Cette “Piqure de rappel…“ basée sur les paroles des fondateurs et des responsables actuels d’Israël quand ils parlent du sionisme et ses objectifs concrets.

Piqure de rappel pour celles et ceux qui en auraient besoin

L’antisionisme est le cache-sexe de l’antisémitisme !

Combien de fois n’a-t-on pu lire ou entendre cette condamnation perverse et absurde.

Mais comment rejeter cet amalgame infamant qui relègue dans la poubelle “raciste“ celles et ceux qui s’opposent à l’idéologie qui a mené à la création de l’Etat d’Israël ?

Cet Etat-nation qui accorde des droits exclusifs à sa population dite “juive“, reléguant ainsi le reste des citoyens en “sous-classe“  par des lois d’apartheid.

Sionisme et antisémitisme sont deux tentacules d’une même hydre !

L’un est une pensée méprisable, un racisme qui a conduit à d’innombrables atrocités (pogroms en Russie, KKK aux USA, génocide du Rwanda, persécution des Rohingas en Birmanie… etc.), tandis que l’autre est une idéologie soigneusement élaborée pour prendre possession d’un pays et en éradiquer les habitants!

Pour l’instant — pour l’instant seulement, j’espère — je laisse à d’autres la lutte indispensable contre l’antisémitisme et me contenterai ici de rappeler ce qu’est l’idéologie sioniste en donnant simplement la parole à ses fondateurs et responsables actuels.

Pas de pamphlet, pas de satire… seulement la démonstration par les mots des idéologues eux-mêmes.

A celles et ceux qui l’auraient oublié où pensent qu’elle est marginale, il faut dire et répéter que la racine du mal, le “péché originel“ qui a conduit à cette épouvantable colonisation s’appelle sionisme.

Début novembre 2023, Gidéon Levy, le prestigieux éditorialiste de “Haaretz“, journal progressiste israélien, était invité par le “Washington Report“ à donner son point de vue sur l’attitude d’Israël à Gaza.

Dans son intervention Gidéon Levy a pointé les trois principes fondamentaux qui guident la société de son pays.

Le premier est le concept profondément enraciné d’être le “peuple élu“… ce qui lui confère le droit de faire ce que bon lui semble “Les lois universelles concernent le reste de l’humanité… Mais pas nous !“

Le second principe est celui de se présenter comme “victime“, non pas comme une victime parmi d’autres (Arméniens, Rwandais…) mais comme LA victime, ce qui, bien qu’étant une puissance militaire occupante, lui permet de se dire agressé par le peuple qu’il opprime… Cas unique dans l’histoire humaine.

Le troisième principe est la “déshumanisation“ des Palestiniens définis comme des êtres ne méritant pas le nom d’humains… Et n’ayant donc pas accès aux “Droits de l’homme“.

Comme on pourra le constater plus loin, ces trois principes sont au cœur du sionisme.

Le Dogme

La définition généralement admise est Doctrine et mouvement politique dont le but est la construction, la consolidation et la défense d’un État juif en Palestine.

Autrement dit, il s’agit d’une idéologie visant à coloniser un territoire occupé par une population arabo-sémite pour y installer un Etat juif… Les Juifs étant considérés comme une ethnie.

… Un psychiatre pourrait-il expliquer ce qui caractérise un “sioniste de gauche“ ?

Mobilisation !

Pour concrétiser un tel projet, la conquête du territoire était évidemment fondamentale.

Il fallait que la population indigène soit asservie ou chassée du pays pour que le slogan “Une terre sans peuple pour un peuple sans terre“ devienne “vendable“.

Dès la fondation de l’organisation sioniste mondiale en 1897, Théodore Herzl, son créateur, écrivait dans son journal “Il faut chasser la population pauvre (les arabes) au-delà de la frontière en lui refusant du travail.

Le processus d’expropriation et de déplacement des pauvres doit être mené discrètement et avec circonspection !“

… Ses disciples n’ont pas trahi son exhortation colonialiste et, depuis cent ans, poursuivent son projet… Sans circonspection ni discrétion !

