-à-vis, une genèse de l’activisme et de la pensée révolutionnaires noires.
Si l’ouvrage, épais et dense, au style allusif et labyrinthique, fascine depuis longtemps étudiants et jeunes chercheurs aux États-Unis ou en Grande Bretagne, c’est en partie du fait des malentendus et des querelles d’interprétation qu’il rend possible. Son titre lui-même n’est pas sans embarras. Le marxisme noir dont il sera question n’est en effet pas à proprement parler l’objet du livre, mais plutôt l’annonce d’un paradoxe.

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LUTTES ANTICOLONIALES : HIER ET AUJOURD’HUI

Objet d’instrumentalisations, soumis à une mémoire désaccordée, l’anticolonialisme connut son point d’incandescence au mitan du siècle dernier. S’il croise les théories décoloniales et anti-impérialistes, c’est à partir d’un autre ancrage dans l’histoire et dans l’espace social, qui invite à se décentrer de l’État-nation et du narratif identitaire. Son actualité tient à l’inachèvement de la décolonisation et à la pertinence des espoirs qu’il nourrit.

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FRANTZ FANON ET AMILCAR CABRAL : ANTICOLONIALISME ET RECODIFICATION DÉCOLONIALE

Frédéric Thomas

« Tout le reste est littérature et mystification »

Les théories décoloniales prétendent dépasser l’anticolonialisme. Mais, plutôt que d’un dépassement, il s’agit d’un recodage de pensées – dont celles de Frantz Fanon et d’Amilcar Cabral – autrement plus complexes, radicales et actuelles.

Les pensées décoloniales ont le vent en poupe en Europe ces dernières années. Il n’est pas toujours aisé d’en discuter les enjeux, tant ces pensées sont plurielles, parfois divergentes, et participent d’un champ intellectuel très large. Mais nous voudrions interroger ici, de façon ponctuelle, la question de leur filiation avec l’anticolonialisme, autour plus précisément de la question de la culture. Et le faire en confrontant certaines affirmations du rapport Décoloniser la coopération au développement par les marges, commandé par la coopération belge [1], avec les écrits d’Amilcar Cabral (1924-1973) et de Frantz Fanon (1925-1961).

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P. Gelderloos – Comment la non-violence protège l’État – Chapitre 2 (traduction française)

CHAPITRE 2 : LA NON-VIOLENCE EST RACISTE

Je ne cherche pas à faire assaut d’insultes, et ce n’est qu’après mûre réflexion que j’utilise l’épithète « raciste ». Dans le contexte contemporain, la non-violence est en soi une posture de privilégiés. Outre que le pacifiste lambda est assez clairement un Blanc de la classe moyenne, le pacifisme comme idéologie émane d’un contexte privilégié. Il ignore que la violence est déjà là ; que la violence est inévitable, car elle fait structurellement partie intégrante de la hiérarchie sociale actuelle ; et que ce sont les personnes de couleur qui sont les plus touchées par cette violence. Le pacifisme présuppose que les Blancs qui ont grandi dans des banlieues pavillonnaires, et en obtenant satisfaction de tous leurs besoins de base, peuvent conseiller aux personnes opprimées, dont un grand nombre sont des personnes de couleur, de subir patiemment une violence indiciblement plus grande que celle qu’ils ont connue eux-mêmes, jusqu’au jour où le Grand Père Blanc (2) se laissera émouvoir par les exigences du mouvement, à moins que ce ne soit celui où les non-violents parviendront à la légendaire « masse critique ».

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