En février 1909, Ben Gourion, futur fondateur de l’Etat d’Israël — à l’époque il était encore de nationalité polonaise et s’appelait Grün — écrivait : « Le seul, le vrai sionisme, c’est la colonisation de la Palestine. Tout le reste n’est que tromperie, bavardage et perte de temps! »

Il faut reconnaître que ce Ben Gourion a toujours été cohérent dans sa démarche… Une quarantaine d’années plus tard, le 6 février 1948, soit trois mois avant d’être élu premier ministre, il déclarait (Journal de guerre, Vol. 1) :

« Après la formation d’une grande armée à la suite de l’établissement de l’Etat, nous abolirons la partition et nous nous étendrons sur l’ensemble de la Palestine. L’acceptation de la partition ne nous engage pas à renoncer à la Cisjordanie. On ne demande pas à quelqu’un de renoncer à sa vision… La guerre nous donnera la terre.“

… Et le 18 juillet 1948, au lendemain de son élection, alors que les opération de nettoyage ethnique étaient déjà bien entamées et que les routes étaient encombrées de milliers de réfugiés, il déclarait : “Nous devons tout faire pour nous assurer que les Palestiniens ne reviendront jamais. Les vieux mourront et les jeunes oublieront.

Il dira dans la foulée : La carte actuelle de la Palestine a été dessinée sous le mandat britannique. Le peuple juif possède une autre carte que les jeunes et les adultes doivent s’efforcer de mener à bien, celle du Nil à l’Euphrate !“.

Il semble bien timoré le slogan des militants palestiniens d’aujourd’hui qui scandalise tant d’Européens bien-pensants… il ne revendique que “Une Palestine de la mer au Jourdain“.

Dès le départ des troupes anglaises en mai 1948, les années d’exactions débutèrent.

Elles sont décrites par l’historien Ilan Pappé dans “Le Nettoyage ethnique de la Palestine“ : plus de 550 villages complètement rasés, de nombreuses villes vidées de leur population avec pour conséquence qu’environ 800.000 Palestiniens peupleront des camps de réfugiés de Beyrouth à Gaza en passant par Amman.

… Sans oublier les massacres des paysans de Kafr Kassem, des villageois de Deir Yassin, des écoliers de Rafah, des réfugiés de Chabra et Chatila…Tant d’autres.

Ainsi, en quelques mois, forts de leur supériorité militaire et de l’impéritie de l’ONU, les anciens “terroristes“ (massacres de Haifa et de Jaffa, assassinat de Bernadotte, le délégué des Nations Unies… la liste est sans fin !), devenus de respectables dirigeants par la volonté des régimes occidentaux, ont organisé le “transfert“, par la violence et l’intimidation, d’une population arabe sans défense.

Ce nettoyage ethnique avait un unique but, faire place au peuple élu, comme le confirmera Golda Meir (née Mabovich à Kiev), première ministre durant les premières années de l’Etat (1949 à 1956) : « Ce pays existe comme l’accomplissement d’une promesse faite par Dieu lui-même. Il serait ridicule de lui demander de rendre compte de sa légitimité.«  (Le Monde, 15 Octobre 1971)

Cette même ministre restera dans les annales pour ses nombreuses citations suprémacistes et racistes dont cette perle : “Comment pouvons-nous rendre les territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre“.

Toujours en première ligne pour défendre son idéologie, elle déclarera plus tard au Sunday Times (15 juin 1969)

“Il n’y a pas de peuple palestinien. Ce n’est pas comme si nous étions venus, les avions expulsés et pris leur pays. … Ils n’existent pas“

C’est nous les nouveaux Croisés !

Ce serait témoigner d’une grande naïveté de croire que, depuis les années cinquante, les dirigeants israéliens se sont assagis, ne pensent plus et ne parlent plus comme les “terroristes“ d’avant la fondation d’Israël.

En avril 1988, dans les colonnes du “New York Times“, Yitzhak Shamir, premier ministre n’hésite pas  à affirmer

“ Nous devons tuer tous les Palestiniens à moins qu’ils ne soient résignés à vivre ici comme esclaves… ils seront écrasés comme des sauterelles»“

De son côté, le “bon“ Isaac Rabin, celui qui est présenté comme un homme de paix, proclamait “Nous réduirons la population arabe à une communauté de coupeurs de bois et de serveurs“.

En 1989, Netanyahu, déjà, s’exprimait devant des étudiants à l’Université de Bar Ilan : “Israël aurait dû exploiter la répression des manifestations en Chine lorsque l’attention du monde s’est focalisée sur ce pays, pour mettre à exécution des expulsions massives parmi les arabes des territoires“.

Nous sommes les victimes, les éternelles victimes !

Tout au long de l’historiographie israélienne, les Palestiniens sont présentés comme les agresseurs… jusqu’à devoir porter la responsabilité des crimes israéliens.

“Nous ne pardonnerons jamais aux Arabes de nous avoir contraints à tuer leurs enfants“

(Golda Meir, premier ministre d’Israël dans uneConférence de presse, Londres 1969)

Un exemple flagrant de cette victimisation est la présentation qu’a faite Netanyahu, évidemment relayée par les complaisants medias occidentaux, de l’attaque des Palestiniens de Gaza le 7 octobre 2023 avec le désormais célèbre “Israël a le droit de se défendre !“ claironné, le doigt sur la couture du pantalon, par tous les responsables politiques occidentaux.

Gidéon Levy a bien relevé l’hypocrisie de cette affirmation faite par un régime dont l’armée occupe un pays et contraint plus de 2,3 millions d’habitants à vivre dans une “prison à ciel ouvert“.

Au-delà d’une totale immoralité, on touche à l’absurde.

Les colons venus d’Europe avaient donc le droit de se défendre contre les Amérindiens qu’il voulaient exterminer ?

Les colons belges avaient aussi le droit de se défendre contre les “nègres“ qu’ils opprimaient ?

Les troupes nazies avaient certainement le droit de se défendre contre les “terroristes“ des pays qu’ils occupaient ? 

Pogrom !

“Pogrom“ ! un mot martelé à l’envi dans le moindre de nos torchons locaux.

“Pogrom !“ partout… sans que les bons “communicants“ ne se posent la question de la pertinence du terme ?

Le mot vient du russe et signifie destruction, pillage, massacre de civils juifs désarmés.
Or, ce n’est pas ce qui s’est passé ce 7 octobre 2023.

Chaque jour nous en apprenons un peu plus mais pour être informé, il faut malheureusement aller fouiller dans les medias sionistes et les communiqués de l’armée israélienne car nos “Soir“, “Figaro“ ou autre “Monde“ se gardent bien de faire la “Une“ avec ce genre de révélations.

On sait maintenant que c’est une véritable bataille rangée qui s’est déroulée le 7 octobre quand la brigade Al-Quassam, en coordination avec les milices du Jihad islamiques, les brigades Salaheddine (ex-Fatah) et d’autres groupes armés ont brisé la “barrière de sécurité“ pour attaquer les casernes israéliennes … et que cet affrontement acharné avait causé la mort de 314 militaires israéliens.

On sait aussi que les hélicoptères “Apaches“ ont canardé les festivaliers de la “Rave Party“… Les pilotes disent qu’ils ont confondu avec les miliciens palestiniens.

La police israélienne estime à 364 le nombre de victimes.

… Mais pour ne pas déroger de sa ligne de conduite victimaire voici ce que dit le rapport du commandement  israélien (paru dans “Haaretz“) : De cette façon, ils ont essayé de tromper l’armée de l’air en lui faisant croire que ceux qui se trouvaient en dessous étaient des Israéliens. Cette tromperie a fonctionné pendant un certain temps, jusqu’à ce que les hélicoptères Apache soient obligés de se libérer de toutes les contraintes. Les pilotes avaient du mal à distinguer qui était un terroriste et qui était un Israélien“

On sait aussi que les obus des chars “Merkava“ ont démoli un certain nombre de maisons des kibboutz — les Palestiniens ne possèdent pas de chars ni d’obus — comme à Be’ir où on a retrouvé le corps de Vivian Siver, la pacifiste israélo-canadienne, au milieu des ruines entourée de ceux de miliciens palestiniens.

Depuis quelques jours, le mot “guerre“ a remplacé le mot “pogrom“ dans nos chers medias?  Sans explication !

Ces mêmes medias “propres sur eux“ n’informent pas trop sur la soixantaine de journaliste assassinés depuis les vagues de bombardements sur les Gazaouis.

… Le corporatisme a ses limites n’est-ce pas !

Sus aux animaux ! 

Bien naïf qui croirait que l’insulte de Yoav Gallant, actuel ministre de la défense de Netanyahu, qualifiant les Palestiniens de Gaza d’animaux est nouvelle, inédite… Ce n’est qu’une resucée !

Voici ce que déclarait en 1982 Menahem Begin, le premier ministre d’alors (New Statesman) : Notre race est la race principale ! Nous sommes les dieux divins sur cette planète ! Nous sommes aussi différents des races inférieures qu’ils ne le sont des insectes. En fait, comparées à notre race, les autres races sont des bêtes et des animaux, bétail au mieux. D’autres races sont considérées en tant qu’excrément humain.

Notre destin est de dominer les races inférieures. Notre royaume terrestre sera dirigé par notre chef avec une main de fer. Les masses lécheront nos pieds et nous serviront comme esclaves.  

Et celui qui avait reçu le “Prix Nobel de la Paix“ en 1978 ne manquait pas d’ajouter :“Les Palestiniens sont comme des bêtes marchant sur deux pattes“

De son côté, Raphael Eitan, chef d’Etat-major des forces de la défense israélienne, déclarait le 13 avril 1983 au New York Times : “Nous déclarons ouvertement que les arabes n’ont aucun droit de s’établir sur ne serait-ce un seul centimètre du Grand Israël …La force est l’unique chose qu’ils comprennent. Nous devons utiliser la force absolue jusqu’à ce que les palestiniens viennent ramper devant nous“.

En août 2000, toujours bien en phase avec les principes sionistes, Ehud Barak, alors premier ministre, affirmait  que “Les palestiniens sont comme les crocodiles, plus vous leur donnez de viande, plus ils en veulent“.

A la même époque, Avigdor Lieberman, ministre puis adversaire de Netanyahu, n’hésite pas, non plus, à déclarer :              Ceux qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache“… “Le Israéliens arabes n’ont pas leur place ici. Ils peuvent prendre leurs baluchons et disparaître“ et au sujet des prisonniers palestiniens…“Je propose de les transporter en autocars jusqu’à la mer Morte pour les noyer“.

Plus près de nous, Ayelet Shaked, Ministre de la Justice sous le gouvernement Netanyahu (2015 à 2019) déclarait dans son programme, à propos des femmes palestiniennes :

Elle doivent mourir, et leurs maisons doivent être détruites de telle sorte qu’elles ne puissent plus abriter de terroristes. Elles sont toutes des ennemies, et leur sang devrait être sur nos mains. C’est aussi valable pour les mères des terroristes morts“

« Il ne faut pas se contenter de tuer les terroristes palestiniens, mais la totalité du peuple palestinien qui est notre ennemi…  Il faut détruire ce peuple, y compris ses vieillards et ses femmes, ses villes et ses villages, ses propriétés et ses infrastructures »

Elles devraient suivre leurs fils, rien ne serait plus juste.

Elles devraient partir, tout comme les maisons dans lesquelles elles ont élevé les serpents.

Sinon, d’autres petits serpents y seront élevés“

… Et dans un interview à la BBC (25 janvier 2021) au milieu de la cris Covid, elle affirmait : On a  autant d’obligation de vacciner les Palestiniens qu’ils en ont de s’occuper des dauphins“.

Aujourd’hui, au moment où j’écris ces lignes, le bilan des massacres du régime sioniste  dans la bande de Gaza avoisine les 15 .000 morts et le général Giora Eiland  déclare : “La communauté internationale met en garde contre une catastrophe humanitaire à Gaza et contre de graves épidémies. Nous ne devons pas nous en détourner. 

De graves épidémies dans le sud de la bande de Gaza accéléreront la victoire.“ 

C’est bien un plan génocidaire qu’affrontent les Palestiniens cherchant à fuir cette prison sans issue, obligés d’appliquer ce que leur promettait Raphael Eitan, chef d’État-major (en avril 1983, déjà, !) quand il déclarait au “New York Times“ : “Tout ce que les Arabes pourront y faire sera de filer à toute vitesse comme des cafards drogués dans une bouteille“

C’est à ce plan visant à chasser la population autochtone pour y établir un Etat-nation pour les colons venus d’Europe qu’est confronté le peuple de Palestine.

Tout le reste est bavardage ou justification hypocrite.

Quand vous lirez la presse occidentale ou regarderez nos télévisions qui se prétendent neutres mais sont, objectivement “aux ordres“, quand vous entendrez nos “représentants politiques“ prononcer, la larme à l’œil, leurs doucereux discours appelant à un “dialogue de paix“… pensez à l’horrible idéologie qui, il y a un siècle, a été à la source de la création d’Israël et qui, depuis, guide chaque acte du régime qui sévit là-bas.

… Sans oublier de vous moquer et de haïr l’antisémitisme et de soutenir, si nécessaire — ce sera, en tout cas mon comportement malgré mon âge avancé — la communauté juive de notre pays contre ces racistes imbéciles qui amalgament judaïté et sionisme .

En espérant, sans trop y croire, qu’on rendra enfin justice aux Palestiniens et qu’ils pourront pardonner à leurs bourreaux… et qu’une nouvelle génération de citoyens israéliens voudra tenter de réparer le crime et vivre en paix dans ce pays.

Rudi Barnet

(24 novembre 2023)

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